Patrimoine civil

Le four à terres cuites des Pousselons 

Tesson trouvé dans le four à TCA

Le tesson de vaisselle du XVIIIe siècle.

Gueule du four TCA

Ce four à Terres Cuites Architecturées, pour la production de briques, carreaux, situé sur une parcelle de 19 310 m² est fortuitement redécouvert en décembre 2017, dans le vallon des Pousselons à Solliès-Pont – Var.

En 1810, le four est sur une parcelle de 836 m² déjà plantée d’oliviers et appartenant à Joseph Gueit et à Claire Genton mariés en 1770. 

Dans son état actuel, seule la chambre de chauffe de forme rectangulaire (1,93 m x 1,80 m) et d’une hauteur sous voûte de 0,93 m est en bonne condition de conservation.

La sole percée de trente carneaux est recouverte de matériaux provenant de l’écroulement de la voûte, de ratés de cuisson et de blocs divers.

Un tesson de vaisselle, daté du XVIIIe siècle, d’un atelier de potier de la vallée de l’Huveaune, a été retrouvé dans le foyer. 

Le 1er avril 2019, Mme Corinne Landuré, chargée de la gestion patrimoniale et scientifique – Var, du Service régional de l’archéologie, Drac–Aix-en-Provence visite le site et établie une note BSR.

La gueule du four.

Fond du four TCA.
Four à TCA des Pousselons, les carnaux.

L'intérieur du foyer avec les carneaux.

4/ Coupe 1-1, four TCA

 

 

 

Lundi 1er avril 2019, trois agents de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Daniel Pouly, de l’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine du Var basée à Toulon, Corinne Landuré et Pascale Barthès du Service régional de l’Archéologie basé à Aix-en-Provence) se sont rendus à Solliès-Pont pour examiner une construction semi-enterrée découverte fortuitement par Monsieur Pascal Grué, président de l’Association de l’Écomusée du Gapeau, dans le vallon des Pousselons.

Il s’agit d’un petit four qui présente une chambre de chauffe en excellent état de conservation. Celle-ci, ouverte vers l’ouest, est de plan rectangulaire (1,93 x 1,80 m environ) et possède des murs en briques et une voûte en berceau, également en brique. Le sol de la chambre, recouvert d’une couche de sédiment, n’est pas visible. La hauteur maximum mesurée sous la voûte est de 0,93 m. Six rangées de trous (carneaux) sont ménagées dans la voûte pour le passage de l’air chaud vers la partie supérieure du four (laboratoire) où étaient déposés les produits à cuire. Cette partie du four est aujourd’hui effondrée ; il n’en subsiste qu’un épais niveau constitué d’argile rubéfiée, de tuiles rondes et de blocs de grès. L’aire de travail, où les potiers enfournaient le combustible, doit se trouver sous les blocs de grès présents autour de l’accès à la chambre de chauffe.

Par sa morphologie et sa taille, ce four est tout à fait comparable à plusieurs exemplaires recensés dans la région et attribués à l’époque moderne. Il est probable qu’il s’agisse d’un four destiné à produire des matériaux de construction (briques, tuiles, carreaux de pavement…) pour les besoins propres d’un grand domaine agricole.

Les agents de la DRAC se sont félicités d’avoir été prévenus de cette découverte ; l’enregistrement du four des Pousselons dans la base de données nationale des sites archéologiques va constituer une première étape dans sa préservation. Les agents de la DRAC ont également insisté sur la législation existant dans le domaine de l’archéologie, à savoir que toute fouille ou sondage est soumise au contrôle de l’État via une autorisation préfectorale.

Corinne Landuré,
chargée de la gestion patrimoniale et scientifique du Var, Drac-Aix.

 

 

 

Test de cuisson d'argile des pousselons, recto.
Test de cuisson d'argile des pousselons, verso.
Échantillon de terre des Pousselons.

La terre tamisée, avant cuisson.

Test de cuisson d'une galette recto et verso d'argile collecté à proximité du four.

Cette exposition est le résultat de la collecte d’informations, de relevés sur le terrain et de nombreuses photographies et dessins des fontaines de notre territoire.
La présentation en panneaux bâches verticaux de un mètre cinquante de haut s’est imposée à nous pour une lisibilité agréable et pratique. Elle a été mise en page par G. Demailly et imprimée par « Fidel-Graphic », 83210 La Farlède.
Ces panneaux pourront être prêtés aux différentes communes sous certaines conditions matérielles et d’assurance pour des périodes déterminées ensemble.
L’accueil favorable reçu par les visiteurs aux Journées européennes du Patrimoine à Solliès-Pont nous encourage à persévérer.
Nous voulons remercier ici : André Arcolao, Henri Sausset, Christian Sévery, Philippe Tibout, de la Maison du patrimoine de Belgentier, Jean-Claude Vincent, Mesdames les adjointes à la Culture de Solliès-Toucas, Solliès-Ville, les archives communales de Solliès-Pont et la communauté de communes de la Vallée du Gapeau.

Le président

Belgentier

  • Les fontaines dans la Vallée, Belgentier 1.
  • Les fontaines dans la Vallée, Belgentier 2.
  • Les fontaines dans la Vallée, Belgentier 3.

La Farlède

  • Les fontaines dans la Vallée, La Farlède 1.
  • Les fontaines dans la Vallée, La Farlède 2.
  • Les fontaines dans la vallée », La Farlède 3.
  • Les fontaines dans la vallée, La Farlède 4.

Solliès-Pont

  • Les fontaines dans la vallée, Solliès-Pont 1b.
  • Les fontaines dans la vallée, Solliès-Pont 2.
  • Les fontaines dans la vallée, Solliès-Pont 3.
  • Les fontaines dans la vallée, Solliès-Pont 4.
  • Les fontaines dans la vallée, à Solliès-Pont 5b.

 

Solliès-Toucas

  • Les fontaines dans la vallée, Solliès-Toucas 1.
  • Les fontaines dans la vallée, Solliès-Toucas 2.
  • Les fontaines dans la vallée, Solliès-Toucas 3.
  • Les fontaines à Solliès-Toucas

 

Solliès-Ville

  • Les fontaines dans la vallée, à Solliès-Ville, 1
  • Les fontaines à Ville, Solliès-Ville, 2b

 

Aux XVII et XVIIIes siècles la solution utilisée pour l’adduction en eau dans les villages est le fil de l'eau, qui descend naturellement par gravité dans un canal à ciel ouvert.
L’eau va de fontaine en fontaine, la surverse de la première alimentant la suivante. Les usages différents de l’eau se répartissant tout au long de cette ligne : au point le plus haut, l’alimentation des habitants, puis les animaux, les usages domestiques et l’arrosage des jardins, le point le plus bas. (Belgentier 2, Solliès-Toucas 2, 3, 11, 12, 15, Solliès-Pont 1, 2, Solliès-Ville 1, 4, 5, La Farlède 1, 8).

Quand l’eau est peu abondante, les fontaines sont rares et fort simples ; le souci majeur des municipalités est donc la recherche de sources pérennes, l’amélioration des captages et l’acheminement de l’eau vers les différents quartiers des villages qui petit à petit s’étendent.
L’Empire et son administration sont à l’origine de la création des départements et parallèlement les ingénieurs des Ponts et Chaussées, en hommes de terrain participent à l’aménagement du territoire et aux travaux d’adduction d’eau (Solliès-Toucas 8, 9, Solliès-Ville 3)

Les matériaux changent et la fonte remplace de plus en plus la terre cuite qui, poreuse et fragile, provoque des pertes importantes, l’eau coulant à la fontaine correspondant à la moitié voire au quart du volume capté à la source. Le prix de la fonte baissant au cours du siècle va également favoriser son utilisation.

Le XIXe siècle est l’âge d’or des fontaines et dans tous nos villages, bornes-fontaines, fontaines centrales ou adossées, fontaines-lavoirs et puits dans les plaines vont voir le jour, dessinés par les ingénieurs des Ponts et Chaussées, les architectes voire le maçon du village (Belgentier 7, 9 à 14, La Farlède 5, Solliès-Pont 3, Solliès-Toucas 6, 10, 13).

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la technique du réseau va permettre de multiplier les adductions d’eau. La résistance des matériaux, le calcul des sections des tuyaux vont permettre d’augmenter la taille des conduites et donc le volume d’eau disponible.
La loi sur la salubrité de 1902 va accélérer le développement des réseaux, car il est urgent de lutter contre les épidémies de choléra, de typhoïde, causées par les eaux polluées.
Aujourd’hui chaque commune, chaque habitation dispose de l’eau courante et les rôles les plus importants de la fontaine ont disparu (La Farlède  11 à 13, Solliès-Pont 11 à 16).

Heureusement les fontaines du passé gardant leur charme décoratif, permettent une meilleure compréhension de l’histoire urbaine, offrent aux artistes peintres ou photographes des sujets de choix et conservent leur rôle de point d’eau pour les promeneurs. On peut regretter que beaucoup d’entre elles arborent un « Non potable » alors qu’elles ont désaltéré des générations.

Certes, la construction des nouvelles fontaines a beaucoup diminué, mais on constate que nombre de projets décoratifs d’embellissement urbain passent par la création d’une fontaine, partie intégrante de cet espace (Solliès-Toucas 16, Solliès-Pont 9, 10, Solliès-Ville 6, La Farlède 9, 10).

 

 

Bibliothèque : Eaux et fontaines du Var

Bibliothèque : L'hydrologie à Solliès-Pont

Bibliothèque : Les routes de l’eau dans le Var

Archives Départementales du Var,
minutes de Mtre Claude Martin,

notaire et tabellion royal de Soliers, registre 3 E 3412, du 24 juin 1553.

Voir également :
Fond de Cour des Comptes, Dépôt d’archives de la Préfecture de Marseille, inventaire analytique des actes de la Cour des Comptes, SOLIERS – Registre B 44, notaire Raymond Brun, f° 61-65

Solliès, acte de 1553, bordereau

Achept des moullins d’ollive, graignons, herbages, paturages et terre gaste du lieu de Solliès par la communauté de Solliès.

