Archives annuelles: 2015

L’écluse Saint-Victor,
le moulin à blé
et les « Bouchons »

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L’écluse Saint-Victor
et son moulin à farine

Alimentée par les eaux du barrage supérieur et par les eaux qui se déversent du canal des Carcés et qui actionnent le moulin à farine et la tannerie Giraud ; le canal de cette écluse tombe à cent mètres en aval.
Dans le cadastre de 1813, ce moulin appartient à A.  Allègre.
Un moulin qui est situé dans ce faubourg, l’eau y est peu considérable et les charrettes ne peuvent pas y aboutir. Ce moulin à néanmoins deux tournants mais il manque quelquefois de chalands, il est situé sur le Gapeau, il est sujet à un plus grand entretien de canaux et de muraille il contient encore l’habitation du meunier.

Le canal du Sarraire, de La Tourre,
le moulin de Beaulieu

Ce canal maître du syndicat des arrosants du Sarraire et de la Tour mesure deux mille mètres de long et arrose soixante-huit hectares. Le débit est de cent quatre-vingt-dix-huit litres par secondes contre mille six cent soixante litres pour le Gapeau en juin 1948.

Le moulin à blé de Beaulieu appartient aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem depuis le XVIe siècle. Il se trouve sur le canal du Sarraire à mille mètres des bards des Carcés. Par arrêt du 14 août 1632 du parlement du Dauphiné, l’usage de l’eau est réglementé de la façon suivante :
— un quart des eaux de la fuite des moulins de Solliès est attribué au commandeur de Beaulieu pendant quatre jours de la semaine et les trois autres jours à la Tour et Sarraire ;

— trois quarts restants des eaux des moulins font tourner le moulin de la Nerte et se jettent au Gapeau pour servir à l’écluse des Sauvans.

Écluse Saint-Victor

Les rapports Cundier de 1740 et Floquet de 1741 sur le fonctionnement des moulins ont ouvert une période de deux cent vingt ans de procès incessants.

Les « Bouchons »

Ancien bâtiment industriel servant de séchoir au liège, une fabrique de bouchons établie par Henry, Théophile Malpas dès 1865 et ensuite les établissements Roure et Cie entre 1934 et 1955.

 

 

        La maison du tuilier,
avenue de la gare

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L’avenue de la Gare était en 1815 appelée rue du Saint-Sépulcre puis elle devient vers 1845 la rue de la Tuilerie par l’installation d’une famille de tuilier dans cette rue depuis 1736.
Sur décision du conseil municipal du 21 septembre 1888, la rue de la Tuilerie sera désignée avenue de la Gare.

Le fils de celui-ci Joseph Toulouzan (1796-1878) également tuilier de 1826 à 1872 puis propriétaire en 1878.
Mais son frère cadet Marcelin, Romain Toulouzan (1813- ) sera menuisier de 1843 à 1880.

Une famille de tuilier

Lorsque Jean-Baptiste Toulouzan (1693-1773), fils de Jacques originaire de Moustiers (Alpes-de-Haute-Provence) se remarie à Solliès-Pont en 1756 il est « faiseur de tuiles » à Solliès depuis 1736.

La maison du tuilier

Maison du tuilier Joseph Toulousan, datée de 1776.

Le petit fils de Joseph, Théodore, Fénelon Toulouzan (1839-1890) est aussi fabricant de tuiles (parcelle B 387, 1,90 are), mais, son fils Eugène, Louis, Marie Toulouzan (1874-1925), étudiant boursier à Aix aux Arts et Métiers entre 1890 et 1893, rentre aux usines de Bessèges, dans le Gard en 1900, et sera directeur d’usine à son décès en 1925.

Son fils Jean, Joseph Toulouzan (1740-1810) est tuilier de 1761 à 1810 et son petit fils Jean, Joseph (1768-1840) est aussi « thuilier » de 1788 à 1820 et désigné propriétaire à partir de 1835.

 

 

           La gare

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Le service des voyageurs

Le bâtiment principal est construit en 1862 – La ligne principale du PLM de Marseille à l’Italie est construite par étapes, la ligne de Marseille à Toulon avec cinq stations dans le Var est ouverte le 3 mai 1859.

Le tronçon entre Toulon et les Arcs qui comprend douze stations est ouvert le 1er septembre 1862. Puis Cagnes sera atteint le 10 avril 1863 et Nice le 18  octobre 1864.

