Archives annuelles: 2015

Antoine Groignard

Né le 4 février 1727 au bourg du pont de Solliès, près de Toulon, il était fils fils d'Arnaud ancien capitaine de bâtiment marchand et d'Élisabeth Sénès. C’est à Paris qu’il fait ses études d’ingénieur constructeur, dans l’école fondée en 1741 par Duhamel du Monceau. Affecté successivement à Brest, Rochefort, Le Havre et Lorient, Groignard devient un éminent spécialiste de la conception des charpentes navales.
Antoine Groignard était un ingénieur constructeur de la marine, c’est-à-dire un ingénieur spécialisé dans la construction des navires de la marine royale. Conseiller du ministre de la marine, il a pour mission d’uniformiser les plans des vaisseaux construits dans les différents ports du royaume et membre de l’Académie de marine en 1769.

À Toulon, Groignard joue un rôle particulier pour la modernisation de l’arsenal. Il établit en effet en 1774 les principes de construction du premier bassin de radoub de Toulon en 1779. Cela permettra d’échouer les navires au sec afin d’entretenir ou de réparer leur coque. Le procédé imaginé par Groignard était particulièrement audacieux. Le bassin en maçonnerie sera en effet construit sous le niveau de la mer, à l’intérieur d’une immense caisse de charpente.
Longue de cent mètres et haute de plus de onze mètres, la caisse est maintenue à sec durant les travaux au moyen de centaines de bagnards pompant à longueur de journée. Le bassin Groignard est mis en service en 1778. Il est toujours en activité après plus de deux cents ans d’activité.

Le succès de Groignard lui vaut d’être nommé ingénieur général de la Marine en 1779
Buste d'Antoine Groignard.

Buste en bois de l’époque le représentant avec son uniforme d’ingénieur général. Il porte sur la poitrine la croix de Saint-Louis, qui lui est accordée en 1780 par le roi Louis XVI. © Musée national de la Marine, Toulon.

Il se retire du service en 1790, mais est rappelé pendant la Révolution, pour être ordonnateur du port de Toulon. Cette fonction consiste à diriger toute l’administration de la marine dans le port de Toulon pour préparer la campagne d’Égypte.
Il fut nommé chevalier de Saint-Louis en 1780 et anobli l'année suivante.
Il est mort à Paris le 26 juillet 1799.

 

Maquette bassin de radoub.
Jusqu'à la fin du 18e siècle, la Méditerranée ne possédait pas de bassin ou de forme de radoub destinée à l'entretien des carènes de vaisseaux en milieu sec. Les ingénieurs ne parvenaient pas à y établir un ouvrage maçonné dans l'eau à la différence des ports de l'Atlantique où le flux et le reflux des grandes marées en permettait la construction.

L'ingénieur Antoine Groignard, en mettant au point l'échouage d'une caissse maçonnée à l'aide d'un gigantesque radeau, permit enfin la construction de ce bassin, réalisé entre 1774 et 1777.

Bassin de radoub ; maquette d'architecture,
Bassin n° 1 de Toulon, 1774-1778. © MnM, Toulon.

Les Chemins du Patrimoine, Raoul Décugis, Tome lll.


Auteur : DÉCUGIS Raoul

Éditeur : Les Chemins du patrimoine, Ollioules,
imprimerie Manugraph, La Seyne-sur-Mer

Tome III
Pages : (recueil de quatre bulletins)
n° 17, L'eau du puits … au canal de Provence
n° 16, Les métiers de la colline au XIXe siècle
n° 19, Les bugadières ou lavandière de Provence
n° 18, Quel avenir pour le Patrimoine de Pays

ISSN : 1631-6878

Les Chemins du Patrimoine, Raoul Décugis, Tome ll.

 

Auteur : DÉCUGIS Raoul

Éditeur : Les Chemins du patrimoine, Ollioules,
imprimerie Manugraph, La Seyne-sur-Mer

Tome II

Pages : (recueil de neuf bulletins)

n°  1, (2001), Se geler les alibofi
n°  2, (2001), Randonnée du Patrimoine autour d'Ollioules
n°  6, (2004), Clin d'œil - L'eau à Ollioules
n°  7, (2004), Drailles d'antan
n°  8, (2005), Quelques plantes et arbustes des collines varoises littorales
n°  9, (2006), L'horticulture à Ollioules
n° 12,  (2008), Randonnées découverte du patrimoine en Provence méridionale
n° 13, (2008), Le télégraphe Shappe
n° 14, (2010), La pierre sèche dans tous ses états
n°  ?, (2015), Les bugadières

ISSN : 1631-6878

Les Chemins du Patrimoine, Raoul Décugis, Tome l.

 
Auteur : DÉCUGIS Raoul

Éditeur : Les Chemins du patrimoine, Ollioules,
imprimerie Manugraph, La Seyne-sur-Mer

Année : 2011

Tome I
Pages : (recueil de sept bulletins)
n°  3, (2001), Fours à cade - Fours à poix 
n°  4,  (2002), La glace, de la Grèce antique à nos jours
n°  5,  (2003)Les fours à chaux
n° 10, (2007), Les charbonnières
n° 11, (2007), Gypse ou pierre à platre ?
n° 14, (2010), La pierre sèche dans tous ses états
n° 15, (2011), L'eau du puits… au canal de Provence

ISSN : 1631-6878

 

département : Var
commune : Solliès-Pont
appellation : Four à cade des Pousselons
adresse : Quartier les Pousselons
auteur : Paulin OLIVIER (constructeur)
date : 1914
protection : Inscription au titre des monuments historiques : arrêté du 1er oct. 1994
label patrimoine XXe siècle : Circulaire du 1er mars 2001

 

Les fours à cade1

Le cade

Le cade arbuste dioïque de quatre à cinq mètres, exceptionnellement de dix à quinze mètres, c'est le Juniperus oxycedrus, plus connu que le Genévrier commun (utilisé en cuisine). Sa longévité est remarquable, multi-centenaire voire millénaire comme à Castelnau-Valence (Gard). Son bois, dur, à grain très fin était autrefois recherché en marqueterie et petite ébénisterie pour son odeur agréable et la beauté de ses cernes. Résistant et imputrescible, il servait à faire des statues à l'époque romaine, des piquets (en Corse).
On en a fait aussi des linteaux de portes et des plaques ou objets anti-insectes et anti-mites à glisser dans les penderies.
C'est « l'engantier » qui est le producteur de l'huile de cade.

Genévrier cade, Juniperus oxycedrus L., arbre.

Cade vieux en Provence.

Coupe de Genévrier cade.

Coupe horizontale de Genévrier oxycèdre
(environ 60 
ans - Ø 10 cm).

Ses baies (comestibles) appréciées des oiseaux, sont vertes la première année puis deviennent marron-rouge et mettent deux, voire trois ans pour atteindre la maturité.

Genévrier cade femelle, Juniperus-oxycedrus L.
Juniperus oxycedrus — cade femelle.

La récolte du cade

Les arbres étaient coupés à la base, puis la souche déterrée au pic. Les vieux arbres tourmentés étaient les plus appréciés. Ceux dont les bois étaient les plus foncés étaient les cades gras. Toutes les parties du bois à section foncée étaient utilisées pour la pyrogénation (tronc, grosses branches et racines principales).

L'huile de cade

C’est un liquide homogène, noirâtre, d’odeur forte, uniquement destiné à l’usage externe. il comporte trois domaines d’application :
— Cosmétologie : les femmes de la campagne provençale l’utilisaient à raison de deux ou trois gouttes dans une bassine d’eau pure pour se rincer les cheveux après lavage au savon de Marseille ;
— Médecine humaine : l’huile de cade entrait dans la composition de pommades et d’onguents destinés au traitement :
— des kératoses du cuir chevelu, du psoriasis, des eczémas, des teignes, de l’acné et de l’impétigo,
— Médecine vétérinaire, on l’utilise dans le traitement :
— de la gale du cheval, des caprins, des ovins, du porc et du chien ;
— des fissures des sabots des équidés ;
— des teignes, eczémas et plaies atones ;
— le piétin des ovins.
Les bergers lui ont trouvé un emploi original par voie digestive contre le météorisme du mouton.
C’est également un parasiticide puissant, et l’huile de cade a un effet répulsif sur les mouches, les taons et les animaux indésirables (blaireau…)
Le charbon de cade constituait un sous-produit recherché pour ses vertus odoriférantes (grillades) et son aptitude à maintenir une haute température dans les foyers (forges).

Les fours à cade

Sur les collines et les plateaux, entre la côte toulonnaise et la chaîne de la Sainte-Baume, des petits édifices par dizaines rappellent une activité originale des paysans de la région : l’extraction de l’huile de cade.

Four Paulin des Pousselons.

Le four construit par Paulin Olivier, quartier des Pousselons à Solliès-Pont.

Quand ils n’étaient pas pris par les travaux agricoles, ils arrachaient les souches de genévrier-cade, et en remplissaient les fours, en grande partie construits avec des matériaux trouvés sur place, pour en extraire l’huile utilisée en pharmacie humaine et vétérinaire, en parfumerie et cosmétologie.
Toutes les parties du bois à section foncée étaient utilisées pour la distillation (tronc, grosses branches et racines principales).
Un four était construit en un mois environ par deux personnes. Les matériaux utilisés étaient en grande partie trouvés sur place.
Quand l'exploitation des arbres aux alentours était finie, le four était partiellement détruit pour en récupérer les briques réfractaires qui servaient l'année suivante. C'est ce qui explique qu'aujourd'hui, on trouve très rarement des fours entiers.
La fabrication de l’huile de cade est presque complètement oubliée, alors qu’elle fut un produit de base de la pharmacopée, et les fours à cade furent très actifs jusqu’aux années 30.

La construction du four

« C'est un secret de famille, il ne faut rien écrire d'autre que quelques dimensions ».
La construction est massive, en grosses pierres sèches, sommairement équarries, mais parfaitement appareillées. Les dimensions sont imposantes :
— trois mètres de large ;
— deux mètres cinquante et plus de haut.
La face frontale présente en son milieu un profond renfoncement : ce couloir mesurait un mètre trente à un mètre cinquante, il conduit à l'orifice de sortie de l'huile dit « la porte » ; ce couloir s'appelait « la voûte ».
 
Four Face
Four Profil R

Le four des Pousselons, dessin relevé en mars 1992, (vue de face)

Le four des Pousselons, dessin relevé en mars 1992, (vue de profil).

Le toit du couloir s'incline vers le fond, tandis que son plancher est excavé de trente à soixante centimètres par rapport au niveau du sol. La largeur de cette voûte est de un mètre vingt environ. La porte au fond est toujours traitée avec soin. Son plancher est fait d'un large moellon réfractaire, carré, de trente-deux à trente-trois centimètres de côté, pour une épaisseur de trois à quatre centimètres, débordant l'assise de quelques centimètres, afin de constituer une lèvre sous laquelle une cornue réceptionnait l'huile fumante.
L'ouverture de la porte, rectangulaire, de vingt-trois à vingt-cinq centimètres de large sur trente de haut était bordée de briquettes. L'ouverture de la porte était perpendiculaire aux vents dominants et les faces latérales constituées par des murs rectilignes. Au centre de la structure, un mur interne délimitait une fosse grossièrement arrondie, qui faisait place au foyer.
La terre recouvrant l'ensemble assurait une parfaite homogénéité.

Coupe 2
Coupe 1
Coupe longitudinale d'un four à cade (coupe de principe d'après le docteur Portes).

Coupe longitudinale d'un four à cade (coupe de principe d'après le docteur Portes).

À la partie inféro-postérieure des faces latérales, s'ouvrait de chaque côté, un large tunnel destiné au tirage et à l'alimentation du foyer. Ce couloir de un mètre de long environ, ouvert par un évent de quarante centimètres de long sur trente-cinq de haut était construit avec minutie. La fosse centrale avait une profondeur de un mètre soixante-dix à deux mètres pour un diamètre entre un mètre et un mètre quarante.

Le four à cade des Pousselons

Situé dans une proprièté privée, il est plutôt bien conservé : hauteur dépassant deux mètres ; largeur de trois mètres, couloir intact. Porte du « cul-de-four » effondrée, le carreau de base a disparu. Les briques sont restées sur place, car Paulin OLIVIER a construit ce four au début de la Grande Guerre, avec l'aide de ses deux fils.
En 1916 l'aîné Victor a été mobilisé. Le cadet, Baptiste était trop jeune pour apporter une aide efficace.
Le four a été abandonné en 1917 (Paulin ne pensant pas reprendre le métier)2

Plan 3

Plan de masse.

Inscription Monuments Historiques

L'inscription sur l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

La famille Olivier

Le grand-père, Jean-Baptiste OLIVIER né en 1820 à Beauvezer (Alpes-de-haute-Provence), berger, a rencontré et épousé Virginie Herrmite, fille d'une des toutes premières familles d'enguantier. Après son mariage, il s"installe à Cuges-les-Pins, où il commence à exploiter le cade avec sa belle-famille.
En 1859 naît son fils Paulin. En 1873, il s'installe au Beausset, où il poursuit la fabrication de l'huile avec son fils.
Paulin appelé sous les drapeaux en 1879, effectue son service militaire de sept ans en Corse puis à Avignon, entre ensuite à l'Arsenal de Toulon. Il se marie avec Thérèse Meynard, repasseuse et sa fille Rose naîtra en 1890.
En 1891, il abandonne son emploi à l'arsenal, pour reprendre la fabrication de l'huile de cade, avec son père à la Cadière et au Castellet. Quand son père cesse de travailler, Paulin s'installe à Bandol où naissent ses deux fils : Victor le 25 juin 1893 et Baptiste le 7 janvier 1900. Il réside ensuite à Solliès-Ville de 1905 à 1929, date de sa mort.
Pendant cette période, il construit les fours de La Tourne et celui de Pourraques à Solliès-Toucas, du col de Tourris au Revest, des Escabriels à Solliès-Ville, puis celui des Pousselons à Solliès-Pont qu'il abandonne en 1916.
Au retour de Victor en 1920, il construit avec ses deux fils, le four ses Selves à Solliès-Ville, puis vers 1925, celui du Gypier à Méounes.
Il meurt le 3 janvier 1929. Ses fils ne poursuivent l'exploitation du cade que jusqu’à la fin de l’année 1929.

