Patrimoine

Thapsia villosa  L.

Thapsie, thapsia villosa L.

Nom provençal :
 - Erbo-à-nòu-camié

Famille : APIACEAE

Thapsia villosa

Photo : Gil Costa et licence

Soldanella alpina  L.

Soldanelle des Alpes, Soldanella alpina-L.

Nom provençal : 
 - Sóudanello

Famille : PRIMULACEAE

Saponaria ocymoides  L.

SAPONAIRE ou FAUX BASILIC

Saponaire faux basilic, Saponaria ocymoides L.

Nom provençal :
 - Sabouniero

Famille : CARYOPHYLLACEAE

Narcissus poeticus  L.

Poet's daffodil

Nom provençal :
 - Dono ;
 - Bihoto ;
 - Toto-bihoto (Fréjus, Le Muy).

Famille : AMARYLLIDACEAE

 

TOXIQUE

Photo : stanze et licence

Lepidium draba  L.

BROCOLI  SAUVAGE, PAIN  BLANC, ou PASSERAGE  DRAVE 

Pain blanc, Lepidium draba L.
Pain blanc, Lepidium draba L.

Nom provençal :
 - Pan-blanc ;
 - caulet-bastard
;
 - cauletoun
.

Famille : BRASSICACEAE

Localisation :
Originaire d’Orient, il est devenu une de nos plantes les plus communes au bord des chemins, champs, cultures, talus où il forme d’importantes colonies.

Comestibilité :
Les feuilles tendres en rosette, à la saveur piquante, soufrée, se cueillent dès le mois d’octobre et jusqu’au printemps.
En avril et mai, ce sont les boutons floraux qui sont cueillis – ils ressemblent à de petits brocolis – et peuvent être cuisinés comme ces derniers.
Les graines étaient appelées autrefois le « poivre du pauvre ».
En cas de doute sur la plante, déterrez la partie souterraine qui présente souvent un nodule blanc crème de un centimètre de diamètre et confirme que c’est bien du Pain blanc !
Cette réserve disparaît à la floraison.

Arctium minus  J. Hill Bernh

HERBE À LA TEIGNE OU BARDANNE
Bardane, Arctium minus
Pièce jointe vide ou le type d'article n'est pas une 'pièce jointe'

Photo : Andrey Zharkikh   et   licence

Nom provençal :
 - Lampourdié

Famille : ASTERACEAE

Localisation :
Berges des rivières, bords des chemins, bois clairs, décombres. Seule, la Bardane à petits capitules est bien représentée dans le Var.

Utilisation :
La Bardane, remarquable plante médicinale, est un antibiotique naturel contre le staphylocoque doré : application de feuilles fraîches sur ulcère, furoncle, psoriasis, eczéma, acné… La dessiccation des feuilles annule leurs vertus !
La racine contient 45 % d’inuline et de sel de potasse. C’est un excellent dépuratif du sang. La décoction des racines, fraîches ou sèches, est diurétique, sudorifique, hypoglycémiante (elle augmente la tolérance aux hydrates de carbone), elle soigne le cuir chevelu (pellicules).

Comestibilité :
Les pétioles, pelés après avoir été blanchis, accompagnent les crudités, les légumes cuits à la vapeur, le riz… Les racines fraîches, émincées, revenues à la poêle ou en bouillon, ont une saveur très délicate et un parfum de champignon.
Plante bisannuelle, il faut ramasser la racine la première année quand elle est encore charnue et tendre.

Consulter la vidéo : Bardanes

Origanum vulgare  L.

‌MARJOLAINE SAUVAGE ou ‌ORIGAN

Origanum vulgare

Photo : Andreas Rockstein   et   licence
Origan ou Marjolaine sauvage, Origanum vulgare

Nom provençal :
 - Majourano

Famille : LAMIACEAE

Son nom vient du grec oros « montagne »
et ganos « joie »

Localisation :
Pentes montagneuses, friches et pelouses sur sols profonds, prairies, bois frais, lisières forestières, chênaies. Commun dans toute la Vallée.

Utilisation (sommités fleuries) :

— aérophagie ;
— troubles de l’estomac ;
— névralgie, torticolis ; (broyer la plante fraîche dans un linge fin, poser le tout sur une plaque chaude et envelopper la partie douloureuse).
— toux (affections respiratoires).

Comestibilité :
Les jeunes feuilles fraîches sont parfumées et tendres, délicieuses en accompagnement de charcuteries, fromages, salades...
Les feuilles sèches s’emploient comme condiment dans les plats de viandes et de légumes, sauces, pâtes et pizzas.

Fagus sylvatica  L.

Hêtre, Fagus sylvatica, jeune pousse,
Hêtre : jeune pousse.
Graines de Hêtre, Fagus sylvatica, faîne
Hêtre : graines.

Nom provençal :
 - Fau, faiard

Famille : FAGACEAE

Localisation :
Rare dans le Midi, dans les bois humides des montagnes, en fond de vallons ou à l’ubac aux basses altitudes. Forêt feuillue pure (hêtraie) ou mélangée (hêtraie-sapinière de la Sainte-Baume).

Utilisation :
Recherchés par maints animaux, les fruits du Hêtre produisent une huile fluide utilisée autrefois pour l’éclairage et la consommation courante. Le Hêtre a une grande valeur économique grâce à son bois d’un joli blanc rosé, lourd, dur et homogène : excellent bois de chauffage, mais aussi de menuiserie et d’ébénisterie.

Comestibilité :
Ses petits fruits triangulaires, les faînes, au goût délicat, ont été, à maintes reprises, une véritable manne en cas de disette.
Il est préférable de consommer les graines grillées, ce qui facilite beaucoup le retrait de leur petite enveloppe brune, légèrement toxique.

Hêtre, Fagus sylvatica

Lavandula angustifolia

Lavande-officinale, Lavandula angustifolia

Nom provençal :  
 - Lavando

Famille : LAMIACEAE

 

 

 

Consulter la vidéo : Lavandes

Corylus avellana  L.

COUDRIER OU NOISETIER

Nom provençal :
 - Avelanié

Famille : BETULACEAE

 Localisation :
Le long des chemins, dans les haies, les taillis, les pentes broussailleuses, les bois et les forêts, les vallons encaissés. Dans le Bassin méditerranéen, il se réfugie au bord de l’eau.

 Utilisation :
Il est souvent associé, dans les croyances, à l’idée de fécondité, d’abondance ou de mystère.
Ses fourches à deux branches servaient de « baguette » aux sourciers.
Ses fruits apparaissent en été et sont mûrs en septembre. Ils donnent une huile fine, douce, parfumée, bonne pour la peau.
Les noisettes sont un aliment riche, réputé bénéfique pour le système nerveux. Des tisanes qui les mêlent aux feuilles facilitent le bon fonctionnement des appareils urinaire et circulatoire. Ses rameaux sont utilisés en vannerie.

 Comestibilité :
Les noisettes étaient déjà fort recherchées par les hommes de la Préhistoire !
Fraîches ou sèches, elles accompagnent aussi bien les plats salés que sucrés et entrent dans la confection de pâtisseries, confiseries, pâte à tartiner.
Elles sont croquées parmi les quatre « mendiants » ou les treize desserts du réveillon.
L’huile de noisette est très bonne dans les salades.

Les reliques de Sainte-Christine

de Solliès-Pont

Elles se situent dans la chapelle Sainte-Christine et sont déplacées au gré des besoins.

Reliquaire de Sainte-Christine, Solliès-Pont.

Reliquaire réalisé en 2009 par M. Yves Rouvier, d’Hyères.

Messire Jean François Le Roux (1722-10.1788), curé du bourg du Pont de Solliès, fait don à la communauté de Solliès le 7 mai 1769 d’une relique de Sainte-Christine de Tyr procurée par l’évêché de Carpentras (Mgr Joseph 1er Vignoli) qui l’avait reçue de l’archevêque de Palerme comprenant la mâchoire inférieure et dix dents. Cette relique est rendue au culte le 22 avril 1804 par les héritiers du père Joseph Marie Bernard, curé de 1789-1794 qui les avait sauvées durant les troubles de la Révolution.

Sainte Christine : jour de mort : 20 juillet, vers l'an 300.
Tombeau : à Palerme en Sicile [1].
Image : celle d’une jeune fille, avec divers instruments de torture.
Vie : nous devons distinguer deux saintes de ce nom. La première était originaire de Bolsena ; la seconde vécut à Tyr et est honorée comme grande martyre chez les Orientaux. C’est aujourd’hui la fête commune de ces deux saintes.
Voici le texte du Martyrologe sur la sainte d’Occident. « À Bolsena, en Toscane, mort de sainte Christine, vierge et martyre. À l’âge de onze ans, elle brisa, en témoignage de sa foi, les idoles d’or et d’argent de son père et les distribua aux pauvres. Sur l’ordre de celui-ci, elle fut lacérée de coups, soumise à divers tourments et jetée avec une lourde pierre dans la mer ; mais un ange la délivra. Plus tard, sous un autre magistrat, successeur de son père, elle subit avec une admirable constance de nouveaux supplices plus terribles encore. Elle acheva enfin sa glorieuse carrière après avoir été jetée dans une fournaise ardente où elle resta cinq jours sans en être incommodée, après avoir triomphé par la force du Christ de tous les artifices, été transpercée de traits et eu la langue arrachée ».
Son tombeau fut découvert en 1886. De l’examen de ses restes, on peut conclure qu’elle mourut très jeune ; tout au plus avait-elle quatorze ans.

 

Translation des reliques de Sainte-Christine

BMS, Solliès-Pont, AD 83130. 7E 137_2, p. 562, f° 13v-14r.
L’an mil sept cent soixante neuf et le seize du mois de
mai troisième fête de la pentecôte sur les cinq heures de relevées
je soussigné curé de cette paroisse assisté de mre marc
Girard curé de St Michel la ville, de mres jean joseph
Ricard, de louis Barthélemi secondaire de la dite
paroisse, de mre Pelegrin desservans la succursale de
la farlede, de mre Rastin secondaire de cette
paroisse ; (mres jaques Dollieulle et françois Dollieulle
les deux autres secondaires se trouvans indisposés) de
mre joseph Icard secondaire des Toucas, ai fais par
une procession generale la translation de la machoire
inférieure de Sainte-Christine patronne de cette communauté
deposée dans l’eglise des R.R. p.p. capucins de cette
paroisse, à la quelle machoire il y a encore dix dents
attachées. Cette precieuse relique m’a été donnée par
mgr de Vignoli eveque de Carpentras, qui la retiré
de l’eglise du college de sa ville episcopale ou elle avait
été mise par mgr Abbati l’un de ses predecesseurs qui
l’avait reçue de mgr l’archeveque de Palerme le sceau
en forme probante avec preuves légales verifiés par
mgr de Lascaris des comtes de Vintimille eveque de
Toulon, le dix huit avril dernier qui a placé la dite
2/ Translation des reliques de Sainte-Christine
machoire dans le buste de Sainte-Christine en presence
de Srs joseph françois Thollon maire et syndic du corps, de
dominique hyacinthe Sénès aussi syndic aux quels represan
tant la paroisse. J’ai (1) present de la dite relique ainsi
qu’il est plus amplement expliqué dans le procès verbal
dressé à ce suit par le dit seigneur eveque de Toulon
qu’il a enfermé dans le buste de Sainte-Christine avec les
autres authentiques est scellés le dit buste du sceau de ses
armes les susnommés ont signé avec moi.(1) fait
1/ Translation des reliques de Sainte-Christine

Signé : Rastin pbre
f  Thollon
maire et syndic
senes
sindic      le Roux curé
Barthelemy
pbre

Notes :
mre : messire,
mgr : monseigneur,
pbre : prêtre,
R.R. p.p. : révérends pères.
[1] Dom Parsch — des reliques de la Christine de Tyr qui aurait été transférées en Sicile, cf. Pierre Jounel, Le Culte des saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École française de Rome, palais Farnèse, 1977, p. 260.
Relique de Sainte-Christine

Échelle : 2 centimes Ø : 18,75 mm.