Au nom de notre Seigneur Dieu Jésu Christ amen, le vingt quatrième jour du moys de Juing régnant trés chretien et puissant Prince Henry par la grace de Dieu roy de France, comte de Provence, Forcalquier et terres adjacentes nostre souverain Seigneur longuement et triomphantement amen.
Par la teneur du présent acte saichent tous présents et advenir que magnific seigneur Françoys Fourbin escuyer, seigneur de Solliès, arrante et oblige à plusieurs et divers créanciers les sommes qui s’ensuyvent mesme à noble Loys de Forbin, seigneur des Dourbes en la somme de Cinq cent vingt ung escu soleil et trente quattre escus tournoys comme appert acte reçu par Maître Claude Malbègue notaire de Solliès en l’an mil cinq cens trente six le douzième apvril.
Item à Jehan Cancelin d’Ollioules deux cents septante et ung escu dixhuit soulz et ce pour arrayraiges de la pièce de l’Escalhon, et encore de quatre vingts florins adjugés au sieur de Falcon depuis l’an 1536 par vertu de l’arrest obtenu par le dit sieur de Falcon par devant certains juges délégués par le roi notre seigneur à Paris lesquels arrayraiges ont monté depuis le dit an jusques en l’an 1550 la sus dite somme de deux cents septante ung escu dix huit soulz lesquels arrayraiges le dit sieur de Solliès auroyt receu que fussent adjugés les dits arrayraiges de quattres vingtz florins au dit seigneur de Falcon.
Item plus à Me Barthelemy Thomas Juge de Thollon quarante escus par vetu de certains trezen payé au sieur de Falcon de la dite pièsse de l’Escalhon et ce pour autant que le dit sieur de Solliès auroyt vendu la directe de la dite pièsse de l’Escalhon audit Thomas laquelle appartenait au dit sieur de Falcon par arrest des dits commissaires en l’an 1536 laquelle directe seroyt été retirée audit Thomas au moyen de quoy ledit sieur de Solliers seroyt tenu a des dommaiges,
Item en vingt ung escus prestés par ledit Thomas audit sieur de Soliers qui dit lui avoyr prester en présence de pierre Vallary et Jean Raymon Gargon.
Item au sieur de la Motte pour recouvrir certaines pyesses vendues par le dit sieur de Solliers en l’an mil cinq cens trente cinq et le vingt neufviesme mars et par cedulle privée qui se pourroyent monter la somme de deux cens escus d’or soleil ou environ. Plus au seigneur de Falcon pour certains despens à luy adjugées par les sus-dits sieurs commissaires pour lesquelles le dit sieur de Forbin auroyt faict gaigées et faictes exécutions contre le dit sieur de Solliers et luy auroyt faict prendre les herbaiges et pasturaiges dudit lieu de Solliers comme appert par les exploictz sur ce faicts par les huyssiers moyennant la somme de 160 escus.
Item soyt necessaire au dit sieur de Solliers recevoir son arrentement de Solliers terrains par luy vendus de sa propre part et mollins à blé de Thomas Rippert et Antoine Boyer marchantz d’Ollioules et Thollon respectivement par trois années qui se montent six centz escutz sans lequel arrentement ledit sieur de Solliers et sa famille ne pourroyent bonnement vyvre.
Item à Elzias de Raymond seigneur de Aulx une certaine portion(1) de vingt quatre florins adjugés au sieur de Falcon par les dessus-dits juges délégués et ycelui sieur de Solliers condamné et rellever ledit de Aulx ensemble les arrayraiges depuis l’an 1536 et du moys d’octobre aussi à Mlle Maryse(2) Clermonde Honorade Anne et Catherine de Vintimille une certaine portion(1) annuelle de seize florins adjugés au dit sieur de Forbin(3) par semblable moyen par ledit arrest et arrayraiges depuis l’an 1536 desquels et de tout et despens deux centz cinquante escus ensemble de certaine portion(1) de huit florins adjugés au dit sieur de Falcon sur certaine place de mayson auprès du parc et clos dudit sieur de Solliers avec les arrayraiges despuis le susdit temps qui se montent trois cents florins
Et au susdit Me Barthélemy Thomas en la somme de trois cents soixante trois escus moins dix huit sols et ce pour raison de certaine vendition par ledit sieur de Solliers à luy faicte de la directe et cense de quatre vingt florins annuels assise sur la pièsse et propriété de l’Escalhon l’an 1550 et le honzième apvril acte receu par Me Antoine Pavès notaire de Thollon laquelle cense était deue et appartenait à noble Pierre de Glandevès seigneur de Falcon comme étant à lui adjugées par ledit arrest et commissaires délégués par le roy despuis l’an 1536 et le vingt huitième octobre laquelle cense et directe seroit esté audit Thomas et le seigneur de Solliers condampné à la dédommager pour raison de ce luy auroyt passé acte de insolutondation(4) de certaines terres bladables(5) et oliveraies sizes au terroir de Solliers lieux dits les Bletonèdes de laquelle insolutondation l’on dit apparoytre acte prins par Me Honoré Vyallis notaire de Solliers en l’an présent du moys de may et finalement seroit de besoing au dit sieur fornir à son procés à Paris tant contre le baron d’Allemagne pour rayson de la place et sieur du Luc comme aussy contre le sieur de Falcon par rayson de certaine exécution d’arrest obtenu par le sieur de Falcon à Parys à l’occasyon de la place de Tourtour donné le dit arrest de l’an 1536 et du moys d’octobre que aussy contre François Castaigne(6) que ne pourroyt fere moings de cinq cens escus et seroyt tenu en plusieurs aultres créances.
Et n’ayant pour le présent le dit sieur de Solliers argent pour satisfaire aux susdits parties et personnes, luy seroit nécessaire et besoing et est contraing icelles sommes payer ce que ne peult faire sans vendre de son bien et n’ayant choses moings dommageables à vendre pour payer les dites sommes que les pasturaiges de la terre gaste et terroir de Soliers que ne se arrentent communément chacune année que quarante cinq florins les mollins d’uylle et graignons(7) exeptés ceux de blé lesquels il a au lieu de Solliers et son terroir
Et soyt que par arrest de la souverayne Cour de Parlement de cest présent pays de Provence ceant à Aix du vingt huitième jour de novembre 1551 soyt esté dict par provysion et jusques à ce que par ladite Court aultrement fust ordonné le dit sieur de Solliers soyt esté remys en la admynistration de ses biens estant les inhibitions à luy faictes à la charge toutefois de n’aliener le fonds et propriété d’iceulx sans le sceu et consentement de deux prochains parents.
Ledit sieur de Solliers avec le sceu et expres consentement de noble Antoine du Puget dict de Glandevès seigneur de Pourrières nepveu et plus prochain parent dudit sieur de Solliers comme appert par Me Jean Estienne notaire d’Aix en l’an 1553 et le quinzième du moys de juing ensemble avec le sceu et expres consentement de noble Balthazar de Glandevès escuyer(8) nepveu et plus prochain parent dudit sieur de Solliers comme appert acte pris par Me Antoine Moyssony notaire royal de la ville de Grasse en l’an 1553 et le vingtième de moys de juing lesquels comme bien informés des choses susdites comme appert par la teneur des dites lettres dessus mentionnées en présence de nous notaires et témoins dessoulz nommés estably en sa personne ledit noble Françoys de Forbin escuyer sieur de Soliers lequel de sa bonne foy pure et franche volonté et certaine science sans contrainte aulcune pour luy ses hoirs et successeurs quelconques à l’advenir avec les consentements que dessus a vendu, cède, remet, quitte et transporte totalement et à toujours désemparé sans aulcune retention tacite à la communauté manants et habitants du dit Solliers absents sire Loys Arène syndic Me Honoré Allamandi notaire Manuel Janssollin Jehan Fyes, Anthoine Tholon, Barthélemy Leydier, Nicolas Sénès, conseillers dudit lieu, Me Firmin Eyguier, André Laure, Honoré Albert, Pierre Arène, Claude Chalhon, Anthoine Dollieules(9), députés par ledit conseil de Solliers réuni en l’année dessus dite le premier de juing dernier eschu duquel appert à ceux du syndicat dudit Solliers présents et au nom de la dite communauté tant per modum universi quam particularium avec nous dit notaire comme personnes publiques acheptants stipulants et recevants en premier lieu tous et chacuns mollins et aultres angins que le dit sieur a, tient et possède au lieu de Solliers en son terroyr pour mouldre dectricter ollives et graignons d’icelles tant iceulx qui moullent avec l’eau que ceux de sang avec tous et chacuns leurs droits et appartenances maysons et edifices d’ault en bas et de bas en ault de ung chacun des dits mollins respectivement lesquel sont ceulx qui s’ensuivent.
Premièrement un mollin assis auprès du pont et tant icelluy d’ollives que de graignons confronte avecques les mollins à bled dudit seigneur et fourt et mayson dudit seigneur le chemin public et aultres confronts du pont.
Item ung aultre mollin qui est au devant d’icelluy dans lequel y a mollin d’ollives et graignons situé audit terroyr lieudit "aico des mauniers" confrontant avec la rivière du Gapel et vallat des dits mollins la terre et olliviers de Me Nicolas Furet.
Item aultre mollin à sang situé au bourg de Solliers confrontant avec le jardin de Jehan-Baptiste Gardanne, le jardin de Me Marin Porrot(10), rue publique et aultres confronts.
Item ung aultre mollin à sang situé dans les murs dudit Solliers confronte avec les murs la mayson de Sauvador Verdon(11) la mayson de Magdelene Factore et Loys Emeric mère et fils, la rue publique et aultres tant ceulx de ollives que de graignons.
Item plus deux aultres mollins à sang ensemble les maysons et édifices d’iceulx ja coit qu’ils soyent dirruptz(12) situés dans les murs dudit Solliers et au cartier appelé les courts vulgairement appellées le grand et le petit mollin, confronte avec la mayson de Pierre Lauret qui fust de maître Amielh Lauret prêtre ; la maysin ou cazal de Pierre La Loube rue Puvague a deux parts et estables olliviers et aultres confronts plus véritables en y a avec tous chacuns leurs droits et appartenances maysons et edifices et batiments à un chacun respectivement d’ault en bas et de bas en ault comme dessus est dit avec tous et chacuns leurs engins et ustensiles faicts pour mouldre et tricturer ollives et graignons d’iceulx estants à présent dedans les dits mollins et dehors avec béaulx, conduictes et dérivations des eaulx pour iceulx faire mouldre avec les passaiges aultres et issues telles que avoyt le dit seigneur auparavant avecques telles libertés, facultés et preheminences que tant le dit seigneur que ces prédécesseurs avoyent aus dits mollins avant la présente vendition sur soy rien retenir ny réserver fors que seulement que sera permis et loysible au dit seigneur fere construyre à ses dépens ung mollin pour retricter et mouldre ses propres ollives et graignons tant seulement sans ce que soyt loysible ny permis au dit seigneur ny aux siens ny rester aultres ayants droitz et cause d’eux permettre que aultres personnes y puissent mouldre et traicter leurs ollives et graignons en façon et manyère qui soyt sans aultrement pourter préjudice aux sus dits mollins par luy vendus à la dite communauté ny aultres que la dite communauté pourroyt fere à l’advenir pour occaysion du discours des eaulx ou aultrement avec paîche(13) qui sera loysible et permis à la dite communauté manantz et habitants du dit Solliers faire construire édifices(14) aultres mollins à eaux et sang pour mouldre et tricturer leurs dites ollives et graignons d’icelles tant que bon luy semblera dans le lieu et terroyr du dit Solliers avec permission, liberté et faculté de pouvoyr prendre l’eau de la rivière de Gapel et aultres eaux dudit terroyr pour fere mouldre lesdits mollins.
Ensembles sera permis à ladite communauté de construire et édifiées(14) tous et chacuns aultres angiens(15) tant audit lieu de Solliers que sur terroyr que bon luy en semblera ormys mollin à bled avec telles libertés et facultés que dessus.
Item sera permis aux susdits seigneurs et lesdits manantz et habitants seront tenus mouldre et tricturer leurs propres ollives dudit seigneur soit de ses propriétés auxdits mollins durant le temps de deux années prochaines tant seulement franc de droit de detriturage(16) en cas qu’il ne eusse faict son dit mollin pour tricturer.
Item le dit seigneur a vendu comme dessus à la dite communauté et susnommée stipulants scavoir tous et chacuns des droits de pasturages et herbaiges qu’il a et peult avoir et qui luy appartiennent et peuvent appartenir sur tout le terroir et terre gaste dudit Solliers sans excepter ny soy retenir aulcune chose d’iceulx, user disposer et fere leur plaisir avec les libertés facultés droictz et preheminences que ledit seigneur de Solliers et ses prédécesseurs avoyent étant sur yceulx avec les paîches(13) qui s’ensuyvent et premièrement a esté ce paîche accordé et convenu entre lesdites parties sollempnelle et valable stipulation d’une part et aultre entierement, que sera permis et loysible à ladite communauté manantz et habitants dudit Solliers suyvant ladite acquisition par eulx faicte en vertu du présent contract de pouvoir vendre et arrenter quand bon leur semblera tant à ceulx de Solliers que estrangiers les droitz d’iceulx herbaiges et pasturaiges, ensemblement ou séparément ainsi que mieulx sera admyse par ladite communauté sans que ledit sieur de Solliers ny ses hoirs puissent en façon que ce soyt donner trouble ny empêchement aulx dits achepteurs, ad modieteurs(17) ou rentiers combien que soyent estrangiers permettre et endurer tant pour soy que ses dits rentiers et fermiers, que les dits estrangiers en son vivant puyssent jouyr.
Item a esté de paîche convenu et accordé entre icelles partyes que lesdits sieur de Solliers pourra user desdits herbaiges et pasturaiges comme ung particulier dudit lieu avec son propre bétail sans y comprendre aulcune métarie(18) aucuns estrangiers et aultrement sans y commettre aulcune fraude ny abus.
Tout ce que dessus a vandu ledit sieur de Solliers tant lesdits mollins que herbaiges et pasturaiges et aultres choses susdites, de florins – onze mille cinq cents provinciaux de trois mille escus d’or soleil valhantz quarante six soulz tournoys la piesse lesquels onze mille cinq cents florins le dit seigneur de Solliers vendeur pour soy et les siens que dessus a confessé avoir eu et receu de ladite communauté les susnommés sindics et aultres députés présents et avecques nous notaire comme personnes publiques d’ycelle, lesdits manants et habitants stipulants sollempnellement et recevantz d’iceulx onze mille cinq cent florins soy tenant et reputant comptant payé et acquités et absous avecques paîche de moyen faire la susdite stipullation intervenante que le dit sieur de Solliers sera tenu payer le premier les trezen tant seullement cy est déçu desdits pasturaiges et mollins et pour ce faire la dite communauté retient l’argent qui montera les premiers loz(19) et trezen sans faire que ledit seigneur de Solliers soyt tenu payer jamais aultres trezen que le premier au cas qui fust deu renonçant ledit seigneur de Solliers pour soy et les siens à l’exception des présentes venditions et quittances et ensemble les susnommés au nom de la dite communauté des paîches et présent contract non célébré et toutes aultres choses susdites non estre faites en la manyère que dessus lesdits mollins angiens, facultés, libertés, herbaiges et pasturaiges et aultres choses dessus exposées et vendues avecques leurs droits et appartenances quelconques vallent de présent ou valloyent et valoir pourroyent à l’advenir plus que la somme susdite toute icelle majeure vallant quelle et quante que soyt ou estre pourroyt à l’advenir encore que fust aultre la moitié ou just pris ledit vendeur par soy et les siens a donné cède, remet et transporte perpétuellement à ladite communauté les susnommés présents, et stipulants comme dessus tant en vertu de la présente vendition et pour le pris susdit que par donation simple et irrévocable ayant droit de insinuation judiciable appelée entre vifs, donnant cédant remettant tous les droits et actions réelles personnelles et autres quelconques à luy en sorte et manyère que soyt sur yceulx mollins, angiens, pasturaiges, herbaiges et aultres choses dessus exposées et vendues appartenantes et qui luy peuvent pouvoyent ou pourroyent en sorte et manyère que ce soit appartenir sur yceulx ainsi que puysse ladite communauté manants et habitants d’icelle, d’iceulx biens, droitz vendus et cédés ayantz d’elle droitz, cens, user, fruire, jouir, faire tout ce et ainsi que chacun peult fere de sa chose sa propre.
En quoi constitué ladite communauté soy constituant ledit seigneur vendeur par soy et les siens de ce ayant tenu et possédé et volloyr tenir et posséder lesdits mollins, angiens, pasturaiges, herbaiges et aultres choses dessus exposées vandues et désignées au nom de ladite communauté manantz habitants d’icelle jusques a ce que ladite communauté ou par ycelle députés en ayt pris possession et saisine de laquelle prandre quant voldra luy a donné sans que soyt necessaire autorité de justice ny d’aultre personne en signe de rémission c’est retenu le dit seigneur de Solliers pour soy et les siens les fruits usufruits tenure possession et usaige desdites propriétés et facultés vendues et désignées par ce jour présentes tant seulement lequel passé veult que soyent consolidés à leurs propriétés et que tant valhe dite rétention comme rémission de possession et à promis et promet ledit seigneur de Solliers vendeur par soy et les siens à ladite communauté manantz et habitants dudit Soliers et ayantz d’eulz droits et ceulx fere tenir et posseder lesdits mollins, angiens, pasturaiges, herbaiges et toutes aultres choses droits libertés et facultés dessus vandues et exposées avecques leurs droitz et appartenances paysiblement et pacifiquement et les leurs amparés et garantis de tous troubles mollestés questionnés et débats. Item estre tenus question et éviction prandre incontinant la déffence par ceulx fere poursuyvre à ses propres coutz et dépens jusques à fin de cause et si estoyent évincés en tout et partye tout ce qui seroyt évincé luy rendre et restituer en paix sans contradiction avec ques dommages intérests dépens que la dite communauté ou les dits manants habitants du dit Soliers par sa coulpe et deffaut pourroyent fere en sorte et manyère que ce soyt pour ce attendre et accomplir à obligation et ypothèque le dit seigneur de Solliers par soy et les siens tous et chacun ses biens meubles immeubles et droitz présents et advenie aux rigueurs des arrests et submissions ordinaires de la dite ville d’Hières et aultres en Provence constitués et chacune d’icelles renonciant néanlmoingz le sieur de Solliers vendeur pour soy et les siens à tous droitz faisants cession d’ignorance de faict, erreur de compte, fori privilegio, privilèges, pétition et oblation de libel, contestation de plainct, droitz disants que vendition en laquelle aultrement cession est revocable et droitz disant que concession hors jugement faicte ne vaut rien et droitz disant que général renonciation de droitz et contrats ne profite de rien cy la spéciale non y est et à tous aultres droitz, exception, lettres, estatutz, privilèges, us et coutumes qui luy pourroyent valloyr au contraire de mesme faire tenir et non contrevenir juré le dit magnific seigneur Françoys de Forbin vendeur, sur les saints Evangiles de sa main touchant les scriptures et de ce le dit seigneur de Solliers pour soy et les dits scindics, conseillers, députés ont demandés acte estre faict à la dite communauté par notaire royal  des soubs nommés.

Faict et publié a esté ledict acte par nous notaire du terroir de Solliers(20) en présence de égrèges et discrets hommes, Me Antoine Hugon docteur es droit advocat au siège d’Hyères, sieur Jehan Boutés marchand de Tholon, Jehan et Guilhemes Colle du lieu de la Garde, tesmoins a ce appelés et requis l’an 1553 à la Nativité du seigneur.

Et moi Claude Martini notaire royal de Soliers qui a esté présent à toute ce que dessus passé a esté avec Me Raymond Bruni notaire de la ville d’Yères.

Et moi Raymond Bruni de la ville d’Yères notaire royal qui avecque Me Claude Martini notaire de Solliers mon compaignon ai reçu le dit acte.

Signé : Cl. Martini not. royal
Pour collation et pour copie conforme
Coût 5 rôles à 3 nf soi : 15 nf.
Draguignan, 12 mai 1962,
Le directeur des services d’archives du Var
Signé : Letrait

 

 

NOTES ET CORRECTIFS :
(issues des minutes de maître Raymond Brun.)
(1   pention.
(2   Marine.
(3   de Faulcon.
(4   Acte pour tout solder.
(5   à blé.
(6   Ajouter : par occasion de la barque et port de Peyruys que a ses aultres et grands urgents afferes que ne pourroyt fere moings….
(7   Ajouter : et aultres engins appartenans auxdits mollins d’huille et graignons exeptés ceux de blé…
(8   Ajouter : seigneur de Montblanc.
(9   Ajouter : de feu Florens comme commis et députés.
(10  Lire : Me Marin Possel.
(11  Lire : Salvadour Verdan.
(12  Lire : directement.
(13  Lire : pacte.
(14  Lire : construire et édifier.
(15  Ou : engyens.
(16  Ou : las desfayadures.
(17  Ajouter : ad modieteurs.
(18  Ou : mégerye.
(19  Ou : lods.
(20  Ajouter : et à la première salle basse de la gallerye dudit sieur

Solliès, acte de 1553 page 9

Dernière page de l'acte de 1553.

Un moulin à blé

Jean André Floquet

(Cadenet 08 déc. 1699 — La Bastille 18 déc. 1771)

J. A. Floquet(1)
dans son rapport du 22 août 1741 décrit  ce moulin :
 « En prenant notre relation de l'état et situation des lieux aux puits des moulins des chevilles à l'extrémité du parc de ce côté-là, où elle a été ci-devant déterminée, nous avons trouvé deux moulins à farine et un à huile dont les eaux des fuyants vuident dans un seul canal qui va aboutir et dégorger dans celui des moulins de la place, vis-à-vis et à l'espacier ou martelière des Trois Pierres, c'est-à-dire à environ trente cannes loin desdits puits des chevilles »

Cadastre Solliès-Pont de 1849

Le canal de l’Enclos qui alimente le moulin à blé. Solliès-Pont, détail de la section A, cadastre relevé en mai 1849.

Architecte, ingénieur hydraulique à Aix-en-Provence, il fut chargé par ordonnance du Parlement de Provence en novembre 1740 d'établir un rapport concernant le procès entre les syndics des arrosants des quartiers de Sarraire, de la Tourre et de Cadouire et messire Jean d'Artuard de Mur, chevalier des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Beaulieu contre les frères Blin et les syndics des arrosants des quartiers des Sauvants.

Il existe trois moulins à Solliès-Pont et tous sont actionné à eau.
L’un situé à l’entrée du bourg, à deux meules d’une force plus que suffisante, appelé Moulin des Chevilles jouit des eaux le jour et la nuit(2).
L’autre situé au centre du bourg, à deux meules, d’une force supérieure au premier mais n’allant que le jour.
Il comprend en même temps le logement du fermier. Ces deux effets ont donné dans le temps des produits considérables par la raison qu’ils étaient banaux pour les quatre Solliès, mais il en est autrement aujourd’hui que l’on en à établi dans tout le voisinage et même ici.

Cadastre moulin Béja

Le moulin à blé (parcelle 3 bis). Détail de la section B du cadastre levé le 25 juin 1849.

