Histoire

Jules Joseph SÉNÈS est né le 13.11.1848 et décédé le 17.04.1913 à Solliès-Pont, à l’âge de 64 ans. Photographe de profession, il habitait au 33 rue de la République et avait aménagé une chambre noire au dernier étage de sa maison.

Jules Joseph SÉNÈS a réalisé de très nombreux clichés de Solliès-Pont, photographiant les rues, places, église et chapelles, fontaines, bâtiments industriels (tannerie – bouchonnerie etc.…) ainsi que des assemblées de personnes lors d’évènements festifs (repas, mariage, groupes etc.)

De même, il a pris en photo de nombreux personnages, hommes, femmes, enfants, lors de séances qui semblaient ‘’posées’’.

Il s’est également intéressé à la vie du terroir local, photographiant nombre de personnages en situation de travail (dans les cerisiers, les vignes, les oliviers etc.), ou au cours de pauses (déjeuners etc.).

Par ailleurs, Jules Joseph SÉNÈS a quelque peu voyagé avec son matériel, dans la région : La Garde, Carqueiranne, Toulon, Marseille et plus loin : Allos, Monêtier les Bains, Vals, Montélimar (maison d’Emile Loubet, président) allant même jusqu’à Vichy.

Malheureusement, aucune de ses photos n’est datée et aucun élément tangible permettent d’identifier les situations et les personnages. L’ensemble de toutes ces photos est constitué par trois albums, représentant 600 photos.

Ce précieux ensemble a été porté à la connaissance de l’Ecomusée de la Vallée du Gapeau en juin 1985, et lui a été remis sous forme de don en 2023. Signalons que les plaques de verre et les carnets de notes qui permettraient de dater et dénommer les photos, n’ont pas été retrouvés.

Jules Joseph SÉNÈS, photographe Solliès-Pontois méconnu et resté discret.

Gaspard Amédée Gardanne,
général d’Empire

Général du 1er Empire
– 30 avril 1758 (Solliès) – 14 août 1807 (Breslau – Silésie – Pologne).

L’établissement de la famille Gardanne à Solliès date du milieu du XVe siècle.
Joseph Gardanne, né en 1733, était « bourgeois » de Solliès, capitaine d’une compagnie de milices de canonniers gardes-côtes ; il avait épousé Rose Magdeleine Jaubert, proba-blement originaire d’Aix-en-Provence.
De leur union naquirent quatre enfants :
– Joseph Arnaud – 1755 ;
– Marie Anne – 1756 ;
– Gaspard Amédée – 1758 ;
– Jean François Maurice – ca 1775.
Le couple était de la même famille que deux médecins provençaux qui ont vécu à la même époque :
– Joseph Jacques Gardanne né en 1739 ;
– Charles Gardanne né en 1746 ;
– ainsi que du général de brigade Mathieu Claude Gardanne né en 1766, serviteur de la République puis aide de camp de Napoléon, rallié à Louis XVIII en 1814, puis à l’Empereur à son retour de l’île d’Elbe. Il est décédé en 1818.

L’ancien tombeau des Gardanne se trouve dans l’église de la Major à Marseille.
Aucune information ne nous est parvenue au sujet de la prime jeunesse de Gaspard Amédée.

Dessin de Gardanne Gaspard Amédée en uniforme.

On peut supposer qu’il s’est occupé avec son père des propriétés familiales que celui-ci possédait à Solliès.
Le 25 octobre 1777, il épouse Françoise, Victoire Willem : elle a 17 ans et lui pas encore 20 ans, leurs fils Charles, Amédée naît l’année suivante.
Après le décès de son épouse (1778) il entretient une liaison de quelques mois avec une jeune fille de 17 ans, se remarie en 1782 avec Marie, Madeleine Florin : ils auront deux enfants. Après le décès de sa seconde épouse, Gaspard Amédée se remaria une troisième fois et de cette union naîtra un fils en 1801.
Son goût pour les armes poussera assez tôt Gaspard, Amédée à délaisser les propriétés familiales et, à s’engager comme lieutenant dans les gardes-côtes en mars 1779 ; en octobre 1780, il part pour Paris et intègre les gardes de corps du Roy. Il les quittera en 1784 pour se retirer à Solliès. Mais pendant son séjour à Paris, Gardanne s’intéressera de près aux idées répandues par les philosophes qui militaient pour une réforme profonde de la société.
Dès 1789, Gardanne se sent révolutionnaire convaincu et adhère totalement aux idées de Bonaparte qui représentent, pour lui, la Révolution.
Le principe révolutionnaire de la souveraineté des peuples commence à inquiéter les souverains d’Europe…