Viburnum tinus  L.

VIORNE TIN ou LAURIER-TIN

Laurier-tin, Viburnum tinus

Caprifoliaceae - Viburnum tinus-3

Photo : Ettore Balocchi  et  licence

viburnum tinus

Nom provençal :
 - Bagasso (Les Adrets) ;
 - Lauretin
(La Crau).

Famille : ADOXACEAE

Localisation :
Commun, cet arbrisseau à feuillage persistant décore, en plein hiver, les chênaies vertes, les sous-bois et les haies de ses grandes têtes florales blanches, puis de ses fruits d’un bleu métallique, à la fin de l’été.

Utilisation :
Communément cultivé pour ses fleurs. Les fruits étaient utilisés contre l’hydropisie (rétention d’eau dans l’organisme).

Toxicité :
Attention, les fruits ont également la réputation d’être purgatifs !

Caprifoliaceae - Viburnum tinus

Cytisus scoparius  (L.) Link

Gênet à balais, Cytisus scoparius L.Genêt à balais, Cytisus scoparius (L.) Link.

Nom provençal :
 - Ginèsto

Famille : FABACEAE

Genêt à balais, Cytisus scoparius (L.) Link.

Photo : Jon Sullivan  et  License

Tussilago farfara  L.

Tussilago farfara (Coltsfoot)

Photo : Hugh Knott  et  licence
Tussilage ou Pas-d'âne

Nom provençal ;
 - Pas-d'ai ;
 - Erbo-de-la-pato
 ;
 - Cavalino.

Famille : ASTERACEAE

Tussilago farfara, Coltsfoot, Klein hoefblad

Photo : ekenitr  et  licence

Lotus corniculatus  L.

Lotus corniculatus

Lotier corniculé, Lotus corniculatus L.

Nom provençal :
 - Galassoun

Famille : FABACEAE

Lotier corniculé, Lotus corniculatus L.

Paronychia argentea  Lam.

Algerian Tea

Nom provençal :
- Parounico

Famille : CARYOPHYLLACEAE

Photo : Katia Schulz  et  licence
Paronyque argentée, Paronychia argentea Lam.

Morus nigra  L.

On a l’habitude d’évoquer le Mûrier (amourié en provençal) pour ses feuilles, tant elles sont associées à l’élevage des vers à soie. C’est d’ailleurs dans le but de développer cette activité qu’a été importé en France - via l’Italie - cet arbre exotique originaire d’Asie, surtout à partir du XVIIe siècle.
Bien que la sériciculture ait été abandonnée depuis bien des années, les Mûriers sont encore présents dans nos paysages, bordant certains chemins ou allées de bastides, en périphérie de vignes ou à proximité des maisons. Mais, ayant perdu leur intérêt économique, ils tendent à disparaître, sauvés parfois par l’ombrage qu’ils apportent. Mais intéressons-nous à son fruit, récolte mineure quelque peu délaissé ou ignoré dans la tradition locale. Il mérite qu’on s’y attarde davantage.
Mûrier noir, Morus nigra
Le Mûrier noir
Il en va autrement du fruit du Mûrier noir (Morus nigra), introduit du Moyen-Orient beaucoup plus tôt en Europe que le Mûrier blanc. Il est inscrit dans la pharmacopée depuis l’Antiquité pour ses vertus astringentes, laxatives, pour lutter contre les maux de gorge, etc. Il est également présent dans la culture méditerranéenne comme aliment, consommé frais ou séché, sous forme de sirop ou en confiture. Il était, paraît-il, planté à proximité des poulaillers, car le fruit était très apprécié des volailles.
Pour distinguer le mûrier noir du mûrier blanc : 
«
Reconnaître le Mûrier noir »
Mûrier noir.
Le Mûrier blanc
Si la mûre du Mûrier n’a pas une grande renommée, c’est parce que, dans le Var, on rencontre principalement des Mûriers blancs (Morus alba), espèce largement préférée pour la sériciculture : de croissance plus rapide et réputée meilleure pour l’élevage des vers à soie que le Mûrier noir. Et son fruit (qui peut être de couleur blanche, jaune, rose, mais aussi noire), bien que sucré à maturité, est beaucoup moins parfumé et plus fade que le fruit du Mûrier noir (dont la couleur est noire ou rouge foncé).
Mûrier blanc, Morus alba L.
Mûrier blanc, Morus alba. Photo : Forest and Kim Starr
Néanmoins, certains « anciens » de nos villages rapportent qu’en des temps où les fruits ne circulaient pas autant et ne se trouvaient pas aussi facilement qu’aujourd’hui, on ne dédaignait pas se régaler de cette production secondaire et gratuite.
Hormis cet exemple, il n’existe pas localement, à ma connaissance, de tradition culinaire, comme il peut y en avoir ailleurs dans la région méditerranéenne (si des lecteurs ont des informations à ce sujet, nous serons heureux de les recueillir). Pourtant, aujourd’hui, on montre pour ce fruit un intérêt certain ; on trouve notamment à la vente des mûres blanches séchées, dont on vante les vertus toniques et stimulantes, pour leur teneur en fer, en vitamine C et en antioxydant.
Lire l’article sur la fructification du Mûrier blanc, de l’association « Fruitiers rares »
D’autres espèces à fruits savoureux
D’autres espèces de mûriers présentent des fruits aux qualités gustatives, comme le Mûrier platane (Morus Kagayamae), originaire du Japon. Bien qu’il ait des fruits délicieux, on plante le plus souvent, pour l’ombrage qu’il procure, une variété sans mûre pour éviter de tacher terrasses ou voitures.

Citons encore le Mûrier multicaule (Morus multicaulis), originaire de Chine ou le Mûrier rouge (Morus rubra), provenant d’Amérique du Nord, dont les variétés sont autant de promesses gustatives.

Un pépiniériste ayant une très belle collection de mûriers :
http://www.cochetfrederic.com/muriers-a-fruits.html

Si ailleurs des études ont permis d’identifier des cultivars (variétés locales), à ma connaissance, aucune étude n’a été réalisée dans le Var. N’ayant plus d’intérêt économique, l’arbre est menacé et disparaît progressivement devant l’extension urbaine notamment, ou par simple abandon. Il mériterait d’être étudié et préservé. Et si sa feuille n’est plus un argument, peut-être son fruit saura-t-il séduire les papilles et contribuer à le sortir de l’oubli.

Sources :
— Une conférence sur « Le Mûrier, de la Chine aux Cévennes. »
de Jean-Paul Roger, ancien responsable du Conservatoire botanique de Porquerolles.
— Lieutaghi (P.), Le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux,
Éditions Actes Sud.
— Fattori (Y.), La soie de la graine au tissu, la sériciculture dans le Var,
Société nouvelle Imprimerie dracénoise, 1989.

Laurent Boudinot
Conservatoire du Patrimoine.

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Onosma tricerosperma  Subsp.  fastigiata

Onosma fausse vipérine, Onosma tricerosperma

Nom provençal :
 - Arcaneto

Famille : BORAGINACEAE

Onosma fausse vipérine, Onosma tricerosperma

Photo : Xavier Béjar  et  licence

Cistus salviifolius  L.

Ciste à feuilles de sauge, Cistus salviifolius

Nom provençal :
 - Messugo ;
 - Tarrèbou

Famille : CISTACEAE

Localisation :
Maquis, garrigues, surtout sur silice.

Utilisation :
Plante ornementale résistante à la sécheresse.

  • Ciste à feuilles de sauge, Cistus salviifolius
  • Ciste à feuilles de Sauge, Cistus salviifolius
  • Ciste à feuilles de sauge, Cistus salviifolius

Quercus ilex  L.

CHÊNE VERT  ou  YEUSE
Chêne vert, Quercus ilex L.

Quercus ilex L.

Nom provençal :
 - Éuve

Famille : FAGACEAE

Localisation :
Forêts, garrigues, maquis rocheux. Rustique et de croissance lente, il résiste très bien aux embruns.

Utilisation :
Bois de chauffage excellent, utilisé en grandes quantités pour la fabrication du charbon de bois dans les charbonnières.

Comestibilité :
Les glands de nombreuses espèces de chênes ont été consommés par l’homme depuis la nuit des temps. Parfois ils sont doux et peuvent être mangés grillés ou bouillis. Mais bien souvent, ils sont amers à cause de la grande proportion de tanin qu’ils renferment et qui, ingérée en grande quantité, peut provoquer des troubles digestifs.
Heureusement, le tanin est soluble dans l’eau et peut être éliminé. Il suffit de hacher finement les glands, ou de les écraser, et de les faire bouillir à plusieurs eaux jusqu’à disparition de l’amertume, puis de les manger sous forme de bouillie salée ou sucrée.

Chêne vert, Yeuse, Quercus ilex L.

Chêne vert, Quercus ilex L. Photo : Stadtkatze  et  licence.

Hedera helix  L.

Lierre, Hedera helix L., tronc.
Lierre, Hedera helix L.
Lierre, Hedera helix L.

Nom provençal :
 - Héouré 

Famille : ARALIACEAE

Le Lierre est accusé à tort de mille maux…
Il ne parasite pas les arbres, ni ne les étouffe, bien au contraire, mais il leur confère fraîcheur et protection et attire nombre d’insectes - grâce à ses fleurs mellifères - et d’oiseaux grâce à ses fruits.

Localisation :
Liane commune, bois, falaises ombragées, forêts humides.

Utilisation :
- Utilisé en bain contre la cellulite ;
- Infusion appliquée en compresses sur les brûlures et les gerçures ;
- Propriétés expectorantes (traitement de la toux et des affections bronchiques).
Exemple : le Lierre est resté célèbre, dans la mémoire des gens, comme traitement spécifique de la toux. La méthode consiste à couper un vieux tronc, à creuser un trou dans le bois pour y laisser macérer un peu de vin quelques heures. Il faut ensuite boire ce vin qui acquiert des vertus anticoquelucheuse et antitussive.

Toxicité :
Les fruits sont faiblement toxiques (surtout chez les enfants).

Lierre, Hedera helix L., sur un tronc d'arbre.

IMG_1561

Photo : Cassiopée2010  et  license

Le Lierre des poètes

Lierre, Hedera helix L., sur un arbre.
Sur l’écorce des arbres… Photo : rascal tinain
Sur l’écorce des arbres, le long des murs…
Le Lierre grimpe partout où il trouve support à ses crampons et peut atteindre jusqu’à trente mètres de long, si bien qu’avec son feuillage, il recouvre parfois des murs entiers dont on oublie l’existence. L’espèce la plus répandue est le lierre commun Hedera helix.
En Orient comme en Occident, le Lierre est vite devenu le symbole de l’attachement affectif et de la fidélité, voire de l’amour étouffant. Une devise lui est associée :
« Je meurs ou je m’attache ».
On le considère d’ailleurs à tort comme l’égal du gui, un parasite qui se nourrit de la substance des arbres à leurs dépens et qu’il faut détruire.
Pourtant, cette liane aime s’agripper aux écorces rugueuses, comme celles des chênes, uniquement pour s’élever vers la lumière ! D’ailleurs, lorsqu’elle ne trouve pas de tuteur, on peut également la retrouver au ras du sol sous forme de vastes tapis.