Plus tard, l’embranchement pour Hyères est ouvert en 1876.

La gare.

Transport et pesage des colis de cerises sur le quai de la halle du chemin de fer à Solliès-Pont.

Le service des marchandises

L’expédition des cerises représente une phase importante du travail dans la gare PLM de Solliès- Pont en 1910.
Les cerises sont expédiées à destination des grands marchés de France, d’Angleterre, de Hollande et d’Allemagne, de quarante à cinquante tonnes de fruits par jour.

Lorsque la STEF (Société Française de Transport et Entrepôt Frigorifique), filiale du réseau PLM (Paris-Lyon-Marseille), hérite après la Première Guerre mondiale du bon matériel provenant des troupes américaines, le transport frigorifique prend son essor dans notre région.
De quatre cents wagons en 1924 on passe à mille deux cents en 1934.

En 1931, la STEF achève à Toulon la construction d’un entrepôt frigorifique et les premiers essais sont faits en 1932 à Solliès-Pont pour la campagne des cerises.
En 1881, le Conseil municipal demande à la compagnie du PLM : d’agrandir les quais couverts jugés trop courts, de ne plus employer d’enfants pour le chargement des wagons et que les trains qui manœuvrent ne coupent plus la circulation au passage à niveau.

 

 

             Les moulins à huile

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Lorsque la commune établit en avril 1813 l’inventaire des moulins à huile pour le classement de la matrice cadastrale elle en dénombre six dans le bourg ou les faubourgs, dont deux à une meule et quatre à deux meules que l’eau fait mouvoir avec plus ou moins de force.
Ils sont tous à peu près situés, et ce qui fait la différence dans les évaluations, c’est d’abord le nombre de meules, ensuite la chute d’eau plus ou moins forte, l’abondance et la quantité d’heures de ces eaux ou enfin la bonté de l’engin.
La manipulation est la même dans tous les moulins.
Il en existe un septième au hameau des Sénès, il n’a qu’une meule que des mulets font tourner et son produit en est bien différent par les frais qu’il entraîne.
Les moulins a huile.
Au fond le moulin à huile détruit en novembre 1961.

À droite derrière la fontaine se trouvait la chapelle Notre-Dame-de-l’Annonciation fondée en mai 1655 par la confrérie des pénitents blancs.

Mais un seul moulin à recense existe dans les faubourgs aux Fillols, il fait encore partie du logement du propriétaire.
L’on trouvera extraordinaire de n’en trouver qu’un ici ou la principale récolte est l’huile, mais l’on n’en sera pas surpris lorsqu’on saura que le détritage se fait avec beaucoup d’économie et de soins, d’autant plus que contrairement à l’usage de beaucoup d’autres commune, celui qui porte les olives au moulin choisit ses hommes pour surveiller ses intérêts et faire ainsi de la bonne besogne, de quoi il doit résulter nécessairement que l’usine dont il s’agit ne peut être que d’un mince rapport.

Il est dénombré en 1850, onze moulins dont un à recense.

   La chapelle Notre-Dame
des pénitents blancs

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Chapelle Notre-Dame des pénitents blancs

Descente de la cloche en mars 1904. Elle se trouve actuellement dans le clocher de l’église Saint-Christophe de Solliès-Toucas. (Photo J. Sénès.)

M. et Mme d’Argiot de La Ferrière, par acte notarié du 12 mai 1824, dispensent de payer le prix du terrain à Joseph Toulouzan, fabricant de tuiles et à Joseph Terrin, marchand de bois, acquéreurs d’une parcelle de terre, à l’extrémité de la promenade des Lices, pour y construire une chapelle destinée à la confrérie des pénitents blancs pour remplacer celle du faubourg Notre-Dame vendue comme bien national en 1793.
La confrérie achète une cloche, elle est bénie le 26 mai 1833.
Tous les ans pour la Saint-Marc (25 avril) était dite une messe à six heure. Le Conseil de Fabrique de la paroisse Saint-Jean Baptiste délibère le 2 octobre 1898 que la chapelle des Lices dite des pénitents blancs est dans un tel état de délabrement depuis la disparition de la confrérie qu’il est souhaitable de la vendre.
M. Charles de Saporta, soumissionnaire privilégié, offre 2000 F. du terrain, mais la Fabrique n’étant pas proprétaire l’opération dure six ans.