Le 20 juin 1791, Louis XVI tente l’évasion et l’Assemblée législative décrète la création des bataillons de volontaires pour renforcer l’armée royale.
C’est ainsi que Gardanne est élu (le 16 septembre 1791) chef de bataillon des volontaires du Var et il en prendra le commandement le 30 septembre 1792.
Il sera confirmé dans ce grade, par décret de la Convention le 23 germinal de l’an II.
Gardanne participe à la campagne des Alpes pour défendre les frontières naturelles du pays, puis en 1793, il prend une part active au siège de Toulon, contre les Anglais, où Bonaparte le remarque.
Les traités de La Haye et de Bâle reconnaissant nos nouvelles frontières, le théâtre des opérations est désormais l’Italie du Nord.
Après que Bonaparte eut pris Nice en 1796, Gardanne se distingue la même année à la bataille de Castiglione, puis à celle du pont d’Arcole.
Il est confirmé dans son grade de général de brigade ; il continue à faire la guerre en Italie, mais à court d’effectifs, il doit s’enfermer dans Alexandrie (Piémont) et face aux Austro-Russes trop nombreux, il se rend (juillet 1799) et est conduit en Hongrie puis est nommé général de division en 1800.
Gardanne est alors affecté à Caen, dans l’armée de l’Ouest, chargé de rétablir l’ordre dans ce département de l’Orne, en proie aux chouans.
La région pacifiée, Gardanne est désigné pour prendre le commandement d’une division de l’armée d’Italie.
Il s’illustre, au côté de Bonaparte, à la bataille de Marengo (juin 1800) où sont battus les Autrichiens qui se retirent du Piémont et de la Lombardie.
La conduite exemplaire de bravoure et d’intelligence de Gardanne lui vaudra de recevoir du ministre de la Guerre un sabre d’honneur sur lequel figure le nom de Bonaparte, Premier consul.
Ce sabre est conservé au musée Carnavalet à Paris.
À son retour en France en 1801, Gardanne est nommé à Périgueux, garnison trop tranquille à son goût…
Fin avril 1802, il prend le commandement des troupes stationnées en Italie.
En juillet 1804, Gardanne est fait membre de droit de la Légion d’honneur.
En 1806, bien qu’ayant pris sa retraite, Gardanne participe aux campagnes de Prusse et de Pologne. L’année suivante, il quitte définitivement son commandement, repart pour la France, en passant par la Silésie, mais malade, il meurt dans un hôpital à Breslau le 14 août 1807, sans jamais avoir revu son pays, sa famille, ses enfants et sa ville natale : Solliès.
Son nom est gravé sur un des piliers de l’Arc de Triomphe à Paris, parmi les 658 généraux du 1er Empire.

Gardanne demeure un homme exceptionnel,
audacieux et d’un très grand courage,
mais hélas peu connu

Rue Pierre-Brossolette, Solliès-Pont.

Plaque Gardanne, ancienne rue de la Miséricorde, Solliès-Pont.

Solliès-Pont, plaque commémorative devant le no 9 de la rue Pierre Brossolette.

Gaspard Amédée Gardanne, acte baptême

Copie de l'acte de baptême de Gaspard Amédée Gardanne.

Épidémie de 1865,
Solliès-Pont

Solliès-Pont, archives communales
Registre des délibérations
Délibération du 12 décembre 1865

La séance continuant
M. le Maire à dit : « Messieurs,
L’épidémie cholérique qui vient de sévir si cruellement dans notre ville, a donné lieu de la part de quelques personnes à des actes de dévouement qui me plais à signaler devant vous, parce qu’elles méritent nos félicitations les plus chaleureuses.
Je parlerai d’abord de la conduite honorable et digne d’éloges par laquelle M. Dollieule, conseiller municipal, s’est fait remarquer pendant la durée du fléau ; cette conduite est la meilleure preuve que le conseiller ait pu donner de son zèle et de sa sollicitude pour le bien de notre pays.
M. Dollieule a été secondé de la manière la plus active dans l’accomplissement de sa tâche pénible par M. Gaillard, notre collègue qui, en ces tristes circonstances, n’a cessé de prêter spontanément son concours le plus généreux.
M. Audibert a rendu également des services et s’est dévoué en plus d’une occasion, notamment dans l’exécution de certaines mesures ayant pour but la salubrité publique.
M. Pellen, juge de paix, a toujours, malgré son âge avancé, contribué par sa présence dans les rues et sur les places publiques à relever le courage de la population.
Je vais enfin parler de M. Pey, secrétaire de la mairie, qui, ne se bornant point, comme il eut pu le faire, aux occupations de son bureau, a surtout consacré jour et nuit tous ses efforts à l’organisation des divers services nécessités par les circonstances, services qu’il serait trop long d’énumérer. Je dois ne pas laisser ignorer pourtant qu’il s’est prêté souvent de sa propre personne, et malgré ses diverses occupations, au transport des cercueils non seulement dans les rues, mais encore jusqu’au cimetière.
Je crois être, Messieurs, l’interprète des sentiments de la population tout entière, en vous proposant de voter aux personnes ci-dessus nommés, et à cause des preuves de dévouement qu’elles ont données, des remerciements et des félicitations.