Le Lierre joue un rôle très important dans l’équilibre de la biodiversité. Avez-vous déjà remarqué qu’il est en fleur à la saison où toutes les autres plantes s’apprêtent à entrer en dormance ?
Plante mellifère, elle permet aux abeilles de compléter leurs provisions d’hiver et une abeille solitaire, l’abeille du Lierre, lui est directement liée.

Lierre, Hedera-helix L., abeille du lierre.

Abeille du Lierre. Photo stanze  et  license

Les fruits - de petites baies noir bleuté et toxiques pour l’homme - se forment dès le mois de janvier et régalent de nombreux oiseaux, tels que les grives, les merles et les pigeons ramiers, alors que les autres graines se font rares à cette saison.

Ivy berries

 Le feuillage du Lierre sert également de refuge à de nombreuses espèces. Les oiseaux n’hésitent pas à venir y dissimuler leur nid tandis que le Gonepteryx rhamni, un papillon, s’y camoufle pour passer l’hiver.

C’est donc un véritable réservoir de biodiversité !

Désormais, lorsque votre regard se posera sur cette liane, vous saurez saisir toute la poésie qu’elle recèle dans ses feuillages. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que, dans l’Antiquité, les poètes grecs et romains les plus méritants se couvraient de lierre !

Baies du Lierre, photo : countrygirlatheart et license

Utilisations :

Le lierre a des propriétés tinctoriales reconnues depuis longtemps.
Une fois écrasées, les baies bleu-violet peuvent être utilisées
pour teindre la laine en violet.
Ajoutez un peu de cendre à la décoction et vous obtiendrez un beau vert !
Quant à la sève, récoltée au printemps, elle prend une couleur rouge en cuisant et servait à colorer les peaux de chèvres ou de moutons.
Dans le Midi, on fabriquait également de la « lessive de lierre »,
qui ravivait les étoffes noires.
Texte : Mélanie ROBEAU, animatrice du Conservatoire du Patrimoine.
Références bibliographiques : RENAULT J-M., La garrigue grandeur nature,
RAMEAU, MANSION, DURRIO, GAUBERVILLE, Flore forestière française, guide écologique, tome III, région méditerranéenne,
SCHAUENBERG, PARIS, Guide des plantes médicinales.

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Les Menthes

Les Menthes font partie de la famille des Lamiacées tout comme les nombreuses espèces aromatiques qui ornent nos jardins et nos petits plats (thym, romarin, sarriette, mélisse…). On compte plus de mille deux cents espèces de menthes dans le monde et au moins huit espèces sauvages en France. Le port et la reproduction végétative par stolons et rhizomes en font une plante très colonisatrice. Si les Menthes demandent beaucoup d’eau, il leur faut également beaucoup de soleil. Elles sont très résistantes à la sécheresse estivale.
Suspendre de la Menthe dans les maisons apporte une atmosphère paisible à la famille et chasse les mouches et les insectes volants (surtout la Menthe pouliot).
En magie, il était dit que porter, ou même mastiquer une feuille de Menthe, facilitait les avances amoureuses et faisait monter le désir chez son partenaire (les « Tic Tac » n’ont rien inventé !).
Un bain dérivatif (de siège) de décoction de Menthe serait un véritable « Viagra », masculin et féminin, naturel et écolo.
Le menthol contenu dans les feuilles est également excellent pour blanchir les dents.
Toutes les tisanes de Menthe sont apéritives, digestives et carminatives ; elles sont également très rafraîchissantes d’où la coutume du thé vert à la Menthe marocain bien connu. Elles sont également stomacales, expectorantes, emménagogues et cholagogues… Une vraie pharmacie pour notre tube digestif !
Les Menthes sont également appréciées dans le cas de piqûres d’insectes et de scorpions dont elles atténuent les actions vénéneuses.
Menthe Pouliot, Mentha pulegium
Menthe pouliot, Mentha pulegium - Photo : Katia
La menthe pouliot (mentha pulegium) dont l’étymologie vient de pulex (puce), car elle était utilisée jadis pour chasser les puces (dans le poulailler et la niche des chiens).
C’est sans doute la plus médicinale des menthes puisqu’elle est étudiée aujourd’hui dans la recherche contre le cancer.
Attention, elle est aussi la plus toxique : elle était utilisée autrefois à forte dose comme abortif… emportant parfois mère et enfant.
La Menthe aquatique (mentha aquatica) commune le long des ruisseaux, dégage souvent une odeur fort reconnaissable de ces milieux lorsqu’on la foule du pied par inadvertance.
Les feuilles sont plus ou moins velues et les fleurs en pompons terminaux roses bien reconnaissables.
Menthe aquatique, Mentha aquatica
Menthe aquatique, Mentha aquatica.
Photo :
Andreas Rockstein
Menthe à feuilles rondes, Mentha suaveolens

Menthe à feuilles rondes, Mentha-suaveolens.
Photo :
Forest and Kim Starr

La menthe à feuilles rondes (mentha suaveolens) facilement reconnaissable à ses feuilles oblongues, blanchâtres et tomenteuses au-dessous.
Pour un thé avec cette menthe dont les fragrances sont plus subtiles, il conviendra de ne pas trop chauffer l’eau (le thé solaire est parfait et rafraîchissant lors de vos aventures en collines.
Fabien Tambolini : technicien forestier et guide naturaliste.
Conservatoire du Patrimoine.

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La cigale ayant chanté tout l’été…

Cigale
Cigale et son exuvie

Cigale et son exuvie. Photo : Jean René Garcia

C’est par ces mots que Jean de la Fontaine commençait sa fable et par là, donnait une fausse image de la cigale. Image qui perdure dans les esprits encore aujourd’hui…
Réhabilitons notre cigale qui n’est ni une fainéante ni une inconséquente et qui cache, à nos yeux d’humains, la plus grande partie de sa vie.
Tout d’abord, une précision essentielle : les cigales sont largement répandues dans le monde et bien loin, parfois des rivages de la Méditerranée. Pour rester en France : une espèce de cigale, peu sonore certes, mais bien cigale tout de même, se trouve en Picardie. Mais les cigales les plus caractéristiques, celles qui font crii crii, sont bien de chez nous, comme de l’ensemble des départements méditerranéens.
Des cigales, il en existe beaucoup. Les plus communes sont :
– la cigale commune appelée aussi grande cigale ou encore cigale plébéienne ou même chanteuse du peuple. La plus grosse avec une taille d’environ 50 mm, ailes comprises.
– la cigale de l’orne appelée aussi cigale grise. Une cigale de taille moyenne. L’orne est un frêne, mais cette cigale, par chez nous, est inféodée aux pins et aux oliviers.
– la cigale noire. Une petite cigale.

Il en existe aussi de très rares comme cette cigale cotonneuse découverte il y quelques années dans une friche de Gigaro à la Croix-Valmer.

Nos cigales passent trois à quatre ans dans le sol, sous la forme de larve. Des larves trapues et munies de pattes adaptées à creuser. Elles se nourrissent de la sève tirée des racines des arbres.
À la fin de leur développement larvaire, quand le sol atteint une température de 21 °c pendant au moins trois jours, elles émergent, muent et deviennent des adultes munies d’ailes et sexuellement différenciées. Elles sortent alors de leur exuvie (cf. photo ci-contre).
Seuls les mâles, pourvus de cymbales, des membranes placées sous l’abdomen et qui vibrent, chanteront dans le but d’attirer les femelles. C’est vers 22 ou 25 °C que les mâles chantent. La sonorité et le rythme de la cymbalisation sont propres à chaque espèce. Les adultes n’ont que deux à quatre semaines pour se retrouver, s’accoupler et pondre. Ainsi, le chant de la cigale tout l’été est le fait d’une succession de mâles chanteurs, qui sortent de terre pour mourir peu après, mais après s’être accouplés. Nul besoin pour eux d’aller quémander à la fourmi travailleuse une quelconque pitance pour passer l’hiver… ils ne le passeront pas de toute façon…
Denis Huin : guide naturaliste.
Conservatoire du Patrimoine.

Hypericum perforatum

Mille millepertuis

Millepertuis. Photo :  Sandrine Rouja   et   licence
Millepertuis perforé, Hypericum perfoliatum, détail des trous sur une feuille.
Détail. Photo :  Paw Paw
Si l’Aubépine est l’arbre de mai, le Millepertuis est sans aucun doute la plante du mois de juin. Plante du soleil par excellence, les alchimistes disent qu’elle en transcende ses bienfaits.
Il a connu ses lettres de noblesse au Moyen Âge où il était réputé pour guérir de la mélancolie et chasser le diable. Puis, il fut peu à peu oublié au 19e siècle pour réapparaître de nos jours et être connu comme un excellent antidépresseur.
L’infusion des inflorescences sur quelques semaines redonne du baume au cœur… sans doute y amène-t-il le soleil ! Attention toutefois, comme tous les antidépresseurs, il ne fait pas de miracle et si les symptômes persistent, n’hésitez pas à consulter un bon psy ! D’autant que les effets secondaires ne sont pas négligeables : le Millepertuis a une chimie tellement puissante qu’il peut annuler les effets de la pilule contraceptive ou d’autres médicaments.
Il est à proscrire pour les personnes suivant un traitement de chimiothérapie et pour les personnes sensibles du cœur.
En usage externe, c’est un médicament vulnéraire et utilisé pour les traitements cutanés. C’est un apaisant qui rendra de précieux services en matière de brûlures et de contusions. Attention, en usage interne comme externe, le millepertuis est photosensibilisant.
Il est donc recommandé de ne pas s’exposer au soleil. Une consommation et une exposition trop régulière peut même conduire à la mort !
Voici une petite recette qui achalandera utilement votre pharmacie champêtre de premiers secours. Remplir une bouteille de sommités fleuries et la couvrir d’huile d’olive ou d’huile de sésame (bio, bien sûr !) et laisser votre préparation quarante jours dehors à la lune et au soleil. Votre macéra prendra rapidement une couleur rouge brique qui, une fois filtré, fera des merveilles sur les coups de soleil de l’été.
Traditionnellement, le Millepertuis est rattaché à la Saint-Jean puisqu’il est conseillé de le récolter ce jour-là (feu et solstice), mais en Provence, nous le récoltons généralement plus tôt, car il risque d’être passé le vingt et un juin !
À vos paniers !
Fabien Tambolini : technicien forestier et guide naturaliste.
Conservatoire du Patrimoine.