1813 – Moulin à farine à la Grande Rue de Charles de Saporta, (1,07 a), (B 7).
Matrice cadastrale de 1850
1850 – Moulin à farine ou minoterie de Charles de Saporta, (1,07 a) (B 3 bis)  (1850-1854).
1854 – Moulin à farine ou minoterie de Gaston de Saporta, (1,07 a), (B 3 bis) (1854-1909).
1909 – Moulin à farine de Marie, François de Saporta, (1,07 a), (B 3 bis) (1909- )
1920 – Moulin à farine, Gérard & Béja,  (____-1926)
1926 – Moulin à farine et habitation de Veuve Béja et fils, (12,09 a) (B 687) (1926-1969)
1969 – Moulin et habitation, Me Aymes et Gouzian notaires, (8,23 a).

 

(2) Tableau de classement de la matrice cadastrale fait et arrêté le 20 avril 1813.

Lettre minoterie Béja

Lettre à en-tête des établissements Gérard et Béjà, signé M. Béjà.

Un moulin à farine

Plan minoterie Béja

Plan N° 1919 M-1 dressé par le cabinet Roux, 3e trimestre 1950.

Entrée du moulin Béja

Passerelle du moulin Béja

Entrée du moulin 8, rue de la République.
De gauche à droite : - ? -, Matéo Béja dit Mathieu, Émile Clozet, Ferrari, et Joseph Brun dit : « Petit Joseph ».

La passerelle.

Le canal de l'Enclos

Le silo à grains, moulin Béja.

Camion de livraison, moulin Béja

Le canal de l'Enclos.

Le silo à grain.

Camion de livraison.

Le plansichter. C'est une machine utilisée dans les moulins et les minoteries. Il permet, par « blutage », la séparation des différents finots, semoules et farines.
Il est composé de plusieurs caisses (de 2 à 8 caisses) elles-mêmes composées de plusieurs porte-tamis ; chaque porte-tamis peut recevoir un tamis d'une ouverture de maille déterminée.

Les planchisters

Les plansichters.

Monsieur Béja

Monsieur Béja.

Le dernier voyage

Le premier étage, Moulin Béja.

Le premier étage.

Le dernier voyage.

Moulin Béja

L’ancien moulin est transformé en un immeuble de logements et de bureaux en 1970 (photo 2017).

La  source  Nègre

Par M. ARÈNE Casimir,
Ancien Avocat, Propriétaire aux terroirs de Solliès-Pont et Solliès-Ville, et ancien Président de la Commission des eaux de Solliès-Pont.
1872, Toulon, Imprimerie & Lithographie F. ROBERT, boulevard de Strasbourg, 56

Source Nègre, Solliès-Pont

Canal des Reynauds et des Aiguiers, canal de la Ferrage, canal du barrage de Seyrol et projet de réfection des conduites pour l'alimentation des fontaines de la ville de Solliès-Pont. Plan dressé par M. DYRION, ingénieur aux Ponts et Chaussées, arrondissement de Toulon, le 22 novembre 1878. (Échelle 1/2000e)

Source Nègre, détail 1

(Détail 1.)

Source Nègre, détail 2 800x607

(Détail 2.)

Source Nègre, détail 3

(Détail 3.)

 Nous vous proposons un point technique sur les objets présentés
lors de l’exposition « EAU 2015 »

POTERIES

Mode d’alimentation et distribution en eau potable dans la commune.

En 1846 recherche d’eau.
Pose d’une nouvelle conduite en 1850.
Projet d’alimentation en 1874.
Prolongement des galeries en 1876.
En 1879 réfection des conduites.
En 1882 nouvelles recherches d’eau (captation).
En 1891 réfection des anciennes conduites
et en 1892 réfection des nouvelles conduites.

La vieille source prend son origine sur les bords du Gapeau à 850 mètres environ de distance de l’agglomération. Située près de l’écluse des « Messieurs » sur le Gapeau, dont les eaux sont polluées, par les divers usages domestiques, agricoles ou industriels qu’en font les riverains et fait craindre que la « Vieille Source » ne soit contaminée par les infiltrations.
La canalisation du Vallon de Vallauris à Solliès-Toucas, remonte en 1849 et à son origine dans le lit même du vallon de Vallauris à 1900 mètres de distance de la ville. La qualité de ces eaux est inférieure à celle des eaux de la « Vieille Source ».
Le débit actuel des deux sources est de 600 m3 par jour. Pendant les périodes sèches, le débit de la source du Vallon de Vallauris est presque nul. Pour que l’agglomération soit desservie d’une façon normale il faudrait un débit de 780 m3 par jour (260 litres/jour X 3000 habitants).
La canalisation dite de la « Vieille Source » est formée de tuyaux en poterie ou en fonte, suivant que la conduite est placée en galerie ou en tranchée.
La canalisation d’une galerie de captage dite le « Vallon de Vallauris » est faite en maçonnerie à pierres sèches et d’une conduite d’amenée en tuyau de poterie. Postérieurement à l’exécution première on a substitué sur une certaine partie de son parcours la fonte à la poterie.
La dépense effectuée jusqu'à ce jour s’élève à la somme de 119 597 francs. Mais aucune analyse de l’eau n’a été faite.

AD 83, Solliès-Pont, février 1903.

Source Nègre, poterie, figure 1a

(Fig. : 1a.)

Source Nègre, poterie, figure 1b

(Fig. : 1b.)

Source Nègre, poterie, figure 1c

(Fig. : 1c.)

Source Nègre, poterie

(Fig. : 2.)

Notes :

1a) Céramique vernissée ; longueur d’un élément : 0,70 m et Ø extérieur : 0,33 m fabriquée par Berger Cadet et Fils, à Bollène (Vaucluse), ca 1900 et utilisée dans la galerie de la Vieille source.
1b) Élément et son manchon.
1c) Céramique vernissée ; Élément comportant la signature du tuilier  (250 = Ø intérieur 0,25 m).
2) Un drain à manchon confectionné en filière, longueur de 0,39 m et 6,5 à 8,5 cm de diamètre, origine : Languedoc XIXe siècle (argile assez rosée) découvert au quartier de Sainte-Maïsse, Solliès-Pont. 

 
 

 

Observations préliminaires

Des raisons de santé m'ayant obligé en 1833 d'abandonner momentanément le barreau, j'acceptai les paisibles fonctions de juge de paix à Solliès-Pont mon pays natal, que je quittai en 1838 pour revenir à Toulon.
Pendant ces cinq années, je prenais vraiment plaisir à admirer le terroir de Solliès-Pont et de Solliès-Ville, mais surtout la riante vallée de Gapeau, dont j'étudiais le cours jusqu'à Belgentier. Toutes mes pensées en arrivaient à payer un respectueux tribut d'hommages à la profonde sagesse avec laquelle nos pères avaient su si bien utiliser ce modeste cours d'eau, au moyen de nombreuses écluses, faisant marcher de nombreuses usines, papeteries, moulins à blé, moulins à huile, moulins à plâtre, scieries, blanchisserie, et ce, en rendant toujours les eaux, soit à la rivière, soit à l'arrosage des terres. On a vanté bien souvent les systèmes d'irrigation pratiqués en Espagne, mais il est impossible, me disais-je, que l'on ait pu dans ce pays exploiter avec plus d'intelligence et d'utilité un modeste cours d'eau pareil au nôtre.
Ces études m'ont permis de rendre quelque service pour la conservation de cet ingénieux régime et cette habile répartition des eaux de Gapeau, en rédigeant rapidement, de mémoire, et en quelques heures, les observations et mémoire à M. le Préfet du Var, contre le quartier de Guiran, imprimé à Toulon en 1858 (E. Aurel, imp. lith.).
Une entreprise bien plus dangereuse menace aujourd'hui de bien plus grands bouleversements, cette sage répartition des eaux que j'ai toujours considéré comme un chef-d'œuvre de la sagesse et de la constance de nos pères : malgré l'âge avancé, je vais encore essayer de la défendre une dernière fois avec l'espérance que cette fois encore, pas plus qu'en 1858, le gouvernement ne permettra d'y porter la moindre atteinte, car ce serait une véritable profanation.

Casimir ARÈNE,
ancien avocat.

Mémoire, Arène Casimir 622 x 794.

M É M O I R E

pour

Les trois communes de Solliès-Pont, Solliès-Ville et la Farlède

contre

 Le sieur Brun, entrepreneur et la commune d'Hyères

 

Les intérêts agricoles et industriels et par suite la paix publique sont gravement menacés dans les trois communes de Solliès-Pont, Solliès-Ville et Solliès-Farlède, et même dans la commune d'Hyères.
Il s'agit de prévenir une immense perturbation ; à cet effet, il suffira, nous l'espérons, d'éclairer et de prémunir l'autorité supérieure contre des manoeuvres et des entreprises inqualifiables, d'autant plus dangereuses, que le succès, impossible pourtant selon nous, en amènerait à coup sûr la reproduction en bien d'autres lieux ; manœuvres et entreprises à la faveur desquelles le sieur Brun, de concert avec le sieur Nègre et appuyé cette fois sur la municipalité d'Hyères, voudraient nous enlever des eaux qui depuis des siècles contribuent à l'arrosage déjà si insuffisant de nos 411 hectares de terres arrosables, et à la marche de nos belles et nombreuses usines ; et en outre à l'arrosage de deux à trois cents hectares dans les terroirs de La Crau et de la commune d'Hyères.
Les eaux sont, en effet, de nos jours, un objet de convoitise universelle. Les possesseurs sont trop souvent menacés dans leur possession par la spéculation; le gouvernement, loin de faciliter ces déplacements et ces bouleversements, ne saurait procéder avec trop de réserve et de circonspection, lors, surtout que, comme dans l'espèce, les eaux convoitées reçoivent une destination d'utilité si générale, qu'il est radicalement impossible de les mieux utiliser.

Faits

 Le 12 fevrier 1839 une ordonnance royale autorisa M. Teissier à établir sur le cours de Gapeau près de Solliès-Toucas un pont et un barrage ou écluse pour, au moyen des eaux dérivées, mettre en jeu un moulin à blé, à charge de rendre les eaux à la rivière à 287 mètres 20 centimètres de distance du barrage. Pour apprécier le résultat de ces travaux sur le cours naturel des eaux de la rivière, il est nécessaire d'exposer brièvement quelques observations.

