Son père Jean-Baptiste Sénès (Solliès-Pont, 1784-1855) tenait une boulangerie ; sa mère, Rose-Victoire Gueit (Solliès-Pont, 1791-1867), se trouvait également être fille de boulanger.
De leur mariage célébré en 1817 naquirent quatre enfants : Madeleine (1817), Joseph (1820), Louis (1823) et notre Célestin.
Lors d’un séjour de dix ans à Alger, le journal républicain L’Algérie lui ouvrit ses colonnes ; c’était pour lui le début de sa vie littéraire.
Entré à l’Académie du Var en 1869, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1880. À côté de sa carrière professionnelle, Sénès se consacrait au journalisme et à la littérature, signant ses articles du nom de La Sinse (La Sinso en provençal).
– Lei Mesquins, gagno-pichoun e mestierau moudèste ;
– Les aventures du Sire de Canto-Grillet ;
– Les sobriquets ;
– Les animaux ne sont pas bêtes ;
– Moulusque e Cruvelu ;
– Le siège de Toulon en 1793 ;
– Un pin fa un pin ;
– Une consultation chez la baile ;
– Provence, vieilles mœurs, vieilles coutumes.
Deux jours après le décès de Célestin Sénès, survenu le 19 janvier 1907, Mistral écrit à sa veuve :
Nous prenons, ma femme et moi, une part des plus vives au grand deuil qui vient de vous frapper en la personne de mon excellent ami La Sinso, dont j’appréciais de longue date les qualités de cœur autant que celles de l’esprit. Le fidèle Provençal que fut La Sinse a stéréotypé, dans un genre qu’il créa, la bonhomie originale des braves gens du peuple qui vivent notre langue en toute naïveté. Ses recueils d’observations, cueillies à fleur de foule avec un art très personnel, resteront comme des médailles frappées en l’honneur du peuple, de ce bon peuple de Toulon qu’il connaissait mieux que personne.
Frédéric Mistral
Lettre de La Sinse du 7 mars 1889 ; réclamation auprès du grand chancelier de la Légion d’honneur.
Ministère de la Culture — fond Léonore.