Le Conseil adoptant les propositions de M. le Maire, vote à l’unanimité (M.M. les Conseillers municipaux compris dans ce vote s’étant abstenus) des remerciements et des félicitations, au nom des habitants de Solliès-Pont, à M.M. Dollieule, conseiller municipal, Gaillard et Audibert, conseillers municipaux, Pellen, juge de paix et Pey, secrétaire de la mairie.
Ensuite de ce vote, M. Dollieule a pris la parole et a dit : « Messieurs, je suis touché des félicitations et des remerciements que vous venez de m’adresser, et je pense que les personnes comprises dans ce vote seront aussi très sensibles à un témoignage si flatteur de la satisfaction du conseil.
Je désire maintenant appeler votre attention sur les trois médecins de première classe de la marine, M. Pellegrin, Lantoin et Terrin, qui, sur la demande de M. Auban, notre honorable conseiller général, ont été mis à la disposition de nos malades cholériques par les autorités maritimes de Toulon ; ces messieurs ne sont point venus à Solliès par ordre de leurs chefs ; le concours qu’ils nous ont prêté a été de leur part tout-à-fait volontaire ; ne conviendrait-il pas de leur témoigner la reconnaissance du pays auquel ils ont rendu de vrais services ? Ces honorables médecins ont en effet soigné beaucoup de cholériques ; mais de plus leur, leur arrivée à Solliès-Pont contribua puissamment à rassurer le moral de la faible partie de la population qui n’avait point émigré. On ne ferait d’ailleurs qu’imiter en cela ce qui, partout ailleurs, a été pratiqué en pareille circonstance, et particulièrement ce qui vient d’avoir lieu à Toulon.
Permettez-moi, messieurs, d’ajouter que le docteur Géry a non seulement partagé avec messieurs de la marine les fatigues du service médical, mais qu’il les a supportées avant l’arrivée de ces messieurs, ainsi que le regrettable M. le docteur Ginouvès et M. Gensollen Charles, notre compatriote, jeune étudiant de la faculté de médecine de Montpellier, c’est-à-dire dans les premiers jours de l’épidémie ; lorsque le fléau sévissait dans toute son intensité.
Je désire encore, messieurs, vous parler de diverses personnes de localité, qui volontairement et d’une manière très désintéressés puisqu’elles n’ont voulu accepter aucune rétribution, se sont signalés par des actes de dévouement et de courage.
Le service des inhumations était tellement en souffrance, (M. Gaillard et M. Pey pourraient vous le dire), que le jeudi matin, 28 septembre, près de 50 cercueils, qui devaient s’accroître de ceux qu’on apporterait dans la journée, gisaient dans le cimetière sans qu’on eut pu les mettre en terre. Cet état de choses devenait si dangereux pour la santé publique, que l’autorité supérieure avait été sur le point d’y remédier par des moyens qu’il eut été très pénible d’employer. Alors fut faite une publication ayant pour but d’obtenir le concours de quelques hommes de bonne volonté qui voulussent travailler au cimetière ou bien y transporter de la chaux.
Plusieurs personnes se présentèrent, et, sous la direction intelligente et courageuse de M. Troin, commissaire de police, qui pendant toute la durée de l’épidémie n’a cessé de payer jour et nuit de sa personne, se prêtèrent de leurs propres mains à un travail pénible et dangereux, qui eut pour résultat de donner la sépulture aux mort et de désencombrer le cimetière dont l’état était on ne peu plus inquiétant.
Ces personnes sont : messieurs Pratz, fabricant de vermicelles, Granet, marchand d’huiles grosses, Podesta, dit pin de la patroune : N’y aurait-il pas lieu d’encourager de pareil actes de sérieux dévouement ?
M. le Maire a répondu qu’il adhérait d’autant plus volontiers aux idées émises par son collègue M. Dollieule, qu’il s’était proposé lui-même de parler dans ce sens au conseil. M. le Maire est donc d’avis qu’il faudrait faire frapper une médaille pour chacun de messieurs les docteurs Pellegrin, Lantoin, Terrin et Géry, mais qu’il conviendrait aussi d’en offrir une à chacune des personnes qui se sont signalées pendant l’épidémie. Ainsi, ce témoignage de reconnaissance serait offert à M.M. Dollieule, Gaillard, Audibert, Pellen, Pey, M.M. Troin, commissaire de police, Gensollen, étudiant en médecine, recevraient également une médaille, ainsi que M.M. Pratz, Granet et Podesta.
Enfin on pourrait encore en accorder une dans le but d’encourager le dévouement à quelques personnes qu’il va nommer.