Par arrêt du 10 mars 1905, MM. Toulouzan et Terrin restent propriétaires malgré la dispense de paiement du 12 mai 1824.

En 1905, la Fabrique de Solliès-Pont a vendu cette chapelle au prix de 2000 F, à M. Charles de Saporta, par acte notarié (notaire Me Escalon) du 6 décembre 1905.

L’inscription ci-dessous est textuelle ; sur un côté, en relief ; sur l’autre côté se trouve en décor une Sainte-Vierge à l’Enfant Jésus, au milieu un calvaire, à droite la marque du fondeur : Baudoin, Marseille.
Elle pèse 141  kg et mesure 0,60 m de diamètre.

« JE M’APPELLE JEANNE HECTORINE MARIE BENIE PAR M. CORDOUAN CURE DE SOLLIES L’AN DE GRACE 1833
LE PARRAIN MR LE VIC. DARGIER LA FERRIERE CAP DE VAIS CH DE MALTE LA MARRAINE
D. LA VIC. LOIS DE LA ROCHETTE EPOUSE LA FERRIERE »

         Les canaux des Laugiers,
des Trois-Pierres et des Fillols

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Le canal des Lices

Le Moulin à farine dénommé le « Moulin des Chevilles » qui tourne jour et nuit est actionné par les eaux du Gapeau dérivées au moyen d’un canal dénommé canal de l’Enclos en maçonnerie ayant son origine à l’écluse des Messieurs à huit cents mètres environ dudit moulin.

Laugiers Trois Pierre Fillols

Extrait du cadastre. Commune de Solliès-Pont, section B, levé par L. Fouque, géomètre, le 25 juin 1849.
(Archives départementales du Var.)

Pétition adressée à Monsieur le Préfet du Var le 11 avril 1945.

... À leur sortie de ce moulin les eaux se dirigeaient et continuent malheureusement encore à se diriger comme il est dit ci-après : le jour vers le moulin de la Place et la nuit dans le canal des Lices.

Le jour donc après avoir actionné le moulin de la Place (actuellement supprimé) les eaux de fuite alimentaient et alimentent encore le quartier d’arrosage de Sarraire, La Tour et Cadouire dont la contenance est de : 68 h 59-a 70  ca. Or malgré la disparition dudit moulin, les quartiers dont il s’agit continuent à bénéficier de la totalité de l’eau du canal du Moulin des Chevilles, et ce pendant le jour.

La nuit à la sortie de ce même moulin, les eaux comme il est dit plus haut se dirigent dans le canal des Lices, où bientôt elles se divisent en trois branches qui alimentent les trois quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols, contenance totale : 113 ha.

Encore il faut ajouter que dans leur parcours ces eaux mettaient en jeu un moulin à tan (supprimé) et un moulin à huile...

         Le groupe scolaire
         Lou Castellas
         et les Lices

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Le premier janvier 1883, les enfants du bataillon scolaire précédant le cortège des garçons et des filles inaugurent leur école gratuite, laïque et obligatoire construite sur les plans de Monsieur Demol architecte de Toulon et sur un terrain dénommé « La promenade de la Lice » dont la commune a négocié l’abandon avec l’ancien propriétaire contre un droit d’usage de l’eau le samedi et le dimanche.

Le groupe scolaire

À droite le long du mur de l’avenue, le canal des Lices circule en souterrain.

Lices Fontaines

Une fontaine est établit et adossée contre le mur de la cour de l’école des filles, elle est composée d’un demi bassin et d’un tuyau.

La concession par la commune à divers particuliers d’une partie ou de la totalité de la versure est attribuée dès 1877.

Recette pour se guérir du choléra

 

Recette transcrite par Philémon Dollieule (1817-1881, maire de Solliès-Pont en 1874, officier de Marine, officier de la Légion d’Honneur, (L'ermitage Sainte-Christine de la paroisse de Solliès-Pont, Var) pour se guérir du choléra. Épidémie qui débuta à Solliès-Pont le 26 septembre 1865 et fait cent cinq morts en neuf jours. (Le recensement de 1861 compte alors 2961 habitants.)