En remontant de l'usine Nègre, vers Belgentier, la vallée va toujours se resserrant, le Gapeau est à peu près un torrent à pente et avec des sinuosités très prononcées, aussi, sur un parcours d'environ 5 kilomètres, peut-on compter 8 barrages ou écluses plus ou moins élevés. Il faut remarquer que le cours des eaux attaque de préférence la rive gauche, où pour maintenir certains ouvrages et notamment la route départementale, il a fallu des murs de soutènement et de défense assez élevés ; les anciens lits comme les graviers et les terres d'alluvion se trouvent donc sur la rive droite où l'on voit aussi des masses de tufs poreux et crevassés, se laissant comme les graviers eux-mêmes facilement traverser par les eaux.
N'est-il pas certain que les sept barrages supérieurs à celui de M. Nègre, et celui-là aussi, ont dû nécessairement altérer profondément le débit des eaux de la rivière, que ces eaux ainsi violentées par les écluses et les nombreuses sinuosités ont dû au moins à chaque barrage s'extravaser en partie, traverser les masses de tuf, les graviers et les terrains d'alluvion déposés au fond de son ancien lit et sur les bords de son lit actuel, suivre souterrainement la pente de la vallée et revenir inférieurement au lit de la rivière, d'où ces nombreux barrages supérieurs les avaient extravasées.
On n'a pas oublié dans la contrée, qu'avant le barrage Nègre, peu en dessus, comme en dessous de son fond et sur plusieurs points, de nombreuses infiltrations revenaient à la rivière, et contribuaient puissamment à alimenter la première écluse (de la ferrage) et aussi la grande écluse dite de Messieurs.
Depuis la construction du barrage Nègre ces infiltrations ont disparu, mais les eaux revenaient à la rivière par le canal de fuite du nouveau moulin.
L'état des choses va complètement changer, M. Teissier fait construire son écluse et son pont et comme les crues avaient emporté son premier pont et sa première écluse, il dut, en les reconstruisant, creuser d'autant plus profondément leurs fondations, ainsi que celles de leurs épaulements que, par mesure de précaution, il dut prolonger très avant à travers les terres sur les deux rives.
Là ne se bornèrent pas les travaux, M. Teissier fit creuser transversalement à la vallée une profonde tranchée sur une longueur d'environ 80 à 90 mètres et dût nécessairement relier aux épaulements de son écluse les profondes fondations des murs de soutènement de cette tranchée.
Est-il besoin de se demander en l'état de tous ces travaux ce que pouvaient devenir les eaux provenant des extravasions produites par les 7 à 8 écluses supérieures existant comme nous l'avons dit sur un parcours d'environ cinq kilomètres, et ce que pouvaient devenir toutes les diverses infiltrations à travers les graviers, les tufs crevassés, etc. Toutes ces eaux furent arrêtées par le barrage, par les épaulements et par la longue et profonde tranchée transversale. Le cours des eaux souterraines de la rivière fut intercepté ; les eaux s'accumulèrent en amont de ces travaux et finirent enfin par se créer une nouvelle issue pour reprendre leur ancien cours et revenir à la rivière, non plus comme autrefois sur divers points, mais par le canal de fuite du moulin(1).
C'est ainsi que fut créée la prétendue source Nègre. Nous trouverons ci-après dans certaines clauses de l'acte du 2 mai 1870, par lequel le sieur Nègre a vendu sa prétendue source au sieur Brun, clauses dont nous transcrirons les termes littéraux, la confirmation de cette induction; pour réduire à zéro la prétendue source, il suffirait de pratiquer au dessus une tranchée pareille, toujours transversalement à la vallée, et à une profondeur suffisante il y a certitude, que l'on couperait et que l'on arrêterait toutes les eaux, et c'est ce que les trois communes intéressées ne manqueront pas de faire si, chose toutefois improbable, on leur en fait une nécessité, les propriétaires des jardins et des terres arrosables de La Crau et d'Hyères, joindraient sans doute leurs efforts aux nôtres pour réaliser ce résultat, et dans ce cas quel profit retirerait la ville d'Hyères de son aventureuse et énorme dépense ?
Poursuivons : M. Teissier, ruiné par la création de son usine, fut exproprié par M. Gautier, son créancier, qui s'en rendit adjudicataire et offrit peu à près de vendre à la commune de Solliés-Pont, au prix de trois mille francs, les eaux de cette prétendue source ; la municipalité, convaincue que ces eaux n'appartenaient pas à l'usine, mais à la rivière, et que M. Gautier n'en avait que l'usage déterminé par l'ordonnance royale précitée, refusa de les acheter. M. Gautier continua donc de rendre par le canal de fuite toutes les eaux à la rivière.
Quelque temps après M. Gautier revend l'usine à M. Nègre père, les choses restent en l'état ; devenu minotier après la mort de son père, M. Nègre, ne se contente pas du moulin acquis à bonnes conditions (M. Aubert de la Castille, nous a assuré, avoir refusé d'acheter de M. Gautier au prix de onze mille francs,) M. Nègre, disons-nous, exalte sa prétendue source, bat et fait battre la grosse caisse partout à l'effet d'en vendre les eaux : Toulon d'abord, renseigné sur la nature et la provenance de ces eaux reconnues de même nature que celles de Gapeau, refuse de les acheter. Le chemin de fer, après bien des tâtonnements, les refuse aussi ; enfin la commune de Solliès-Pont, dans l'intérêt de la paix publique, pour prévenir des conflits et des. procès dispendieux, se décide à mettre un terme à toutes ces agitations, car l'opinion vivement émue dans nos campagnes par suite des années de sécheresse que nous venions de traverser, et de l'extrême pénurie d'eau qui en était résulte, redoublait d'inquiétude, en apprenant de temps à autre que M. Nègre cherchait à vendre les eaux soit au chemin de fer, soit au sieur Brun et Maurel de la ville d'Hyères ; A l'effet donc de calmer, de rassurer toutes ces vives et profondes émotions, comme aussi pour prévenir des complications, des conflits, dispendieux devant l'autorité administrative et judiciaire, la commune de Solliès–Pont achète de M. Nègre toutes les eaux qui peuvent traverser ou naître sur son fond au prix de vingt mille francs. Le conseil municipal et les plus forts imposés sont convoqués pour délibérer sur un emprunt au crédit foncier de trente mille francs, dont vingt mille pour l'achat Nègre et dix mille pour couvrir un arriéré de pareille somme.
Dans une première réunion, les plus forts imposés trouvèrent l'emprunt de 30 mille francs exagéré, toutefois la délibération fut renvoyée à quinzaine on voulut sans doute pressentir l'opinion publique, qui plus émue et plus inquiète que jamais, manifesta le désir d'en finir une fois pour toutes, et de s'assurer des eaux d'une manière absolue et définitive ; l'emprunt de vingt mille francs seulement et l'achat des eaux, quelle que fut leur provenance, furent donc autorisés dans une seconde délibération.
Ici nous devons répondre à deux objections qui nous ont déjà été faites ; la première n'est pas fameuse : ces eaux litigieuses ne vous sont pas si nécessaires puisqu'on vous les a offertes et que vous les avez refusées, nous répondons : elles nous sont si nécessaires, si indispensables que nous les avons achetées et que nous les aurions payées, bien que nous soyons tous convaincus que ces eaux, loin d'être la propriété de M. Nègre, sont une dépendance de la rivière et comme telles, appartiennent aux usagers des trois communes ; et que la réunion des plus fort imposés n'avait fait, en achetant, qu'assurer la paix publique, prévenir des complications et consentir dans cette pensée un sacrifice accepté de la population.
Voici la seconde objection : elle détruit pour ainsi dire la première, puisque vous avez acheté les eaux, vous avez reconnu les droits et la propriété de M. Nègre sur ces eaux.
Les raisons qui ont déterminé ce marché sont brièvement exposées ci-dessus ; assurer avant tout l'arrosage quoique insuffisant de nos 411 hectares et des jardins de Solliès-Pont et rassurer les 630 propriétaires qui les possèdent, assurer aussi l'alimentation de nos fontaines, qui pendant les trois mois d'été, juillet, août et septembre, ne peuvent se passer des eaux souterraines bouleversées encore par les nouvelles fouilles de M. Négre ; sauvegarder la salubrité publique pour la population de Solliès-Pont si rudement éprouvée par le choléra de 1865. C'étaient là de puissantes considérations qui naturellement conseillaient l'espèce de transaction intervenue entre M. Nègre et la commune de Solliès-Pont, l'intérêt de la salubrité publique à lui seul aurait commandé le sacrifice. Gapeau, en effet, traverse la commune du nord au sud, son lit au nord et au sud est contenu par deux écluses, la nappe d'eau presque stagnante formée par la seconde écluse est bien au centre de l'habitation et reçoit les résidus des importantes tanneries Gence et Boyer, si on enlève les eaux de la rivière, il y aura donc au centre du pays un foyer d'infection. Il fallait donc, de manière ou d'autre, prévenir une si dangereuse éventualité, et moyennant le sacrifice de vingt mille francs tous ces grands intérêts étaient sauvegardés
Mais qu'arrive-t-il ? Dans l'intervalle des deux délibérations : Le sieur Brun arrive-t-il de Wuissons, son domicile (Seine-et-Loire), sur les brisées de la commune ? Non ! il envoie sa procuration au sieur Roux. M. Nègre est circonvenu et se résigne à vendre au sieur Roux, mandataire du sieur Brun, ces mêmes eaux qu'il a déjà vendues, par acte sous-seing privé à la commune de Solliès-Pont, et cela sans sommation ni mise en demeure, sans la moindre formalité, sans même prévenir le maire avec lequel M. Nègre a traité.
M. Nègre devait pourtant s'estimer très heureux d'obtenir vingt mille francs dans de telles conditions, mais les deux spéculateurs Roux et Brun lui ont offert dix mille francs de plus. L'acte passé, ils se hâtent de faire enregistrer et transcrire de manière que notre acte privé ne peut aujourd'hui leur être opposé.
M. Nègre était si peu assuré de ses droits sur les eaux qu'il vendait deux fois à deux acquéreurs différents, qu'il exige expressément dans le second acte que les sieurs Brun et Roux soient chargés à leurs périls et risques de tous les procès et sans doute des dommages-intérêts auxquels à tout événement M. Nègre ne pourrait échapper. Mais M. Nègre peut-il dormir tranquille et faire grand fond sur cette garantie et la solvabilité de l'acquéreur ? Nous examinerons bientôt l'acte du 2 mai 1870 constatant cette vente : M. Nègre ne viole-t-il pas la condition essentielle imposée à sa concession de rendre les eaux à la rivière ? Cette concession ne doit-elle pas être révoquée par le pouvoir souverain qui l'a octroyée ? Nous faisons toutes réserves expresses de nous pourvoir à cet effet devant l'autorité compétente.
Le spéculateur et consorts se mettent immédiatement à l'œuvre, ils tentent de former une compagnie pour l'exploitation de l'entreprise, publient des prospectus imprimés et le tarif de leurs concessions futures aux particuliers, font publier le tout à son de trompe dans plusieurs communes, ils parviennent à trouver quelques rares abonnés, voilà tout.
Mais comme les administrations précédentes de la ville d'Hyères, qui ne le cédaient en rien en intelligence et en dévouement à l'administration actuelle, avaient toujours repoussé l'extravagant et ruineux projet de conduire à Hyères ces eaux qui y arrivent déjà par le canal, comme nous le prouverons jusqu'à l'évidence, projet considéré par la partie saine et intelligente, nous pourrions dire par la majorité de la population, comme inutile, aventureux, ruineux, sans résultat profitable, les spéculateurs reportèrent leurs espérances vers des temps meilleurs. Un peu de chantage n'en continua pas moins, et quelques articles sur Hyères , résidence d'hiver , tentèrent de faire mousser un peu l'affaire.
Ces temps leur paraissant venus, ils ont remis l'affaire sur le chantier, appuyés cette fois sur la majorité de deux voix dans le conseil municipal (présents 18 conseillers : 10 voix pour, 8 voix contre). Ils vont solliciter un décret d'utilité publique, et l'autorisation d'exécuter les travaux nécessaires par voie d'expropriation aux termes de l'article 2 de la loi du 3 mai 1841. Examinons ce projet :
Nous sommes ici obligés de faire une rapide incursion dans les affaires de la ville d'Hyères, mais seulement, bien entendu, dans le but d'éclairer le gouvernement protecteur né des grands intérêts généraux, et ce, concurremment avec de nombreux et très intelligents notables de cette ville.
Le sieur Brun, acquéreur de la prétendue source, est domicilié à Wuissons (Seine-et-Oise), c'est de Paris qu'il envoie sa procuration notariée au sieur Roux pour traiter avec le sieur Nègre, l'acte du 2 mai 1870, dans lequel Roux agit comme mandataire de Brun, porte que le prix total de 30 mille francs sera payé au plus tard dans les trois mois, à dater du 2 mai 1870, et nous trouvons dans l'acte du 22 août 1870, que le sieur Roux n'a payé que cinq mille francs. Le prix a-t-il été soldé ? nous l'ignorons, mais le fait mérite un sérieux examen. Les 25 mille francs restant seront-ils payés des deniers de la commune ?
La commission, du conseil municipal, chargée d'étudier l'affaire, a dû préalablement demander communication de l'acte de vente de la prétendue source ; elle y aura sans doute lu cette clause extraordinaire, insolite de la part d'un vendeur qui, en règle générale, doit toujours garantir l'objet qu'il vend, lors surtout qu'il vend à une commune.
« La vente faite par M. Nègre, est-il dit dans l'acte de vente du 2 mai 1870, est consentie sans garantie de sa part autre que celle des droits qu'il a sur la source en vertu des titres de propriété sus-énoncés, droits qu'ils transmet simplement à l'acquéreur sans garantie du débit actuel et futur de ladite source, M. Nègre n'entendant être recherché en rien par suite n'importe quel prétexte et par qui que ce soit, M Roux obligeant son mandant à relever et garantir M. Nègre de tout recours, frais et déboursés. »
Et plus bas : « M. Nègre s'interdit en outre de démolir son écluse ».
Que signifient ces deux clauses ? Le bout de l'oreille ne perce-t-il pas ici ? Ne pourrait-on pas dire que c'est la nimia precautio du jurisconsulte romain ? Elles prouvent évidemment que l'un ne veut pas garantir les eaux qu'il a vendues, et qui ne sont- autres que les eaux de Gapeau que l'on pourra facilement couper et ramener à la rivière, et que celui qui les a achetées défend qu'on démolisse l'écluse Nègre qui contribue à emprisonner les eaux latérales de la rivière et à en créer une prétendue source, voilà les deux innocents créateurs de cette prétendue source, ces deux clauses nous serviront puissamment à obtenir la démolition de l'écluse Nègre.
M. Brun, domicilié à Wuissons (Seine-et-Oise), n'est pas à coup sûr un riche capitaliste ; au terme convenu, expiré, il n'a pu payer qu'un acompte de cinq mille francs ; voudrait-il embrouiller sa spéculation dans une société anonyme et mettre en circulation de nombreuses actions pour le mieux de ses intérêts et pour mieux bouleverser la contrée ? Nous serions tentés de le croire, car une voix dans le conseil municipal a recommandé de ne pas effrayer les capitalistes et le sieur Brun n'est sans doute pas à Paris seulement pour faire une procuration notariée au sieur Roux.
Nous verrions alors se renouveler l'affaire du Bagas et M. Brun, ni la ville d'Hyères n'ignorent que malgré tout, le décret d'utilité publique n'est pas si facile à obtenir quand i1 s'agit seulement de déplacer des eaux parfaitement utilisées.
Et c'est pour des eaux si incertaines, auxquelles vendeur et acquéreur n'ont pas même confiance, que la ville d'Hyères s'imposerait les sacrifices énormes dont nous allons parler.
Nous savons d'abord qu'il a été question de douze mille francs à titre d'encouragement, de 45 mille francs pour prix de la source et frais d'acte, d'une subvention annuelle de 60 mille francs pendant cinquante ans, moyennant quoi, Brun s'obligerait à conduire à Solliès-Farlède toutes les eaux Nègre, soit environ 12 mille mètres cubes d'eau par 24 heures, dont Brun en réserve pour lui 8 mille mètres à la Farlède, parce qu'il s'appelle Brun, et 4 mille qu'il devra rendre à Hyères à la place Saint-Paul, dont encore 500 mètres pour les besoins municipaux et 3,700 pour être vendus aux arrosants de concert avec la commune.

Si les finances de la ville d'Hyères étaient dans un état florissant, on concevrait à peine qu'en l'état des deux clauses de la vente précitée et de l'incertitude sur la nature et la propriété des eaux, elle put s'aventurer, coopérer et prêter la main à une entreprise pareille, car M. Nègre sait très bien, et tous les ingénieurs qui ont visité les points d'émergence des eaux ont constaté qu'elles peuvent être coupées, et elles le seraient même avant la fin des travaux, quelle serait dans ce cas la garantie offerte parle sieur Brun pour assurer la fidèle exécution de ses obligations ?
Nulle part nous n'avons entendu parler du moindre cautionnement de sa part, en numéraire ou en hypothèques sur des immeubles sûrs et solvables.
L'eau venant à manquer, les trois quarts de la dépense réalisée seraient une perte sèche pour la ville d'Hyères.
Même dans le cas où l'entreprise s'annoncerait sous des auspices plus favorables, conviendrait-il à cette ville, vu ses embarras financiers, de s'y aventurer ?
L'énorme subvention annuelle de 60 mille francs pendant 50 ans resterait à peu près toute entière à sa charge, car elle ne peut guère compter sur le débit aux particuliers d'eau, qu'ils trouveront nécessairement trop chères, on a beau calculer, ce sera toujours de 2 à 3 millions qui sortiront partiellement et annuellement, il est vrai, de la bourse des habitants, ne faudra-t-il pas ensuite canaliser et créer les conduites pour les fontaines projetées,

Source Nègre, souterrain

 La canalisation d’une galerie de captage dite le « Vallon de Vallauris » est faite en maçonnerie à pierres sèches et d’une conduite d’amenée en tuyau de poterie. Postérieurement à l’exécution première on a substitué sur une certaine partie de son parcours la fonte à la poterie. (AD 83, Solliès-Pont, février 1903.)

construire, édifier ces fontaines et toutes ces énormes dépenses, lorsque la ville a déjà un passif de 533 mille francs, que son dernier budget se solde par un déficit de 29 mille francs, que les habitants payent déjà 42 centimes additionnels, et sont tellement accablés, écrasés de taxes et de surtaxes d'octroi que diverses agglomérations ne négligeront rien pour se séparer de la commune et faire cause à part, et elles auront parfaitement raison.

Lorsqu'en outre enfin, pour la translation urgente, inévitable de son cimetière, et les avenues et autres travaux accessoires aux gares des chemins de fer que la loi met à la charge des communes, cette même ville aura à faire encore et sous peu des dépenses très considérables.construire, édifier ces fontaines et toutes ces énormes dépenses, lorsque la ville a déjà un passif de 533 mille francs, que son dernier budget se solde par un déficit de 29 mille francs, que les habitants payent déjà 42 centimes additionnels, et sont tellement accablés, écrasés de taxes et de surtaxes d'octroi que diverses agglomérations ne négligeront rien pour se séparer de la commune et faire cause à part, et elles auront parfaitement raison.

Vraiment, l'imagination la plus intrépide recule forcément devant une telle entreprise, lorsque, au point de vue seulement des intérêts de la ville d'Hyères, il est certain :
1 — Qu'elle annihilerait l'arrosage des terres de La Crau, des beaux jardins et des terres arrosables de la ville d'Hyères.
2 — Qu'elle annihilerait aussi, du moins pendant l'été, la force motrice des beaux moulins à blé de cette ville qui en a racheté si sagement, mais si chèrement la banalité.
3 — Lorsqu'enfin Nègre vendeur n'a pas voulu garantir le débit de la source et pour cause, et qu'au dire de tous les ingénieurs qui ont visité les lieux, la prétendue source peut être coupée au moyen d'une simple tranchée en amont du fond Nègre, sur les terres que la commission générale des eaux de Solliés-Pont et de Solliès-Ville a achetées depuis près de 15 ans.

(1) Marseille, renonçant aux flots troubles et terreux de la Durance, a le projet de réunir les eaux épurées des infiltrations latérales de cette rivière pour les amener à Marseille au lieu et place des eaux actuelles, et il s'agit ici de quatre mètres cubes d'eau par seconde…

Source Nègre, Tuyau en fonte

Dans une note de 1903 aux AD 83 il est écrit : La canalisation dite de la « Vieille Source » est formée de tuyaux en poterie ou en fonte, suivant que la conduite est placée en galerie ou en tranchée. (AD 83, Solliès-Pont, février 1903.)

Fontaines de la ville d'Hyères

 Examinons un instant les ressources en eaux potables que possède actuellement la ville d'Hyères, eaux qui ont suffi jusqu'ici aux besoins de la population, et demandons-nous si dans tous les cas, un simple appoint ou supplément aux eaux actuelles, que l'on pourrait se procurer à fort peu de frais, ne suffirait pas et largement aux besoins réels de la population.