Lettre Olivier Paulin.

Document provenant des archives d'Ollioules.

NOTES :
1 - En provençal, on parle de « cade » pour le genévrier oxycèdre, le français reprenant souvent, sans qu'on le sache, l'appellation provençale, en tout cas dans l'appellation courante ; oxycèdre étant l'appellation savante.
2 - Ces renseignements émanent de la fille de Paulin, Marcelle Cottin et de la veuve de Victor Olivier.
Documentation : Fours à cade, fours à poix dans la Provence littorale du docteur Laurent Porte aux éditions Les Alpes de lumière.

Bibliothèque :

Four à cade des Pousselons, Solliès-Pont
Fours a cade, fours à poix dans la Provence littorale 2
Consulter la généalogique de Paulin :  Jean-Baptiste Olivier, arbre généalogique

 

  • Marche d'approche
  • La vue du dessus.
  • Sur le coté, un évent bien malade !
  • Les briques réfractaires du  foyer.
  • le commentaire
  • Tous autour du four.
  • Tous autour du four.
  • On écoute…
  • Essai
  • Four VaP

Quelques photos de la visite commentée par Raoul Décugis le 10 décembre 2016.

Photo de presse, Varmatin. Les participants à la visite commentée du four à cade des Pousselons.

La photo de presse (Var-matin).

(Photo R. Long.)

Surveillance d’un réseau piézométrique, plaines cotières du Var.

Plaines côtières du Var

Auteurs : DUROZOY G. et PIRREDDU H.

Éditeur : BRGM, Marseille
Service géologique régional Provence — Corse

Année : 1974

Pages : 20 fo

 

 

 
Voir la page : Barrage de Hyères-les-Palmiers

18, septembre 2015

Journée du Patrimoine

Visite guidée, four à cade 2015

‒ Visite commentée du four à cade des Pousselons…

animée par Raoul Décugis (association les Chemins du Patrimoine)

‒ et présentation  du matériel pour l'obtention d'huile de cade
« à la marmite »

vendredi 18 septembre à 10 h :
Départ du centre-ville,
Gratuit,
sur inscription au : 06 15 94 56 26

 

 

Four Paulin des Pousselons.
Four à cade, Solliès-Pont

Four à cade.

Visite commentée.

 

  
Consulter la page : Le four à cade des Pousselons

L'oppidum du Castellas

À partir du IIIe siècle, les Romains vainqueurs de Carthage étendent leur hégémonie sur le bassin occidental de la méditerranée. Entre 197 et 189 av. J.-C. ils reçoivent la soumission des diverses tribus gauloises cisalpines. En 57 av. J.-C., Jules César a pacifié la quasi-totalité de la Gaule. Deux siècles plus tard, l’oppidum du Castellas rendra les armes.

En ce qui concerne la vallée du Gapeau et plus spécialement Solliès-Toucas, la première implantation humaine structurée a été située sur les hauteurs du Castellas, au nord du village. Elle remonterait au deuxième siècle av. J.-C.
Les historiens nous apprennent qu’à cet endroit la religion gauloise pratiquée était l’adoration de deux divinités : Taranis le dieu de la foudre et Teutatès (Toutatis) héros des guerriers. Le druide principal (prinium) maintenait un climat de crainte pour tout manquement à ces doctrines ; les rituels étaient nombreux pour obtenir le soleil, la pluie ou la vaillance. Une fois par an, au printemps, les prêtres faisaient un sacrifice en l’honneur de Teutatès : ils lui offraient une victime humaine.
La plupart du temps il s’agissait d’un prisonnier que l’on enfermait dans une cage d’osier, quand le druide avait fini ses incantations autour d’un gigantesque brasier, on précipitait dedans la cabane et son contenu. En l’absence de captif, un habitant de l’oppidum était immolé, généralement une fille ou un garçon obligatoirement pubère.
Une autre cérémonie moins cruelle était la cueillette du gui. Pratiquée au début de l’hiver, les officiants, tous de blanc vêtu, allaient en cortège couper les baies magiques sur le versant nord du Castellas. À cet endroit, les branches de l’épaisse forêt de chênes regorgeaient de cette plante parasite, elles étaient l’objet de toutes les attentions. C’était un gage d’adoration et donc de protection divine. Ceux, qui pour raison diverse, mais toujours voulue par le chef (Brennus), étaient délibérément écartés de ce rituel, ils devaient obligatoirement quitter le village avant la fin de l’hiver.

Oppidum Castellas
Février 2009, l’Oppidum du Castellas, vestiges d’habitations gauloises.

Sur l’oppidum du Castellas, le Brennus Vitellius Allarik, chef des Cumactulici, vit ses derniers jours d’indépendance. Au deuxième siècle de notre ère, les centurions d’Adrien, regroupés dans la cité militaire d’Hyères (Pomponiana), s’apprêtent à remonter la vallée du Gapeau et ouvrir une voie nouvelle vers les eaux chaudes de la cité aixoise. En vingt-quatre mois, la peuplade des oppidums fut colonisée, embrigadée et formée à la vie romaine. Enthousiasmés par cette existence nouvelle axée sur l’ordre et la discipline, les Cumactulicis sollièsiens deviendront de fidèles serviteurs à la gloire des empereurs de la Rome antique.
Vu du ciel, l’ensemble est comparable à une couronne ceignant le sommet de la colline sur plus de mille mètres de développement et, en l’état actuel, invisible de la plaine. Nous sommes en présence des ruines d’une fortification témoignant d’un habitat ligure ou préromain de l’un des plus vastes oppidums de Provence couvrant cinq hectares. Par comparaison, il est placé immédiatement après la « Courtine » d’Ollioules.

Oppidum Castellas

Plan de l’oppidum du Castellas.

La muraille devait comporter une quinzaine de tours et semble-t-il, deux entrées monumentales, elles aussi flanquées de donjons en bois. La datation avancée à la suite des fouilles effectuées par M. Lioult, archéologue, en 1972, 1973 et 1974, situe cet oppidum à la fin du 2e siècle avant J.-C., avec un habitat composé de maisons ou cases, petits ateliers et bétaillères.

D'après Jean-Claude VINCENT

 

 

 

Ce vaste habitat est implanté sur une colline dominant, à 349 mètres d'altitude, la rive gauche du Gapeau, peu avant son débouché dans la dépression permienne. Au lieu-dit « Le Castellas », habitat perché fortifié de l'âge de Fer (VIe/Ve siècles av. J.-C. - IIe /Ier siècles av. J.-C.).

oppidum du Castellas

Vue aérienne du site 1997. Auteur Christian Hussy ; Marc Heller. © Christian Hussy 2005. DRAC PACA.

Le site a fait l'objet de fouilles par Cl. Lioult en 1973-1978, à la suite desquelles il fut inscrit sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 9 septembre 1978. Deux périodes sont décelables dans la construction du système défensif. Une première enceinte, mur simple aux parements de gros blocs et au blocage de pierres de moyennes dimensions, enserre une surface plane de 2,1 ha. La courtine nord-est, sud-ouest et ouest, formant soutènement, ont une largeur de 2 m. À l'est et au sud, au niveau des changements d'orientation du rempart, il semble exister des portes. Les portes à recouvrement nord et ouest du second état de la fortification faisaient peut-être déjà partie du premier état de l'enceinte. La deuxième enceinte reprend, sans la modifier, la première fortification au sud-ouest et à l'ouest. À l'extrémité nord, elle l'englobe sur une courte distance, puis, là où le précédent rempart obliquait vers le sud, elle conserve la direction vers l'est afin de ceinturer une zone en pente. Elle venait ensuite probablement se souder sur le tronçon sud-ouest du premier rempart, dans un secteur où d'importants remaniements et une végétation dense ne permettent pas de suivre son tracé. La surface ainsi protégée avoisine les cinq ha.
Le nouveau tronçon est un mur à double parement de 4 à 5 m de large, présentant un léger fruit et une élévation conservée de près 2 m par endroits. Ses parements sont formés de blocs de calcaires de moyennes dimensions. Dans la seconde enceinte, il existe 3 portes :
— la première, située à l'extrémité nord-est d'accès droite-gauche, mesure de 2 à 2,50 m de largeur. Elle est protégée par un bastion
— la seconde, dégagée par les fouilles de Claude Lioult, est située à l’extrémité est d’accès droite / gauche, elle mesure 2 m de largeur pour une longueur de 7 m environ. Le rempart qui la recouvre est renforcé à son extrémité par un bastion de 7 m sur 8 m. La porte a été ultérieurement obturée.
— la troisième à l’ouest mesurait environ 3 m de largeur à l’origine. Elle fut ensuite réduite à 1,30 m puis obturée.
Entre la porte est et la porte nord, 13 tours pleines quadrangulaires sont accolées au rempart. Elles sont espacées de 18 à 25 m et mesurent de 5 à 8 m de profondeur sur 4 à 5 m de large. À l’ouest de la porte nord se trouvent deux autres tours, espacées de 33 m, la plus méridionale ayant 7 m de profondeur sur 5 m de large. Quelques habitations ont été dégagées à l’intérieur de la première enceinte.
La base des murs présente un double parement de dalles posées sur le chant. Les cases fouillées au niveau de l’entrée ouest possèdent une banquette latérale.
Oppidum du Castellas

Plan : Centre Archéologique du Var - Toulon, juillet 1992, Marc Borréani et Françoise Laurier.

Une autre cabane située plus à l’intérieur (5,60 m X 4,70 m soit 26 m2 de superficie) était divisée par un muret et possédait deux « dolta » dont les fonds étaient posés sur le sol constitué du rocher égalisé.
La présence de céramique grise archaïque et d’amphores étrusques atteste une occupation du site dès le Ve siècle av. j.-C. voire la fin du VIe, mais rien ne permet de dater aussi haut le premier rempart dont la période de construction reste à préciser. Les habitations fouillées, contemporaines, au moins en partie, de la deuxième enceinte, sont datables des II- Ier siècles av. J.-C.

Mobilier : oboles et drachme légère de Marseille ; céramique grise archaïque, campanienne A, modelée ; amphores : étrusque, marseillaise, italique ; dolium ; meules en rhyolite et basalte.

 

 

 

Bibliothèque :
Carte archéologique de la Gaule, 1999, ISBN : 2-87754-064-2, Le Castellas, CAG 83/2, commune 131, p. 745 et 746.

Solliès-Toucas, VINCENT Jean-Claude, 2004, ISBN : 2-9521503-0-3

LA MADONE DES MOTARDS

Église Saint-Jean-Baptise

SOLLIÈS-PONT

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La statue de la Vierge enceinte en place sur son support, située au dos du linteau du portail d’entrée de la cour intérieure du château. Le modèle est en fonte de fer, sans marque de fondeur.
Il date de 1885-1900, pèse cinquante kilos et mesure un mètre vingt-cinq de haut (1).
Photo de novembre 1998.

La statue de la Vierge après réparation, décapage, mise en couleur et patine réalisées par M. Claude Saëz, président de la Chambre internationale des restaurateurs de meubles et objets d’art (CIRMOD) en juin 1999(2).

Madone des motards, église Saint-Jean-Baptiste, Solliès-Pont
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Le père Jean-François Audrain, curé de la paroisse de Solliès-Pont, sollicite auprès de M. André Duhamel, maire, la réalisation par l’atelier bois du CTM d’un oratoire pour la présentation dans l’église Saint-Jean-Baptiste de la statue de Notre-Dame des Motards, bénie par le pape Jean-Paul II le 29 mai 2000(3).

L’oratoire Notre-Dame des Motards comprenant un support et deux balustrades est réalisé le mois d'octobre 2000 au Centre technique municipal de Solliès-Pont par l’atelier bois(4).

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Notes :
1) Photo Gérard Dryjard des Garniers.
2) Photo et article de Claude Saëz dans Pieds-Noirs d’hier et d’aujourd’hui, n° 120 de mai/juin 2004, p. 34-35.
3) Photo de l’Observatore Romano.
4) Notre-Dame des Motards, Vierge du château de Solliès-Pont (XIXe), bénie par le pape Jean-Paul II, au cours du pèlerinage des motards, à Rome le 29 mai 2000.

