Histoire invi

Monsieur Dollieule

Je réponds à vos lettres pour vous dire que vous n’avez rien à compter pour la taille des troènes, ça n’a rien couté nous l’avons fait un peu chaque jour avec le jeune Charrette. Vers la fin juin je payerais les impositions, je n’ai pas encore perçu le loyer de Guilas. J’ai payé M. le curé. Cette fois je n’ai rien donné pour les convalescents de l’hospice pour vous. Le gouvernement depuis le mois de mars donne 1 f.50 par jour alors le comité nous avons décidé de ne percevoir que tous les deux mois, depuis le mois d’avril nous avons rien perçut.
À cette dernière perception je n’y étais pas je fus obligé ce jour-là de faire un cercueil, j’avais remis les comptes à Gasquet qui m’a remplacé ce jour-là, quand j’ai voulu donné pour vous il avait fait le versement se lieu à la fin juin. J’ai remis la lettre à Guilas et l’autre à la poste.

En ce moment se serait difficile de trouver une femme de ménage, tout le monde est employé aux cerises. Il en restera plus de la moitié sur les arbres faute du monde pour les cueillir, tous les italiens sont parti en autres. La pluie presque tous les jours nous les gâte.
À Beaulieu la fille de M. Grué a dit qu’on les cueille plus, elles ne se vendent presque pas à Paris. Quelques fois ils ne font pas l’argent des frais. Quand même quand vous serait décidé de venir vous nous le ferait savoir, Marie en cherchera une de femme de ménage.

Je vous dirais qu’à Solliès rien de nouveau à signaler que des morts :
Grimaud Auguste Arnaud, marié, 32 ans, né à St-Michel les Portes, mort le 22 Xbre 1914 de ses blessures à Lihons.
Regimbaud Paul Marius, 31 ans, marié, né à Ste-Croix du Verdon (Basses Alpes), mort le 7 février 1915 suite de ses blessures à Dijon.
Arène Louis Marius, marié un enfant, 32 ans, né à Solliès-Pont, mort le 5 avril 1915 au champ de bataille au Bois le Prêtre.
Michel Émile Joseph Paulin, 22 ans, né à Ubaye (Basses Alpes), tué par un éclat d’obus dans les tranchées le 14 avril 1915.
Un blessé Gaspard.

Pas autre chose pour le moment le bonjour à Madame de notre part.

A. Simon

Quartier Beaulieu. Solliès-Pont.

Beaulieu.

Monsieur Dollieule

Je viens vous donner encore quelques nouvelles de Solliès.
Codou Marius 32 ans soldat au 4e colonial marié 3 enfants natif du Luc tué le 21 Xbre 1914 au environ de Mametz 365 habitants dans la Somme
Sénès Louis Jules soldat territorial au 19e artillerie à Nîmes 44 ans né à Solliès mort subitement en service à Nîmes le 30 janvier, père d’un enfant.
Depuis le commencement de l’année nous avons à l’hospice 24 soldats blessés convalescents de toutes armes il part et il en arrive, le gouvernement passe un franc par jour et par homme avec prescription pour le menu. L’administration voyant que un franc ne suffisait pas et qu’il manquait environ 0 f, 85 par homme, ils ont formé un comité pour faire souscrire les personnes généreuses a donné chaque mois pour tout le temps que les soldats resteront à l’hospice une somme à partir 0 f, 50 et au-dessus. Ce comité se compose de 48 personnes divisées à douze groupes que chacun à son quartier ou rue pour percevoir les cotisations mensuelles.
Ce comité est formé du conseil municipal, celui de l’hospice et de celui du Bureau de bienfaisance, le curé, le chef de gare, les présidents des cercles, les correspondants des journaux, les 3 notaires, le receveur de l’enregistrement, du percepteur, le directeur de la poste et celui de la Caisse d’épargne et autres. Dans mon groupe il y a Gerfroit, Pey et Gasquet conseiller municipal, dans ma liste j’ai 52 personnes qui ont donné de
0 f, 50 à 5 f, dans ma liste j’en ai cinq de 5 f vos cousines ont bien voulu s’inscrire pour 5 f, tout cela marche assez bien. Pour tout l’ensemble pour les deux mois on a recueilli 1400 f.
Je vous dirais aussi qu’à Solliès il vient de partir une vingtaine des anciens réservistes qui avaient été fait bon au conseil de révision et il en partira encore. Je crois qu’à Marseille vous ne devez pas vous apercevoir comme nous du vide que cela fait dans le pays. Comme menuisier moi je reste seul, depuis le début de la mobilisation il en est parti cinq.
Il y a un mois et demi environ on fit publier au son de trompe la vente de la chapelle St-Victor, la veille de la vente une nouvelle publication que la vente était renvoyée jusqu’à présent ça été comme cela.
Pas autre chose pour le moment
Bien des choses à Madame de notre part.
Bien à vous