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Thaumetopoea pityocampa

Chenilles processionnaires, Thaumetopoea pityocampa

Chenilles processionnaires. Photo : M-F Augier  et  licence

Chenilles processionnaires, Thaumetopoea pityocampa

Cocon de chenilles processionnaires. Photo : Martine et licence

La processionnaire du pin est un insecte de l’ordre des lépidoptères qui doit son nom au mode de déplacement en file indienne des chenilles.
Elle mesure quelques millimètres à son premier stade et atteint jusqu’à quarante mm en fin de vie larvaire. Elle est de couleur brun noirâtre avec des taches rougeâtres sur le dessus et les flancs ; sa face ventrale est jaune. Son corps est fortement velu. L’insecte adulte est un papillon aux ailes grises, de trente-cinq à quarante mm d’envergure et dont les antennes prennent la forme d’un peigne.
Cet insecte est l’un des plus redoutables ravageurs des forêts méditerranéennes. Il se nourrit des aiguilles de toutes les espèces de pins présentes en France, entraînant de nombreuses conséquences néfastes sur la vie de l’arbre, en cas d’invasion massive :
– défoliation ;
– perte de croissance ;
– diminution du pouvoir photosynthétique ;
– affaiblissement physiologique ouvrant la voie aux insectes xylophages et aux stress hydriques pouvant conduire au dépérissement total.
Mais l’action dévastatrice de cette chenille ne se limite pas aux végétaux : des problèmes sanitaires touchent l’homme et les animaux. En effet, à son 3e stade de développement, son contact est dangereux du fait d’une substance urticante présente dans ses micropsies.
À son 5e et ultime stade, autrement dit à sa 5e année, en cas de stress ou d’agression, la chenille propulse ses poils dans l’air.
Ces derniers, libérés par des « miroirs urticants » (replis de peau), sont de véritables harpons qui se fixent dans l’épiderme de l’agresseur. En réponse à la démangeaison alors produite, le frottement ne fera qu’aggraver la situation, car en se brisant, ces poils libèrent encore plus de toxines.
Pourtant, certains prédateurs sont insensibles à ces attaques. Parmi eux, la mésange charbonnière et la huppe fasciée. L’éphippigère des vignes, plus connue sous le nom de boudrague, s’attaque quant à elle, directement aux pontes. (Attention, ce que nous appelons boudrague dans le var désigne une autre sauterelle : le barbitiste.)
Céline Pain.
Sources : Wikipédia, INRA (revue Stantari août 2008).


Malgré les désagréments que ces chenilles sont susceptibles de nous causer,
il ne faut pas oublier qu'elles font partie d’un écosystème fragile
et qu’elles participent à la biodiversité : de nombreux oiseaux dont
les Mésanges, le Geai, le Coucou-geai, et coléoptères dont le Calosome sycophante,
en font une grande consommation !

Nicole Marchal
Garrigues. Flore et faune

 

 

 
Bibliothèque : Garrigues. Flore et Faune

Houx y es-tu ?

Houx, Ilex aquifolium

Branche de houx. Photo : Denis Huin.

Tout le monde connaît son nom, ses feuilles et ses fruits parce qu’il est l’un des symboles des fêtes de Noël. Bien sûr que le houx à des feuilles piquantes, bien sûr que le houx a des fruits rouges, bien sûr que le houx est un arbre du froid ! Mais je peux vous dire (ou plutôt vous écrire) que le houx pousse dans les Maures, que le houx, chez nous, a souvent les feuilles sans aucune épine et que certains n’ont jamais de fruit.
Le houx est un petit arbre à feuilles persistantes, vertes luisantes dessus, parfois munies d’épines, parfois sans épine, et cela sur un même sujet quelquefois.
Il se cantonne aux fonds de vallons frais et ombrés, souvent en bordure des cours d’eau.
Le houx est une plante dioïque, ainsi il existe des sujets mâles qui ne produiront que des fleurs à pollen et des sujets femelles qui produiront des fleurs à ovules. Ce sont bien sûr les sujets femelles qui produiront les fruits, verts en automne, rouge en hiver.
Attention, les fruits sont toxiques pour les faibles humains que nous sommes. Par contre les oiseaux s’en régalent et du coup, dispersent les graines avec leurs fientes.

Le Houx est une plante protégée :
la récolte des branches est strictement contrôlée
Cette réglementation est nécessaire tant l’arbre est victime de coupes sauvages ;
des pratiques qui ont abouti à sa quasi-disparition dans certains coins !

Fragon ou petit Houx, Ruscus-aculeatus L.
Le nom « Houx » est source de confusion en Provence car il est confondu avec le fragon petit houx. Cette petite plante toujours verte, de la famille des asperges, porte de drôles de feuilles raides et piquantes sur lesquelles sont souvent accrochées des fruits rouges.
Vous remarquerez que ces fruits rouges sont visibles en toute saison à l’exception peut être de l’été.
Notre véritable Houx, lui, n’arbore ses fruits rouges que vers la fin novembre, plus surement en décembre.
Branche de Fragon. Photo : Parc national de Port-Cros.

Denis Huin : guide naturaliste et ornithologue.
Conservatoire du Patrimoine.

Voir la fiche : Houx

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Le jonc et la vannerie

Don't even think about walking through here

Photo : John Tann et licence
Dans notre région, le jonc (juncus acutus) est répertorié dans les zones humides d’eau douce par le : « Guide du naturaliste dans le Var » (Éditions Libris).

Il signifie « le lien » du latin jungere, joindre.

C’est un matériau de choix pour débuter en vannerie spiralée ou cousue. Les vanneries spiralées sont constituées de boudins de jonc cousus sur eux-mêmes par un lien végétal.
C’est une technique universelle et très ancienne. Les fouilles archéologiques ont démontré que le colombin de paille était de réalisation antérieure à celui de la terre cuite. Les premiers récipients étanches auraient été des vanneries ressemblant à des « paillassous » (corbeille en paille) tapissés d’argile.
La longue tige que l’on utilise en vannerie est ronde, flexible, lisse et dépourvue de nœud.  Lorsqu’on la coupe, elle paraît spongieuse. Elles se récoltent selon les régions de juillet à octobre avant le dessèchement des fleurs. Séchées à l’ombre, elles restent souples. Torsadées ou tressées ensemble, elles ont la réputation d’être incassables et permettent de réaliser des attaches de type charnière. Convenablement séchées, elles se conservent plusieurs années.
Avant d’être travaillé, le jonc doit être aspergé et laissé au repos. On le maintient ensuite dans une serviette humide. Il ne doit pas être immergé, car il se gorgerait d’eau.
On s’en sert en sparterie (fabrication  d’objets avec des fibres végétales), en vannerie spiralée, en vannerie à tresses cousues (3-4 ou 6 brins) comme les cabas et en vannerie à tressage en nappe (technique de fabrication des paniers en châtaignier des Maures).

Il était également utilisé dans la vannerie marine pour la fabrication de nasses.

Claudine Manhes : vannière en herbe.

BIBLIOGRAPHIE 
Guide du naturaliste dans le Var - Éditions Libris.
La vannerie sauvage - Éditions de Terran.
La vannerie - Techniques et réalisations - Éditions Eyrolles.

 

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Aristolochia clematitis  L.

Aristoloche clématite, Aristolochia clematitis L.

Photo : Kriss de Niort

Nom provençal :
 - Fóuterlo-cougourelo

Aristoloche clématite :

Famille : ARISTOLOCHIACEAE

Aristoloche clématite, Aristolochia clematitis L.

Allium neapolitanum  Cyrillo

Ail de Naples, Allium neopolitanum
Photo : Jeantosti

Nom provençal :
 - Aiet-blanc

Famille : AMARYLLIDACEAE

Localisation :
Endroits incultes souvent associé à A. triquetrum, (ail à trois angles), zones fraiches.

Utilisation :
Comme les autres ails, en condiment. On consomme le bulbe, mais aussi les feuilles qui sont mangées crues avec du pain, des oignons et des olives à Chypre.
Par ailleurs, cultivé comme plante ornementale.

Allium neapolitanum Cirillo

Sambucus nigraAdoxaceae

 En ce début juin, dépêchez-vous si vous n’avez pas encore fait votre récolte de fleurs de sureau ! Et s'il est trop tard, il vous faudra encore patienter jusqu'à la fin de l’été pour récolter les fruits.
Sureau noir, Sambucus nigra

Ombelle de Sureau.

 Cet arbuste qui peut atteindre jusqu'à cinq mètres de haut (différent du sureau yèble, toxique, plante herbacée) est facilement identifiable avec ses beaux panaches blancs qui se mêlent au feuillage le long des routes et des champs.
Médicinalement, c’est un bon généraliste : son écorce est comparable à l’aubier de tilleul, utilisée pour les problèmes rhumatismaux et les infections urinaire ou les calculs reinaux. Les fleurs ont une alchimie très puissante, utilisées dans tous les cas de maladies respiratoires : rhume, bronchite, grippe et asthme. Leur infusion est galactogène (favorable à la sécrétion de lait) et calmante, fébrifuge et sudorifique, pour ne citer que quelques vertus. Les baies sont comestibles (quoique légèrement toxiques lorsqu’elles sont crues), riches en vitamines et éléments minéraux. On en fait d’excellentes confitures et autres pâtisseries.

 

Sirop de fleurs de Sureau

Voici une recette qui ne manquera pas de vous enchanter :
Cueillir quelques belles ombelles bien fleuries (environ dix par litre de préparation), les laisser tremper 24 heures dans une préparation constituée d’un litre d’eau pour un kilo de sucre et de deux citrons. Après cette macération, faites bouillir dix minutes pour dissoudre le sucre qui reste, filtrez et mettez en bouteille… c’est prêt !
Avec de l’eau bien fraîche, vous ne manquerez pas cet été de louer cette arbuste qui vous apportera tant de fraîcheur et régalera si finement votre palais !

Texte et photo : Fabien Tambolini, technicien forestier et naturaliste.
Conservatoire du Patrimoine.

 

 

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La Violette

Voilà, le printemps est bien là ! Si vous allez vous promener dans les sous-bois encore defeuillés laissez-vous enivrer par le doux parfum des violettes qui percent sous la litière. Cette plante était sacrée chez les Grecs. Son nom lui vient de la nymphe Io qui fut aimé de Zeus. Elle symbolise d’autant plus l’amour et l’arrivée tant attendue du printemps qu'offrir un bouquet de violettes (amour secret) c’est déclarer sa flamme à sa bien-aimée… sans doute parce qu’on lui prêtait des vertus odorantes aphrodisiaques ou plus simplement en raison de ses feuilles cordiformes !
Violette
Elles ont été récoltées et cultivées pendant plusieurs siècles pour la parfumerie, mais elle s'est vue remplacée par la racine d’iris qui présente une odeur similaire, mais est beaucoup plus rentable.
Médicinalement, les fleurs sont utilisées contre les maux de gorge et la toux qui, en ce changement de saison, peuvent nous surprendre (tisanes ou sirop de fleurs et feuilles). Les fleurs sont également sudorifiques. On leurs a accordé pendant longtemps des vertus contre l'insomnie et la mélancolie. L’eau de violette, quant à elle, est utilisée contre les infections de peaux et les acnés.
Les violettes sont comestibles (fleurs et feuilles (mucilagineuses). Les racines sont émétiques. Pour étonner agréablement vos amis, agrémentez vos salades vertes de fleurs violettes, c’est surprenant. On peut également réaliser des violettes confites pour les desserts mais sa mise en œuvre et un peu plus délicate.

Texte et photo : Fabien Tambolini, forestier et naturaliste.
Conservatoire du Patrimoine.

