Solliès-Pont le 3 février 1915

Monsieur Dollieule

Je vais vous donner quelque nouvelles de Solliès.

Un mort un blessé
Coudou Marius au 4e colonial 32 ans natif du Luc depuis longtemps a Solliès père de 3 enfant en bas âge tué le 21 Xbre.
Blessé : Arène Gaston, 23 ans au 1er Zouaves blessé en Xbre.

Dimanche il nous est arrivé de 60 à 70 réfugiés revenant tous de l’Allemagne il y avait hommes femmes et
15 enfants de 2 à 15 ans il sont tous des départements de la Meuse et Meurthe et Moselle on nous en a donné un pour la maison Dollieule que moi et Marie nous l’avons choisi sur la quantité c’est un garçon de 17 ans il est d’Honnecourt 320 habitants arrondissement et canton de Grey, Meurthe et Moselle il était tous seul il vient à l’atelier je lui fait faire toujours quelques choses il est très gentil il se nomme Charrette Gabriel il n’a plus de mère un frère de 22 ans tué à la guerre deux autre frères et une sœur son père qu’il ne sait ce qu’il sont devenu il était éleveur de chevaux il en avait 45 les allemand les lui ont pris lui était dans les champs qui en garder 4 les allemands les lui ont pris et l’on amené avec un cinquantaine d’autres personnes hommes et femmes en Allemagne et il viennent de retourner du côté de la Suisse et par la Savoie. Nous lui avons fait le lit au 3e étages il mange avec nous. On donne à ces réfugiés de 0 f, 50 à 1 f, 25 par jour son argent qui lui revient on me la donner à moi 12 f, 50 tous les 10 jours lui a signé.

Corneille et moi nous avons débarrasser la chapelle St-Victor de tous ce qu’il y avait deux homme ont tout porté à la maison curiales M. le curé avait chargé Corneille et alors Corneille est venu me chercher pour lui donner la main pour enlever les grand tableaux et démonter la boiseries que nous avons utilisé une partie pour faire un tambour a l’ermitage de Ste-Christine qu’on n’y a fait une grande réparation. Maçon, peintre, menuisier et ferblantier ç’à se monte à 870 f.
Pour le jeune garçon que nous avons beaucoup de personnes nous ont apporté des habillements chemise mouchoir un peu de tous. Tous ces réfugiés il n’y en a beaucoup qu’ils sont logé en campagne il n’y en a qui en n’ont 5, il y a des familles qu’il lui manque le père d’autres la mère si vous aviez vu cela dans la grande salle de la mairie c’était triste à voir
Pas autre chose pour le moment
Bien de choses à Mme de notre part

Bien à vous

A. Simon

La chapelle Saint-Victor de Solliès-Pont.

Chapelle Saint-Victor.