Prenez une petite poignée de camomille romaine et autant de feuille de menthe poivrée, faites bouillir cinq minutes dans un litre d’eau ; passez avec pression – Prenez, pour un homme un bol ordinaire de votre infusion bouillante en y ajoutant une cuillerée à bouche de sure et faites boire ce mélange le plus chaud possible ; environ ¾ d’heure après, répétez la même dose ; ne donnez rien à boire au malade entre les deux doses du remède, mais seulement une heure après la dernière dose. Faites tout votre possible pour réchauffer le malade au moyen de couverture ; s’il désire se découvrir sous prétexte qu’il est brulant, couvrez-le malgré lui ; faites de la tisane avec du tilleul, ou camomille romaine, ou menthe poivrée en y ajoutant du sure,  faites boire tiède.

 

Camomille romaine
Menthe poivrée, illustration ancienne

Camomille romaine.

Menthe poivrée.

Lorsque le malade se plaint beaucoup de l’estomac, faites lui prendre de la thériaque de la grosseur d’une petite noisette, dans deux travers de doigt de vin rouge chaud, quand la réaction sera rétablie, soulagez le malade en diminuant le nombre des couvertures. Dans le cas où le malade se plaindrait de maux de tête, faites des sinapismes au gras des jambes avec de la farine de lin soupoudrée de moutarde en attendant que l’infusion soit préparée, on mettra sur le corps, principalement sur l’estomac des linges bien chauds, qu’on appliquera plus, une fois la première dose prise, afin de laisser le malade tranquille et faciliter ainsi la réaction qui n’arrivera quelques fois qu’après la deuxième dose.

Pot à thériaque.

Pot à thériaque.

On ne devra pas s’inquiéter des vomissements, ils disparaissent à la deuxième dose. Quand un malade n’a pris aucun remède on est sur d’obtenir un bon résultat en se conformant aux indications ci-dessus.
Moyen d’employer cette recette suivant le degré de la maladie si elle n’est qu’à son début, prendre deux bols de cette infusion en mettant trois quart d’heure d’intervalle de l’un à l’autre ; une heure après le malade est guéri.
Si elle présente un caractère plus grave même infusion mais trois bols au lieu de deux, en y ajoutant ; à chaque bol une cuillerée de rhum ou d’eau de vie ; en mettant demi heure d’intervalle de l’un à l’autre, guérison au bout de deux heures.

La maladie arrivée au degré le plus avancée, même infusion, deux cuillerées de rhum ou d’eau de vie et en donner un bol à chaque quart d’heure, jusqu’à ce que la réaction soit rétablie, guérison au bout de quatre heures. La convalescence varie de dix à vingt jours suivant le tempérament du malade.
Si le choléra venait à atteindre des personnes déjà atteintes d’une maladie ce traitement peut aussi être employé avec succès ; mais dans ce cas on devra donner une infusion plus légère et supprimer le rhum. Si par imprudence, on donnait à boire froid, le malade retomberait dans son état primitif ; en ce cas on recommencerait le traitement en se conformant à tous les détails indiqués dans la recette.
Pour obtenir un bon résultat, il est de toute nécessité de n’employer pour les infusions que des simples de bonne qualité.

Les personnes qui voudront faire usage de ce remède doivent se procurer les objets désignés ci-dessus, pour pouvoir les appliquer dés le début de la maladie et empêcher ainsi son développement.

 

 

 

Bibliothèque : L'ermitage Sainte-Christine de la paroisse de Solliès-Pont, Var

Historique Sainte-Christine

Cadastre, extrait

Extrait du : Tableau d'assemblage du plan cadastral parcellaire de la commune de Solliès-Pont, canton de Solliès, pour Arrondissement de Toulon. Terminé sur le terrain le 31 juillet 1849 sous l'administration de M. Haussmann, Préfet, M. Arène, Maire et sous la direction de M. Perrotet, directeur des contributions Fouque et Loup, Géomètres.

Un prince grec, Pierre Irénée, prince d’Achaïe surpris en mer dans une violente tempête invoqua sainte Christine. Un vent favorable le poussa vers l’anse de Port Méjan où il trouva abri.

Par dévotion à sainte Christine, il a fait construire en l’an 1041 un sanctuaire et donné 200 florins d’or à la ville de Solliès pour qu’un ermite y demeure à perpétuité. Tout ceci a été confirmé par une inscription rédigée en latin sur une ardoise retrouvée, scellée dans le mur de la chapelle, lors de travaux de rénovation en novembre 1788 et constaté par des notables et perdue depuis.