Hyères possède actuellement 5 fontaines alimentées par la mère source dite l’Ermitage :
1 — celle des Palmiers ;
2 — du Portalet ;
3 — de la Gavotte ;
4 — de la place de la Rade et
5 — du Bon Puits.
N'oublions pas le trou de Peyron si rapprochée de la ville, source qui débite l'hiver un volume de 5 à 6 centimètres de diamètres et l'été de 3 à 4 centimètres.
Il y a en outre le Bon Puits qui, de mémoire d'homme, n'a jamais manqué d'eau, le puits qui se trouve dans l'avenue du repos au-dessus du cimetière et qui pendant l'été est très utile à ce quartier.
Dans la vallée derrière le château, la source appelée l’Umine fournit l'eau aux habitants de la haute-ville pendant les années de grande sécheresse, ou si, pour cause de réparation, la roue élévatoire ne fonctionne pas.
Enfin, en eau non potable, mais très utile à tous autres besoins domestiques, le canal en fournit surabondamment, et s'il était bien entretenu, si surtout on faisait à l'écluse établie au confluent du Petit Réal et de Gapeau les réparations dont elle a un besoin urgent, on pourrait sans inconvénient en dévier un fort volume au dessus de l'usine à Gaz, l'amener à la roue élévatoire, la rendre aisément potable au moyen d'un filtre peu compliqué, ces eaux n'étant que des eaux déjà filtrées à travers nos terres arrosables, et faire couler ainsi de nombreuses fontaines.
Telles sont d'après des renseignements que nous devons croire exacts les ressources actuelles de la ville d'Hyères.
Admettons cependant qu'elles sont insuffisantes, bien que la population s'en soit contentée jusqu'ici : faut-il pour combler cette insuffisance, amener à Hyères par monts et par vaux une rivière toute entière ? Un simple appoint ou supplément en eaux potables que l'on peut rendre très abondant, et comparativement à très peu de frais, ne suffirait-il pas largement aux vrais besoins de la population ? et ce, sans déplacer des eaux qui reçoivent même à Hyères une destination d'utilité bien plus générale, mais en y employant des eaux qui ne servent à rien.
Qu'il nous soit permis à cet égard, toujours dans l'unique but d'éclairer le gouvernement de donner quelques indications.
La montagne de Coudon est très riche en eaux ; il a suffi à la commune de la Garde, de creuser une modeste tranchée un peu au dessus du fond Morizot pour amener dans cette commune l'eau qui alimente une fontaine à 4 tuyaux et qui pourrait en fournir à six tuyaux.
Sur un autre point peu éloigné du premier, M. Sanson, par ce moyen, a créé une assez belle fontaine au château de son épouse.
Des fouilles autrement importantes et mieux dirigées par des « hommes de l'art » fourniraient des eaux plus que suffisantes à ces nouvelles fontaines ; n'en voit-on pas de nombreuses aux campagnes qui longent précisément la route d'Hyères à Toulon, à Château-Redon appartenant à M. Madon avocat, au château des hoirs Morizot, et à d'autres campagnes inférieures, n'y a-t-il pas des eaux jallissantes, à un niveau bien suffisamment élevé et sans que la main de l'homme y ait trop contribué.
Dans la plaine au dessus comme au dessous de Solliès-Farlède, n'y a-t-il pas une nappe d'eau considérable ? La Fontone, dont le nom indique la présence de l'eau, est encore sur les bords de la route départementale de La Farlède à Hyères. Les fontaines de Jérusalem, la Font des Fabres, ne prouvent-elles pas la présence de l'eau partout dans cette plaine dont l'inclinaison assez prononcée se dirige précisément vers Hyères ; n'est-on pas sûr de trouver sur ces divers points l'eau à une altitude suffisante pour alimenter les nouvelles fontaines projetées.
Signalons aussi la belle source de M. Thomas au terroir de La Garde qui arrose actuellement 4 à 5 hectares, et qui ne coûterait certainement pas trop cher.
Enfin sur des points plus rapprochés, au quartier du Gré, propriété Riondet, se trouve l'ancien lit de Gapeau très riche en eau, et la source Trou de Peyron dont nous avons déjà parlé, on pourrait facilement, au moyen d'une roue élévatoire, créer et alimenter de nouvelles fontaines qui ne coûteraient pas le quart de l'entreprise Brun.
Devons-nous signaler aussi les sources de Flayosc qui suffisent à faire marcher sur un point inférieur un moulin à blé :
Là il y aurait surabondance d'eau, mais l'inconvénient d'altérer le débit du canal actuel de la ville d'Hyères, mais comme d'ailleurs le projet présente à un degré bien plus élevé ce même inconvénient, bien mieux vaudrait encore conduire à Hyères les eaux de Flayosc, on économiserait au moins la moitié du parcours et plus de la moitié de la dépense, les propriétaires pour conserver leur arrosage, loin d'être récalcitrans se montreraient bons princes et très conciliants.
La ville d'Hyères peut donc se procurer facilement l'appoint ou supplément en eaux potables largement suffisantes aux besoins de sa population, sans aller quérir ces eaux si incertaines à 15 kilomètres, avec des frais énormes et sans bouleverser la vallée de Gapeau depuis Solliès-Toucas jusqu'à l'extrémité méridionale des terres arrosables de la commune d'Hyères.
Jetons un rapide coup d'oeil sur le côté dommageable de la spéculation Brun, et du projet des fontaines d'Hyènes.
Voici la série des dommages et des résultats désastreux que l'entreprise entraînerait inévitablement :
1 — Les fontaines publiques de Solliès-Pont, en possession d'une partie des eaux convoitées n'en débiteraient plus pendant l'été la quantité nécessaire aux besoins de la population ;
2 — Le lit de Gapeau serait à peu près mis à sec sur une assez vaste étendue et notamment sur la partie qui est au centre de la ville de Solliès-Pont que la rivière traverse du nord au sud ; le peu d'eau qui resterait, contenue au nord par l'écluse Ventre, au sud par l'écluse Sochet, entre lesquelles sont rejetés les résidus des importantes tanneries Gence et Boyer, formerait au centre même de la ville un véritable foyer pestilentiel, dangereux au premier chef pour la santé d'une population d'environ trois mille habitants : malheur à cette population si ce projet venait à se réaliser même partiellement. — Le choléra foudroyant de 1865 n'est-il pas encore présent à la mémoire de tous ? En 48 heures, 58 personnes foudroyées, mortalité d'une année, en huit jours mortalité de deux années ; le second jour, arrivée du Sous-Préfet annonçant l'envoi de trois médecins de première classe de la marine ; le troisième jour, arrivée de dix forçats pour l'enterrement des cadavres entassés au cimetière : notons que, dès le second jour, il ne restait pas à Solliés plus de 200 habitants ; tout le reste, 19 conseillers sur 21 avaient fui épouvantés(2).
Veut-on connaître les causes qui ont rendu ce choléra si exceptionnellement meurtrier ? Le rapport de la commission médicale présidée par le Sous-Préfet, celui rédigé par les trois médecins de première classe de la marine s'accordent à affirmer que ces causes sont : la rivière, le peu d'eau qui s'y trouve pendant l'été, et à cette époque néfaste le cours de Gapeau n'avait pas subi la moindre altération ! Quels désastres l'habitation n'aurait-elle pas à redouter si la spéculation Brun et les projets de la ville d'Hyères venaient à se réaliser ? Poursuivons :
3 — Les eaux convoitées contribuent puissamment au fonctionnement de douze belles usines, dont la force motrice serait à peu près annihilée pendant les basses eaux, et nos six beaux moulins à blé, ont pourtant rendu et peuvent rendre encore de grands services pour les approvisionnements de farine aux armées de terre et de mer, comme lors des guerres de Crimée et d'Italie ; tout comme les six moulins à huile sont indispensables aux besoins agricoles de la contrée ;
4 — Les eaux convoitées contribuent en outre dans des territoires extrêmement morcelés, et ce depuis des siècles, à l'arrosage de nos 411 hectares de prairies, des jardins de Solliès, et notons même qu'en l'état, toutes ces terres arrosables souffrent énormément pendant les basses eaux ; consultez leurs 630  propriétaires, ils vous diront tous, que la moindre réduction de leurs eaux serait ruineuse pour eux ;
5 — Enfin, ces eaux convoitées vont mettre en jeu les beaux moulins à farine de la ville d'Hyères, et contribuent aussi à l'arrosage d'environ deux à 300 hectares aux terroirs de la Crau et d'Hyères et notamment à l'arrosage des beaux jardins de cette ville. Le projet Brun, s'il était réalisé, mettrait à peu près à sec pendant l'été le grand canal actuel, comme nous le prouverons séparément ci-après.
À côté de cette série abrégée de résultats désastreux pour nos trois communes, pour la Crau, et surtout pour la commune d'Hyères elle-même qu'entraînerait le déplacement des eaux convoitées, car ici, comme pour le Ragas, il ne s'agit que d'un déplacement d'eaux ; placez par la pensée le projet fantaisiste d'aller chercher à 15  kilomètres environ et avec une dépense énorme, des eaux qui arrivent déjà à Hyères depuis des siècles.
Et ce, pour donner à cette ville un appoint ou supplément en eaux potables qu'elle peut si aisément et à bien moins de frais se procurer sur dix points différents.

(2)  Je tiens ces renseignements, en quelque sorte officiels, de M. Dollieule, lieutenant de vaisseau en retraite, dont je connaissais la belle conduite et le courageux dévouement dans ces circonstances calamiteuses : simple conseiller municipal, il sut prendre résolument en mains les rênes de l'administration, et au moyen d'un emprunt contracté personnellement, de concert avec un autre citoyen, organiser et assurer tous les services publics.



Utilité publique

Marseille dérive de la Durance 4 mètres cubes d'eau par seconde, sans causer préjudice à personne ;
Cannes dérive de la Siagne 2 mètres cubes d'eau par seconde, mais son entreprise n'a que légèrement altéré la force motrice de quelques usines inférieures pendant les basses eaux seulement, leurs propriétaires qui avaient d'abord fait quelque opposition au projet s'en désistèrent.
L'on sait les immenses avantages que Marseille et même Cannes ont retirés de ces beaux volumes d'eau, amenés dans leur sein et sur leur territoire, on conçoit facilement que dans de telles conditions, l'utilité publique ait été décrétée d'autant plus indiscutable que ces travaux si utiles ne portaient préjudice à personne.
Le spéculateur Brun et la ville d'Hyères se trouvent-ils dans des conditions analogues ? II s'agit de conduire à Hyères, non 4 mètres cubes, soit 4 mille litres par seconde comme Marseille, non 2 mètres cubes, soit 2 mille litres par seconde comme Cannes, mais 46 litres par seconde, soit 4 000 mètres cubes par 24 heures : sur ces 4 000 mètres cubes, 500 mètres seulement seront affectés au service spécial des besoins municipaux. Les 3,700 mètres cubes restant rentrent dans la spéculation Brun. En résumé, d'après le projet, on veut dériver 12 à 13 mille mètres cubes du cours de Gapeau, pour en consacrer 300 seulement aux besoins municipaux ; c'est environ le 1/40 des eaux dérivées. Les 39/40 restant constituent donc la spéculation ; ce qui réduit l'eau employée aux besoins municipaux à environ 3 litres 1/2 par seconde, ajoutons que dans le projet on ne tient nul compte des eaux de toute nature que la ville possède actuellement.
Et c'est pour un si triste résultat que le sieur Brun et consorts, et la ville d'Hyères elle-même viendraient bouleverser toute la contrée, toute la vallée de Gapeau depuis Solliès-Toucas !
Et malgré ses embarras financiers signalés cl-dessus, la ville prêterait la main à une telle entreprise, et oserait s'aventurer dans les dépenses énormes que son exécution entraînerait bien au-dessus, comme d'habitude, des plans et devis sans doute dressés à cet effet
Le faible avantage d'avoir à Hyères quelques fontaines de plus, fontaines que l'on peut facilement trouver ailleurs et à bien moins de frais, est-il proportionné à la dépense, ruineuse surtout en l'état de ses finances, de ses 42 centimes additionnels, de ses taxes et surtaxes d'octroi et enfin aux perturbations, aux dommages si considérables de toute nature que nous venons de signaler ?
La négative nous parait si évidente, que nous en sommes convaincus, la ville d'Hyères renoncera à son funeste projet, que dans tous les cas, l'autorité supérieure lui refusera son concours et l'autorisation nécessaire, et que le Conseil municipal et les plus forts imposés, mieux renseignés, refuseraient au besoin de s'y associer.
C'est par l'état comparatif des avantages et des dommages résultant d'une entreprise qu'on peut élucider la question d'utilité publique.
Ici, la somme des dommages est immense, l'utilité insignifiante, presque nulle ; que l'on se rappèle Nègre, vendeur, refusant de garantir le débit actuel et futur de sa prétendue source, et l'acquéreur lui interdisant de détruire son barrage ou écluse, que tous les ingénieurs ont affirmé que la prétendue source peut être coupée, que ces eaux sont identiques à celles de Gapeau, et tous seront plus qu'étonnés que la faible majorité de deux voix ait entraîné la ville d'Hyères dans une entreprise si aventureuse et si dispendieuse tout à la fois, majorité formée peut-être de quelques nouveaux débarqués qui, ne possédant rien à Hyères, n'auront guère à contribuer à la dépense.
Les privilèges sont de droit étroit, il faut bien se garder d'en étendre la portée ; le privilèges d'arracher à un père de famille malgré sa volonté une simple parcelle de son champ, est un privilège exorbitant contre le droit de propriété que le législateur a entouré de tant de garanties, ce privilège exorbitant, l'autorité ne doit l'accorder que dans des cas exceptionnels, et pour de grandes considérations d'intérêt public. Le savant jurisconsulte Pufendorfs, livre 8, chapitre 5, § 7, a résumé en quelques mots les principes de la matière.
« Il ne faut pourtant pas, dit-il, donner une trop grande étendue aux cas d'utilité publique, il faut en tempérer les privilèges AUTANT qu'il est possible par les règles de l'équité. »
À la faveur de ces principes et des considérations ci-dessus, nous avons la ferme. espérance que le gouvernement n'accordera pas aux entrepreneurs le décret d'utilité publique, que les eaux convoitées continueront, comme par le passé, d'être consacrées au mouvement de nombreuses usines, et à l'arrosage des terres des cinq communes qui en jouissent depuis des siècles ; car l'œuvre projetée, loin d'être une œuvre d'utilité publique, serait une œuvre de perturbation générale et de dommages publics.

 

Toulon, le 24 avril 1872

Casimir ARÈNE
Ancien Avocat, Propriétaire aux terroirs de Solliès-Pont et de Solliès-Ville.
Ancien président de la Commission des eaux de Solliès-Pont.

Le parc du château de Solliès-Pont

Localisation : près du centre-ville
Propriétaire : Mairie de Solliès-Pont

Jardin du château, Solliès-Pont

Les arbres du parc

Agrumes : Citrus
Arbre à laque : Butia capitata
Aubépine : Cratægus oxyacanthasensu
Bouleau blanc : Betula alba L.
Buis : Buxus sempervirens
Camphrier : Cinnamomum camphora
Chêne blanc : Quercus pubescens L.
Chêne vert : Quercus ilex L.
Cocotier du Chili : Judaea chilensis
Cycas : Cycas revoluta
Cyprès chauve : Taxodium distichum
Cyprès commun : Cupressus
sempervirens
L.
Cyprès de Lambert : Cupressus macrocarpa
Faux-poivrier : Schinus molle
Filaire : Phillyrea latifolia L.

Frêne : Fraxinus excelsior
Laurier sauce : Laurus nobilis L.
Laurier-tin : Viburnum tinus
Marronnier d'Inde : Aesculus
hippocastanum

Micocoulier : Celtis australis L.
Orme : Ulmus campestris L.
Palmier à chanvre : Trachycarpus fortunei
Palmier bleu du Mexique : Brahea armata
Palmier dattier : Phœnix canariens
Palmier de Californie : Washingtonia filifera
Palmier nain : Chamærops humilis
Pin d'Alep : Pinus halepensis Miller
Platanes : Platanus acerifolia
Séquoia : Sequoia sempervirens
Tilleul : Tilia

Feuillus

Tilleul, Tilia. Arbre du parc du château de Solliès-Pont

Tilia : Tilleul

Devant son nom au mot latin « Tilia » le Tilleul est un arbre appartenant à la famille des Malvacées, qui se divisent en plusieurs espèces, dont les plus connues en Europe sont le Tilleul à petites feuilles Tilia cordata et le tilleul à grandes feuilles Tiilia plastiphyllos.
Arbre traditionnel implanté au centre des villages de Gaule ou d’anciens lieux de rassemblement en Allemagne, le Tilleul est aujourd’hui principalement connu pour ses fleurs et ses feuilles. Ces dernières, souvent en forme de cœur, ont d’ailleurs fait du Tilleul un symbole d’amour et de fidélité dans la mythologie grecque.
Pouvant s’élever jusqu’à quarante mètres de hauteur, il possède une croissance rapide faisant apparaître une écorce lisse qui se gerce au fil des années. Comme la plupart des arbres, il a besoin d’un sol relativement profond pour pouvoir se développer. Cet arbre principalement d’ornement préfère les terres riches, fraîches et assez humides pouvant être même calcaire. Il ne supporte pas les terrains trop acides et l’aridité de l’air, il conviendra donc de lui trouver une exposition mi-ombre.
Le Tilleul se plante en racines nues ou en conteneur à l’automne pour favoriser son enracinement avant l’hiver.

Celtis australis  L. : Micocoulier
C'est un arbre pouvant mesurer jusqu’à vingt mètres, qui se développe essentiellement dans le Midi de la France où on le rencontre dans les bois et les garrigues, en basse montagne et jusqu’à neuf cents mètres d’altitude. Il peut vivre jusqu’à cinq cents ans.
Cette espèce a un tronc droit et de nombreux rameaux plutôt pendants. Son écorce cannelée ressemble à celle du hêtre, gris avec quelques pustules et protubérances. Ses feuilles caduques sont simples, alternes, elliptiques, légèrement asymétriques à la base, dentées et rugueuses sur le dessus, ressemblant à celles l’Orme, tout en étant plus allongées et moins larges. Ses petites fleurs s’épanouissent en mai, en général solitaires et disposées à l’aisselle des feuilles, avec une corolle peu visible, mais des stigmates blancs très développés.
En septembre, ses petits fruits noirâtres ressemblent à de petites olives et persistent sur l’arbre après la chute des feuilles.

Micocoulier de Provence, Celtis-australis L., feuillage.

Chêne vert, Quercus ilex L.

Quercus ilex : Chêne vert
Le Chêne vert est le chêne méditerranéen par excellence : on doit à son feuillage persistant l’éternelle verdure de ses forêts, appelées yeuseraies. Il dépasse rarement plus de quinze mètres de haut, ses feuilles sont de couleur vert foncé et lustrée sur le dessus, gris-blanc aux reflets argentés sur le dessous. Ce détail permet de le différencier du chêne Kermès dont les feuilles sont cireuses et vertes sur les deux faces : ce dernier (Quercus coccifera) se distingue en outre par la cupule de ses glands aux nombreuses écailles en pointe, et par sa petite taille (pas plus de trois mètres).
La face blanchâtre des feuilles d’yeuse permet en fait de réfléchir les rayons du soleil et lutter contre la sécheresse. De ce fait, il occupe souvent les sites les plus secs. Ces caractéristiques des forêts méditerranéennes sur le sol calcaire, il permet de maintenir un couvert forestier dans les lieux aux conditions écologiques rudes, et participe ainsi au maintien des sols.
Il a été largement exploité pour le bois de chauffe et le charbon de bois.