L’église Notre-Dame de l’Assomption à Belgentier

Elle date du XVIIe siècle. Le portail de l’église est surmonté d’un disque sculpté d’un éperon(1) où figure la date de 1616. Elle se compose d’une nef centrale à cinq travées marquées par des doubleaux et de deux bas-côtés voûtés d’arêtes. Le chœur, à pans coupés, est surmonté d’une remarquable coupole à base ovale surmontée d’une lanterne polygonale typique de la Renaissance italienne. De nombreuses œuvres picturales sont à voir :
— un tableau du XVIIe siècle provenant de la chartreuse de Montrieux, représentant saint Bruno ;
— une peinture sur toile du XVIIe siècle représentant saint Roch, saint Sébastien et saint Antoine, ermite ;
— une peinture du XVIIe sicle sur toile représentant sainte Roseline ;
— un buste reliquaire en bois sculpté, doré et peint du XVIIIe siècle de saint Maur.
— une statue de la Vierge à l’Enfant, bois peint, XVIIIe siècle ;
— la chaire déplacée durant la Révolution et provenant du réfectoire de la chartreuse de Montrieux ;
— un autel en bois doré du même style que le retable est restitué par les chartreux en 1995 ;
— un retable en bois doré aux armes des Fabri de Rians et peinture représentant l’Assomption, complète la composition de l’ensemble. Le clocher carré est surmonté d’un campanile en fer forgé de 1792(2).
Église Belgentier
Fresque de Belgentier

(1) - Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1987.
À l’extérieur sur le chevet, une fresque en trompe l'œil qui habille le dos de l'église, réalisée en 1992, par Michel Deguil, relate le passage : de Louis XIV accompagné par sa mère Anne d’Autriche, son frère Philippe d’Orléans, du cardinal Mazarin, de d’Artagnan et de sa cour en 1660, se rendant en pèlerinage à Notre-Dame des Grâces de Cotignac.
L’horloge, datée de 1925 est placée sur la face est du clocher.

(1) - La légende raconte que lors de son inauguration, personne ne voulait mettre les pieds les premiers à l’intérieur de l’église. Ce problème insoluble fut réglé par un gentilhomme, qui pénétra à cheval à l’intérieur de l’église, sans fouler le sol de ses pieds. C’est ainsi que les villageois rassurés le suivirent pour célébrer la première messe de la nouvelle église. Pour commémorer cet évènement, un éperon fut gravé sur une pierre.

Belgentier

(2) - Les cloches :

clocher Belgentier

La cloche du campanile :
Inscription : MENSE IVIL 1692, PRIOR ANDRE GVERIN PREMIER CONSVL HONORE RUY CONSEIL.
Dimensions : Diamètre : 0,72 m, hauteur : 0,70 m, poids : 230 kg environ, note : Mi.
Décors : Une croix ornée de feuillages sur socle à deux gradins avec deux chérubins, cartouche avec crosse de Saint-Maur.
Métal : Bronze.
Marque de fondeur : FAICT PAR GEORGE THOMAS.
Classée MH d’objets mobiliers le 7 octobre 1981.

La cloche du clocher :
Inscription : MARIA MATER GRATIE ORA PRO NOBIS – MRE ANTOINE GUEIRARD ET M ANDRE CONSULS – MDCCXXXIIII – NICOLAS GIRARD CURE – MARRAINE ROSE ROUSTAN – D.O.M.
Traduction : Marie Mère de la grâce, priez pour nous – DOM = Deo optimo maximo : Dieu très bon et très grand – 1734.
Dimensions : Diamètre : 0,88 m, hauteur : 0,84 m, poids : 440 kg environ, note : Sol#.
Décors : Fleurs de lys renversées et ornées sur la couronne et la patte. Immaculée Conception dans une mandorle flamboyante elle-même dans une médaille appuyée et surmontée d’une fleur de lys, croix d’Anjou ou de Lorraine sur socle trapézoïdal.
Métal : bronze.
Elle est classée Monument Historique d’objets mobiliers le 7 octobre 1981.

cloche 10

(Photo : Claudine Lehot, Belgentier.)

Antonius Arena, Notice historique et littéraire, Fabre

 

Notice historique et littéraire

Auteur : FABRE Augustin

Éditeur : Librairie provençale de V. Roy

Ville : Marseille

Année : 1860

Pages : 56 p.

 

 

rappordfloquet

 

Procès-verbal des dires et contestations des parties

Auteur : Sieur VILLENEUVE, baron d'Ansouis

Année : 1741

Tome l  - Première partie

[Pc]

 

 

 

 

 

 

Voir la page : Rapport Floquet - Tome l

Voir la page : Rapport Floquet - Tome ll

 

Clinopodium nepeta  (L.) Kuntze

Nepitella

Nom provençal :
 - Menugueto

Famille : LAMIACEAE

Localisation :
Très commun, mais polymorphe. Lieux secs et pierreux, pelouses méditerranéennes ouvertes, garrigues.

Utilisation :
Aérophagie, digestion, fatigue (stimulant). Bien que de la même famille que la Menthe, il ne doit pas être confondu avec celle-ci.

Comestibilité :
Odeur et saveur proches de la Menthe. Utilisé en cuisine pour relever les soupes, purées, ragoûts, omelettes, salades, glaces…

Photo : Suzie's Farm et licence

Gel des oliviers en 1820

« L'hiver n'est pas en général rude dans ce pays, puisque, année commune, le thermomètre de Réaumur ne descend pas au-dessous de zéro ; mais le froid a aussi ses excès comme la chaleur, puisque, dans les années 1709, 1768, et 1820, la gelée fut excessive : le thermomètre de Réaumur(1), surtout dans la dernière année, descendit au douzième degré (-15 C) au-dessous de la congélation : aussi les orangers, les citronniers, les oliviers, les grenadiers et les figuiers périrent presque entièrement »…

Pierre des oliviers

Pierre bâtie dans une restanque en souvenir du gel des oliviers en 1820.

+
1820
ET DU 11 AU 12 JANVIER
MORTALITÉ DES OLIVIERS
ET DU DERNIER QUARTIER
DE LA LUNE 1812

… « On ne peut qu'avec peine jeter les regards sur cette grande plaine qui était couverte de superbes oliviers, mais qui n'ayant pas résisté aux froids de 1820, ont été coupés jusque près des racines. Cette perte a vivement affligé tous les habitants : c'était leur principale richesse. Maintenant on voit s'élever de nouvelles pousses, mais l'on sait combien cet arbre est lent à venir : trente ans suffiront à peine pour le rendre à sa première beauté »…

Essai sur la topographie physique et médicale de Solliès-Pont, (département du Var) ; présenté et publiquement soutenu à la faculté de médecine de Montpellier, le 30 aout 1821 ; par Joseph-Régulus Toucas, natif de Toulon, département du Var, pour obtenir le grade de docteur en médecine.

À Montpellier 1821.

— 1 L'échelle Réaumur est une échelle de température conçue en 1731 par le physicien et inventeur français René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757), qui a défini son thermomètre à partir de la dilatation apparente de l'alcool et en calibrant un intervalle de référence entre le point de congélation de l'eau (valeur : zéro) et le point d'ébullition de l'eau (valeur : 80). Ainsi l'unité de cette échelle, le degré Réaumur, vaut 5/4 (ou 1,25) d'un degré Celsius et a le même zéro que le degré Celsius.

Consulter la page flore : Olivier

Bibliothèque :

Consulter l'ouvrage : Essai sur la topographie physique et médicale de Solliès-Pont
Consulter l'ouvrage : L'Olivier en terre varoise
Consulter l'ouvrage : Le livre de l’Olivier

Lei apié

Hautes-Sambalettes, Cuers

Apié des Hautes-Sambalettes à Cuers.

Lei apié ou murs à abeilles sont des niches aménagées dans un mur de restanque ou d’enclos ou dans une partie bien construite d’un clapier et sert à contenir les ruches faites en écorce de liège ou rusques. Ces niches, avec un fond plat ou arrondi, sont toutes placées plein sud.

Lei apié ou maisons des abeilles. Souvent disposés en lisière de forêt, les apiés se trouvent, sous forme de niches incluses dans un mur de restanque exposé plein sud. Les ruches en bois ou en écorce de chêne-liège sont placées à l’intérieur pendant la période hivernale. Certains de ces apiés peuvent comporter de nombreuses niches.

Apié à Solliès-Toucas, colline côté sud

Apié à Solliès-Toucas, quartier Les Pourraques, face sud.

Apié à Solliès-Toucas, colline coté nord

Apié à Solliès-Toucas, quartier Les Pourraques, face nord.

Autrefois, l'apié, le mur à abeilles ou brusc en provençal, était un mur en pierre sèche dans lequel des niches destinées à recevoir des ruches étaient aménagées. Selon l'importance du rucher les niches pouvaient être dans le mur d'une restanque, d'une maison ou faire l'objet d'une construction spécifique comme les enclos à apiés. Les niches reçoivent des ruches, souvent en bois ou en écorce de chêne-liège.
L'implantation de l'enclos et des niches n'est pas choisie au hasard. Si possible, le muret recevant les ruches aura été placé dans les conditions suivantes : à l'abri des vents dominants et à l'ombre. Les colonies d'abeilles se trouvent bien à l'ombre des arbres et même, souvent dans un verger ou dans un bois, ce qui est en définitive leur station naturelle, à condition que ce soit près de la lisière du bois. En effet, les abeilles souffrent d'une trop grande chaleur et il peut arriver que la cire des rayons se ramollisse.

Apié à Solliès-Toucas, centre-ville

Apié à Solliès-Toucas, centre-ville.

 

Bibliothèque :

Cabanes en pierres sèches de la Provence littorale le Var,
par Éric Kalmar, 1995, 88 pages.
Les chroniques du patrimoine,
par Raoul Décugis, bulletin no 14, mars 2010, Ollioules, 29 pages, dans recueil. Tome I.

Erica arborea  L.

Erica arborea 1

Nom provençal :
 - Brugas mascle

Famille : ERICACEAE

Localisation :
Commune dans le département, sur sols acides. Souvent caractéristique de la forêt silicicole à Chêne-liège. C’est la plus grande des Bruyères de France.

Utilisation :
Le bois des racines est célèbre pour la fabrication des « pipes de Bruyère » (Saint–Claude, Jura).
Plante mellifère importante pour les insectes.
L’infusion de sommités fleuries est un bon antiseptique urinaire (cystite).

 

 

  • bruyère arborescente, Erica arborea L.
  • Bruyère arborescente, Erica arborea L.
  • Erica arborea 1
  • Bruyère arborescente

Capsella bursa-pastoris (L.) Medik.

 

Bourse-à-Pasteur, capsella bursa pastoris L.

Nom provençal :
 - Nastoun-fèr ;
 - bourso-à-pastre
.

Famille : BRASSICACEAE

Localisation :
Commune dans les champs, les lieux cultivés ou incultes.

Utilisation :
C’est une plante réputée pour son pouvoir hémostatique. Elle était utilisée chaque fois qu’il y avait des saignements : épistaxis (saignement du nez), plaies, hémorragies, ménopause…
Son nom de Bourse-à-pasteur vient de la forme de ses fruits qui rappellent la bourse des bergers : capselle venant du latin capsella, petit coffre.

Comestibilité :
les jeunes rosettes de feuilles sont excellentes crues ou cuites. Leur saveur est douce et agréable. Elles accompagnent à merveille, en salade, une anchoïade.

 

 

  • Bourse-à-Pasteur, capsella bursa pastoris L.
  • Bourse-à-pasteur

Beta vulgaris  subsp. maritima   L. Arcang.

Betterave maritime, Beta vulgaris ssp maritima L. arcang

Nom provençal :
 - Bledo-de-mar

Famille : AMARANTHACEAE

Localisation :
Groupement nitrohalophile. Commune aux bords des Salins, sur les rivages maritimes et s’éloigne quelquefois à l’intérieur des terres.

Comestibilité :
Comme légume. Ses feuilles, très tendres, sont comestibles crues ou cuites. En Corse, elle est mélangée avec le brocciu, un fromage fait avec le petit lait, pour remplir des tourtes aux herbes.
C’est une des plantes les plus récoltées le long des côtes de l’Atlantique et de la Méditerranée.

Ballota nigra  subsp. meridionalis  Béguinot

Ballote fétide, Ballota nigra subsp meridionalis

Nom provençal :
 - Bouan-rùbi negre

Famille : LAMIACEAE

Localisation :
Commune, tous terrains, décombres, bord des chemins.

Utilisation :
En infusion, c’est une plante antispasmodique remarquable, mais son goût et son odeur jouent en sa défaveur…

Ballote fétide, Ballota nigra subsp. meridionalis Beguinot, Beguin 2

Alnus glutinosa  (L.) Gaertner

Aulne glutineux, Alnus glutinosa L. Gaertner
Aulne glutineux, Alnus glutinosa

Nom provençal :
 - Verno

Famille : BETULACEAE

Localisation :
Commun, sur les rives du Gapeau.

Utilisation :
Pour traiter une épilepsie, surtout les crises, il était d’usage, autrefois, de recouvrir la personne de feuilles sèches d’Aulne et de l’entourer dans une grosse couverture. Ce traitement provoquait une transpiration intense qui calmait le sujet. Ceci fait appel aux propriétés fébrifuges de l’arbre que l’on appelait autrefois le « quinquina indigène ».
Le bois de l’aulne est pratiquement imputrescible : dans les pays du Nord, on en fait des sabots.

Photo : Criss de Niort.

Crataegus laevigata  (Poir.) DC

Crataegus laevigata

Photo : Andreas Rockstein   et   license

Nom provençal :
 - Pouméto dé Paradis ;
 - Arsinat.

Famille : ROSACEAE

Localisation :
Lisières forestières, haies, bois.

Utilisation :
C’est une plante tonicardiaque, régulatrice des troubles de la tension et qui a une action sédative sur le système nerveux central.

Comestibilité :
Fruits comestibles en gelée, frais ou en compote, rarement utilisés comme anti-diarrhéique.
Les jeunes feuilles tendres des différentes aubépines sont excellentes crues en salade.

Asphodelus ramosus  L.

Asphodèle à petits fruits, Asphodelus ramosus

Nom provençal :
 - Pourraco

Famille : ASPHODELACEAE

Localisation :
Lisière de forêt, bordure des champs.

Utilisation :
Les Grecs et les Romains consommaient les tubercules allongés de Asphodelus albus et A. ramosus. Ils les faisaient souvent cuire sous la cendre.
Les tubercules, bourrés d’amidon ont servi de pain en temps de disette.
Les feuilles sont consommées comme des poireaux.
On préparait autrefois de la colle pour la cordonnerie et la reliure avec les tubercules d’asphodèle.

