Le château

Le château de Solliès-Pont

 
Localisation : près du centre-ville
Propriétaire : Mairie de Solliès-Pont

chateau

Le château et son parc deviennent propriété communale en 1998.

Description

Le château est bâti sur un affleurement rocheux (grès) et constitué d’un corps de bâtiment principal élevé sur trois niveaux, cantonné de quatre tours : deux rondes à l’est et deux tours carrées à l’ouest. En 1880, l’ensemble des façades est plaqué en brique pleine, la toiture est restaurée en 2007 et recouverte d’ardoise d’Angers. Chacune des tours ouest est prolongée par un bâtiment qui rejoint un pavillon carré flanqué d’une tour ronde fermant un espace délimitant une cour intérieure de quinze mètres sur vingt-cinq mètres soit trois cent soixante-quinze mètres carrés.

Ex-voto. Sainte-Christine, Solliès-pont
Devant les deux tours massives qui encadrent la grille d’entrée du château, défile la « bravade » avec ses « joyos » portés par un personnage en uniforme et des cavaliers fringants : la ruade d’un des chevaux a projeté sur le sol un homme – Jean Arène, sans doute – qui gît les bras écartés.
Huile sur toile, 60 x 74 cm. intitulé : EX VOTO DE JOSEPH ARENE, SOLLIES-PONT, LE 25 JUILLET 1845. Collection Privée.
Château de Solliès-Pont : le linteau du portail d’entrée ouest

Le linteau du portail d’entrée ouest de la cour est décoré d’une sculpture en pierre ou l’on voit encore le blason des Saporta surmonté d’une couronne de marquis et accompagné de leur devise « Forti custodia ».

Monogramme en fonte

Le placage en brique bâti à vinqt-cinq centimètres du mur ancien est maintenu à celui-ci par des monogrammes « S » affrontés en fonte. (Photo prise après la restauration de 2014.)

Château de Solliès-Pont, le larmier de la croisée est

Le larmier de la croisée du 1er étage est accompagné du blason des Saporta : « D’azur, à un portail d’or, et un chef de gueules, chargé d’un lion passant » surmonté de la couronne de comte – façade est.

Jardin du château, Solliès-Pont

Le parc en 2013. 

Le château et son parc deviennent propriété communale en 1998.
Le parc et la palmeraie sont arborés avec des essences plantées principalement au XIXe siècle par le botaniste Gaston de Saporta.

Agrumes, Citrus
Arbre à laque, Butia capitata
Aubépine épineuse, Cratægus oxyacantha sensu.
Bouleau blanc, Betula alba L.
Buis, Buxus sempervirens L.
Camphrier, Cinnamomum camphora
Chêne blanc, Quercus pubescent
Chêne vert ou yeuse, Quercus ilex
Cocotier du Chili, Judaea chilensis
Cycas ou sagoutier, Cycas revoluta
Cyprès chauve de Louisiane, Taxodium distichum
Cyprès de Provence, Cupressus sempervirens L.
Faux poivrier, Schinus molle
Filaire (famille des oléacés), Phillyrea angustifolia L.
Frêne, Fraxinus excelsior
Laurier sauce, Laurus nobilis L.
Laurier tin, Viburnum tinus
Marronnier d'Inde, Aescululus hippocastanum L
Micocoulier, Celtis australis L.
Orme, Ulmus campestris L.
Palmier bleu du Mexique, Brahea armata
Palmier dattier, Phœnix canariens
Palmier de Californie, Washingtonia Filifera
Palmier de saint-Pierre, Chamaerops humilis
Pin d’Alep, Pinus halepensis Miller
Platane, Platanus orientalis L.
Platanes, Platanus acerifolia
Séquoïa toujours vert, Séquoïa sempervirens

 

 

Le lac creusé dans le grès est alimenté en eau d’arrosage par un canal d’amenée pris sur le canal de l’Enclos dérivé du Gapeau.

Historique

Palamède de Forbin, alors second président de la cour des maîtres rationaux du parlement à Aix, achète à Jean de Beauvau, sénéchal d’Anjou, le château de Solliès et son terroir, le 16 septembre 1468.

Catherine de Médicis, régente, décide de faire visiter à Charles IX une partie de son royaume. Revenant d'un pèlerinage à la Sainte-Baume, le cortège royal se rend de Brignoles à Hyères par Cuers et Solliès ou ils arrivent dans la matinée du 29 octobre 1564, ils admirent le château de La Gallerie ou le roi dîne avec toute sa cour.

 

Les Forbin Solliès la conservent jusqu’en 1743, date à laquelle le marquis de Forbin La Barben devient le nouveau propriétaire du château de Solliès-Pont. Le marquis de l’Estang-Parade, gendre du marquis de Forbin, le vend en 1821 à Jean d’Argiot de la Ferrière. À sa mort le château et le domaine de quatorze hectares sont vendus au comte de Saporta qui le restaure et l’agrandit pour lui donner son allure actuelle.

C’est Jean de Forbin qui reçoit Louis XIV à Solliès, quand il vient en Provence avec Anne d’Autriche, Mazarin, le duc d’Anjou, son frère, la Grande Mademoiselle, etc., avant de se rendre dans les Pyrénées...
Louis XIV monte à la Sainte-Baume, où il passe deux heures. Le lendemain, 6 février 1660, il se rend à Solliès, où il couche au château, ainsi que les grands personnages qui l’accompagnent.
On raconte que le roi entendant prononcer le nom de Solliès à la provençale « Souliè » se retourna vers Forbin et lui dit : « Si vous avez un soulier comme ça à chaque pied, vous êtes le mieux chaussé de mon royaume ».
L’escorte royale était considérable. En dehors des seigneurs, des mousquetaires commandés par Comminges et d’Artagnan, des gardes-françaises, des suisses, le roi emmenait avec lui ses médecins, ses aumôniers, ses pâtissiers, ses musiciens, etc.
Les habitants ont gardé longtemps le souvenir de ce somptueux cortège. La note s’éleva à quare cents livres... et quatre sous.
Le lendemain, le roi partit pour Toulon. Il repassa à Solliès le 19 février pour aller coucher à Belgentier.

En 1913, le château et le domaine sont achetés par M. Lucien Fontaine et son gendre M. Charles Marant. Cette exploitation sous la dénomination « Domaine de Solliès » développe l’arboriculture intensive, la culture maraîchère et transforme les écuries du château en conserverie et en magasin d’emballage.

Chateau de Solliès-Pont, vue ancienne

Le corps principal du château est cantonné de deux tours rondes à l’est et de deux tours carrées à l’ouest dont l’ensemble est plaqué de briques pleines en 1880. Collection privée.

 

 

Bibliothèque :

Palamède de Forbin-seigneur de Solliès gentilhomme, homme d'État provençal, Pierre Le Roy, FEEL, Nice, 2003.
Histoire de Solliès, la vie tourmentée d'une commune à travers les âges, Paul Maurel, Toulon, 1936.
Solliès-Pont, G. Gothier & P. Y. Grué, Mayenne, 2010.

 

 

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