Quersus pubescens : chêne blanc
Une plante de la famille des fagacées. Il se trouve de façon commune en forêt méditerranéenne poussant sur les collines et basses montagnes. Nom botanique Quersus pubescens. Il doit son nom pubescent (poilu) au revers velouté de ses feuilles. Elles sont de forme très lobée. Une particularité est qu’il possède un feuillage persistant tout l’hiver (marcescent) comme le charme.
Cet arbre mesure une quinzaine de mètres de façon générale et plus rarement une trentaine possédant une tête ronde. Il est très rustique au gel en terrain drainant et peu aussi vivre plusieurs siècles. Son tronc à l’écorce noire, Il est souvent recouvert de lichens gris. et est souvent de forme assez tortueuse. Le bois (très dur et dense) sert pour les charpentes et les meubles. Il résiste à l’eau et sert encore pour les écluses, les pilotis, les traverses de chemin de fer… Il sert aussi de combustible et à fabriquer un excellent charbon de bois.

Chêne pubescent, Quersus pubescens

Camphrier, Cinnamome camphora, feuilles

Cinnamome camphora : Camphrier
Les feuilles persistantes et coriaces sont ovales lustrées et étroites ne dépassant pas dix centimètres de long, et les nervures son bien marquées, passant du rouge verdâtre au vert vif. Le dessous des feuilles est d’un vert glauque et en les froissant une odeur de camphre se dégage puisque l’arbre permet de produire l’huile essentielle de ravintsara, à partir du Cinnamomum camphora qui s’est développé à Madagascar.
On extrait de l’arbre l’huile essentielle de ravintsara qui contient du safrol (toxique) mais elle n’est utilisée qu’en usage externe pour ses propriétés antivirales, antiseptiques, antispasmodiques, stimulantes, antirhumatismaux, analgésiques, contre l’asthme et les faiblesses cardiaques.
Des petites fleurs en coupe de couleur jaunâtre forment des bouquets de six à sept centimètres de diamètre, entre mars et juin puis des baies noires de moins d’un centimètre apparaissent.
En Asie, notamment au Japon, le camphrier est vénéré : il est l’ensemble de la ville d’Hiroshima, car il fut le premier à reverdir après le bombardement atomique du 6 août 1945.

Platanus acerifolia : Platane
Souvent confondu avec l’Érable à cause de la forme de son feuillage, le Platane commun est un arbre hybride issu des variétés des États-Unis et de l’Asie occidentale. Sur ses trente-cinq à quarante-cinq mètres de hauteur, le platane est un magnifique arbre qui se démarque surtout avec son tronc exceptionnellement droit, au toucher agréable et lisse, qui rappelle un peu la tenue « camouflage ».
Arborant une couleur vert clair, ses feuilles sont de grande taille avec ses treize à quinze centimètres de longueur. Unisexes, les fleurs s’organisent autour d’un pédoncule, tandis que les fruits duveteux ont des formes proches des châtaigniers.
Occupant une place très importante dans la mythologie grecque, le platane est le symbole de la déesse Gaia. Par ailleurs cet arbre fait également partie des quatre éléments formant le caducée, l’emblème du corps médical. Le platane a été très utilisé pour border nos routes nationales.

Platane, Platanus hispanica

Conifères

Pin d'Alep, Pinus halepensis.

Pinus halepensis : Pin d'Alep 
Le pin d’Alep ou Pinus Halepensis appartient au genre Pinus et a la famille des Pinacées. On le trouve dans le bassin occidental de la Méditerranée, en Europe, en Afrique du Nord et au Proche-Orient. On le nomme aussi pin de Jérusalem ou encore pin blanc et pin de Provence.
C’est un conifère à grand développement qui atteint entre dix et vingt-cinq mètres de hauteur. Son large tronc lisse souvent tortueux et penché est recouvert d’une écorce brun-gris qui se fissure avec l’âge. Sa cime large et claire prend souvent la forme d’un parasol (moins dense toutefois que celle d’un pin parasol).
Ses feuilles ou aiguilles persistantes et aromatiques vert clair, regroupées par deux sont courtes, fines et souples (entre six et dix centimètres).
Il produit en avril et mai à la floraison des fleurs mâles sous forme de chatons jaunes pale qui se situent à la base des pousses de l’année, et des fleurs femelles sous forme de cônes charnus, les plus petits des pins méditerranéens (de huit à onze centimètres), d’un violet pourpre qui se développent en deux ans et deviennent brun et ligneux.
Ils contiennent des graines ailées qui sont comestibles.

Sequoia sempervirens : Séquoia à feuilles d'if
Ce sont des arbres de très grande taille à port conique et à cime arrondie. À l’âge adulte, l’arbre est dépourvu de branches sur un tiers ou la moitié de sa hauteur. Son écorce épaisse et crevassée est rouge orangé et d’une texture souple et fibreuse.
Il est plus fin et plus élancé que le séquoia géant.
Les feuilles persistantes sont disposées sur les rameaux secondaires en deux rangs d’aiguilles aplaties, longues, vertes dessus, blanchâtres dessous. Les feuilles placées sur les rameaux principaux sont des écailles appliquées.

Cyprès chauve, Taxodium distichum

Taxodium distichum : Cyprès chauve de Louisiane
Le cyprès chauve est un grand arbre pouvant atteindre trente à cinquante mètres de haut pour un diamètre de tronc de deux mètres. L'arbre vit de deux cents à trois cents ans. Le feuillage léger, gracieux et souple est formé de feuilles claires, aplaties et aciculaires, disposées en spirales sur les rameaux, mais tordues à leur base, ce qui les fait paraître disposées en deux rangs aplatis. Elles mesurent de dix à seize  millimètres  de long sur un à deux de large. Elles sont caduques, tombant à la mauvaise saison. Ce dernier caractère est à l'origine du nom de cyprès « chauve ».
Les cyprès chauves vivant dans les marais se distinguent par la croissance de racines aériennes particulières, les pneumatophores. Ces organes lignifiés, qui peuvent atteindre 1,7 m de haut, émergent du sol ou de l'eau tout autour du tronc. Leur fonction semble être double. D'une part ils assurent la fourniture en dioxygène du système racinaire immergé qui risquerait sans cela l'anoxie ; d'autre part ils permettent une meilleure stabilisation et un meilleur ancrage de l'arbre dans le sol très souvent imbibé d'eau.

Taxodium distichum : Cyprès chauve de Louisiane
Le cyprès chauve est caractéristique des régions marécageuses de Louisiane, du Mississippi et des Everglades de Floride où il porte encore le nom de cyprès de Louisiane ou cyprès en français du pays. Il se reconnaît aisément à ses racines formant des sortes de genoux, les pneumatophores. Ces émergences racinaires qui pointent hors du lit de la rivière ou d’un sol inondé permettent aux racines de capter l’oxygène de l’air grâce au tissu aéré : l’aérenchyme qui les constitue. Elles sont absentes lorsque le sol est normalement drainé.
L’arbre de forme pyramidale atteint vingt-cinq mètres en culture avec à la base une largeur de sept à huit mètres, et jusqu’à quarante mètres dans son aire d’origine avec un diamètre de tronc de deux mètres à la base. Les ramilles portant les aiguilles souples sur deux rangs ne sont pas tout à fait opposées, ce qui le distingue du Métaséquoia. Elles sont disposées en spirale autour du rameau, mais sa torsion donne l’illusion qu’elles sont placées sur un même plan. Ce sont des ramilles entières qui se détachent à automne.
Les fleurs mâles apparaissent  dès la fin de l’automne sous forme de panicules lâches et pendantes de dix à trente centimètres de long et libèrent leur pollen en avril.

Cyprès chauve, Taxodium distichum

Cyprès commun, Cupressus sempervirens.

Cupressus sempervirens : Cyprès commun
Le Cyprès commun, ou Cyprès d’Italie est un cyprès que l’on rencontre un peu partout dans le pourtour du bassin méditerranéen et particulièrement sur les collines d’Italie. Mais même si vous n’habitez pas le Midi, vous l’avez certainement croisé… dans un cimetière !
Le Cyprès commun est un conifère à l’écorce lisse et teintée de rouge. De port érigé, les branches et les rameaux sont serrés les uns contre les autres, et dressés, donnant à l’arbre l’allure d’une colonne, parfois très fine suivant l’espèce, dont la cime élancée peut dépasser les vingt mètres de haut.
Les feuilles sont de petites écailles agglutinées, formant de petits rameaux souples. À la fin de l’hiver, les fleurs font leur apparition : les mâles sont de petits chatons oblongs, de couleur ocre à brun, tandis que les fleurs femelles sont des cônes globuleux à écailles épaisses, de couleur verte, parfois teintés de bleu ou de gris.
Cupressus sempervirens Horizontalis est un cyprès de Provence couramment utilisé dans le Midi, pour faire des haies taillées.

Cupressus macrocarpa : Cyprès de Lambert
Originaire de Californie où il pousse spontanément, le Cyprès de Lambert ou Cyprès de Monterey Cupressus macrocarpa, familles des Cupressacées est un conifère de dix à quinze mètres de haut qui possède un port presque conique devenant étalé avec l’âge. Les jeunes sujets se remarquent en effet à leur silhouette élancée tandis que les vieux arbres se caractérisent par leur large cime tabulaire. Du tronc court et trapu dont l’écorce est brun rouge puis gris cendré partent des rameaux cylindriques qui portent un feuillage persistant vert franc ou doré très dense composé de petites feuilles triangulaires en forme d’écailles.

Cyprès de Lambert, Cupressus macrocarpa

Les fleurs qui apparaissent de février à avril selon le climat sont en fait des chatons brun clair pour les mâles qui contiennent un pollen pouvant être allergisant, vert pour les chatons femelles qui sont réunis en bouquets à l’extrémité des rameaux. Les fruits du Cupressus macrocarpa appelés strobiles sont de petits cônes à écorce grise qui contiennent de nombreuses petites graines ailées.
À la fin de l’hiver, les fleurs font leur apparition : les mâles sont de petits chatons oblongs, de couleur ocre à brun, tandis que les fleurs femelles sont des cônes globuleux à écailles épaisses, de couleur verte, parfois teintés de bleu ou de gris.
Cupressus sempervirens Horizontalis est un cyprès de Provence couramment utilisé dans le Midi, pour faire des haies taillées.

Photo : John Sullivan.   et   licence

Cycas revoluta

Cycas revoluta ou Palmier fougère (Origine : Chine, Japon)
Arbustes à croissance très lente, les Cycas vivent très longtemps. Dans leur habitat naturel, ils peuvent atteindre la taille d’un arbre (six mètres pour le Cyca revoluta par exemple), mais rarement sous nos climats. De même, cultivés en pot, ils dépassent peu un à deux mètres. Leur tronc particulier appelé « stipe » ne se forme qu’au bout de quelques années. Il est souvent conique et à tendance à se ramifier et même s’incliner avec le temps, pour certaines espèces (C. revoluta).
Leurs feuilles pennées et arquées qui peuvent être très grandes (deux à trois mètres pour C. debaoensis), ressemblent à celles des palmiers, mais elles sont bordées d’épines et insérées sur le stipe par un long pétiole. Elles forment de magnifiques courronnes, en particulier chez C. revoluta.

Au cœur de feuilles apparaissent en été de grandes fleurs le plus souvent jaunes et très décoratives.
Les Cycas étant dioïques, les fleurs mâles et femelles sont portées par des pieds différents. Chez C. revoluta, les cônes mâles, laineux mesurent vingt à quarante centimètres et les inflorescences femelles dix à vingt centimètres. Les fruits ovoïdes font trois à quatre centimètres de long.
Le feuillage, vert brillant, peut geler à partir de -15 °C, mais repart du tronc.

Palmiers

Les palmiers ne sont pas des arbres au sens botanique du terme.
Ce qui apparaît comme un tronc est en fait une tige herbacée, non ligneuse,
rendue rigide et épaisse par le nombre très élevé des faisceaux conducteurs de sève
et par l'importante sclérification du parenchyme.

Arbre à laque, Butia capitata

Butia capitata : arbre à laque, palmier d'Amérique du Sud
Le Butia capitata forme avec le temps un palmier à la silhouette massive : son stipe s'élargit au-delà de quarante centimètres de diamètre et sa couronne pouvant comporter une trentaine de palmes dépasse les quatre mètres de large.
Le stipe est marqué des résidus des anciennes feuilles desséchées qui finissent par tomber après une vingtaine d’années et laissent voir un stipe rugueux. Les palmes longues de deux mètres et plus sont pennées et très arquées, portant cent vingt à cent soixante pinnules bleutées érigées, qui retombent au bout des feuilles. Les pétioles de cinquante centimètres sont hérissées d’épines filamenteuses. Les fleurs peuvent apparaître dès que le jeune Butia montre un début de stipe. Les inflorescences naissent d’entre les feuilles et les fleurs sont en grappes denses, jaunes.
Elles sont capables de produire plus de trente kilos de fruits, d’un diamètre de deux à trois centimètres qui deviennent orange à maturité. Ils contiennent une grosse graine centrale ovoïde à trois petits creux ; une noix de coco miniature.

Trachycarpus fortunei : Palmier à chanvre

Palmier à chanvre, croissance rapide, stipe unique et fin garni de fibres brunes raides, feuilles palmées assez coriaces vert foncé, de sept à huit mètres de haut, grande résistance au froid.
Il a été importé de Chine en 1844.

Trachycarpus-fortunei

Cocotier du Chili, Jubæa chilensis

Jubæa chilensis : Cocotier du Chili
Il pousse de façon spontanée sur les côtes chiliennes au pied de la cordillère des Andes jusqu’à une altitude de mille cinq cents mètres pour une hauteur de quinze mètres. Vu son origine géographique, c’est aussi le palmier à feuilles pennées (cocotier, palmier des Canaries, palmier dattier…) le plus rustique pouvant supporter des gelées de l’ordre de -15 °C en pointe.
Il a été introduit en Europe aux alentours de 1850 et se rencontre encore aujourd’hui sur la côte méditerranéenne (Hyères, Montpellier, Collioure…), à Lorient et sur la place d’Hendaye. On pourra donc l’implanter partout à condition d’installer un dispositif chauffant pour l’hiver.
Le palmier Jubaea chilensis est une plante monoïque, c’est-à-dire qu’il est à la fois mâle et femelle. Il peut donc produire des graines viables et fertiles tout seul. Les fleurs sont disposées sur une grande hampe florale mesurant plus d’un mètre cinquante. Le fruit est une noix de coco miniature.

Chamærops humilis : Palmier nain

(Le seul palmier indigène de la flore française).
Rustique, le palmier arbustif nain est comme son nom l’indique un palmier de petite taille qui ne dépasse pas les trois mètres.
Il est dioïque, son tronc - ou stipe - comprend de multiples drageons. Ses fruits malgré leur aspect brun rouge attirant ne doivent pas être consommés.
Ses feuilles prennent la disposition d’une rosette terminale, la forme d’éventail ainsi formée peut atteindre un diamètre de quatre-vingt-dix centimètres. C’est le palmier le plus vendu et le plus cultivé, aujourd’hui. Il possède la caractéristique exceptionnelle de régénération naturelle après le passage d’un incendie.
Il peut également résister à la sécheresse ce qui lui vaut une grande importance au niveau écologique en freinant l’érosion.
Il supportera très bien également le bord de mer et ses embruns. Mais attention, sa rusticité est limitée aux températures ne descendant pas en dessous de -12 °C.
De nombreuses vertus thérapeutiques sont associées aux baies de la plante.
Grâce à ses nombreuses fibres, l’utilisation du palmier nain peut aboutir à la fabrication de divers matériels et objets tressés.

Palmier nain, Chamaerops humilis

Brahea edulis

Brahea armata : Palmier bleu du Mexique
Son tronc vigoureux gris marron possède un fort diamètre dès la base (quarante-cinq   centimètres) et pousse lentement jusqu’à six, voir dix mètres de haut. Lorsque les bases foliaires tombent, le stipe devient annelé.
La colonne se compose d’une soixantaine de palmes s’étalant sur trois mètres de diamètre. Les pétioles d’environ un mètre de long, gris argenté sur le dessous et recouvert d’un duvet brun au revers, sont armés de solides épines crochues jaune clair. Les feuilles légèrement costapalmées sont coriaces et couvertes d’une cire qui leur donne un aspect bleu argenté à gris bleu sur les deux faces. Les limbes sont déchirés en segments jusqu’au centre dans toute la couronne. L’extrémité des segments est elle-même bifide et parfois légèrement retombante. Les vieilles feuilles restent longtemps attachées formant un « jupon » au sommet du stipe.
Après plusieurs décennies de spectaculaires panicules de couleur ivoire, de quatre à six mètres de long surgissent d’entre les feuilles et retombent gracieusement sous la couronne. Elles sont composées d’une multitude de petites fleurs hermaphrodites. Les fruits comestibles sont des drupes sphériques marron rouge de vingt-cinq millimètres qui prennent d’abord la teinte jaune.