  • Asphodèle à petits fruits, Asphodelus ramosus
  • Asphodèle à petits fruits, Asphodelus ramosus
  • Asphodèle à petits fruits, Asphodelus ramosus
 

 

Dans la même famille :

Artemisia absinthium  L.

Absinthe, Artemisia absinthium-L.

Nom provençal :
 - Absinto

Famille : ASTERACEAE

Localisation :
Sur les pentes rocheuses, au bord des chemins et des champs.

TOXIQUE à forte dose.

Atriplex halimus  L.

Arroche comestible, Atriplex halimus L.

Nom provençal :
- Blanqueto,
- Bouissoun-de-mar
.

Famille : AMARANTHACEAE

Localisation :
Hauts de plages, bords salés. Roselières saumâtres.

Comestibilité :
Ses jeunes pousses et ses feuilles étaient déjà consommées par les Égyptiens et les Grecs.
Il est préférable de manger les feuilles cuites, car crues, elles ont tendance, si on les mange seules, à irriter légèrement la gorge.
Leur saveur est salée.

Arroche comestible, Atriplex halimus L.

Artemisia vulgaris  L.

armoise-commune-artemisia-vulgaris-l

Nom provençal :
 - Artemiso

Famille : ASTERACEAE

Utilisation :
Surtout employée pour son action sur l’organisme féminin (ménopause, règles douloureuses, irrégulières…), propriété commune à toutes les plantes patronnées par la déesse Artémis.
Également employée dans les digestions difficiles, manque d’appétit. Infusion de 20 grammes de plante sèche pour un litre d’eau.

Comestibilité :
Les jeunes pousses sont délicieuses en beignets.
Les inflorescences, très aromatiques, ont servi à aromatiser la bière avant l’introduction du Houblon au Moyen Âge.
Permet de faire le borchtch d’Armoise (potage avec chou, betterave, tomate, crème aigre et armoise) en Ukraine.

Arbutus unedo  L.

 

Arbousier, Abutus unedo L.

Nom provençal :
 - Darboussié

Famille : ERICACEAE

Localisation :
Très commun, maquis.

Utilisation :
Les fruits sont diurétiques, riches en vitamines et utilisés en marmelades contre la diarrhée.
Les feuilles, riches en tanins, sont utilisées dans le pourtour méditerranéen sous forme de décoction pour soigner les diarrhées et les infections urinaires.
En Corse et en Italie, ils servent à la distillation.
Aujourd'hui cultivé comme arbuste d'ornement, autrefois pour son tanin.
Arbousier, Arbutus-unedo L.

Amelanchier ovalis  Medik.

Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik.

Nom provençal :
 - Amelanquié

Famille : ROSACEAE

Localisation :
Sur les coteaux et bois rocailleux, surtout calcaires ;
commun. Espèce pionnière.

Utilisation :
Valeur horticole ; il est cultivé pour ses fleurs blanches ornementales.

Comestibilité :
Le fruit, noir-bleuâtre et appelé amélanche, bien que petit et avec de nombreux pépins, est comestible. C’est l’un des meilleurs fruits sauvages (excellentes confitures) dont le goût rappelle celui des raisins secs.

Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik.

 

  • Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik, fruits.
  • Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik.
  • Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik.

Alliaria petiolata  (M. Bieb.) Cavara & Grande

Alliaire officinale, Alliaria petiolata

Nom provençal :
 - Moustardet

Famille : BRASSICACEAE

Localisation :
lieux ombragés, bords des cours d’eau.

Utilisation :
C’est une plante à cueillir au moment de l’emploi car elle perd, comme un grand nombre de Brassicacées, ses propriétés lors de la dessiccation.
Très utile en usage externe par application du suc frais ou de compresses imprégnées de la décoction, contre les plaies infectées, eczéma, ulcères…

Comestibilité :
Les feuilles ont une odeur et un goût d’ail. Elles sont légèrement sucrées, piquantes et amères : on les ajoute aux salades composées.
Crues et hachées, comme du persil, à déguster dans les salades, soupes, viandes froides ou tout simplement dans les sandwiches à la place des feuilles de laitue !

Styrax officinalis  L.

Aliboufier, Styrax officinalis L.

Nom provençal :
 - Aliboufié

Famille : STYRACACEAE

Localisation :
Cet arbuste existe en France que dans le Var à l’intérieur du pentagone La Crau, Le Revest, Signes, Camps-la-Source et Forcalqueiret. La majorité des stations se retrouve donc dans la partie calcaire du bassin versant du Gapeau, en particulier entre le Coudon et Montrieux.
Pour cette raison, on a longtemps cru qu’il avait été introduit par les moines de la Chartreuse de Montrieux, sans pouvoir en apporter la preuve.

Utilisation :
- Le Styrax fournit une résine recueillie par gemmage, le « baume storax » utilisé contre la toux, le catarrhe bronchique, l’asthme, les plaies et ulcères cutanés…
- Les graines, très dures, servaient aux moines pour fabriquer leurs chapelets et les curés de Belgentier ont longtemps brûlé de la résine de Styrax dans leurs encensoirs.

Aliboufier, Styrax officinalis L.
Aliboufier, Styrax officinalis L.

Fleurs

La drupe et sa graine.

Fruits.

Aliboufier, Styrax officinalis L.

Asparagus acutifolius  L.

P1300896

Photo : Xavier Béjar et licence

Nom provençal :
  - Ramo-couniéu ;
  - pounchu
(Roquebrune/Argens) ;
  - tiro-bòu (Les Adrets-de-l'Estérel).

Famille : ASPARAGACEAE

Utilisation :
La jeune pousse (turion) comestible est riche en vitamines A, B1, B2, acides aminés et oligo-éléments.
Elle est dépurative et diurétique.
Ne pas consommer en cas de maladies des voies urinaires.

Comestibilité :
Les fruits des différentes espèces d’asperges sont toxiques (riches en saponines).

Asperge sauvage, Asparagus acutifolius L.

Allium triquetrum  L.

Ail à trois angles, Allium triquetrum L.

Nom provençal :
 - Aiet

Famille : AMARYLLIDACEAE

Localisation :
très commun (mars-mai) ; fossés, bord de chemin, de ruisseau, endroits frais.

Commestibilité :
La plante est utilisée en condiment. Ses fleurs blanches et ses feuilles sont délicieuses dans les salades.

Précaution :
Sa consommation trop fréquente peut entrainer une irritation des muqueuses digestives et urinaires.

Agrimonia eupatoria  L.

Aigremoine eupatoire, Agrimonia eupatoria L.

Agrimony - Agrimonia eupatoria 2c

Photo : Sarah Gould et licence

Nom provençal :
- Grimoueno
;
- Sourbeireto
;
- Erbo-de-vèire
.

Famille : ROSACEAE

Localisation :
terrains argileux, ensoleillés.

Utilisation :
Plante astringente (diarrhées), diurétique et vulnéraire.
Enrouements : « Bon pour la voix ».


Comestibilité :

Les feuilles servent à préparer un « thé » agréable et les très jeunes pousses sont cuites comme légumes (Bosnie).

Agrimonia eupatoria

Allium roseum  L.

Ail rosé, Allium roseum L.

Nom provençal :
 - Aiet-de-serp

Famille : AMARYLLIDACEAE

Localisation :
Fréquent dans les garrigues, les lieux herbeux et buissonneux, les cultures, les bords des chemins…

Utilisation :
Toutes les espèces d’ail sauvage contiennent du soufre et de l’iode et sont diurétiques, hypotensives, antiseptiques des voies digestives et antibactériennes.

Comestibilité :
Les bulbes, les feuilles et les fleurs s’utilisent en condiment ; frais dans les salades, les mayonnaises, les sauces ; cuits dans les soupes, les omelettes…

Ail rosé, Allium roseum L.

Acanthus mollis  L.

Acanthe molle, Acanthus mollis L.

Nom provençal :
  - Acanto ;
  - d'ourso
 ;
  - Grando-berso
.

Famille : ACANTHACEAE

Localisation :
Présente sur tout le pourtour méditerranéen.
Rocailles, décombres, bord des vignobles.
Assez rare à l’état sauvage, souvent cultivée dans les jardins pour l’élégance de ses grandes fleurs blanches veinées de pourpre.

Utilisation :
Usage externe sous forme de bains, compresses, cataplasmes pour les brûlures, dartres, piqûres…
Émollient et anti-inflammatoire (usage externe et interne.)
La feuille inspira, dit-on, le sculpteur grec Callimaque lorsqu’il créa les motifs du chapiteau corinthien.

Dimanche 7 juin 2015

Affiche Tanneries 2015

 

Conférence

de Christophe AQUADRO :

Les tanneries & industries
de la vallée du Gapeau

Belgentier

à 10 h

Salle Henri Aycard

Entrée libre

 

 

Conférence Christophe Aquadro

La conférence.

 

Consultez (après quelques secondes de téléchargement) le résumé en images de la conférence.

 

 

 

Conclusion :

En se basant sur les faits et les analyses, on arrive au constat suivant : les cadres géographiques et humains dans la vallée sont étroitement liés par un point commun : le Gapeau.
Ce fleuve a laissé la marque de son passage dans la mémoire des lieux et celles des hommes.
Aux XVI-XIXes siècles, la prospérité économique de la vallée dépendait (le terme est important) en grande partie des ressources que procurait le Gapeau.
En pratique, il s’agit des moyens mis en œuvre pour assurer cette prospérité. Elle devait beaucoup à la diffusion des techniques d’arrosage, sous-exploitées jusqu’au XVIe siècle à cause de ces fameux droits d’eau. En effet, avec les concessions faites sur la propriété de l’eau, on remarque que la densité du nombre de canaux est allée en croissant. Les réseaux sont relativement complexes, leur organisation était pensée, tant au plan matériel que sur le plan humain.
Ces systèmes d’irrigation se sont perfectionnés au point d’atteindre une forme d’immobilisme au XIXe siècle, à plusieurs niveaux, notamment techniques.
Nous sommes passés d’une domination de l’homme sur l’eau à une domination entre hommes pour l’eau. L’eau est devenue un enjeu économique.
Sur cette période, un des intérêts défendus sur le canal était la tannerie.
Toute son histoire repose sur l’eau. La tannerie dans la vallée s’est ancrée dans le temps et l’espace. Elle a évolué aussi : nous sommes passés de techniques longues et exigeantes avant le XIXe siècle à des méthodes plus rapides. À Belgentier, nous avons l’illustration de ceux qui ont réussi la transition, comme la famille Arnaud, et de ceux qui ne se sont pas adaptés, comme le montre l’étude archéologique de la tannerie de Camp Long.
Au total, la tannerie demeure présente dans la vallée, ayant su conserver une certaine dynamique. La maitrise de l’eau a effectivement créé une forme de développement économique dans la vallée. C’est l’aspect majeur de ce travail qui ne doit pas oublier le rôle joué par d’autres activités, pour qui le lien avec le Gapeau est soit primordial, soit plus indirect, voire inexistant : par exemple les papeteries, les plâtrières, les fours à chaux, etc.
D’autre part, les liens entre l’homme, l’eau et l’histoire se sont développés selon le schéma suivant :
L’homme, en cherchant à dominer puis à gérer l’eau a dû s’en donner les moyens matériels. À ce niveau intervient la diffusion des techniques d’irrigation.

Il est désormais clair que la vallée du Gapeau méritait qu’on s’y intéresse. Ce panorama est bien sûr incomplet, mais il fallait bien réaliser une première ébauche. La vallée a peu été étudiée.

Le Gapeau se prêtait bien à cette étude.
N’a-t-il pas donné à la vallée son identité ?

Samedi 6 juin 2015

Décugis Eau 2015

 

Conférence :

L'eau, du puits au canal de Provence

Solliès-Pont

 

Présentée par :
Raoul DÉCUGIS

à 15 h

Espace associatif Jean Murat
Entrée libre

 

 

 

Illustration : BALDY Christian

 

 

Conférence Raoul 1

La conférence.

Vendredi 5 juin 2015

Affichette inondations Foret

Conférence :

Les inondations
dans le canton de Solliès-Pont

Belgentier

 

Conférence de Jean-Paul FORÊT

à 15 h

Espace associatif Jean Murat
Entrée libre

 

 

 

Conférence Jean-Paul Forêt/1

La conférence

Recensement d'août  1765

Dictionnaire des Gaules et de la France, par l’abbé Jean, Joseph Expilly (1719-1793), 1770.