 
1041 ou 1073 ?
Au Moyen Âge, la datation débutait soit à l’incarnation de Jésus-Chrish, soit à sa résurrection,
soit 32 ans d’écart.

 

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Vitrail situé dans l'église Saint-Jean-Baptiste à Solliès-Pont, représentant sainte Christine, réalisé entre 1960 et 1963, par Jacques Robinet (1917 — 2001), maître verrier.


Dans les archives municipales, on retrouve l’existence de la milice de Sainte-Christine commandée par le capitaine de Sainte-Christine ; celui-ci est assisté d’un lieutenant.

Le capitaine et ses subalternes sont entretenus par la communauté ; la solde de cette troupe fixée à 90 livres en 1608 est jugée insuffisante, mais le capitaine ne peut pas démissionner.
Son rôle en temps de trouble est de veiller à la sureté de la ville. Pendant les épidémies de peste, elle garde les portes de la cité. Le reste du temps, elle figure avec honneur dans les cérémonies religieuses et donne plus d’éclat aux fêtes publiques.
Sous le règne de Louis XIV, le capitaine de Sainte-Christine est remplacé par le major de ville, cette nouvelle milice a disparu en 1845.

Sous l’Ancien Régime, Solliès était un centre de population important et comptait 9000 « feux », les dénombrements étaient exprimés en feux, ce mot étant pris dans le sens foyer ou famille. Pour estimer le nombre d'habitants d'après celui donné en feux on appliquait un coefficient multiplicateur assez imprécis (souvent 5, parfois 4 ou 4,5).


Lithographie de Massone, Sainte-christine
Reproduction d’une lithographie, gravée par M. Massone, dépôt et vente chez M. Terras, sacristain - 1865. Format 38 cm x 28 cm

La fête de Sainte-Christine existe depuis des siècles. Elle est fixée au 24 juillet. La veille avait lieu le « guet », sorte de cavalcade aux flambeaux. Le jour dit une procession se rendait à l’ermitage. La milice en armure arborait ses étendards et tambours battants montrait le chemin sous les ordres de son capitaine. Une grand-messe était dite dans la chapelle puis la milice en armes chargeait et déchargeait les tromblons ; c’était la bravade. Un repas et de nombreux divertissements étaient organisés sur place. Ce jour-là avait lieu une grande foire annuelle.
Encore de nos jours la procession de Sainte-Christine a lieu chaque année le 24 juillet, mais elle se déroule dans les rues de Solliès-Pont et elle est précédée d’une grand-messe dans la matinée.

La première mention d’une cloche pour la chapelle Sainte-Christine se trouve dans le registre des baptêmes avec l’acte de bénédiction en date du 14 juillet 1577. Elle sera déposée et portée au district en avril 1793.

Voilà la nouvelle cloche offerte par M. Terrin de retour d’émigration : Sur le haut l’inscription latine :
DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS VOCABITUR ANNA 1818

Ma maison sera appelée une maison de prières (Matthieu 21.13).

Sainte-Christine, cloche
En dessous une guirlande de tore de laurier sous les cordons du cerveau. Plus une Vierge à l’Enfant (côté nord) et un crucifix aux bras fleurdelisés et au pied agenouillée Sainte-Marie-Magdeleine (côté sud). La cloche est percée et fixée par un plateau au joug en bois et ferrures de fixation en fer plat. Le battant est en fer, forgé à la main, percé. Légères ébréchures à la pince.
Diamètre : 0,56 m, épaisseur : 42 mm, poids : ≈ 102 kg ; note : Fa #

Fondeur : Baudouin, fonderie Saint-Pierre à Marseille.


LES ERMITES :