Phœnix canariensis : Dattier des Canaries
Le stipe porte les cicatrices des feuilles âgées, les feuilles vert brillant peuvent atteindre quatre mètres de long.
Quinze à vingt mètres de haut.

Phœnix-canariensis

Palmier de Californie, Washingtonia filifera

Washingtonia filifera : Palmier de Californie
Le genre Washingtonia regroupe deux espèces souvent confondues, très présentes dans les jardins méditerranéens, les îles Canaries et autres zones à climat chaud. Elles sont toutes deux originaires des zones arides du nord-ouest de la basse Californie au Mexique. Cependant l’espèce Washingtonia filifera, un peu plus rustique s’étend davantage vers le nord jusqu’au sud de la Californie et au sud-ouest de l’Arizona.
Les Washingtonias possèdent un tronc unique bien rectiligne pouvant dépasser vingt mètres de long, à base élargie comme une patte d’éléphant. Les larges feuilles en éventail sont plissées en forme de V et forment en séchant un jupon autour du stipe, jusqu’au sol sur l’espèce Washingtonia filifera si elles ne sont pas coupées.
Les deux espèces portent des épines de part et d’autre de leurs longs pétioles, mais de formes différentes. Les segments vert clair retombant aux extrémités, comportent en se déchirant de longs filaments blanchâtres qui leur donne un aspect effiloché, mais ce caractère est moins prononcé notamment chez les sujets de Washingtonia robusta.

RÉFÉRENCES :
Annales de la Société des Sciences naturelles et d'Archéologie de Toulon et du Var, n° 17, 1965 ;
Annales de la Société des Sciences naturelles et d'Archéologie de Toulon et du Var, tome 48, fascicule 2,
2e trimestre 1996 ;
Le jardin public de Toulon, par le Dr Louis André, pages 52 à 70 ;
Les arbres dans le Var par G. Vignon et R. Cruon ;
Catalogue jardinerie Jean Rey, pages 94 à 96 ;
Un fascicule de 24 pages édité par la Mairie de Solliès-Pont à l'occasion des Journées du Patrimoine 2017.

 

 

 

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Le château de Solliès-Pont

 
Localisation : près du centre-ville
Propriétaire : Mairie de Solliès-Pont

chateau

Le château et son parc deviennent propriété communale en 1998.

Description

Le château est bâti sur un affleurement rocheux (grès) et constitué d’un corps de bâtiment principal élevé sur trois niveaux, cantonné de quatre tours : deux rondes à l’est et deux tours carrées à l’ouest. En 1880, l’ensemble des façades est plaqué en brique pleine, la toiture est restaurée en 2007 et recouverte d’ardoise d’Angers. Chacune des tours ouest est prolongée par un bâtiment qui rejoint un pavillon carré flanqué d’une tour ronde fermant un espace délimitant une cour intérieure de quinze mètres sur vingt-cinq mètres soit trois cent soixante-quinze mètres carrés.

Ex-voto. Sainte-Christine, Solliès-pont

Devant les deux tours massives qui encadrent la grille d’entrée du château, défile la « bravade » avec ses « joyos » portés par un personnage en uniforme et des cavaliers fringants : la ruade d’un des chevaux a projeté sur le sol un homme – Jean Arène, sans doute – qui gît les bras écartés.
Huile sur toile, 60 x 74 cm. intitulé : EX VOTO DE JOSEPH ARENE, SOLLIES-PONT, LE 25 JUILLET 1845. Collection Privée.

Château de Solliès-Pont : le linteau du portail d’entrée ouest

Le linteau du portail d’entrée ouest de la cour est décoré d’une sculpture en pierre ou l’on voit encore le blason des Saporta surmonté d’une couronne de marquis et accompagné de leur devise « Forti custodia ».

Monogramme en fonte

Le placage en brique bâti à vinqt-cinq centimètres du mur ancien est maintenu à celui-ci par des monogrammes « S » affrontés en fonte. (Photo prise après la restauration de 2014.)

Château de Solliès-Pont, le larmier de la croisée est

Le larmier de la croisée du 1er étage est accompagné du blason des Saporta : « D’azur, à un portail d’or, et un chef de gueules, chargé d’un lion passant » surmonté de la couronne de comte – façade est.

Jardin du château, Solliès-Pont

Le parc en 2013. 

Le château et son parc deviennent propriété communale en 1998.
Le parc et la palmeraie sont arborés avec des essences plantées principalement au XIXe siècle par le botaniste Gaston de Saporta.

Agrumes, Citrus
Arbre à laque, Butia capitata
Aubépine épineuse, Cratægus oxyacantha sensu.
Bouleau blanc, Betula alba L.
Buis, Buxus sempervirens L.
Camphrier, Cinnamomum camphora
Chêne blanc, Quercus pubescent
Chêne vert ou yeuse, Quercus ilex
Cocotier du Chili, Judaea chilensis
Cycas ou sagoutier, Cycas revoluta
Cyprès chauve de Louisiane, Taxodium distichum
Cyprès de Provence, Cupressus sempervirens L.
Faux poivrier, Schinus molle
Filaire (famille des oléacés), Phillyrea angustifolia L.
Frêne, Fraxinus excelsior
Laurier sauce, Laurus nobilis L.
Laurier tin, Viburnum tinus
Marronnier d'Inde, Aescululus hippocastanum L
Micocoulier, Celtis australis L.
Orme, Ulmus campestris L.
Palmier bleu du Mexique, Brahea armata
Palmier dattier, Phœnix canariens
Palmier de Californie, Washingtonia Filifera
Palmier de saint-Pierre, Chamaerops humilis
Pin d’Alep, Pinus halepensis Miller
Platane, Platanus orientalis L.
Platanes, Platanus acerifolia
Séquoïa toujours vert, Séquoïa sempervirens

 

 

Le lac creusé dans le grès est alimenté en eau d’arrosage par un canal d’amenée pris sur le canal de l’Enclos dérivé du Gapeau.

Historique

Palamède de Forbin, alors second président de la cour des maîtres rationaux du parlement à Aix, achète à Jean de Beauvau, sénéchal d’Anjou, le château de Solliès et son terroir, le 16 septembre 1468.

Catherine de Médicis, régente, décide de faire visiter à Charles IX une partie de son royaume. Revenant d'un pèlerinage à la Sainte-Baume, le cortège royal se rend de Brignoles à Hyères par Cuers et Solliès ou ils arrivent dans la matinée du 29 octobre 1564, ils admirent le château de La Gallerie ou le roi dîne avec toute sa cour.

 

Les Forbin Solliès la conservent jusqu’en 1743, date à laquelle le marquis de Forbin La Barben devient le nouveau propriétaire du château de Solliès-Pont. Le marquis de l’Estang-Parade, gendre du marquis de Forbin, le vend en 1821 à Jean d’Argiot de la Ferrière. À sa mort le château et le domaine de quatorze hectares sont vendus au comte de Saporta qui le restaure et l’agrandit pour lui donner son allure actuelle.

C’est Jean de Forbin qui reçoit Louis XIV à Solliès, quand il vient en Provence avec Anne d’Autriche, Mazarin, le duc d’Anjou, son frère, la Grande Mademoiselle, etc., avant de se rendre dans les Pyrénées...
Louis XIV monte à la Sainte-Baume, où il passe deux heures. Le lendemain, 6 février 1660, il se rend à Solliès, où il couche au château, ainsi que les grands personnages qui l’accompagnent.
On raconte que le roi entendant prononcer le nom de Solliès à la provençale « Souliè » se retourna vers Forbin et lui dit : « Si vous avez un soulier comme ça à chaque pied, vous êtes le mieux chaussé de mon royaume ».
L’escorte royale était considérable. En dehors des seigneurs, des mousquetaires commandés par Comminges et d’Artagnan, des gardes-françaises, des suisses, le roi emmenait avec lui ses médecins, ses aumôniers, ses pâtissiers, ses musiciens, etc.
Les habitants ont gardé longtemps le souvenir de ce somptueux cortège. La note s’éleva à quare cents livres... et quatre sous.
Le lendemain, le roi partit pour Toulon. Il repassa à Solliès le 19 février pour aller coucher à Belgentier.

En 1913, le château et le domaine sont achetés par M. Lucien Fontaine et son gendre M. Charles Marant. Cette exploitation sous la dénomination « Domaine de Solliès » développe l’arboriculture intensive, la culture maraîchère et transforme les écuries du château en conserverie et en magasin d’emballage.

Chateau de Solliès-Pont, vue ancienne

Le corps principal du château est cantonné de deux tours rondes à l’est et de deux tours carrées à l’ouest dont l’ensemble est plaqué de briques pleines en 1880. Collection privée.

 

 

Bibliothèque :

Palamède de Forbin-seigneur de Solliès gentilhomme, homme d'État provençal, Pierre Le Roy, FEEL, Nice, 2003.
Histoire de Solliès, la vie tourmentée d'une commune à travers les âges, Paul Maurel, Toulon, 1936.
Solliès-Pont, G. Gothier & P. Y. Grué, Mayenne, 2010.

 

 

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département : Var
commune : Solliès-Pont
appellation : Four à cade des Pousselons
adresse : Quartier les Pousselons
auteur : Paulin OLIVIER (constructeur)
date : 1914
protection : Inscription au titre des monuments historiques : arrêté du 1er oct. 1994
label patrimoine XXe siècle : Circulaire du 1er mars 2001

 

Les fours à cade1

Le cade

Le cade arbuste dioïque de quatre à cinq mètres, exceptionnellement de dix à quinze mètres, c'est le Juniperus oxycedrus, plus connu que le Genévrier commun (utilisé en cuisine). Sa longévité est remarquable, multi-centenaire voire millénaire comme à Castelnau-Valence (Gard). Son bois, dur, à grain très fin était autrefois recherché en marqueterie et petite ébénisterie pour son odeur agréable et la beauté de ses cernes. Résistant et imputrescible, il servait à faire des statues à l'époque romaine, des piquets (en Corse).
On en a fait aussi des linteaux de portes et des plaques ou objets anti-insectes et anti-mites à glisser dans les penderies.
C'est « l'engantier » qui est le producteur de l'huile de cade.

Genévrier cade, Juniperus oxycedrus L., arbre.

Cade vieux en Provence.

Coupe de Genévrier cade.

Coupe horizontale de Genévrier oxycèdre
(environ 60 
ans - Ø 10 cm).

Ses baies (comestibles) appréciées des oiseaux, sont vertes la première année puis deviennent marron-rouge et mettent deux, voire trois ans pour atteindre la maturité.

Genévrier cade femelle, Juniperus-oxycedrus L.

Juniperus oxycedrus — cade femelle.

La récolte du cade

Les arbres étaient coupés à la base, puis la souche déterrée au pic. Les vieux arbres tourmentés étaient les plus appréciés. Ceux dont les bois étaient les plus foncés étaient les cades gras. Toutes les parties du bois à section foncée étaient utilisées pour la pyrogénation (tronc, grosses branches et racines principales).

L'huile de cade

C’est un liquide homogène, noirâtre, d’odeur forte, uniquement destiné à l’usage externe. il comporte trois domaines d’application :
— Cosmétologie : les femmes de la campagne provençale l’utilisaient à raison de deux ou trois gouttes dans une bassine d’eau pure pour se rincer les cheveux après lavage au savon de Marseille ;
— Médecine humaine : l’huile de cade entrait dans la composition de pommades et d’onguents destinés au traitement :
— des kératoses du cuir chevelu, du psoriasis, des eczémas, des teignes, de l’acné et de l’impétigo,
— Médecine vétérinaire, on l’utilise dans le traitement :
— de la gale du cheval, des caprins, des ovins, du porc et du chien ;
— des fissures des sabots des équidés ;
— des teignes, eczémas et plaies atones ;
— le piétin des ovins.
Les bergers lui ont trouvé un emploi original par voie digestive contre le météorisme du mouton.
C’est également un parasiticide puissant, et l’huile de cade a un effet répulsif sur les mouches, les taons et les animaux indésirables (blaireau…)
Le charbon de cade constituait un sous-produit recherché pour ses vertus odoriférantes (grillades) et son aptitude à maintenir une haute température dans les foyers (forges).

Les fours à cade

Sur les collines et les plateaux, entre la côte toulonnaise et la chaîne de la Sainte-Baume, des petits édifices par dizaines rappellent une activité originale des paysans de la région : l’extraction de l’huile de cade.

Four Paulin des Pousselons.

Le four construit par Paulin Olivier, quartier des Pousselons à Solliès-Pont.

Quand ils n’étaient pas pris par les travaux agricoles, ils arrachaient les souches de genévrier-cade, et en remplissaient les fours, en grande partie construits avec des matériaux trouvés sur place, pour en extraire l’huile utilisée en pharmacie humaine et vétérinaire, en parfumerie et cosmétologie.
Toutes les parties du bois à section foncée étaient utilisées pour la distillation (tronc, grosses branches et racines principales).
Un four était construit en un mois environ par deux personnes. Les matériaux utilisés étaient en grande partie trouvés sur place.
Quand l'exploitation des arbres aux alentours était finie, le four était partiellement détruit pour en récupérer les briques réfractaires qui servaient l'année suivante. C'est ce qui explique qu'aujourd'hui, on trouve très rarement des fours entiers.
La fabrication de l’huile de cade est presque complètement oubliée, alors qu’elle fut un produit de base de la pharmacopée, et les fours à cade furent très actifs jusqu’aux années 30.

La construction du four

« C'est un secret de famille, il ne faut rien écrire d'autre que quelques dimensions ».
La construction est massive, en grosses pierres sèches, sommairement équarries, mais parfaitement appareillées. Les dimensions sont imposantes :
— trois mètres de large ;
— deux mètres cinquante et plus de haut.
La face frontale présente en son milieu un profond renfoncement : ce couloir mesurait un mètre trente à un mètre cinquante, il conduit à l'orifice de sortie de l'huile dit « la porte » ; ce couloir s'appelait « la voûte ».
 

Four Face

Four Profil R

Le four des Pousselons, dessin relevé en mars 1992, (vue de face)

Le four des Pousselons, dessin relevé en mars 1992, (vue de profil).

Le toit du couloir s'incline vers le fond, tandis que son plancher est excavé de trente à soixante centimètres par rapport au niveau du sol. La largeur de cette voûte est de un mètre vingt environ. La porte au fond est toujours traitée avec soin. Son plancher est fait d'un large moellon réfractaire, carré, de trente-deux à trente-trois centimètres de côté, pour une épaisseur de trois à quatre centimètres, débordant l'assise de quelques centimètres, afin de constituer une lèvre sous laquelle une cornue réceptionnait l'huile fumante.
L'ouverture de la porte, rectangulaire, de vingt-trois à vingt-cinq centimètres de large sur trente de haut était bordée de briquettes. L'ouverture de la porte était perpendiculaire aux vents dominants et les faces latérales constituées par des murs rectilignes. Au centre de la structure, un mur interne délimitait une fosse grossièrement arrondie, qui faisait place au foyer.
La terre recouvrant l'ensemble assurait une parfaite homogénéité.

Coupe 2

Coupe 1

Coupe longitudinale d'un four à cade (coupe de principe d'après le docteur Portes).

Coupe longitudinale d'un four à cade (coupe de principe d'après le docteur Portes).

À la partie inféro-postérieure des faces latérales, s'ouvrait de chaque côté, un large tunnel destiné au tirage et à l'alimentation du foyer. Ce couloir de un mètre de long environ, ouvert par un évent de quarante centimètres de long sur trente-cinq de haut était construit avec minutie. La fosse centrale avait une profondeur de un mètre soixante-dix à deux mètres pour un diamètre entre un mètre et un mètre quarante.

Le four à cade des Pousselons

Situé dans une proprièté privée, il est plutôt bien conservé : hauteur dépassant deux mètres ; largeur de trois mètres, couloir intact. Porte du « cul-de-four » effondrée, le carreau de base a disparu. Les briques sont restées sur place, car Paulin OLIVIER a construit ce four au début de la Grande Guerre, avec l'aide de ses deux fils.
En 1916 l'aîné Victor a été mobilisé. Le cadet, Baptiste était trop jeune pour apporter une aide efficace.
Le four a été abandonné en 1917 (Paulin ne pensant pas reprendre le métier)2

Plan 3

Plan de masse.