SOLIERS ou SOULIERS en Provence, diocèse de Toulon, parlement et intendance d’Aix, viguerie et recette d’Hyères. On y compte 31 feux de cadastre et 5 058 personnes de tout âge, de tout sexe et de tout état (voir à la page 951 du tome V de ce dictionnaire). Cette commune divisée en trois paroisses Soliers le Pont, Soliers les Toucas et Soliers la Ville est sur la petite rivière de Gapeau, dans une contrée des plus agréables et fort abondante en grenades, oranges, olives, citrons, figues etc. à 1 lieue 1/3 SO de Cuers, à 3 lieues NO d’Hyères et à 2 lieus NE de Toulon. Il y a un couvent de Capucins.
Dans une bulle de Grégoire VII de l’an 1084 il est fait mention de Soleriis. On y a trouvé aussi deux inscriptions qui sont rapportées par Bouche au tome Ier de sa description de Provence p. 339. C’est la patrie d’Antoine Arena ou des Arens qui se rendit célèbre par ses vers macaroniques. On sait que cette espèce de poème consiste à entasser des mots moitié latins, moitié français, moitié provençaux et d’en faire un mélange d’un goût barbare.
Le principal ouvrage d’Antoine Arena dans ce genre c’est la description de la guerre de Charles Quint en Provence, imprimé en 1537 fort rare avant qu’on l’eut réimprimée en 1747 in 8° à Paris sous le nom d’Avignon. Il mourut en 1544 étant juge de la ville de Saint-Rémy en Provence.
En 1765 MM les administrateurs de la Provence et pays de Provence se déterminèrent à ordonner le recensement par têtes des habitants de cette province… il est à souhaiter que leur exemple soit suivi dans toute l’étendue du royaume et que leur procédé soit répété de temps en temps en Provence… ils firent imprimer un nombre suffisant de feuilles à remplir conformément aux titres qui étaient à la tête de chaque feuille :

           1. Chef de famille ; nom patronymique, de baptême, profession ;
           2. N° de la maison (il avait été ordonné qu’elles fussent toutes numérotées en rouge ou noir dans toute l’étendue de la province, pour éviter les géminations) ;
           3. Nombre d’hommes de chaque maison ;
           4. Nombre de femmes de chaque maison ;
           5. Nombre de garçons de + de 12 ans ;
           6. Nombre de filles de + de 12 ans ;
           7. Nombre de garçons de - de 12 ans ;
           8. Nombre de filles de - de 12 ans ;
           9. Nombre de valets, domestiques, garçons de travail et apprentis ;
           10. Nombre de servantes et autres domestiques de sexe féminin ;
           11 A Total des habitants effectifs ;
           11 B Total des étrangers non provençaux ;
           11 C Total des étrangers provençaux ;
           12. Observations.

L’opération commença dans toute l’étendue de la Provence le 24 août 1765 et fut terminé le 31, il en résulta le dénombrement qui suit :

Viguerie d’Hyères

Maisons des villes et bourgs maisons des villages et campagnes total habitants total des étrangers
  Belgentier   192 942  
  Bormes
    Brégançon
  212 1141  
  Carnoules   174 727  
  Cuers 844 49 2975 14
  Forcalqueiret   165 706 15
  Hyères 621 306 5350* 136
  Pierrefeu   167 686 3
  Le Puget   258 1243 3
  Soliers-Pont
    Soliers-Toucas
    Soliers-la-Ville
656 361 5058 99
  La Vergne   26 170 0
Total :  2121 2160 20157 298

* y compris 68 hommes de troupes.

Chefs lieux de viguerie voisine

Maisons des villes et bourgs Maisons des villages et campagnes total habitants
   Toulon 2235 263 22580 civils
   Brignoles 716 52 4526 
   Saint-Maximin 471 28 2911
   Aups 425 38 2525
   Lorgues 456 106 3850
   Barjols 322 0 2454
   Draguignan 823 65 5129

Sur les 25 vigueries de Provence 10 seulement étaient plus peuplées que celle d’Hyères :

    Aix :        132 667 h.     Forcalquier :        30 833 h.
   Apt :        35 806 h.     Grasse :        35 028 h.
    Brignoles :        20 496 h.    Sisteron :        26 244 h.
   Digne :        21 082 h.     Tarascon :         35 112 h.
    Draguignan :        53 593 h.    Toulon :        35 838 h.

Détails sur Soliers le Pont, Soliers Saint-Christophe
et Soliers la Ville réunis

     Nombre des maisons des villes et bourgs : 656
     Nombre des maisons des villages et campagnes : 361
     Nombre d’hommes : 1140
     Nombre de femmes :      1297
     Nombre de garçons de + de 12 ans : 630
     Nombre de filles de + de 12 ans : 522
     Nombre de garçons de - de 12 ans : 751
     Nombre de filles de - de 12 ans : 687
     Nombre de valets, domestiques, garçons de travail et apprentis : 77
     Nombre de servantes et autres domestiques de sexe féminin : 53
     Nombre des habitants des villes et bourgs : 3483
     Nombre des habitants des villages et campagnes : 1525
     Total des habitants : 5058
     Nombre des étrangers nés en Provence : 80
     Nombre des étrangers nés hors la Provence : 19

Cette communauté est composée de trois chefs-lieux ou paroisses :

Nombre d'habitants
  de la ville de la campagne total
  Soliers le Pont 2194 375 2569
  Soliers les Toucas 672 48 720
  Soliers la Ville 617 1152 1769
  Totaux : 3483 1575 5058

Les douze communautés de la viguerie d’Hyères :

 Viguerie d’Hyères Nb. de feu*  
 Hyères, chef-lieu 50  
 Belgentier 3 1/4
 Bormes 4  
 Brégançon 0 1/20
 Carnoule 7  
 Collobrières 6 1/6
 Cuers, ville 12 1/2
 Forcalqueiret et sa baronnie 4  
  Pierrefeu 3 3/4
  Le Puget 7  
  Solliès, ville 31  
  La Verne   1/6
  Total : 138 2/3, 1/16, 1/20
Carte de Cassini n° 155, Toulon 1778-1779

Carte de Cassini, numéro 155, Toulon, 1/80 millième, 1778-1779.

* Le terme feu (du latin focus, le foyer) désigne, particulièrement au Moyen Âge, le foyer, d'abord au sens strict (endroit où brûle le feu) puis figuré : le logement familial (cf. l'expression « sans feu ni lieu »), puis la famille elle-même. Très rapidement, il est utilisé comme unité de base pour l'assiette, le calcul et la perception de l'impôt ; on parle alors de feu fiscal.

Mercredi 3 juin 2015

Affichette  Pêche, 2015

Conférence :

La continuité écologique
dans le cours du Gapeau

Solliès-Pont

Par Éric Leterrier et  Julien Preynat
(Fédération varoise pour la pêche et la protection du milieu aquatique)

à 14 h

Espace associatif Jean Murat
Entrée libre

 

 

 

Conférence Pèche

La conférence

Du 30 mai au 7 juin 2015

Affichette eau, 2015

 L'eau et le Gapeau

 

- Conférences

- Animations

- Expositions photos et matériels

 (Puits, bassins, citernes, lavoirs, fontaines.)

 

 

Du 30 mai au 7 juin 2015
Espace associatif Jean Murat
de 10 à 12 h et de 14 h 30 à 18 h.

Entrée libre

Expo Eau 2015

L'exposition salle Murat.

Eau lessive

La lessive, présenté par Pierre Saulnier (collection privée).

Eau Photos

L'exposition photos : bassins, citernes, fontaines, lavoirs et puits.

Eau Domestique

Eau domestique : transport et utilisation.

Eau domestique : transport et utilisation.

Classe 1
Petites Bêtes

Une classe CE2 Alphonse Daudet en visite à l'exposition.

Classe CM2 Alphonse Daudet de Madame Imbert, en sortie sur les bords du Gapeau. Animatrice : Marie-Estelle Falcou.

Le 15 avril 2015

Pièce jointe vide ou le type d'article n'est pas une 'pièce jointe'

 

Visite guidée avec le CM2
Alphonse Daudet

Le 15 avril 2015

Départ : 8 h 45

Sujets développés, voir pages :

— le chateau
et
— le parc du chateau.

 

 

Classe CM2 A. Daudet

Devant l'entrée principale du château (photo : Écomusée).

Samedi 21 mars 2015

Ginesto 1b

Visite guidée privée

Le 21 mars 2015

Départ du fougaou : 14 h 30

 

Déroulement de la sortie

La chapelle Saint-Victor. En juillet 1338, dans l'inventaire des biens appartenant à l'abbaye Saint-Victor de Marseille au prieuré Saint-Michel de Solliès il est fait mention d'une « ecclesia vero sanctus Victor ».
Installation de la confrérie des pénitents noirs au bourg du Pont en 1519. En avril 1564, établissement de trois messes pour la confrérie des pénitents et agrandissement de la chapelle (8 cannes x 3 cannes).
En mai 1617, fondation de la première paroisse dans la chapelle par Monseigneur Gilles de Seytre, évêque de Toulon à la demande de messire Gaspard de Forbin, seigneur de Solliès.
La confraternité des pénitents blancs fut établie en mars 1643 par Barthélemy Blin, prieur, Jehan Pellotier, sous prieur, Me Jean-Baptiste Sénès et Claude Paul.
Elle redevient en 1698 la paroisse du bourg du Pont après l'effondrement de l'église Saint-Jean-Baptiste.
Vendue comme bien national à Hyères en 1793.

L’avenue des Aiguiers, anciennement rue des Blins.

La rue de la Serre.

Le barrage des Capelans, alimentait le moulin à huile attenant dont le canal de fuite longe la rive droite du Gapeau pour éviter le mélange des eaux grasses avec le fleuve.

L’avenue Maréchal Juin. Le château de la Gallerie, construit avant 1534, par la famille de Forbin après l’abandon du château féodal de Solliès-Ville. Il reçoit la visite de Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis en 1564.

Le pont des Oiseaux, construit en 1981 pour desservir le lotissement de l’Enclos.

La conduite forcée du canal de Carcès, qui alimente Toulon pour neuf millions de mètres cubes grâce au barrage de Carcès construit entre 1934 et 1939, d’une capacité de huit millions de mètres cubes d'eau, pour une superficie de plus de cent hectares avec huit kilomètres de rive.

Les berges du Gapeau, piétonnier créé avec le lotissement de l'Enclos.

Le barrage de Seyrol, le canal qu’elle alimente ne servait qu’à la tannerie mégisserie de M. Boyer.

Le barrage de Monsieur, le plus ancien barrage de Solliès-Pont, mentionné dans le cartulaire de la chartreuse de Montrieux dès 1216.

Le canal de l’Enclos, canal principal pour alimenter tous les moulins et les six associations syndicales d’arrosants.

Le talus rive gauche en amont, rehaussé pour protéger le lotissement de l’Enclos des crues du Gapeau.

Le canal couvert, recalibré en 1962 et couvert en 1980-1981 par sécurité pour les résidents du lotissement.

La prise du canal d’arrosage des Terrins, soixante-cinq hectares de terres arrosables en 1843.

La prise du canal du Château, trente-neuf hectares de terres arrosables.

Le silo à blé, dépendance de l’ancien moulin à farine de la rue de la République.

Les douves du château primitif, ont servi de vivier à ce château détruit lors de la crue du fleuve du  8 septembre 1651.

L’église Saint-Jean-Baptiste, située sur la rive gauche du Gapeau.
La première église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, en remplacement de l'église Saint-Victor devenue trop petite, fut construite entre 1661 et 1668. En 1707 la voûte s'effondra, et en 1708 l'église s'écroula. Partiellement réédifiée en 1710, elle tomba en ruines en 1717.
En 1724 le projet de reconstruction de l'architecte Joseph Pomet fut adopté.
En 1726 c'est le début de la réédification par Joseph Giraudy et fils, maître maçon, mais en 1729 ils abandonnèrent le chantier. Pierre Sénès architecte de Toulon reprit aussitôt les travaux jusqu'à sa mort en 1730 ; il fut remplacé par son frère Charles jusqu'à l'achèvement de l'église en 1734.
Elle est bénie le 23 décembre 1734.

La tour de l’horloge, dont la construction sur la place remonte à 1809. La cloche comporte le texte suivant :
 « PLACÉ LE 13 AOUST 1809 MR FIES MAIRE DE LA COMMUNE DE SOLLIES »,

poids : 430 kg, diamètre : 0,95 m, note : Sol.

La fontaine Saint-Jean-Baptiste, construite en 1865-1866, pour remplacer l’ancienne datant de 1660.

Le passage Félix Pey, créé en 2010 pour relier le centre-ville aux zones de stationnement à l’est.

Le barrage Saint-Victor, alimenté par les eaux du barrage supérieur et par les eaux qui se déversent du canal des Carcès et qui actionnait le moulin à farine et la tannerie Giraud ; le canal de fuite de ce moulin tombe à cent mètres en aval.

Le canal du Sarraire et de la Tour, canal maître du syndicat des arrosants du Sarraire et de la Tour. Long de 2000 m, il arrose cinquant-huit hectares, cinquante-neuf ares.
Le débit est de 198 l/s contre 1660 l/s pour le Gapeau (juin 1948).

Retour au fougaou, vers 16 h 30.

Ginesto 2

(Photo : Écomusée)

Le grand orgue Joseph Callinet

de l'église Saint-Jean-Baptiste, Solliès-Pont

Joseph Callinet, 1795-1857

Né à Dijon, le 15 novembre 1795, il est l’ainé des enfants de François Callinet, facteur d’orgues, et de Marguerite Rabiny, fille de facteur d’orgues. Il apprend le métier auprès de son père. En 1820, François s’éteint à Rouffach, Joseph reprend alors l’entreprise et termine la formation de son frère cadet Claude-Ignace. En 1823, Joseph épouse Eugénie Sartory à Huningue.

En 1826, il termine son premier instrument à trois claviers à Brunstatt et s’installe dans de nouveaux ateliers. En 1827, Claude-Ignace quitte l’atelier pour rejoindre son cousin Louis à Paris. Mais, il revient en 1833, à Rouffach, pour épouser Anne Marie Mooser.
Les deux frères travaillent alors dans le même atelier, mais sous leurs noms propres. Joseph signe « Callinet aîné » et Claude-Ignace « Callinet cadet ».
En 1837, les frères s’associent, l’entreprise occupe alors entre trente et quarante ouvriers. En 1843, ils se séparent comme ils s’étaient associés : verbalement, et sans aucun acte dressé. Fruit de cette florissante période, une quarantaine d’instruments neufs et quelques restaurations dont l’orgue monumental de Masevaux (1842).
En 1844, il rencontre à Lutter (68), Aristide Cavaillé-Coll qui deviendra un ami.