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Le romarin ou Rosmarinus officinalis

Le romarin est un arbrisseau aromatique bien connu des cuisinières provençales pour les daubes et grillades. Avec ces hivers doux, il commence dès février à présenter ses fleurs en épi bleu-violet, mais ne vous empressez pas pour la récolte, on les retrouvera jusqu’en mai. Cette plante de la famille des Lamiacées que l’on rencontre plus généralement sur sol calcaire est présente sur quelques stations arides et rocailleuses des Maures. Elle est facilement reconnaissable à ses feuilles coriaces (repliées sur les bords du limbe) sans pétioles avec une très forte odeur de camphre.
En médecine, le romarin est connu pour être l’ami du foie et de la vésicule biliaire : il est cholagogue, c’est-à-dire qu’il facilite l’évacuation de la bile, ce qui en fait une excellente plante digestive. C’est également une plante stimulante pour le système nerveux : il est utilisé pour soulager les tensions, les coups de fatigue et les déprimes passagères. Soyez prudent toutefois, car à forte dose, il est cardiotonique et donc déconseillé pour les personnes au cœur fragile (en décoction trop forte). Les Grecs l’utilisaient pour fortifier la mémoire et stimuler l’intellect ; les étudiants garderont donc précieusement quelques bouquets pour leurs périodes d’examens.
Romarin, Rosmarinus officinalis L.
Enfin, antirhumatismal, il est de bon usage de mélanger quelques gouttes d’huile essentielle à une huile neutre pour se masser les articulations. En phytothérapie, on utilisera les fleurs et/ou les feuilles.
C’est également une des premières fleurs mellifères de la saison et donnera, lorsque les abeilles auront fait leur œuvre, un miel très apprécié. Attention depuis quelques années (sûrement depuis 86 !) les romarins et les thyms sont fortement radioactifs.

Texte et photo : Fabien Tambolini, technicien forestier.
Conservatoire du Patrimoine.

 

 

 
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Acacia dealbata

De l’or en hiver !

Une floraison abondante et spectaculaire en hiver, un parfum entêtant qu’on associe aux célèbres parfumeries de Grasse, un symbole azuréen pour les touristes qui débarquent à l’aéroport de Nice, un prétexte aux corsos et autres fêtes qui fleurissent dans les communes des Maures, une espèce controversée que dénoncent les « écolos »… le Mimosa c’est tout cela !
Mimosa, Acacia dealbata
Mais qui connait vraiment le Mimosa ? Peu de monde en vérité, tellement cette plante revêt de multiples facettes, tellement sont nombreuses les fausses vérités qui circulent à son encontre. Tout d’abord, il faut avoir à l’esprit qu’il y a un grand nombre d’espèces de Mimosas de part le monde, la plupart originaires de l’Australie.
 Tous ces Mimosas sont en fait des Acacias et seuls quelques-uns sont appelés, en France, Mimosas. Par exemple le Mimosa des fleuristes est Acacia dealbata, le Mimosa des quatre saisons est Acacia retinoides. L’arbre communément appelé Acacia et à l’origine du miel du même nom est en réalité le Robinier faux Acacia et n’a rien à voir avec notre Acacia-mimosa.
Acacia dealbata. Photo : Conservatoire du patrimoine du Freinet.
Le Mimosa dit sauvage que l’on trouve un peu partout sur le littoral des Maures est Acacia dealbata.
Il a été introduit dans le milieu du XIXe siècle pour l’industrie du parfum à Grasse, mais comme l’arbre ne pousse que sur sol siliceux, c’est dans le Tanneron et dans les Maures qu’il a été planté en grand nombre.
Il est dit sauvage, car il se rencontre partout en forêt et surtout en fond de vallon, mais en réalité il s’est naturalisé à partir des plantations. Très expansif, il est dit invasif et à ce titre est considéré comme une espèce nuisible à la biodiversité et à l’intégrité des paysages typiques des Maures.

Denis Huin, naturaliste.
Conservatoire du Patrimoine.

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Teucrium chamaedrys

Germandrée petit-chêne

Famille : LAMIACEAE

Comme on emporte notre voiture faire sa révision et sa vidange, il est bon, au changement de saison, de faire un petit nettoyage dans notre moteur. Les anciens le savaient bien et quelques-uns se souviennent que leurs ailleux faisaient, à l’automne, une cure de « petit-chêne ». C’est en effet un excellent dépuratif du sang, un drainant de la rate et il peut aussi provoquer les flux menstruels et diminuer l’acné. Il est conseillé de le prendre en tisane (20 g/l) ; le breuvage est très amer.

Attention, il ne faut pas dépasser sept jours de prise, car il est également hépatotoxique à forte dose. Cela lui a valu d’être interdit à la vente au siècle dernier, car il entrait dans la composition de cures d’amaigrissement.

Les gens sensibles du foie s’abstiendront !

Germandrée petit-chêne, Teucrium chamaedrys L.
Fabien Tambolini, technicien forestier et naturaliste.

Conservatoire du Patrimoine.

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Teucrium chamaedrys  L.

Nom provençal :
 - Calamandrié

Famille : LAMIACEAE

Localisation :
Elle pousse sur les coteaux secs et pierreux surtout calcaires, dans les pelouses rocailleuses, les sous-bois clairs, notamment autour de la Chartreuse de Montrieux à Belgentier, aux Aiguiers à Solliès-Ville, etc.
Commune.

Utilisation :
Particulièrement bénéfique dans les cures de printemps pour « purifier le sang et évacuer les humeurs de l’hiver ». Elle a la réputation de concurrencer le médecin.
On la consomme soit en salade soit en infusion et même en vin dépuratif (50 g de feuilles mises à macérer dans un litre de vin rouge pendant huit jours, sucrer et prendre trois verres/jour).
Elle a une amertume redoutable…

Toxicité :
Responsable d’hépatites aiguës !
Bien qu’utilisée pendant des siècles pour ses propriétés cholérétiques, elle a été responsable de vingt-six cas d’hépatites aiguës en France entre 1984 et 1992. Ceci notamment suite à la commercialisation d’un médicament (1986) à base de Germandrée dans les régimes amaigrissants.

Photo : AnneTanne. et  licence

Ajuga reptans  L.

Bugle rampant, Ajuga reptans L.

Nom provençal :
 - Erbo-de-carboun

Famille : LAMIACEAE

Bellevalia trifoliata  Ten Kunth

Bellevalia a trois feuilles, Bellevalia trifoliata Ten. Kunth.

Nom provençal :

 

Bellevalia à trois feuilles :

Famille : ASPARAGACEAE

Arbousier, Abrutis unedo
Un véritable arbre de Noël en plein maquis, tel est l’Arbousier en décembre. Couvert de fleurs blanches, de fruits verts, jaunes et rouges, l’arbre ne passe pas inaperçu ! Les hivers étant de plus en plus doux et la pluie étant revenue, notre Arbousier en profite pour multiplier les floraisons et par conséquent, la succession de fruits.
L’Arbousier est un petit arbre caractéristique des zones méditerranéennes. Ainsi il est adapté à vite réagir quand les bonnes conditions — en l’occurrence la pluie — sont là. Il pousse, fleurit et fructifie dès que les conditions sont bonnes ; il rentre en repos — en survivance — dès l’arrivée des grosses chaleurs et de la sécheresse estivale.
Botaniquement, l’Arbousier, nommé savamment Arbutus unedo, est à rattacher à la famille des Bruyères, autrement dit des Éricacées. Il est donc proche de la Bruyère arborescente (dite aussi Bruyère blanche), de la Bruyère à balai et de la Callune (dite aussi Bruyère rose). Cette proximité botanique n’est pas évidente à première vue. Les feuilles de notre Arbousier sont larges quand les feuilles des autres Bruyères sont si menues ! C’est dans les fleurs que les botanistes ont vu des similitudes. C’est également dans le bois, l’écorce et surtout la « souche » qu’il y a des ressemblances évidentes. Comme pour la Bruyère arborescente, la « souche » de l’Arbousier est un tronc court, massif et à peine visible à la surface du sol. C’est en fait un véritable organe de réserve en eau et en nutriments facilitant la vie de la plante pendant la mauvaise saison estivale. C’est aussi le garant de la survie de la plante en cas d’incendie, car son bois est ignifuge.

Denis Huin, naturaliste.
Conservatoire du Patrimoine.

 

 

Le miel d'Arbousier

Selon les descriptions de la plupart des consommateurs, les miels sont plus ou moins parfumés, mais toujours... sucrés. Cependant, il faut se rendre à l'évidence, le miel d'Arbousier constitue une exception : il est amer.
Récolte :
courant novembre. Il est conseillé de ne pas trop attendre pour procéder à la récolte car les frimas (brouillard froid qui se congèle en tombant) de l'hiver peuvent survenir très vite.
Couleur :
sombre, presque noir à la récolte. Marron tirant vers le brun une fois solide.
Parfum et saveur :
les effluves sont puissants mais très agréables. En revanche, la saveur surprend en raison d'une amertume inhabituelle. Une fois passé ce premier contact, le goût épicé aux fragrances orientales séduit les amoureux de miels robustes, de plus en plus nombreux.
Caractéristiques :
le miel d'Arbousier est recherché pour son amertume par les fabricants de vinaigre de miel auquel il apporte une saveur incomparable.
Le saviez-vous ?
Durant très longtemps et encore souvent aujourd'hui, ce miel n'était pas récolté. Considéré comme invendable car trop amer, il constituait les réserves d'hiver des colonies d'abeilles qui s'en nourrissaient au fil des mois. Aujourd'hui, le consommateur privilégie les miels plus marqués au goût ; l'avenir de ce miel paraît donc plus prometteur. Paradoxalement, le fruit de l'Arbousier étonne par sa fadeur.
Commercialisée notamment en Corse, la confiture d'arbouses est très douce.

Source : le Traité Rustica de l'Apiculture - Rustiqua Éditions.

 

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Ficus carica  (L.) Mill.

Figuier, Ficus carica

Nom provençal :
 - Figuiéro

Famille : MORACEAE

Localisation :
Zone d’origine, de la Syrie à l’Afghanistan. Très souvent cultivé (célèbre Figue de Solliès-Pont) et parfois naturalisé dans les vallées encaissées des cours d’eau, les pentes rocailleuses et les interstices de murailles en exposition Nord.

Utilisation :
La médecine populaire utilise le suc laiteux, les feuilles et les fruits du Figuier. Les feuilles ont servi en friction pour ouvrir les hémorroïdes et en décoction sur les tumeurs pour les faire mûrir.
Les figues sont laxatives, pectorales et émollientes.
Elles font partie des « quatre fruits pectoraux », avec les dattes, les jujubes et les raisins secs.

Comestibilité :
La figue (comestible exquis) n’est pas un fruit, mais un réceptacle collectif charnu, creusé en poche et renfermant à maturité de très petits fruits (akènes).

 

 

Figuier, Ficus carica, Violette de Solliès

La violette de Solliès (Bourjassotte noire).

À la gloire de la figue

 

La figue de Solliès

Un jour transporté dans les entrailles d’un oiseau de passage, je suis tombé par ses voies naturelles sur les bords de ce charmant petit fleuve côtier : le « GAPEAU » qui traverse des villages noyés de verdure, le cadre idyllique où mon transporteur m’a posé se nomme Solliès-Pont.

Dans la terre fertile où j’ai pris racine, un jour de printemps je suis sorti de celle-ci pour devenir un figuier. J’ai vécu longtemps en état sauvage, ignoré des hommes de cette Vallée ; jusqu’au jour, pour montrer a ces hommes que j’étais là ; j’ai fait des fruits d’une grosseur supérieure, d’une couleur violette incomparable à tous mes frères de « restanques » (Grise, Mouïssones, Verdales etc. !)