— en 1645 : frère Gaspard Cavaillon, fils de Balthazar ;
— en 1647 : les Pères de la Merci occupent le bâtiment, la communauté engage un procès pour les faire partir de l'ermitage ;
— en 1667 : décès de frère Jacques Fornery, âgé de 95 ans ;
— au XVIIe siècle Jean Bouiset ;
— de décembre 1669 à novembre 1682, frère Jean Montagut décède à l’âge de 55 ans, fils de feu Joseph Montagut, notaire ;
— de 1652 à janvier 1686, frère Nicolas Girard, inhumé dans la chapelle à l’âge de 70 ans ;
— en novembre 1682 : frère Balthazar Arène, fils de feu Gaspard est établi comme ermite ;
— en janvier 1729 : frère Pierre Toucas reçoit de Jacques Bouisson, maître tailleur d'habits, une veste et une culotte à 45 sols ;
— en juillet 1729 : frère Jean, Michel Allègre. Il est trouvé mort au quartier de Crémorin en juin 1734 ;
— le 4 décembre 1741 : décès et inhumation de frère Antoine Toucas, âgé de 50 ans, à Solliès-Toucas ;
— en novembre 1748 : frère Maurisse, oncle de Laurens Virazel reçoit 66 livres et 14 sols pour son habillement ;
— en juillet 1779 : frère Reimonenq reçoit 24 livres de drap pour habillement, il décède en septembre 1781 ;
— de 1842 au 16 mars 1850 : Jacques Furaty, dernier ermite. (Le dernier ermite de Sainte-Christine à Solliès Pont)

 

 

 

Sainte Christine est une vierge et martyre ayant vécu à Tyr en Phénicie, morte selon les sources, entre 194 et 211 sous le règne de Septime Sévère. Son jour de fête est fixé au 24 juillet en Orient et en Occident.
Son père, Urban, était un riche magistrat romain qui vénérait les idoles païennes. Il possédait un grand nombre de ces statues en or, que sa fille, convertie au christianisme, brisa et donna aux pauvres. Son père, furieux, la fit fouetter et emprisonner. Face à son refus de renoncer au Christ, le père écartela Christine avec des crochets en fer et finit par la jeter au feu. Voyant qu'elle avait survécu à ce traitement, il fut si frappé qu'il en mourut dans de grandes souffrances.
Cela ne mit pourtant pas un terme au chemin de croix de Christine, étant donné qu'un second magistrat fut nommé. Ce dernier l'exhorta à davantage de sagesse en lui rappelant ses origines aristochratiques ce à quoi elle aurait répondu : « Le Christ, que tu méprises, me délivrera de tes mains ». La réplique exaspéra le magistrat, qui l'enferma dans un four pendant cinq jours, en vain. Le juge suivant l'enferma en compagnie de serpents venimeux : ces derniers l'ignorèrent, mais tuèrent le gardien. Christine ramena le gardien à la vie et le convertit au christianisme, mais sa seule récompense fut d'avoir la langue coupée.
Elle succomba finalement à la mort après avoir été percée de flèches. Ses reliques sont désormais conservées et vénérées à Palerme en Sicile, dont Christine est également l'une des quatre saintes patronnes.

 

Sainte Christine de Tyr - D'après Wikipédia

 

Les citernes de la chapelle Sainte-Christine

Le bâtiment de l’ermitage – construit en 1699 sur une citerne de soixante-cinq mètres cubes – est à droite de la chapelle et la chapelle Sainte-Christine de Cuers, juste derrière avec sa limite séparative d’une coudée.
Plan de masse, de la citerne de Sainte-Christine.

Plan de situation de la citerne Sainte-Christine.  

De nombreux ermites entre le XVIIe et le XIXe siècle ont occupé le bâtiment, entretenu les lieux et accueilli le pèlerin.

Seconde citerne de Sainte Christine vide.
Une des citerne de Sainte-Christine.

Citerne extérieur sous l'esplanade.  

Le projet d’agrandissement de l’ermitage en août 1699 est accompagné d’un prix-fait de creusement d’une citerne voûtée de vingt pans de côté et de douze pans de hauteur, alimentée par l’eau de pluie des toitures et d’un bâtiment au-dessus, couvert à sec et fermé d’une porte. Joseph Ardouvin, maître maçon propose de faire l’ensemble pour le prix de 450 livres.
Lors de la visite en août 2013, l'Écomusée a fait les relevés et les plans ci-joints. La citerne de l’ermitage mesure quatre mètres soixante dix de long, par quatre mètres quarante de large et trois mètres de haut sous la voûte, d’une capacité de trente-cinq mètres cubes. La citerne extérieure sous l’esplanade est probablement d’une construction ultérieure et comprend deux galeries voûtées, d’une capacité totale de soixante-six mètres cubes, communicantes entre elles par deux passages cintrées. L’ensemble est alimenté par la surverse de la citerne intérieure et de la toiture de la chapelle.

 

 

Consulter le document : plans des citernes de Sainte-Christine.

Consulter le document : plan de la citerne de Sainte-Christine