Grand orgue Callinet, buffet, Solliès-Pont.

En 1852, une crise d’apoplexie frappe Joseph qui est contraint de ralentir peu à peu son activité qu’il cesse définitivement en juin 1856.
Un an plus tard, Joseph Callinet, qui traînait sa paralysie depuis cinq ans, décède le 13   juillet 1857 à 61 ans.
Il repose dans le cimetière de Rouffach.
Hermès Vernet, organiste, décembre 2010.

 L’orgue restauré

Lorsqu’on regarde un orgue, le regard est d’abord attiré par des tuyaux en métal accrochés à un grand meuble en bois. Les tuyaux de façade appartiennent au jeu dit de la « Montre » tout simplement parce qu’ils sont visibles (montrés) à l’auditeur. Le meuble en bois, ici presque entièrement en sapin plaqué de chêne est dénommé « buffet ». Suivant les époques, le buffet est plus ou moins ouvragé. Le bois employé est très varié : chêne, ébène, poirier, sapin, tilleul…
Cette première vision ne permet d’appréhender qu’une petite partie de l’instrument. L’orgue Callinet de Solliès-Pont comprend 22 jeux et 1390 tuyaux : 64 sont en bois et 1326 en métal dont 28 « chanoines » (tuyaux décoratifs en façade).

Les tuyaux
Organe sonore de l’orgue, les tuyaux sont en métal ou en bois. Le métal est un alliage d’étain et de plomb. La majorité d’entre eux est à 95 % d’étain. Les tuyaux en bois, de section rectangulaire, sont en sapin et peints. Tous les tuyaux ont été « ausculté » un par un.
Il existe deux grandes catégories de tuyaux :
- les tuyaux à bouche ;
- les tuyaux à anche.

Les tuyaux à bouche sont en métal ou en bois, ouverts ou fermés dans le haut, de taille large ou étroite, mais toujours, comme un pipeau de roseau, avec une entaille appelée « bouche ».
Le son du tuyau à anche est produit par la vibration d’une « languette » comme dans un harmonica. Les anches sont réservées aux jeux de trompette, clairon, hautbois, basson, chalumeau, voix humaine, cromorne (terme utilisé au milieu du XVIIe siècle pour désigner, en France, un nouveau type de hautbois construit en plusieurs sections emboîtables)…

Grand orgue Callinet, tuyaux.

La console
Définie par Norbert Dufourcq comme le « moteur » de l’instrument, la console abrite les claviers manuels, le pédalier, les tirants des différents jeux et toutes les commandes nécessaires à l’organiste pour tirer le meilleur des sonorités de l’orgue.
À chaque clavier correspond un plan sonore.

Grand orgue Callinet, la console.

Les claviers
Le « Récit » (clavier supérieur) comprend 42 notes et 7 jeux.
Le « Grand Orgue » (clavier inférieur) comprend 54 notes et 15 jeux.
Le pédalier ne possède pas de jeux indépendants. Il joue en « tirasse » permanente avec le Grand Orgue.
L’accouplement entre les deux claviers manuels est dit à « tiroir » par le glissement du clavier supérieur sur le clavier inférieur. Cette manipulation se fait à l’aide d’un tirant à gauche des claviers.

Les registres ou jeux
Ils sont mis en action par des tirants en bois placés à droite et à gauche des claviers. Les volets de la boite expressive sont actionnés par un tirant à droite (et non par une pédale basculante comme le plus souvent).
Au pédalier, deux « cuillères » (pédales métalliques) permettent d’appeler ou de repousser le « grand jeu ».

Un jeu est formé par une série de tuyaux de même caractéristiques. Les jeux diffèrent par : la hauteur, le timbre, l’intensité.
Schématiquement, les tuyaux sont « plantés » sur une caisse étanche appelée « sommier ». Le sommier est principalement composé d’un réservoir : la « laye », remplie d’air comprimé amené du soufflet par un conduit appelé « porte-vent ». En ouvrant la soupape, l’air entre dans le tuyau qui met à « chanter ».

L’ensemble de la machinerie qui permet de transformer le toucher du doigt sur une touche en l’ouverture d’une soupape sous le tuyau choisi s’appelle « mécanique de traction » (traction parce qu’il s’agit, in fine, de tirer sur une soupape). Vergettes, rouleaux d’abrégé, pilotes, écrous, boursettes, soupapes, ressorts, esse… sont autant de pièces qui participent à cette traction.
L’orgue a retrouvé sa place initiale sur l’avant de la tribune. Cela a permis de replacer la soufflerie entre l’arrière de l’instrument et le mur de façade de l’église.
Toute la mécanique a fait l’objet d’une révision complète. Les pièces défectueuses ont été réparées ou refaites à l’identique.

Grand orgue Calinet, intérieur.

La nef, vue de l'intérieur de l'orgue, au travers des vergettes.

Composition de l’orgue

Récit 42 touches
Grand orgue 54 touches Bourdon 8’
Bourdon 16’
Doublette 2’
Dulciana 8’
Montre 8’ Clairon 4’
Flûte traverse 8’ Bourdon 8’
Trompette 8’
Prestant 4’
Gambe 8’
Cromorne 8’
Hautbois 8’
Flûte traverse 8’
Basse de Basson 8’
Trompette 8’
Prestant 4’
Dessus de Chalumeau 8’
Voix humaine 8’
Flûte 4’
Dessus de Cornet 5 rangs
Fourniture 5 rangs
Pédale 30 marches
Tirasse permanente du Grand Orgue
(laye séparée)

Grand orgue Callinet, jeu de tuyaux.

Détail de la fourniture 5 rangs
C1 C2 F2 C3 C#3 G3 C#4 F4 Bd4 C5
1 1/3 2 2/3 4 5 1/3
1 1 1/3 2 4
2/3 1 1 1/3 2 2 2/3 4
1/2 1 1 1/3 2 2 2/3
1/3 2/3 1 1 1/3 2 2 2/3
Pascal Quoirin, facteur d’orgue, octobre 2010.

Canal d’arrosage du Sarraire et de la Tour

Canal du Sarraire. Solliès-Pont

Le canal traverse sous la voie ferrée.

 

Rapport du 22 août 1741 de J. A. Floquet et homologué
par décret du 14 décembre 1742 du Parlement de Provence

Rapporteur Sr Villeneuve d’Ansouis, conseiller à la Cour

 

CANAL DE LA TOUR OU DE SARRAIRE :
(Folio 68)
… la largeur à l’entrée est de 12 pans 1 pouce un peu plus, à 7 ou 8 pans plus loin à partir de l’angle en bâtisse cette largeur n’est plus que de 10 pans environs. À 4 cannes 6 pans après, c’est à dire à l’endroit ou finit la partie voûtée de ce canal, cette largeur est réduite à 6 pans 1 pouce. La longueur totale voûtée du canal de Sarraire à partir de l’angle en bâtisse serait donc de 4 cannes 12 ou 13 pans. De 40 à 50 cannes après le canal n’à plus que 4 pans ¾ de largeur et à l’endroit ou il cesse d’être formé par des murs et où il est traversé obliquement par un ponceau, il a 5 pans ½ de large.

(Folios 5 et 78)

… à 118 cannes de l’angle en bâtisse est situé la première martellière Sénès, qui a près de 5 pans de large.

Martellière sur le canal de Sarraire.
Vanne de décharge au niveau du pont de la salle des fêtes, sur le canal du Sarraire.

 

CONVERSION DES MESURES ANCIENNES EN MESURES MÉTRIQUES
Les experts ont recueilli au Musée Arbaud, 2A, rue du 4 Septembre à Aix-en-Provence, les renseignements suivants extraits d’un livre intitulé : 
Tableau comparatif des mesures anciennes du département des Bouches-du-Rhône avec les poids et mesures républicains, par le citoyen Nicolas, professeur de Mathématiques, édité à Aix-en-Provence en l’imprimerie de Veuve Audibert, vis-à-vis le Collège, an ..x..
La canne d’Aix vaut = 1,988655 m
Le pan = 0,2486 m
La toise = 1,949036 m
Le pied = 0,3248 m
Le pouce = 0,0270 m
La ligne = 0,0023 m
La canne vaut 8 pans ou 6 pieds, 1 pouce ½
Le pied vaut 12 pouces
Le pouce vaut 12 lignes.
Canal du Sarraire
Le canal du Sarraire à l'occasion des travaux d'élargissement du chemin des Filliols (2019).

Canal d'arrosage des Trois-Pierres

 

Dossier déposé à l’enquête reçu par M. Bonnefoi, adjoint au maire de Solliès-Toucas,
en vertu de l’arrêté de M. le préfet du Var du 4 septembre 1858

Prise du canal des Trois-Pierres - Canal des Laugiers

Prise du canal des Trois-Pierres sur le canal des Laugiers. (Cette prise est aujourd'hui souterraine.)

Date de création de l’Association Syndicale Autorisée des Trois-Pierres : 26 décembre 1859.
Surface totale arrosable : 48 ha 05 a 75 ca.
Nombre d‘arrosants : 71 en 1858.
Longueur des canaux : 1300 m.
Débit en litre/seconde : 111,60 l/s.
Débit par seconde à l’hectare : 2,72 litre/seconde/ha.

 

Canal des Trois Pierres Solliès-Pont

Dérivation d'un canal secondaire.

Mémoire de guerre 1914-1918

Prêt de M. Claude Pedrotti :

– Un coffret de bois contenant 197 stéréophotographies ;
– Un carnet de guerre de 96 pages.

Coffret de bois contenant 197 stéréophotographies

Un coffret bois de 31,5 x 20 x 13 cm contenant 197 stéréophotographies de 105 x 45 mm et d’une visionneuse marquée : 76 STEREOSCOPES PARIS 3..., scannées en juillet 2014 et janvier 2015.

La profusion d’images, fixes ou animées, est une des caractéristiques de la Grande Guerre, qui en fait le premier conflit médiatique contemporain.
On appelle vue stéréoscopique une plaque de verre qui offre, à l’aide d’une visionneuse, une vue en relief saisissante de réalité. Le relief est obtenu par jeu d’optique. Chaque œil perçoit l’une des deux photographies et c’est la superposition de ces deux vues qui produit la sensation du relief.

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Coffret Vérascope et plaques stéréoscopiques. Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.

Cette boîte permettait de visionner les plaques de verre stéréoscopiques (de format 10,5 x 4,5 cm) et de rendre l’effet du relief. Cependant, le petit format des visuels et la présence d’un appareil créent une distance entre l’image et le spectateur. Les visionneuses étaient auparavant volumineuses et lourdes. La commercialisation d’appareils portatifs, comme le Vérascope, va participer au succès des vues stéréoscopiques.
Aujourd’hui, la numérisation de ces plaques en verre permet une projection en grand format.
Cette vue stéréoscopique témoigne de la violence du conflit et de la force du souffle d’une explosion, capable de projeter un corps dans les branchages.
L’utilisation des appareils photographiques est réglementée sur le champ de bataille. Il faut donc s’interroger sur l’auteur de la photographie : est-ce un soldat au service de la propagande ou un cliché réalisé sans la permission de l’Armée ?
Plusieurs vues stéréoscopiques reprennent le thème du cadavre suspendu, par exemple avec le corps d’un cheval. Un corps décharné pendu à une branche et le tronc d’arbre mort vont être des images fortes reprises et diffusées après la Grande Guerre.
Elles continuent d’alimenter notre vision de ce conflit.

Un carnet de guerre de 96 pages

Un carnet de guerre de 96 pages de 16,5 cm x 10 cm, couverture carton, dos toile, commencé le 4 août 1914 et arrêté le 27 septembre 1914, écrit en noir et en violet par Joseph Simo, matricule 7806, domicilié 8, rue de Salles à Oran, musique du 2Zouaves, Oran, Algérie et décédé en 1951 à 74 ans.

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Le 4 août, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.)