Inscription Monuments Historiques

L'inscription sur l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

La famille Olivier

Le grand-père, Jean-Baptiste OLIVIER né en 1820 à Beauvezer (Alpes-de-haute-Provence), berger, a rencontré et épousé Virginie Herrmite, fille d'une des toutes premières familles d'enguantier. Après son mariage, il s"installe à Cuges-les-Pins, où il commence à exploiter le cade avec sa belle-famille.
En 1859 naît son fils Paulin. En 1873, il s'installe au Beausset, où il poursuit la fabrication de l'huile avec son fils.
Paulin appelé sous les drapeaux en 1879, effectue son service militaire de sept ans en Corse puis à Avignon, entre ensuite à l'Arsenal de Toulon. Il se marie avec Thérèse Meynard, repasseuse et sa fille Rose naîtra en 1890.
En 1891, il abandonne son emploi à l'arsenal, pour reprendre la fabrication de l'huile de cade, avec son père à la Cadière et au Castellet. Quand son père cesse de travailler, Paulin s'installe à Bandol où naissent ses deux fils : Victor le 25 juin 1893 et Baptiste le 7 janvier 1900. Il réside ensuite à Solliès-Ville de 1905 à 1929, date de sa mort.
Pendant cette période, il construit les fours de La Tourne et celui de Pourraques à Solliès-Toucas, du col de Tourris au Revest, des Escabriels à Solliès-Ville, puis celui des Pousselons à Solliès-Pont qu'il abandonne en 1916.
Au retour de Victor en 1920, il construit avec ses deux fils, le four ses Selves à Solliès-Ville, puis vers 1925, celui du Gypier à Méounes.
Il meurt le 3 janvier 1929. Ses fils ne poursuivent l'exploitation du cade que jusqu’à la fin de l’année 1929.

Lettre Olivier Paulin.

Document provenant des archives d'Ollioules.

NOTES :
1 - En provençal, on parle de « cade » pour le genévrier oxycèdre, le français reprenant souvent, sans qu'on le sache, l'appellation provençale, en tout cas dans l'appellation courante ; oxycèdre étant l'appellation savante.
2 - Ces renseignements émanent de la fille de Paulin, Marcelle Cottin et de la veuve de Victor Olivier.
Documentation : Fours à cade, fours à poix dans la Provence littorale du docteur Laurent Porte aux éditions Les Alpes de lumière.

Bibliothèque :

Four à cade des Pousselons, Solliès-Pont
Fours a cade, fours à poix dans la Provence littorale 2
Consulter la généalogique de Paulin :  Jean-Baptiste Olivier, arbre généalogique

 

  • Marche d'approche
  • La vue du dessus.
  • Sur le coté, un évent bien malade !
  • Les briques réfractaires du  foyer.
  • le commentaire
  • Tous autour du four.
  • Tous autour du four.
  • On écoute…
  • Essai
  • Four VaP

Quelques photos de la visite commentée par Raoul Décugis le 10 décembre 2016.

Photo de presse, Varmatin. Les participants à la visite commentée du four à cade des Pousselons.

La photo de presse (Var-matin).

(Photo R. Long.)

L'oppidum du Castellas

À partir du IIIe siècle, les Romains vainqueurs de Carthage étendent leur hégémonie sur le bassin occidental de la méditerranée. Entre 197 et 189 av. J.-C. ils reçoivent la soumission des diverses tribus gauloises cisalpines. En 57 av. J.-C., Jules César a pacifié la quasi-totalité de la Gaule. Deux siècles plus tard, l’oppidum du Castellas rendra les armes.

En ce qui concerne la vallée du Gapeau et plus spécialement Solliès-Toucas, la première implantation humaine structurée a été située sur les hauteurs du Castellas, au nord du village. Elle remonterait au deuxième siècle av. J.-C.
Les historiens nous apprennent qu’à cet endroit la religion gauloise pratiquée était l’adoration de deux divinités : Taranis le dieu de la foudre et Teutatès (Toutatis) héros des guerriers. Le druide principal (prinium) maintenait un climat de crainte pour tout manquement à ces doctrines ; les rituels étaient nombreux pour obtenir le soleil, la pluie ou la vaillance. Une fois par an, au printemps, les prêtres faisaient un sacrifice en l’honneur de Teutatès : ils lui offraient une victime humaine.
La plupart du temps il s’agissait d’un prisonnier que l’on enfermait dans une cage d’osier, quand le druide avait fini ses incantations autour d’un gigantesque brasier, on précipitait dedans la cabane et son contenu. En l’absence de captif, un habitant de l’oppidum était immolé, généralement une fille ou un garçon obligatoirement pubère.
Une autre cérémonie moins cruelle était la cueillette du gui. Pratiquée au début de l’hiver, les officiants, tous de blanc vêtu, allaient en cortège couper les baies magiques sur le versant nord du Castellas. À cet endroit, les branches de l’épaisse forêt de chênes regorgeaient de cette plante parasite, elles étaient l’objet de toutes les attentions. C’était un gage d’adoration et donc de protection divine. Ceux, qui pour raison diverse, mais toujours voulue par le chef (Brennus), étaient délibérément écartés de ce rituel, ils devaient obligatoirement quitter le village avant la fin de l’hiver.

Oppidum Castellas

Février 2009, l’Oppidum du Castellas, vestiges d’habitations gauloises.

Sur l’oppidum du Castellas, le Brennus Vitellius Allarik, chef des Cumactulici, vit ses derniers jours d’indépendance. Au deuxième siècle de notre ère, les centurions d’Adrien, regroupés dans la cité militaire d’Hyères (Pomponiana), s’apprêtent à remonter la vallée du Gapeau et ouvrir une voie nouvelle vers les eaux chaudes de la cité aixoise. En vingt-quatre mois, la peuplade des oppidums fut colonisée, embrigadée et formée à la vie romaine. Enthousiasmés par cette existence nouvelle axée sur l’ordre et la discipline, les Cumactulicis sollièsiens deviendront de fidèles serviteurs à la gloire des empereurs de la Rome antique.
Vu du ciel, l’ensemble est comparable à une couronne ceignant le sommet de la colline sur plus de mille mètres de développement et, en l’état actuel, invisible de la plaine. Nous sommes en présence des ruines d’une fortification témoignant d’un habitat ligure ou préromain de l’un des plus vastes oppidums de Provence couvrant cinq hectares. Par comparaison, il est placé immédiatement après la « Courtine » d’Ollioules.

Oppidum Castellas

Plan de l’oppidum du Castellas.

La muraille devait comporter une quinzaine de tours et semble-t-il, deux entrées monumentales, elles aussi flanquées de donjons en bois. La datation avancée à la suite des fouilles effectuées par M. Lioult, archéologue, en 1972, 1973 et 1974, situe cet oppidum à la fin du 2e siècle avant J.-C., avec un habitat composé de maisons ou cases, petits ateliers et bétaillères.

D'après Jean-Claude VINCENT

 

 

 

Ce vaste habitat est implanté sur une colline dominant, à 349 mètres d'altitude, la rive gauche du Gapeau, peu avant son débouché dans la dépression permienne. Au lieu-dit « Le Castellas », habitat perché fortifié de l'âge de Fer (VIe/Ve siècles av. J.-C. - IIe /Ier siècles av. J.-C.).

oppidum du Castellas

Vue aérienne du site 1997. Auteur Christian Hussy ; Marc Heller. © Christian Hussy 2005. DRAC PACA.

Le site a fait l'objet de fouilles par Cl. Lioult en 1973-1978, à la suite desquelles il fut inscrit sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 9 septembre 1978. Deux périodes sont décelables dans la construction du système défensif. Une première enceinte, mur simple aux parements de gros blocs et au blocage de pierres de moyennes dimensions, enserre une surface plane de 2,1 ha. La courtine nord-est, sud-ouest et ouest, formant soutènement, ont une largeur de 2 m. À l'est et au sud, au niveau des changements d'orientation du rempart, il semble exister des portes. Les portes à recouvrement nord et ouest du second état de la fortification faisaient peut-être déjà partie du premier état de l'enceinte. La deuxième enceinte reprend, sans la modifier, la première fortification au sud-ouest et à l'ouest. À l'extrémité nord, elle l'englobe sur une courte distance, puis, là où le précédent rempart obliquait vers le sud, elle conserve la direction vers l'est afin de ceinturer une zone en pente. Elle venait ensuite probablement se souder sur le tronçon sud-ouest du premier rempart, dans un secteur où d'importants remaniements et une végétation dense ne permettent pas de suivre son tracé. La surface ainsi protégée avoisine les cinq ha.
Le nouveau tronçon est un mur à double parement de 4 à 5 m de large, présentant un léger fruit et une élévation conservée de près 2 m par endroits. Ses parements sont formés de blocs de calcaires de moyennes dimensions. Dans la seconde enceinte, il existe 3 portes :
— la première, située à l'extrémité nord-est d'accès droite-gauche, mesure de 2 à 2,50 m de largeur. Elle est protégée par un bastion
— la seconde, dégagée par les fouilles de Claude Lioult, est située à l’extrémité est d’accès droite / gauche, elle mesure 2 m de largeur pour une longueur de 7 m environ. Le rempart qui la recouvre est renforcé à son extrémité par un bastion de 7 m sur 8 m. La porte a été ultérieurement obturée.
— la troisième à l’ouest mesurait environ 3 m de largeur à l’origine. Elle fut ensuite réduite à 1,30 m puis obturée.
Entre la porte est et la porte nord, 13 tours pleines quadrangulaires sont accolées au rempart. Elles sont espacées de 18 à 25 m et mesurent de 5 à 8 m de profondeur sur 4 à 5 m de large. À l’ouest de la porte nord se trouvent deux autres tours, espacées de 33 m, la plus méridionale ayant 7 m de profondeur sur 5 m de large. Quelques habitations ont été dégagées à l’intérieur de la première enceinte.
La base des murs présente un double parement de dalles posées sur le chant. Les cases fouillées au niveau de l’entrée ouest possèdent une banquette latérale.

Oppidum du Castellas

Plan : Centre Archéologique du Var - Toulon, juillet 1992, Marc Borréani et Françoise Laurier.

Une autre cabane située plus à l’intérieur (5,60 m X 4,70 m soit 26 m2 de superficie) était divisée par un muret et possédait deux « dolta » dont les fonds étaient posés sur le sol constitué du rocher égalisé.
La présence de céramique grise archaïque et d’amphores étrusques atteste une occupation du site dès le Ve siècle av. j.-C. voire la fin du VIe, mais rien ne permet de dater aussi haut le premier rempart dont la période de construction reste à préciser. Les habitations fouillées, contemporaines, au moins en partie, de la deuxième enceinte, sont datables des II- Ier siècles av. J.-C.

Mobilier : oboles et drachme légère de Marseille ; céramique grise archaïque, campanienne A, modelée ; amphores : étrusque, marseillaise, italique ; dolium ; meules en rhyolite et basalte.

 

 

 

Bibliothèque :
Carte archéologique de la Gaule, 1999, ISBN : 2-87754-064-2, Le Castellas, CAG 83/2, commune 131, p. 745 et 746.

Solliès-Toucas, VINCENT Jean-Claude, 2004, ISBN : 2-9521503-0-3

Gel des oliviers en 1820

« L'hiver n'est pas en général rude dans ce pays, puisque, année commune, le thermomètre de Réaumur ne descend pas au-dessous de zéro ; mais le froid a aussi ses excès comme la chaleur, puisque, dans les années 1709, 1768, et 1820, la gelée fut excessive : le thermomètre de Réaumur(1), surtout dans la dernière année, descendit au douzième degré (-15 C) au-dessous de la congélation : aussi les orangers, les citronniers, les oliviers, les grenadiers et les figuiers périrent presque entièrement »…

Pierre des oliviers

Pierre bâtie dans une restanque en souvenir du gel des oliviers en 1820.

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1820
ET DU 11 AU 12 JANVIER
MORTALITÉ DES OLIVIERS
ET DU DERNIER QUARTIER
DE LA LUNE 1812

… « On ne peut qu'avec peine jeter les regards sur cette grande plaine qui était couverte de superbes oliviers, mais qui n'ayant pas résisté aux froids de 1820, ont été coupés jusque près des racines. Cette perte a vivement affligé tous les habitants : c'était leur principale richesse. Maintenant on voit s'élever de nouvelles pousses, mais l'on sait combien cet arbre est lent à venir : trente ans suffiront à peine pour le rendre à sa première beauté »…

Essai sur la topographie physique et médicale de Solliès-Pont, (département du Var) ; présenté et publiquement soutenu à la faculté de médecine de Montpellier, le 30 aout 1821 ; par Joseph-Régulus Toucas, natif de Toulon, département du Var, pour obtenir le grade de docteur en médecine.

À Montpellier 1821.

— 1 L'échelle Réaumur est une échelle de température conçue en 1731 par le physicien et inventeur français René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757), qui a défini son thermomètre à partir de la dilatation apparente de l'alcool et en calibrant un intervalle de référence entre le point de congélation de l'eau (valeur : zéro) et le point d'ébullition de l'eau (valeur : 80). Ainsi l'unité de cette échelle, le degré Réaumur, vaut 5/4 (ou 1,25) d'un degré Celsius et a le même zéro que le degré Celsius.

Consulter la page flore : Olivier

Bibliothèque :

Consulter l'ouvrage : Essai sur la topographie physique et médicale de Solliès-Pont
Consulter l'ouvrage : L'Olivier en terre varoise
Consulter l'ouvrage : Le livre de l’Olivier

Lei apié

Hautes-Sambalettes, Cuers

Apié des Hautes-Sambalettes à Cuers.

Lei apié ou murs à abeilles sont des niches aménagées dans un mur de restanque ou d’enclos ou dans une partie bien construite d’un clapier et sert à contenir les ruches faites en écorce de liège ou rusques. Ces niches, avec un fond plat ou arrondi, sont toutes placées plein sud.

Lei apié ou maisons des abeilles. Souvent disposés en lisière de forêt, les apiés se trouvent, sous forme de niches incluses dans un mur de restanque exposé plein sud. Les ruches en bois ou en écorce de chêne-liège sont placées à l’intérieur pendant la période hivernale. Certains de ces apiés peuvent comporter de nombreuses niches.

Apié à Solliès-Toucas, colline côté sud

Apié à Solliès-Toucas, quartier Les Pourraques, face sud.

Apié à Solliès-Toucas, colline coté nord

Apié à Solliès-Toucas, quartier Les Pourraques, face nord.

Autrefois, l'apié, le mur à abeilles ou brusc en provençal, était un mur en pierre sèche dans lequel des niches destinées à recevoir des ruches étaient aménagées. Selon l'importance du rucher les niches pouvaient être dans le mur d'une restanque, d'une maison ou faire l'objet d'une construction spécifique comme les enclos à apiés. Les niches reçoivent des ruches, souvent en bois ou en écorce de chêne-liège.
L'implantation de l'enclos et des niches n'est pas choisie au hasard. Si possible, le muret recevant les ruches aura été placé dans les conditions suivantes : à l'abri des vents dominants et à l'ombre. Les colonies d'abeilles se trouvent bien à l'ombre des arbres et même, souvent dans un verger ou dans un bois, ce qui est en définitive leur station naturelle, à condition que ce soit près de la lisière du bois. En effet, les abeilles souffrent d'une trop grande chaleur et il peut arriver que la cire des rayons se ramollisse.

Apié à Solliès-Toucas, centre-ville

Apié à Solliès-Toucas, centre-ville.

 

Bibliothèque :

Cabanes en pierres sèches de la Provence littorale le Var,
par Éric Kalmar, 1995, 88 pages.
Les chroniques du patrimoine,
par Raoul Décugis, bulletin no 14, mars 2010, Ollioules, 29 pages, dans recueil. Tome I.

Fontaine Saint-Jean-Baptiste à Solliès-Pont

Fontaine Saint-Jean-Baptiste à Solliès-Pont

Cette fontaine qui comprend au-dessus de son bassin isolé de forme octogonale une seule vasque portée par un pilier central et dont la forme en calotte sphérique avec quatre mascarons est construite sur la place de l'Église, en 1665, par Jean-Baptiste Arnaud, fontainier de Toulon, à la demande du conseil de la communauté. Elle est remplacée en 1865 par la fontaine actuelle.

Vasque, fontaine de 1665, Solliès-Pont

Détail de la vasque

Détail de la vasque.

Vasque trouvée dans le jardin contiguë à la maison de retraite Félix Pey lors des travaux du passage couvert créé en 2012 au 55, rue de la République ; diamètre interne : 0,72 m, poids : 350 kg.

Vasque de la fontaine Saint-Jean-Baptiste

La vasque sur son emplacement actuel (2013).