Enfin ! Un de ces cultivateurs voyant mes fruits beaux, sains et bons, c’est occupé de moi. Il m’a taillé les branches noueuses et tordues à la manière d’un pin parasol. Honoré par cette taille et comme pour le remercier j’ai produit des fruits encore plus beaux, jusqu'à ne plus avoir de feuilles que les premiers froids font tomber.

Avec le temps, j’ai pris une place de choix détrônant le cerisier qui était le maître de ces lieux. Avec l’aide de l’homme mon fruit est sorti des frontières et il est présent sur toutes les tables d’Europe. Mais ma plus grande fierté, ma Légion d’honneur c’est d’être devenu le symbole de ce village sous l’effigie de :

Solliès-Pont capitale de la Figue

15 août 1998
 
 
 

Page de René Vinotti : René Vinotti
Bibliothèque : Le dernier ermite de Sainte-Christine à Solliès-Pont

 Calluna vulgaris – ericaceae

 

Callune, Calluna vulgaris L.

La Callune

Elle est en fleurs depuis la fin du mois d’août. Les feuilles sont en écailles sessiles opposées, ce qui permet de la distinguer des autres bruyères (en verticille). Les fleurs en clochettes roses ou blanches sont fortement mellifères.
Prises en décoction (40 g/l, réduite à 1/3), elles sont diurétiques et c’est un antiseptique urogénital à prendre en cas de cystite, de maladie de la prostate ou de néphrite (reins).
En alcoolature, elle est utilisée pour les rhumatismes.

Texte et illustration : Fabien TAMBOLONI,
technicien forestier et naturaliste.

La callune, ou petite bruyère est un sous-arbrisseau à feuilles persistantes et à petites fleurs rosées, en forme de clochettes.
On la trouve presque partout en France et sur l’ensemble de l’Europe mais elle est plus rare en région méditerranéenne sauf en Provence siliceuse, (autrement dit, dans le massif des Maures). La callune, composante des maquis bas les plus acides, est une espèce eurosibérienne qui a dans le Var (Porquerolles) une de ses stations les plus méridionales. On la trouve aussi sous les pins maritimes.
Sa floraison s’étend de juillet à octobre, mais dans les Maures, elle ne fleurit que lorsque la chaleur estivale s’estompe, entre septembre et octobre.
Cet arbrisseau possède différentes propriétés, pour lui-même comme pour les Hommes :
Télétoxique, il excrète de ses racines des substances chimiques inhibant la croissance d’autres végétaux.
Mellifère, cette plante cache aussi des vertus médicinales contre les coliques néphrétiques ou encore les cystites.
Elle était utilisée autrefois pour la confection de balais rustiques, d’où l’origine de son nom : en grec callunein signifie balayer. En français, on l'appelle aussi la bruyère à balais.
En teinturerie, les sommités fleuries permettent d’obtenir un beau jaune vif.
Enfin, elle sert également de plante ornementale, vous comprendrez pourquoi…

Céline PAIN : teinturière en herbe.

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Si, alors que vous vous promenez sur quelque sentier escarpé des Maures, une forte odeur de « pipi de chat » vient vous chatouiller les narines, c’est que vous n’êtes certainement pas loin d’un asphodèle. Pourtant cette plante vivace de la famille des liliacées (tulipe, lys…) sait se couvrir de belles fleurs. Lorsque Paracelse a dit que chaque étoile dans le ciel était une fleur sur la terre il devait sûrement avoir croisé le firmament offert par les hampes florales en grappes (fleurissant du bas vers le haut) des inflorescences d’asphodèles lorsqu’elles sont regroupées par dizaines. Les fleurs sont composées de six tépales, trois pétales blancs striés et trois sépales identiques, ressemblant à des étoiles dans l’infinie verdure de la forêt. Dès le mois de mai et jusque parfois en juillet se dressent les tiges fleuries sur un mètre de haut et parfois plus au centre d’une rosette de feuilles basales, étroites et linéaires, ressemblant à un gros poireau.
Dans l’Antiquité, elle était liée à la mort et à la résurrection, Homère décrivit les « champs élyséens » couverts d’asphodèles où résidait l’âme des morts. Plus tard cette plante a été attribuée à saint Christophe, saint patron des voyageurs arpentant les sentiers à pied (à l’époque !) jonchés des fleurs du saint.
La racine tubéreuse riche en amidon était mangée en période de disette et, dans les périodes plus fastes, elle était séchée, diluée et chauffée, créant ainsi une colle pour les relieurs et les cordonniers.
On utilisait également la racine fraîche pour soigner les plaies et éloigner les moustiques…

c’est surtout sa cousine, la belle de onze heures aussi appelée ornithogale, qui est utilisée dans les élixirs floraux du docteur Bach pour se soigner des chagrins et de la peine. Hé oui,  rien de tel qu’une bonne balade le long de ces belles liliacées blanches pour se sentir mieux !

Fabien Tamboloni
naturaliste.

Ornithogale,
Ornithogalum umbellatum
Photo : Jean Tosti.

Ornithogale, Ornithogalum umbellatum

 

 

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Isatis tinctoria

Le Pastel des teinturiers, également appelée « guède » ou « vouède » est une plante bisannuelle qui ressemble à une salade à fleurs jaunes montée en graine. Il forme la première année une rosette de feuilles oblongues lancéolées vertes et glabres ou, plus rarement, couvertes d’un duvet blanc. La deuxième année pousse une tige robuste à rameaux dressés, pouvant atteindre un mètre cinquante de hauteur.
Les feuilles inférieures sont plus ovales ; les supérieures, plus étroites, embrassent la tige par deux oreillettes aiguës. Les nombreuses fleurs jaunes, très petites, sont groupées en volumineuses grappes dressées, épanouies de mai à juin. Les fruits sont des siliques de petite taille et de forme oblongue, d’un noir brillant violacé à maturité.

Isatis tinctoria

Pastel des teinturiers, Isatis tinctoria. Photo : Gunera  et  licence
On le trouve dans les endroits secs : terrains vagues, bords de routes, rocailles.
Originaire de la région de la mer Noire, il a été acclimatée en Europe, vraisemblablement dès le néolithique. Sa culture a été développée en France, en Italie et en Allemagne au Moyen Âge.
Aujourd’hui, le Pastel est assez commun, à l’état sauvage, dans tout le Midi de la France et les pays méditerranéens. Il est considérée comme le cousin occidental de l’indigo. Ses feuilles, comme celles des plantes du genre Indigocifera, permettent de teindre les étoffes dans des bleus solides qui n’apparaissent que lorsque le tissu est exposé à l’air. Cependant, les propriétés tinctoriales de l’indigo sont vingt fois plus puissantes que celles du Pastel, ce qui en fera un adversaire redoutable lorsque l’histoire mettra ces deux sources de bleu en concurrence.
Il faut une tonne de feuilles de Pastel pour produire deux kilos de pigment bleu. On utilise la fleurée des cuves de teinture pour teindre la chaux dans des bleus dont la douceur a donné naissance à l’expression « teintes pastel ».
Dans le Lauragais (région du sud-ouest de la France), on en enduisait les jougs des bœufs, car le bleu du Pastel a la propriété de repousser les mouches.

Céline PAIN
animatrice du Conservatoire du Patrimoine.

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Cette plante appartient à la grande famille des euphorbiacées dont on compte plus de 1600 espèces dans le monde et une cinquantaine rien qu’en France. Avec les beaux jours, elle commence à fleurir. L’Euphorbe characias est une plante vivace que l’on rencontre le long des chemins et dans les milieux ouverts du massif.
Vigoureuse, elle mesure de 40 à 90 cm de haut. Tout au long de l’hiver, on peut voir ses feuilles d’un vert bleuté et ses tiges rouges, mais ce n’est que sur la fin février que les premières fleurs apparaissent. Discrètes, elles sont d’une grande beauté pour celui qui sait se pencher un peu et regarder dans ses grandes ombelles. Vert tendre, elle s’épanouira bientôt et dévoilera de grandes inflorescences (10 à 20 cm de diamètre) de couleur vert-jaune. Les fleurs groupées n’ont pas de pétales ; on parle alors de « pseudo fleurs », portées par deux bractées. Les ovaires situés à l’extérieur sont entourés de quatre écailles à nectar rouge brunâtre en forme de croissant de lune. Loin des jolies fleurs aux pétales multicolores que l’on est accoutumé à voir, l’euphorbe rivalise d’originalité.
Un latex blanc, fort toxique, contenant de l’euphorbone, exsude lors des cassures. Ce latex était jadis prescrit comme purgatif, mais les dangers de son utilisation l’ont proscrit médicalement. Certains braconniers s’en servaient pour empoisonner les poissons dans les gours.
Aujourd’hui, plus poétique, l’Euphorbe characia laisse à entendre de jolies notes de musique produites par ses ombelles, et ce, pour le plus grand plaisir des randonneurs.

 

Fabien TAMBOLONI
technicien forestier et naturaliste

 

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Archives Départementales du Var,
minutes de Mtre Claude Martin,

notaire et tabellion royal de Soliers, registre 3 E 3412, du 24 juin 1553.

Voir également :
Fond de Cour des Comptes, Dépôt d’archives de la Préfecture de Marseille, inventaire analytique des actes de la Cour des Comptes, SOLIERS – Registre B 44, notaire Raymond Brun, f° 61-65

Solliès, acte de 1553, bordereau

Achept des moullins d’ollive, graignons, herbages, paturages et terre gaste du lieu de Solliès par la communauté de Solliès.