Oran le 4 août
Guerre Européenne et Franco-Allemande

En cas de Mort Celui qui trouvera ce carnet sur moi sera assez aimable de vouloir bien l’envoyer contre récompense à l’adresse : Madame Simo, 8 rue de Salles 8, Oran Algérie

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Souvenir de la guerre Franco Allemande
___ Simo Joseph ___
Campagne d’Algérie
_ de France
_ de Belgique
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Campagne Franco-Allemande
__ 1ere journée __
Nous étions embarqués le 4 à Oran le 5 nous sommes partis de Mers-el-Kebir par le Duc de Bragance. Nous étions escortés de 5 croiseurs et 3 contre torpilleurs.
Nous débarquons à Cette là nous sommes reçu très bien par la population, nous allons cantonnés dans une école de filles, tout le monde venait nous rendre visite, quelques personnes sont venus nous offrir du vin, du lait etc.
Quelques dames sont devant le cantonnement la je leurs montre trois vues d’Oran elle le trouve très beau et j’ai montré la photographie de ma femme elles trouvent que les femmes d’Algérie sont très belles.
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Le soir vers 8 heures nous partons à la gare prendre le train pour Lyon le régiment musique en tête défile dans la ville jusqu’à arrivé à la gare.
Le train part à minuit nous passons dans de grandes villes Montpelier, Avignon, Valence, Nîmes etc. Arrivé à chaque gare tout le monde nous attendait avec des bidons de café, des gâteaux, du pain, des pommes, des poires, on nous donnait des journaux, des cartes postales tout le monde nous serrait la main, on criait Vive la France, à bas Guillaume etc.
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Sur les wagons on décorés des têtes de Guillaume, des casques à pointe etc.
Nous arrivons à Lyon et on part à pieds pour Sathonay nous faisons 12 kilomètres en traversant les principales rues et boulevard de Lyon musique en tête, on arrive à Sathonay ou nous allons cantonner au Camp des Zouaves on nous sert la soupe.
Le soir on sort en ville on va dans les cafés on prend la bière avec Noguera dans plusieurs cafés.
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Enfin nous prenons le train pour partir pour Rocroi après avoir traversé quelques villes et nous passons aux environs de Paris d’où nous sommes on entend quelques coups de canon enfin nous partons le soir à 7 heures par une très forte pluie à pieds pour la Belgique.
15 août, je me souvenais de tous les ans quand on allait au bord de la mer faire la fête, malheureux 15 août cette fois il pleuvait toujours nous arrivons à frontière Franco-Belge une heure après, et ensuite à Couvin ; premier village Belge.
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Ce jour-là je souffrais toute la journée des dents. Je souffrais tellement que je vais voir le major pour me la faire arracher, le major me répond qu’il n’avait pas d’outil. Je vais en ville chez un pharmacien, et il me prête 2 pinces, en arrivant on donne l’ordre de partir et nous partons sous la pluie. Je reste avec les pinces dans la poche et mon mal de dent se calme jusqu’à présent heureusement.
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Nous étions trempés jusqu’aux os. La musique va coucher dans un moulin. Je me suis couché sur des sacs de farine j’étais glacé. Je me rappelai de ce beau petit lit que j’avais, enfin le matin, le chef vient nous réveiller à 5 heures. On s’était couchai le soir à minuit. La famille ou nous étions nous sert le café au lait avec des tartines de beurre enfin à 6 heures on part et on arrive toujours avec la pluie et le froid à Sautour, on nous fait coucher dans une grange nous étions gelés on ne pouvait
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pas dormir, je vais dans une ferme et j’achète du beurre et du pain et je mange un morceau enfin les Belges sont très braves ils mangeaient le pain dur, pour nous donner le frais. Enfin nous sommes à 2_ kilomètres du combat nous attendons avec impatience le moment d’y aller nous voyons sur nous passer des aéroplanes espions mais ils sont _ent, la nuit venu je vais me coucher.

Journée du 17
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17 août
Le matin réveil à 5 heures on donne l’ordre de se tenir prêt à partir dans une heure.
On entend très bien le canon tout le monde se regarde on dit que l’heure est venu, de faire son devoir. Tout le monde se demande si on sera vivant dans une heure enfin on se dit tant pis s’il faut mourir étant mieux surement pour la France.
(vive la France)
Nous partons, on arrive à Neuville. On est cantonné dans une grange il ne pleut plus, je prends un café en face et
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je monte me reposer un peu et il paraît que c’est demain que l’on va au feu.

18 août
On donne l’ordre de partir à 9 heures on nous rassemble et un moment après on ne partait pas encore, on rentre une autre fois, nous allons voir quelques aéroplanes qui viennent survoler au-dessus de la ville, l’après-midi on va laver le linge dans une petite rivière enfin nous attendons toujours d’aller au feu. 
20 août
…/…

20 août
On rassemble le matin sur la place, et nous partons de suite, en route un aéroplane allemand vient voler sur nous heureusement il est reçu par une pluie de balles qui ne l’on pas touché. Il part et une heure après on nous apprend qu’il a été descendu à coup de fusil par le 56e de ligne et contenait 6 bombes que nous aurions pu recevoir sur nous.
Enfin on arrive à Florennes. Nous sommes logés dans une maisonnette à moitié fini. J’achète en ville un peu de charcuterie et je déjeune avec
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Noguera ensemble on va prendre un verre de bière dans un café. Il est 4 h 30 nous sommes assis devant la porte ou nous sommes cantonnés, en train d’écrire des cartes postales pour la famille car il me tarde de savoir des nouvelles de ma chère famille nous nous promenons dans la petite ville de Florennes. Nous rentrons dans quelques cafés, on visite on regarde et enfin on revient toujours, au même endroit, vers 6 h,  je vais visiter une jolie quincaillerie Mon Biot, place Verte à Florennes.

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Il me fait visité tout son magasin c’était très beau c’est une vraie quincaillerie, enfin on va prendre la bière et on va se coucher.
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Florennes, quincaillerie Biot, place Verte
10 heures du soir
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21 août 1914
nous sommes prêts à rentrer
au combat
Milles baisers à ma chère petite femme
et à mes chers parents
je vous embrasse bien fort
au revoir, ma chère femme
au revoir mes chers parents
Vive la France
Simo
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R° 21 août
Le matin réveil à 5 heures se tenir prêt à partir une ½ heure après on ne partait pas, on se brosse les effets, on s’arrange un peut et on reste près du cantonnement en attendant les ordres. Vers 1 h ½ un monoplan allemand vient survoler au-dessus de Florennes mais il est reçu par quelques coups de feu qui ne l’atteignent pas, et il part. Il est 10 heures du soir nous sommes au milieu de la ville rassemblés pour partir au combat, à minuit nous partons et arrivons au champ de bataille à 4 heures, 22 août l’artillerie ouvre le feu, nous sommes à Fosses les habitants sont tous partis l’artillerie fait des dégâts à l’ennemi, les petits zouaves 
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V° Nous irons à Berlin
vive les petits zouaves
vive la France
vive l’Algérie
combat de Fosses 22 août
Simo
combat de St-Gérard 23 août 
général Saurey

R° 22 août
à la baïonnette et les font reculer de 10 ou 15 kilomètres la bataille est bien engagée les Français avancent ! malheureusement arrivé aux tranchées ennemis les mitrailleuses et les obus nous pleuve de tous côtés nous subissons de sérieuses pertes dans notre régiment de zouaves. Nous pûmes ramassés quelques blessés. La bataille de Fosses 22 août a été très cruelle pour nous, la bataille se termine le soir à 6 heures et nous battons en retraite jusqu’à St-Gérard. Arrivés là, j’achète un kilog de pain et je mange une boite de conserve avec mon ami Noguera, nous allons nous reposer jusqu’au matin. À 4 heures le repos n’étant pas bien long
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V° 23 août
nous avons assisté à un combat qui a duré jusqu’à 10 heures du soir. À 11 heure on va se reposer, au milieu d’un champ, il fesait très froid, à 2 heure du matin (24 août) on nous fait lever pour partir de suite car on était attaqué on part à Philippeville nous avons ouvert le feu, il est 3 heure de l’après-midi nous attendons au milieu de la ville les allemands.
Je vois passer une voiture avec deux officiers allemand blessés, à 4 heures on part, les allemands bombardent la ville.

Nous rentrons en France près d’Hirson et on cantonnait après 17 heures de marche. Les hommes restent sur la route, on ne tient plus debout on 
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Dhuizel la garde au drapeau

R° 26 août
n’a pas mangé depuis hier. Arrivé au cantonnement je vais dans une ferme avec le sergent Boyer et la fermière nous sert une bonne soupe, pot au feu, du fromage au l__n, 1 litre de cidre, des fruits, du café, enfin on a très bien mangé, en France les gens sont très aimable ils nous donnent tout. Après les avoir remercié nous allons au cantonnement et on fait un peu la sieste. La pluie commence à tomber. Toute la nuit il a plut, le matin on part à 4 heure. 26 août à Lancelle-la-Cour. On est arrivé tout trempé on nous a logé dans une grange à fourrage ou nous avons passé la nuit. 

V° Mort d’un ami
Combat de St-Gérard 22 août 1914 
il était 3 heure de l’après-midi nous étions à St-Gérard, l’ennemi était près de nous, on venait de se battre, nous allons nous reposer entre St-Gérard et Philippeville, la Cie avait reçu l’ordre d’aller en avant-garde reconnaitre l’ennemi. Un moment avant je vois mon ami Castagno un peut triste je lui demande s’il avait le cafard ; ha il me dit je ne sait pas mais je vais au combat et je pense beaucoup à ma petite, il y a que ça qui me tracasse ; enfin je l’encourage et après lui serre la main, ils partent une heure après, il est coupé en deux par un obus j’ai pleuré toute la journée.
_ _ contre _ _ _ _

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Journée du 28 août, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.)

R° 28 août
Le matin on part à St-Gobert on arrive à 2 heure, on commence à faire la soupe et vers 5 heure on soupe. Nous sommes dans une ferme, on attend les ordres pour partir à minuit, on donne le signal pour partir et on va à la rencontre de l’ennemi, on arrive sur le champ de bataille vers 7 heure la bataille s’engage ça chauffe dur, les obus nous passent par-dessus la tête on croit plus en sortir. Mais enfin ça marchait bien de notre côté, malheureusement vers 4 heure les allemands changent leurs tirs et nous sommes obligés de battre en retraite au pas de gymnastique, les obus nous suivent…
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ils tombent sur les régiments, je vois sauter des morceaux d’hommes en l’air, les arbres sont arrachés, nous courrons toujours, les obus nous suivent, ils tombent à 2 et 8 mètres sur nous, on voir la mort venir, mais un moment après ça s’arrête, nos canons marchent toujours et on va dans un champ dormir un peu, il est 11 heure on s’endort il faisait un froid terrible on ne pouvait pas dormir,
vers 4 heure du matin on repart au champ de bataille pour repousser les allemands, les obus nous tombent toujours mais les allemands reculent vers 4 heure nous nous…
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replions et on va se reposer dans une ferme jusqu’au matin 31 août. On perd notre régiment, on ne le retrouve plus on voit des zouaves de tous les cotés sur toute les routes, enfin le matin la musique part, nous allons à la recherche du régiment, on marche toute la journée à travers tous les champs, les villages on le retrouve pas, on n’a pas de vivre, on crève de faim et de soif enfin le soir à 8 heure après avoir marché un jour et une nuit on le retrouve et on s’en va avec, on prend la marche sur l’Oise
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on marche toute la journée on fait une halte de 1 heure, on mange un peut et on part en marche toute la nuit. Le matin on arrête un peu
et on est toujours fatigués et sans manger ni même pas du café enfin on patiente. On marche toujours et vers 6 heure on cantonne après avoir fait une soixantaine de kilom on prépare la soupe, il est 7 heure je suis à bout de force on ne tient plus debout, on se repose un peu et le matin à 1 heure on part il y a deux jours qu’on ne touche pas de vivres. On n’a ni pain ni rien dans les villages il y a plus personne on mange tous ce qu’on trouve en route.
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R° 3 septembre
Un morceau de pain dur roulait dans ma musette depuis 9 jours je le mange avec appétit enfin la journée se passe. On cantonne au milieu d’un champ. À 11 heure du soir on nous fait partir en marche toute la nuit le matin vers 8 heure on s’arrête, on nous donne un bout de pain à chacun, on commence à faire la soupe mais lorsqu’elle était faite il fallait partir, ensuite on lâche tout et on part. La bataille est engagée entre les artilleries. Nous suivons le mouvement toute la journée et on attend toujours les résultats et la fin, car il y a déjà assez.
Ce jour-là on la saute.
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R° 4 septembre
aujourd’hui on marche toute la journée sans s’arrêter, on n’a rien dans l’estomac depuis hier. On ne s’arrête pas, vers 5 heure on s’arrête à 15 kilomètres de la Seine, on est sans force, enfin au bout de 8 jours on nous donne aujourd’hui du pain. On mange ça comme des gâteaux, les hommes sautent dessus comme des loups, il y a même des hommes qui restent en route mort de faim, enfin ce soir on se repose, on nous donne de bonnes nouvelles il faut monter en avant les allemands reculent. C’est aujourd’hui que commence la grande bataille finale.

R° 6 septembre
nous partons à 5 heure du matin, on prend le café et nous marchons les zouaves comme troupes de réserve en 3e ligne. On arrive au cantonnement vers 6 heure en route on rencontre 40 prisonniers allemands dont un capitaine. Ils sont sur le bord de la route couchés et gardés par une patrouille. On arrive, on fait la soupe, nous commençons à avancer, l’ennemi recule, on nous apprend des victoires françaises et russes, nous sommes tous contents, on dit que c’est la dernière bataille et que dans quelques jours on saura de bonnes nouvelles, enfin on a du courage, hier on a pris 14 canons allemands.
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R° 7 septembre
aujourd’hui on marche toujours en avant à la poursuite des allemands. Arrivé au champ de bataille, le champ était couvert de mort allemands et des blessés, on leur donnait à boire, il y avait des officiers qui parlaient le Français, on les soigne et on continue la route. 

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On arrive au cantonnement on fait la soupe, il est minuit, on se repose et le matin à 2 heure, réveil, on part en avant-garde.
8 septembre
En route on rencontre des cadavres de tous les côtés, des chevaux, des armes c’est la peste, il y a des blessés de tous côtés, on rencontre des allemands blessés, on leur demande des renseignements, il y en a qui causent un peu le français.
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On marche toujours en avant à la poursuite de l’ennemi. Ils occupaient un village mais on les fait partir à coup de canon. L’après-midi nous occupons le village, ils bombardent toujours. L’ennemi bat en retraite, de temps en temps les obus nous tombent, nous étions assis sous un arbre avec quelques musiciens, un obus est venu éclater à 3 mètres près de nous, la terre a sauté en l’air on savait plus de quel côté partir, on s’est sauvé mais on la échappé belle, il y a eu un blessé à la jambe. On nous fait partir et on passe la nuit à 1 kilom du village. Il pleut, la terre est mouillé et pourtant il faut se coucher par terre, on est si fatigué que l’on ne regarde rien. 
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enfin on se couche par terre, l’eau nous tombe dessus, il fait froid on passe la nuit.