A. Simon

lettre

Monsieur Dollieule

Je vous dirais qu’a Solliès nous avons depuis une douzaine de jours 600 hommes de troupe, quand ils ont besoin de quelques choses pour leur services ils réquisitionnent tant tôt de chevaux, de charrette enfin tous ce qu’ils ont besoin pour leur service. Depuis cinq jour on nous donner un officier a logé qui est le secrétaire du colonel il est très gentil il vient se coucher et partir le matin on ne l’entend presque pas. Son ordonnance vient faire la chambre tous les matins et nous ne le voyons plus ; il est très convenable, nous l’avons logé au 2e étage. Les soldats sont tous du côté de Bordeaux et presque tous des réservistes, il y en a à Solliès-Toucas, à La Farlède, à Solliès-Ville, il y en a du Génie qu’il font des travaux de batteries à Notre(-Dame) du Défend parmi ceux-là il y a un prêtre qui est soldat qui a dit la messe le jour de Notre-Dame à Solliès-Ville et de là il venu chanter la grand-messe et les vêpres à Solliès-Pont, M. le curé lui a prêter une soutane. M. le curé a annoncé hier dimanche qu’il reviendrait dire la messe dimanche prochain.
Nous sommes heureux qu’il y ait deux médecins dans la troupe qu’ils font le service gratuit pour les habitants. Le jour de Notre-Dame une jeune piémontaise mariée depuis deux mois à tenter de s’asphyxier par le charbon, les deux médecins sont venu lui donner des soins, aujourd’hui elle va mieux. Cela s’est passé à la maison qui touche Mlle Marguerite Gardanne tous près de nous.

Dans l’angle de la maison de la place Neuve, il y a une auberge buvette, il vendait le vin au soldat jusqu’à 18 sous le litre les soldats se sont un peu révolté il ne voulait pas payer, il y a eu un grand rassemblement, le colonel et venu il a donné les ordres pour lui faire fermer la buvette. Il a fallu que les autorités interviennent pour prier le colonel de ne pas le faire fermer. Alors on a consigné la buvette que les soldats ni sont plus allé.
On a fait des quêtes pour la Croix Rouge dans beaucoup de localité environnante à Solliès-Pont, des jeunes demoiselles ont quêté, ils ont ramassé 1200 f, la plus forte sommes qu’on a fait c’est à Solliès-Pont.
Maintenant que j’ai un peu du temps le travail ne presse pas trop, je suis allé plusieurs fois aux archives vous verrez ce que j’ai trouvé jusqu’à présent au sujet de contrôle des exploits, j’ai vu aussi le cadastre de 1600 je n’ai rien vu.
Le 7 août j’ai envoyé un mandat sur la poste de 10 f pour un abonnement de six mois au Soleil du Midi à l’adresse M. Sénès Emile, place de la Mairie à Solliès-Pont et il n’a encore rien reçu, pourtant moi je reçois le journal tous les jours. Je ne sais pas si les abonnements partent du 1er ou du 15 de chaque mois, le journal n’en fait pas mention, hier je lui ai écrit de nouveau pour lui rappeler ce retard, je n’y comprends rien.
Bien de choses à Madame Bien à vous

A. Simon
Au moment je mets ma signature, l’officier vient me dire qu’il quitte la maison avec grand peine qu’il se trouvé bien, son commandant le réclame auprès de lui, le commandant loge chez M. Giraud tanneur, il le trouve trop éloigné.
On fait faire fermer les café à 10 heures, on a défendu au cafetier de servir de l’absinthe.

Auberge place Neuve. Solliès-Pont.

Auberge place Neuve.