Au nom de notre Seigneur Dieu Jésu Christ amen, le vingt quatrième jour du moys de Juing régnant trés chretien et puissant Prince Henry par la grace de Dieu roy de France, comte de Provence, Forcalquier et terres adjacentes nostre souverain Seigneur longuement et triomphantement amen.
Par la teneur du présent acte saichent tous présents et advenir que magnific seigneur Françoys Fourbin escuyer, seigneur de Solliès, arrante et oblige à plusieurs et divers créanciers les sommes qui s’ensuyvent mesme à noble Loys de Forbin, seigneur des Dourbes en la somme de Cinq cent vingt ung escu soleil et trente quattre escus tournoys comme appert acte reçu par Maître Claude Malbègue notaire de Solliès en l’an mil cinq cens trente six le douzième apvril.
Item à Jehan Cancelin d’Ollioules deux cents septante et ung escu dixhuit soulz et ce pour arrayraiges de la pièce de l’Escalhon, et encore de quatre vingts florins adjugés au sieur de Falcon depuis l’an 1536 par vertu de l’arrest obtenu par le dit sieur de Falcon par devant certains juges délégués par le roi notre seigneur à Paris lesquels arrayraiges ont monté depuis le dit an jusques en l’an 1550 la sus dite somme de deux cents septante ung escu dix huit soulz lesquels arrayraiges le dit sieur de Solliès auroyt receu que fussent adjugés les dits arrayraiges de quattres vingtz florins au dit seigneur de Falcon.
Item plus à Me Barthelemy Thomas Juge de Thollon quarante escus par vetu de certains trezen payé au sieur de Falcon de la dite pièsse de l’Escalhon et ce pour autant que le dit sieur de Solliès auroyt vendu la directe de la dite pièsse de l’Escalhon audit Thomas laquelle appartenait au dit sieur de Falcon par arrest des dits commissaires en l’an 1536 laquelle directe seroyt été retirée audit Thomas au moyen de quoy ledit sieur de Solliers seroyt tenu a des dommaiges,
Item en vingt ung escus prestés par ledit Thomas audit sieur de Soliers qui dit lui avoyr prester en présence de pierre Vallary et Jean Raymon Gargon.
Item au sieur de la Motte pour recouvrir certaines pyesses vendues par le dit sieur de Solliers en l’an mil cinq cens trente cinq et le vingt neufviesme mars et par cedulle privée qui se pourroyent monter la somme de deux cens escus d’or soleil ou environ. Plus au seigneur de Falcon pour certains despens à luy adjugées par les sus-dits sieurs commissaires pour lesquelles le dit sieur de Forbin auroyt faict gaigées et faictes exécutions contre le dit sieur de Solliers et luy auroyt faict prendre les herbaiges et pasturaiges dudit lieu de Solliers comme appert par les exploictz sur ce faicts par les huyssiers moyennant la somme de 160 escus.
Item soyt necessaire au dit sieur de Solliers recevoir son arrentement de Solliers terrains par luy vendus de sa propre part et mollins à blé de Thomas Rippert et Antoine Boyer marchantz d’Ollioules et Thollon respectivement par trois années qui se montent six centz escutz sans lequel arrentement ledit sieur de Solliers et sa famille ne pourroyent bonnement vyvre.
Item à Elzias de Raymond seigneur de Aulx une certaine portion(1) de vingt quatre florins adjugés au sieur de Falcon par les dessus-dits juges délégués et ycelui sieur de Solliers condamné et rellever ledit de Aulx ensemble les arrayraiges depuis l’an 1536 et du moys d’octobre aussi à Mlle Maryse(2) Clermonde Honorade Anne et Catherine de Vintimille une certaine portion(1) annuelle de seize florins adjugés au dit sieur de Forbin(3) par semblable moyen par ledit arrest et arrayraiges depuis l’an 1536 desquels et de tout et despens deux centz cinquante escus ensemble de certaine portion(1) de huit florins adjugés au dit sieur de Falcon sur certaine place de mayson auprès du parc et clos dudit sieur de Solliers avec les arrayraiges despuis le susdit temps qui se montent trois cents florins
Et au susdit Me Barthélemy Thomas en la somme de trois cents soixante trois escus moins dix huit sols et ce pour raison de certaine vendition par ledit sieur de Solliers à luy faicte de la directe et cense de quatre vingt florins annuels assise sur la pièsse et propriété de l’Escalhon l’an 1550 et le honzième apvril acte receu par Me Antoine Pavès notaire de Thollon laquelle cense était deue et appartenait à noble Pierre de Glandevès seigneur de Falcon comme étant à lui adjugées par ledit arrest et commissaires délégués par le roy despuis l’an 1536 et le vingt huitième octobre laquelle cense et directe seroit esté audit Thomas et le seigneur de Solliers condampné à la dédommager pour raison de ce luy auroyt passé acte de insolutondation(4) de certaines terres bladables(5) et oliveraies sizes au terroir de Solliers lieux dits les Bletonèdes de laquelle insolutondation l’on dit apparoytre acte prins par Me Honoré Vyallis notaire de Solliers en l’an présent du moys de may et finalement seroit de besoing au dit sieur fornir à son procés à Paris tant contre le baron d’Allemagne pour rayson de la place et sieur du Luc comme aussy contre le sieur de Falcon par rayson de certaine exécution d’arrest obtenu par le sieur de Falcon à Parys à l’occasyon de la place de Tourtour donné le dit arrest de l’an 1536 et du moys d’octobre que aussy contre François Castaigne(6) que ne pourroyt fere moings de cinq cens escus et seroyt tenu en plusieurs aultres créances.
Et n’ayant pour le présent le dit sieur de Solliers argent pour satisfaire aux susdits parties et personnes, luy seroit nécessaire et besoing et est contraing icelles sommes payer ce que ne peult faire sans vendre de son bien et n’ayant choses moings dommageables à vendre pour payer les dites sommes que les pasturaiges de la terre gaste et terroir de Soliers que ne se arrentent communément chacune année que quarante cinq florins les mollins d’uylle et graignons(7) exeptés ceux de blé lesquels il a au lieu de Solliers et son terroir
Et soyt que par arrest de la souverayne Cour de Parlement de cest présent pays de Provence ceant à Aix du vingt huitième jour de novembre 1551 soyt esté dict par provysion et jusques à ce que par ladite Court aultrement fust ordonné le dit sieur de Solliers soyt esté remys en la admynistration de ses biens estant les inhibitions à luy faictes à la charge toutefois de n’aliener le fonds et propriété d’iceulx sans le sceu et consentement de deux prochains parents.
Ledit sieur de Solliers avec le sceu et expres consentement de noble Antoine du Puget dict de Glandevès seigneur de Pourrières nepveu et plus prochain parent dudit sieur de Solliers comme appert par Me Jean Estienne notaire d’Aix en l’an 1553 et le quinzième du moys de juing ensemble avec le sceu et expres consentement de noble Balthazar de Glandevès escuyer(8) nepveu et plus prochain parent dudit sieur de Solliers comme appert acte pris par Me Antoine Moyssony notaire royal de la ville de Grasse en l’an 1553 et le vingtième de moys de juing lesquels comme bien informés des choses susdites comme appert par la teneur des dites lettres dessus mentionnées en présence de nous notaires et témoins dessoulz nommés estably en sa personne ledit noble Françoys de Forbin escuyer sieur de Soliers lequel de sa bonne foy pure et franche volonté et certaine science sans contrainte aulcune pour luy ses hoirs et successeurs quelconques à l’advenir avec les consentements que dessus a vendu, cède, remet, quitte et transporte totalement et à toujours désemparé sans aulcune retention tacite à la communauté manants et habitants du dit Solliers absents sire Loys Arène syndic Me Honoré Allamandi notaire Manuel Janssollin Jehan Fyes, Anthoine Tholon, Barthélemy Leydier, Nicolas Sénès, conseillers dudit lieu, Me Firmin Eyguier, André Laure, Honoré Albert, Pierre Arène, Claude Chalhon, Anthoine Dollieules(9), députés par ledit conseil de Solliers réuni en l’année dessus dite le premier de juing dernier eschu duquel appert à ceux du syndicat dudit Solliers présents et au nom de la dite communauté tant per modum universi quam particularium avec nous dit notaire comme personnes publiques acheptants stipulants et recevants en premier lieu tous et chacuns mollins et aultres angins que le dit sieur a, tient et possède au lieu de Solliers en son terroyr pour mouldre dectricter ollives et graignons d’icelles tant iceulx qui moullent avec l’eau que ceux de sang avec tous et chacuns leurs droits et appartenances maysons et edifices d’ault en bas et de bas en ault de ung chacun des dits mollins respectivement lesquel sont ceulx qui s’ensuivent.
Premièrement un mollin assis auprès du pont et tant icelluy d’ollives que de graignons confronte avecques les mollins à bled dudit seigneur et fourt et mayson dudit seigneur le chemin public et aultres confronts du pont.
Item ung aultre mollin qui est au devant d’icelluy dans lequel y a mollin d’ollives et graignons situé audit terroyr lieudit "aico des mauniers" confrontant avec la rivière du Gapel et vallat des dits mollins la terre et olliviers de Me Nicolas Furet.
Item aultre mollin à sang situé au bourg de Solliers confrontant avec le jardin de Jehan-Baptiste Gardanne, le jardin de Me Marin Porrot(10), rue publique et aultres confronts.
Item ung aultre mollin à sang situé dans les murs dudit Solliers confronte avec les murs la mayson de Sauvador Verdon(11) la mayson de Magdelene Factore et Loys Emeric mère et fils, la rue publique et aultres tant ceulx de ollives que de graignons.
Item plus deux aultres mollins à sang ensemble les maysons et édifices d’iceulx ja coit qu’ils soyent dirruptz(12) situés dans les murs dudit Solliers et au cartier appelé les courts vulgairement appellées le grand et le petit mollin, confronte avec la mayson de Pierre Lauret qui fust de maître Amielh Lauret prêtre ; la maysin ou cazal de Pierre La Loube rue Puvague a deux parts et estables olliviers et aultres confronts plus véritables en y a avec tous chacuns leurs droits et appartenances maysons et edifices et batiments à un chacun respectivement d’ault en bas et de bas en ault comme dessus est dit avec tous et chacuns leurs engins et ustensiles faicts pour mouldre et tricturer ollives et graignons d’iceulx estants à présent dedans les dits mollins et dehors avec béaulx, conduictes et dérivations des eaulx pour iceulx faire mouldre avec les passaiges aultres et issues telles que avoyt le dit seigneur auparavant avecques telles libertés, facultés et preheminences que tant le dit seigneur que ces prédécesseurs avoyent aus dits mollins avant la présente vendition sur soy rien retenir ny réserver fors que seulement que sera permis et loysible au dit seigneur fere construyre à ses dépens ung mollin pour retricter et mouldre ses propres ollives et graignons tant seulement sans ce que soyt loysible ny permis au dit seigneur ny aux siens ny rester aultres ayants droitz et cause d’eux permettre que aultres personnes y puissent mouldre et traicter leurs ollives et graignons en façon et manyère qui soyt sans aultrement pourter préjudice aux sus dits mollins par luy vendus à la dite communauté ny aultres que la dite communauté pourroyt fere à l’advenir pour occaysion du discours des eaulx ou aultrement avec paîche(13) qui sera loysible et permis à la dite communauté manantz et habitants du dit Solliers faire construire édifices(14) aultres mollins à eaux et sang pour mouldre et tricturer leurs dites ollives et graignons d’icelles tant que bon luy semblera dans le lieu et terroyr du dit Solliers avec permission, liberté et faculté de pouvoyr prendre l’eau de la rivière de Gapel et aultres eaux dudit terroyr pour fere mouldre lesdits mollins.
Ensembles sera permis à ladite communauté de construire et édifiées(14) tous et chacuns aultres angiens(15) tant audit lieu de Solliers que sur terroyr que bon luy en semblera ormys mollin à bled avec telles libertés et facultés que dessus.
Item sera permis aux susdits seigneurs et lesdits manantz et habitants seront tenus mouldre et tricturer leurs propres ollives dudit seigneur soit de ses propriétés auxdits mollins durant le temps de deux années prochaines tant seulement franc de droit de detriturage(16) en cas qu’il ne eusse faict son dit mollin pour tricturer.
Item le dit seigneur a vendu comme dessus à la dite communauté et susnommée stipulants scavoir tous et chacuns des droits de pasturages et herbaiges qu’il a et peult avoir et qui luy appartiennent et peuvent appartenir sur tout le terroir et terre gaste dudit Solliers sans excepter ny soy retenir aulcune chose d’iceulx, user disposer et fere leur plaisir avec les libertés facultés droictz et preheminences que ledit seigneur de Solliers et ses prédécesseurs avoyent étant sur yceulx avec les paîches(13) qui s’ensuyvent et premièrement a esté ce paîche accordé et convenu entre lesdites parties sollempnelle et valable stipulation d’une part et aultre entierement, que sera permis et loysible à ladite communauté manantz et habitants dudit Solliers suyvant ladite acquisition par eulx faicte en vertu du présent contract de pouvoir vendre et arrenter quand bon leur semblera tant à ceulx de Solliers que estrangiers les droitz d’iceulx herbaiges et pasturaiges, ensemblement ou séparément ainsi que mieulx sera admyse par ladite communauté sans que ledit sieur de Solliers ny ses hoirs puissent en façon que ce soyt donner trouble ny empêchement aulx dits achepteurs, ad modieteurs(17) ou rentiers combien que soyent estrangiers permettre et endurer tant pour soy que ses dits rentiers et fermiers, que les dits estrangiers en son vivant puyssent jouyr.
Item a esté de paîche convenu et accordé entre icelles partyes que lesdits sieur de Solliers pourra user desdits herbaiges et pasturaiges comme ung particulier dudit lieu avec son propre bétail sans y comprendre aulcune métarie(18) aucuns estrangiers et aultrement sans y commettre aulcune fraude ny abus.
Tout ce que dessus a vandu ledit sieur de Solliers tant lesdits mollins que herbaiges et pasturaiges et aultres choses susdites, de florins – onze mille cinq cents provinciaux de trois mille escus d’or soleil valhantz quarante six soulz tournoys la piesse lesquels onze mille cinq cents florins le dit seigneur de Solliers vendeur pour soy et les siens que dessus a confessé avoir eu et receu de ladite communauté les susnommés sindics et aultres députés présents et avecques nous notaire comme personnes publiques d’ycelle, lesdits manants et habitants stipulants sollempnellement et recevantz d’iceulx onze mille cinq cent florins soy tenant et reputant comptant payé et acquités et absous avecques paîche de moyen faire la susdite stipullation intervenante que le dit sieur de Solliers sera tenu payer le premier les trezen tant seullement cy est déçu desdits pasturaiges et mollins et pour ce faire la dite communauté retient l’argent qui montera les premiers loz(19) et trezen sans faire que ledit seigneur de Solliers soyt tenu payer jamais aultres trezen que le premier au cas qui fust deu renonçant ledit seigneur de Solliers pour soy et les siens à l’exception des présentes venditions et quittances et ensemble les susnommés au nom de la dite communauté des paîches et présent contract non célébré et toutes aultres choses susdites non estre faites en la manyère que dessus lesdits mollins angiens, facultés, libertés, herbaiges et pasturaiges et aultres choses dessus exposées et vendues avecques leurs droits et appartenances quelconques vallent de présent ou valloyent et valoir pourroyent à l’advenir plus que la somme susdite toute icelle majeure vallant quelle et quante que soyt ou estre pourroyt à l’advenir encore que fust aultre la moitié ou just pris ledit vendeur par soy et les siens a donné cède, remet et transporte perpétuellement à ladite communauté les susnommés présents, et stipulants comme dessus tant en vertu de la présente vendition et pour le pris susdit que par donation simple et irrévocable ayant droit de insinuation judiciable appelée entre vifs, donnant cédant remettant tous les droits et actions réelles personnelles et autres quelconques à luy en sorte et manyère que soyt sur yceulx mollins, angiens, pasturaiges, herbaiges et aultres choses dessus exposées et vendues appartenantes et qui luy peuvent pouvoyent ou pourroyent en sorte et manyère que ce soit appartenir sur yceulx ainsi que puysse ladite communauté manants et habitants d’icelle, d’iceulx biens, droitz vendus et cédés ayantz d’elle droitz, cens, user, fruire, jouir, faire tout ce et ainsi que chacun peult fere de sa chose sa propre.
En quoi constitué ladite communauté soy constituant ledit seigneur vendeur par soy et les siens de ce ayant tenu et possédé et volloyr tenir et posséder lesdits mollins, angiens, pasturaiges, herbaiges et aultres choses dessus exposées vandues et désignées au nom de ladite communauté manantz habitants d’icelle jusques a ce que ladite communauté ou par ycelle députés en ayt pris possession et saisine de laquelle prandre quant voldra luy a donné sans que soyt necessaire autorité de justice ny d’aultre personne en signe de rémission c’est retenu le dit seigneur de Solliers pour soy et les siens les fruits usufruits tenure possession et usaige desdites propriétés et facultés vendues et désignées par ce jour présentes tant seulement lequel passé veult que soyent consolidés à leurs propriétés et que tant valhe dite rétention comme rémission de possession et à promis et promet ledit seigneur de Solliers vendeur par soy et les siens à ladite communauté manantz et habitants dudit Soliers et ayantz d’eulz droits et ceulx fere tenir et posseder lesdits mollins, angiens, pasturaiges, herbaiges et toutes aultres choses droits libertés et facultés dessus vandues et exposées avecques leurs droitz et appartenances paysiblement et pacifiquement et les leurs amparés et garantis de tous troubles mollestés questionnés et débats. Item estre tenus question et éviction prandre incontinant la déffence par ceulx fere poursuyvre à ses propres coutz et dépens jusques à fin de cause et si estoyent évincés en tout et partye tout ce qui seroyt évincé luy rendre et restituer en paix sans contradiction avec ques dommages intérests dépens que la dite communauté ou les dits manants habitants du dit Soliers par sa coulpe et deffaut pourroyent fere en sorte et manyère que ce soyt pour ce attendre et accomplir à obligation et ypothèque le dit seigneur de Solliers par soy et les siens tous et chacun ses biens meubles immeubles et droitz présents et advenie aux rigueurs des arrests et submissions ordinaires de la dite ville d’Hières et aultres en Provence constitués et chacune d’icelles renonciant néanlmoingz le sieur de Solliers vendeur pour soy et les siens à tous droitz faisants cession d’ignorance de faict, erreur de compte, fori privilegio, privilèges, pétition et oblation de libel, contestation de plainct, droitz disants que vendition en laquelle aultrement cession est revocable et droitz disant que concession hors jugement faicte ne vaut rien et droitz disant que général renonciation de droitz et contrats ne profite de rien cy la spéciale non y est et à tous aultres droitz, exception, lettres, estatutz, privilèges, us et coutumes qui luy pourroyent valloyr au contraire de mesme faire tenir et non contrevenir juré le dit magnific seigneur Françoys de Forbin vendeur, sur les saints Evangiles de sa main touchant les scriptures et de ce le dit seigneur de Solliers pour soy et les dits scindics, conseillers, députés ont demandés acte estre faict à la dite communauté par notaire royal  des soubs nommés.