9 septembre
le matin réveil à 4 heure, on se lève, on est gelé, on chauffe le café, on est tous autour du feu, on attend l’heure du départ. Les aéroplanes survolent sur nous ils vont reconnaître les positions ennemies.
L’ennemie occupait Montmirail. On leur a mis nos canons 75 derrière, ils ont été obligés de se sauver en laissant 1500 morts, des blessés et des munitions et des canons. À 2 heure il faut partir à Esternay. En route on ne voit que des champs de cadavres allemands, des chevaux, des canons abandonnés mais ces cochons avant de quitter le village, ils ont incendiés toutes les maisons, ils ont fusillés des habitants, ils ont violés des femmes qui ont tués après, ils les mettait à 20 mètres et ils disaient « voilà comme on tuent les cochons français »
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Mouilly, dans le cimetière, 1915

grande bataille d’Esternay

mais heureusement ils ont dut quitter vivement nous sommes campés dans la ville, il est 10 heures du matin.
10 septembre
on se prépare pour partir on va prendre le train pour aller je ne sais pas encore où, personne ne le sait. Enfin on prend la direction de la gare de Henard-le-Vicomte, on prend le train et on va jusqu’à Roissy. On passe la nuit mais avant d’être arrivé on se fait 5 kilom sous une pluie qui nous a pénétré jusqu’à la moelle des os, on arrive par se réchauffer un peu il fesait froid, il y avait un bataillon des territoriaux du 144e qui nous ont donné un peu de soupe chaude, la pluie continue. Le matin on part à 10 heure
12 septembre
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12 septembre
on marche toute la journée sous la pluie on est trempé de partout l’eau nous coule dessous les pantalons on marche toujours sans savoir ou on va, on n’a pas mangé depuis la veille, enfin on arrive à une grande usine, il est 9 heures on s’est trompé de route, on ne peu plus continuer les hommes tombent sur le fossé glacé car il fait très froid, le sous chef tombe, on le monte sur la voiture, enfin on fait arrêter à l’usine car on ne peu plus continuer , là on allume du feu, on brule tout, je n’ai jamais été aussi malheureux que ce jour, je croyais crevé aussi, pourtant je n’ai rien eu.
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13 sept
le matin vers 6 heure, on part, l’eau àcessé un peu, nous sommes un peu se, on va marché toute la journée, on a pas encore mangé, on arrive à Marigny le soir à heure. Le matin les allemands occupés le village, dès qu’ils apprennent notre arrivé ils se sauvent. On fait la soupe et on se couche. Le matin on attend les ordres pour partir, nous sommes cantonnaient un peu partout mais la veille j’avais brulé mon capuchon et j’ai profité icic pour me le faire arranger par une bonne femme qui la arrangé à la machine, il pleut toute la nuit. Nous sommes à 2 kilomètres de Compiègne, très bonnes nouvelles l’ennemi repp___ sur toute la ligne, en tout ils laissent tout, on boit leur ___ce.
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Journée du 14 septembre, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de M. Claude Pedrotti.)


14 sept.
Il pleut toujours, nous sommes dans notre capuchon dans un hangar, il y a des lapins qui nous marchent sur les pieds, on est assis en attendant le départ.
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on marche toute la journée sous la pluie
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on entre en contact avec l’ennemi, les canons tonnent de tous côtés
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on est à l’Aisne, terrible combat, beaucoup de morts, une
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fusillade s’engage entre l’ennemi et nous, nous sommes cernés de tout côtés, l’ordre arrive de tenir jusqu’au dernier moment, il pleut toute la journée, nous restons deux jours enfermés dans ce village, enfin les renforts arrivent par derrière et nous ouvrent un passage.
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le matin à 4 heure nous partons en silence, enfin on est sauvé, on laisse nos blessés et morts dans le village et nous allons à 10 kilomètres plus loin faire la soupe car il y a 3 jours que nous mangeons que des patates bouillies.
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1er journée
Tracy-le-Mont
bataille décisive
19 sept.
on arrive à Tracy-le-Mont, nous sommes cantonnés dans les maisons, on nous présente un drapeau allemand prit par les zouaves, il est sur une auto avec le zouave qui la prit pour aller à Paris le remettre au président de la république. Nous reposons toute la journée au village, on fait la soupe, on mange très bien Desfarge et moi nous avons fait un ragout aux pommes de terre avec de la viande, c’était ___tant, enfin nous passons la journée et on attend les ordres.
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2e journée
20 septembre
nous partons le matin à Tracy-le-Mont pour attaquer l’ennemi, les 0bus nous tombent de tous côtés, il pleut toujours.

3e journée
21
les zouaves sont retranchés, il pleut toute la journée, il y a de nombreux morts et blessés, nous sommes au poste de secours dans la forêt de Tracy-le-Mont, quelques obus sont tombés dans la forêt et ont tués 3 tirailleurs, un a eu la tête enlevé c’était horrible à voir.

4e jour.
22 septembre
le village est bombardé, les obus à la millenile (à mitraille !) tombent de tous côtés toutes les maisons sont en ruines il y avait quelques tirailleurs
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qui mangeaient leur soupe ils ont été carbonisés. Il ne reste plus de village, mais enfin notre artillerie vient de détruire une batterie allemande on entend plus les obus, nous sommes dans une grotte où nous passons la nuit, la musique et le chef.
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5e jour
23 septembre 1914
Il était 4 heure du matin on vient nous réveiller, il fallait partir en avant pour attaquer l’ennemi, il y avait un brouillard qu’on ne voyait pas à un mètre. Nous avions tous le cafard de voir passer un si triste 23 septembre, tout le monde pensait ou on devait être, enfin on part en rencontre l’ennemi à 100 mètres, la mitraille nous tombe et les balles nous sifflent, les zouaves tombent comme des oiseaux, il ne reste pas beaucoup de zouaves, nous ramassons les blessés. De tout côté enfin vers 1 heure la musique nous allons en arrière au poste de secours. Nous étions assis près d’une maison en attendant que la pluie de balles s’arrête
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quand tout à coup un obus à millennile (à mitraille !) nous tombe à deux mètres près de nous, il a fait un trou dans la terre de 2 mètres sur 3 mètres, personne a été blessé il faut dire que la musique a été protégé par Dieu et que nous avons la chance il aurait put rester personne, en enfin tout le monde se sauve, nous étions pâle comme la mort, plus tard on va encore ramasser des blessés au milieu des obus, on travaille toute la journée et enfin la nuit nous allons dans la grotte passer la nuit, tout le monde était présent, personne blessé.
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6e journée
24 septembre
la bataille continue, c’est la bataille décisive, la fusillade est toujours engagée il y a de nombreux morts et blessés, nous sommes toujours dans la grotte.
7e jour
25 septembre
on conserve les mêmes positions.
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8e journée
26 septembre
la journée est un peu calme, quelques fusillades de temps en temps, nous soignons les blessés et on les amène au poste de secours dans le château de Tracy-le-Mont.
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Passerelle-détruite-sur-la-Meuse


9e journée
27 septembre
la bataille est engagée sur le même front, nous ne savons rien de nouveau.

Dernière page au verso :
Remettre au colonel pour 10.30 les (illisible)
de prises et armes
et effectif
départ 10 h 15
ordre de marche 3 - 1 – 2
direction route de Bamartin

Mme veuve Lucien
Grand route
Tracy-le-Mont

Assemblée générale ordinaire

Assemblée générale ordinaire 2016

 

Lundi 9 février 2015

Solliès-Pont
salle Murat

de 18 h à 20 h,
suivie d'un apéritif dinatoire.

 

 

Pièce jointe vide ou le type d'article n'est pas une 'pièce jointe'
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       La rue Charles Terrin

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Sur décision du conseil municipal du 21 septembre 1888, la rue des Capucins devient la rue Charles Terrin.
Joseph, Charles Terrin (1793-1872), dit « L’abbé », historien de la Provence, théologien et philosophe.
Auteur sous le pseudonyme de Rinter de Liessol d’un manuscrit intitulé « Études sur la biographie évangélique avec les principaux exégètes d’outre-Rhin », Londres, 1854, in 8°. Sous son nom : «    Étude sur l’origine, les progrès et l’influence de la langue provençale », in Revue de la Provence, Marseille, 1830. « Précis de l’histoire de la Provence, à l’usage de l’enseignement public dans les quatre départements formés de l’ancienne Provence ». Aix, imprimerie Nicot, 1836, in 18, 236 pages.

Rue Charles Terrin

Projet de cartouche pour le linteau de la porte de sa maison natale, du 24 avril 1891.

La Sentinelle Toulonnaise du 14 août 1865 sous la signature de Paul Amiot fait l’éloge de Charles Terrin comme secrétaire en chef de la mairie de Toulon, en 1848.

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Cit-git, TERRIN JOSEPH CHARLES ancien chef d'institution décédé le 19-9-1872 à l'âge de 80  ans. Pendant sa longue existence il mit ses lumières et son expérience au service de ses concitoyens. Ici repose le doyen des proscrits du 2  décembre 1851

Sur son épitaphe au cimetière communal (division 1, rangée B, tombe numéro 435), il était écrit :
CI-GÎT
TERRIN JOSEPH CHARLES ANCIEN CHEF
D'INSTITUTION DÉCÉDÉ LE
19 9BRE 1872 À  L'AGE DE 80 ANS
PENDANT SA LONGUE EXISTANCE
IL MIT SES LUMIÈRES ET SON
EXPÉRIENCE AU SERVICE DES
CONCITOYENS.
ICI REPOSE LE DOYEN
DES PROSCRITS DU 2 DÉCEMBRE 1851

 

Au bout à gauche, au n° 91 de la rue de la République est né le 3 février 1827, dans la boulangerie paternelle Jean-Baptiste, Célestin Sénès dit « la Sinse », poète et écrivain provençal. Son premier ouvrage, Teatre de Besagno, connut un succès tel qu’il publia, en 1874, Les Scènes de la vie provençale. Aux œuvres régionales succèdent d’autres en français sur les mœurs et les coutumes provençales.

Frédéric Mistral lui remet la cigale d’or pour le prix de la prose provençale lors de la Santo-Estello de  1885.

La Sinse meurt à Toulon le 19 janvier 1907.

 

 

       L’église et le couvent des capucins

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L’église de l’Immaculée Conception de Notre-Dame des révérends pères capucins.
Fondée par les révérends pères capucins en 1640, les pères capucins arrivent à Solliès au mois de juillet pour apporter leur soutien à la communauté atteinte par la peste.
Le 30 novembre 1650, les moines s’installent dans un logement loué.
Le 7 mars 1655 pose de la « Pierre angulaire » de l’église.
En 1659, le 21 mai pose de la première pierre du couvent et fin de la construction du couvent en 1660.
Le 7 février 1660 dans cette église, le roi Louis XIV entend la messe dite par son chapelain provençal, Honoré Léotard.
En 1748, lors de la guerre de Succession d’Autriche, il est établi un hôpital militaire de trois cents lits.
Le 22 mars 1789 dans l’église se tient l’assemblée des chefs de famille pour désigner deux députés par deux cents familles.
Le 30 mai 1791, l’ensemble conventuel est vendu comme   bien national pour quarante-cinq mille livres à cinq acheteurs en indivis (Joseph Teysseire (1/7e), Anselme Julien (1/7e), Joseph Castelin (1/7e), Jean Louis Mauric (1/7e) et Honoré Maurel (3/7e) et seul Alexis Laure est l’unique propriétaire en 1850.

 

 

Église Couvent Capucins

Détail de la section B, l’enclos des capucins. Le couvent  : 633, 634, la sacristie : 635, l’église : 639, 644, les dépendances : 641, 643, le jardin : 645 – (Relevé du 25 juin 1849.)


Des inhumations (huit) ont lieu entre 1696 et 1766
dans l’enceinte du couvent

 

 

        La chapelle Saint-Victor

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Dans l’inventaire des biens de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, en juillet 1338, au prieuré Saint-Michel de Solliès il est fait mention d’une « ecclesia vero sanctus Victor ».
Installation de la confrérie des pénitents noirs au bourg du Pont en 1519.
Établissement de trois messes pour la confrérie des pénitents et agrandissement de la chapelle en avril 1564 de huit cannes par trois cannes. (Une canne = 1,988 m.)
En mai 1617, fondation d’une paroisse dans la chapelle par Mgr Gilles de Seytre, évêque de Toulon à la demande de messire Gaspard de Forbin, seigneur de Solliès.

La chapelle Saint-Victor de Solliès-Pont.

La confraternité des pénitents blancs est établie en mars 1643 par Barthélemy Blin prieur, Jehan Pellotier, sous prieur. Elle devient en 1698 la paroisse du bourg du Pont après l’effondrement de l’église Saint-Jean-Baptiste.

Vendue comme bien national à Hyères en 1793. La confrérie des pénitents noirs délègue deux membres qui la rachètent en leurs noms et la rendent au culte. Baptême de la cloche en 1822.
Les pénitents noirs l’ont en charge en 1841. En 1884 on célèbre une messe à sept heures pour la Saint-Marc.

La chapelle s’écroule une nuit après de fortes pluies en 1912.
Par décret du président de la République M. Raymond Poincaré du 3 mars 1914, la chapelle cesse d’être affectée au culte.
La chapelle fut mise en vente aux enchères en conformité de la loi de séparation. Mlle Virginie Pey, par l’entremise de M. Corneille, maçon, la rachète au prix de 1725 F.
Le 13 octobre 1917, Monseigneur Touze, prélat de la maison du pape, vicaire général, est délégué par Monseigneur l’évêque pour la bénédiction de la chapelle restaurée. Elle mesure 17,10 mètres de large par 6,40 mètres de large et 5,75 mètres de haut.
Monsieur Guagenti de Draguignan descend la cloche le 19 juillet 2004 ; poids = cent dix kilos, épaisseur = trente-sept millimètres, diamètre = cinquante-cinq millimètres.

2-8 La cloche, chapelle Saint-Victor.