Faict et publié a esté ledict acte par nous notaire du terroir de Solliers(20) en présence de égrèges et discrets hommes, Me Antoine Hugon docteur es droit advocat au siège d’Hyères, sieur Jehan Boutés marchand de Tholon, Jehan et Guilhemes Colle du lieu de la Garde, tesmoins a ce appelés et requis l’an 1553 à la Nativité du seigneur.

Et moi Claude Martini notaire royal de Soliers qui a esté présent à toute ce que dessus passé a esté avec Me Raymond Bruni notaire de la ville d’Yères.

Et moi Raymond Bruni de la ville d’Yères notaire royal qui avecque Me Claude Martini notaire de Solliers mon compaignon ai reçu le dit acte.

Signé : Cl. Martini not. royal
Pour collation et pour copie conforme
Coût 5 rôles à 3 nf soi : 15 nf.
Draguignan, 12 mai 1962,
Le directeur des services d’archives du Var
Signé : Letrait

 

 
NOTES ET CORRECTIFS :
(issues des minutes de maître Raymond Brun.)
(1   pention.
(2   Marine.
(3   de Faulcon.
(4   Acte pour tout solder.
(5   à blé.
(6   Ajouter : par occasion de la barque et port de Peyruys que a ses aultres et grands urgents afferes que ne pourroyt fere moings….
(7   Ajouter : et aultres engins appartenans auxdits mollins d’huille et graignons exeptés ceux de blé…
(8   Ajouter : seigneur de Montblanc.
(9   Ajouter : de feu Florens comme commis et députés.
(10  Lire : Me Marin Possel.
(11  Lire : Salvadour Verdan.
(12  Lire : directement.
(13  Lire : pacte.
(14  Lire : construire et édifier.
(15  Ou : engyens.
(16  Ou : las desfayadures.
(17  Ajouter : ad modieteurs.
(18  Ou : mégerye.
(19  Ou : lods.
(20  Ajouter : et à la première salle basse de la gallerye dudit sieur
Solliès, acte de 1553 page 9

Dernière page de l'acte de 1553.

Cinnamomun camphora

Nom provençal :
 - Canfrié

Famille : LAURACEAE

Les feuilles persistantes et coriaces sont ovales lustrées et étroites ne dépassant pas dix centimètres de long, et les nervures son bien marquées, passant du rouge verdâtre au vert vif. Le dessous des feuilles est d’un vert glauque et en les froissant une odeur de camphre se dégage puisque l’arbre permet de produire l’huile essentielle de ravintsara, à partir du Cinnamomun camphora qui s’est développé à Madagascar.
On extrait de l’arbre l’huile essentielle de Ravintsara qui contient du safrol (toxique) mais elle n’est utilisée qu’en usage externe pour ses propriétés antivirales, antiseptiques, anti-spasmodiques, stimulantes, antirhumatismales, analgésiques, contre l’asthme et les faiblesses cardiaques.
Des petites fleurs en coupe de couleur jaunâtre forment des bouquets de six à sept centimètres de diamètre, entre mars et juin, puis des baies noires de moins d’un centimètre apparaissent.
Camphrier, Cinnamome camphora.

Arbre du parc du château de solliès-Pont.

En Asie, notamment au Japon, le camphrier est vénéré. C'est l’arbre emblématique de la ville d’Hiroshima, car il y fut le premier à reverdir (avec le Ginkgo biloba) après le bombardement atomique du 6 août 1945.
Camphrier, Cinnamome camphora, feuilles

Arbre du parc du château de solliès-Pont.

Sources :
— Un fascicule de 24 pages édité par la Mairie de Solliès-Pont à l'occasion des Journées du Patrimoine 2017.

 

Consulter  la page : Le parc du Château

Butia capitata

Nom provençal :

 
Famille : AREACACEAE

Butia capitata, palmier d'amérique du sud, forme avec le temps un palmier à la silhouette massive ; son stipe s'élargit au-delà de quarante centimètres de diamètre et sa couronne pouvant comporter une trentaine de palmes dépasse les quatre mètres de large.
Le stipe est marqué des résidus des anciennes feuilles desséchées qui finissent par tomber après une vingtaine d’années et laissent voir un stipe rugueux. Les palmes longues de deux mètres et plus sont pennées et très arquées, portant cent vingt à cent soixante pinnules bleutées érigées, qui retombent au bout des feuilles. Les pétioles de cinquante centimètres sont hérissées d’épines filamenteuses. Les fleurs peuvent apparaître dès que le jeune Butia montre un début de stipe. Les inflorescences naissent d’entre les feuilles et les fleurs sont en grappes denses, jaunes.
Elles sont capables de produire plus de trente kilos de fruits, d’un diamètre de deux à trois centimètres qui deviennent orange à maturité. Ils contiennent une grosse graine centrale ovoïde à trois petits creux ; une noix de coco miniature.
Arbre à laque, Butia capitata

Arbre à laque du parc du château, Solliès-Pont.

Sources :
— Un fascicule de 24 pages édité par la Mairie de Solliès-Pont à l'occasion des Journées du Patrimoine 2017.

 

 

 

Consulter la page : Le parc du château