M. le Maire rappelle d’abord les services rendus par M. Emile Pey, dont le zèle et le courage avaient été signalés déjà à M. le Sous-préfet, et qu’on a vu plus d’une fois, malgré son jeune âge, transportant les malades à l’hospice ainsi que des cercueils à l’église et au cimetière. M. Pey a surtout travaillé de la manière la plus active au service du secrétariat.
M. le Maire rappelle ensuite ceux rendus par M. Garcin, serrurier qui à pris part gratuitement aux travaux ayant pour but le transport de la chaux au cimetière et qui s’est signalé également par d’autres actes de dévouement.
Enfin, dit M. le Maire, il me reste à vous parler de deux personnes qui, selon moi, auraient des titres à recevoir une médaille ; ce sont M.M. Constant et Simon Marius, dit briset.
La première non seulement soigné plusieurs cholériques qui sans lui auraient été privées de secours, mais il s’est plusieurs fois employé très utilement pour aider au service médical en général, en faisant, sans aucune rétribution, plusieurs voyages pendant la nuit comme pendant le jour, soit à Toulon pour y aller chercher de la glace, soit dans les campagnes pour y transporter les médecins.
La seconde de ces personnes, M. Simon Marius a fait à travers les rues désertes de notre ville une publication ayant pour but d’engager les habitants de bonne volonté à se rendre au cimetière pour y travailler aux inhumations des décédés cholériques. En outre ce courageux jeune homme a conduit le tombereau chargé de cercueils et s’est rendu utile en plus d’une circonstance.
M. le Maire a ajouté que le décès de M. Ginouvès ne permettant pas d’offrir à cet honorable médecin une médaille si bien méritée, il proposait d’ériger sur son tombeau, aux frais de la commune, un monument destiné à perpétuer le souvenir des services rendus par M. le docteur Ginouvès, dont la perte est d’autant plus regrettable pour nous qu’il était notre collègue au conseil municipal, aussi bien qu’administrateur de l’hospice.
M. Dollieule tout en approuvant les propositions de M. le Maire en ce qui concerne le tombeau de M. Ginouvès et le vote des médailles destinées à certaines personnes de la localité, a dit : « Messieurs, le vote des remerciements et de félicitations que vous avez bien voulu exprimer au commencement de la séance est parfaitement suffisant, et en l’état peu prospère des finances de la commune, je suis d’avis que le conseil se borne à voter des médailles en faveur des personnes qui n’occupent point de fonctions publiques, et ne font point partie de l’Administration communale ; vous éviterez ainsi une partie de la dépense qu’entrainerait la fabrication de ces médailles ; vous n’aurez surtout pas à craindre les inconvénients attachés ordinairement aux questions de cette nature, inconvénients résultant de l’oubli involontaire de quelques services rendus, sans compter ceux provenant des interprétations au moins erronées que le public n’est que trop souvent porté à faire en pareille occasion. Veuillez donc, Messieurs, pour ce qui me concerne personnellement, ne pas me comprendre dans le nombre des médailles.
D’autres membres ont ensuite pris la parole pour démontrer qu’il convenait au contraire d’étendre la mesure aux conseiller municipaux et aux fonctionnaires plus haut nommés, et après avoir agité la question pendant quelques instants, le Conseil à l’unanimité des votants (M.M. Dollieule et Audibert n’ayant point pris part au vote, M. Gaillard étant absent) a décidé ce qui suit :
Considérant que l’épidémie cholérique a relaté cette année à Solliès-Pont une intensité peut-être sans exemple en France, puisqu’en huit ou dix jours seulement la mortalité y a été bien plus grande proportionnellement que dans les autres villes où le fléau a sévi pendant plusieurs mois ;
Considérant qu’il est juste d’accorder aux médecins qui ont soignés les malades, ainsi qu’aux conseillers municipaux, fonctionnaires ou autres personnes qui on rendu des services dans ces tristes circonstances, un témoignage de la satisfaction et de la reconnaissance publique,
Dit qu’il y a lieu de faire frapper, savoir :
1° - Une médaille en or, grand module, à M. Dollieule, conseiller municipal,
2° - huit médailles aussi en or, mais de moindre dimension, à M.M. Pellegrin, Lantoin, Terrin, et Géry, médecins, Gaillard et Audibert, conseillers municipaux, Pellen, juge de paix et Pey, secrétaire de mairie. etc
3° - trois médailles en argent à M.M. Troin, commissaire de police, Gensollen, étudiant en médecine et Pey Émile.
Et 4° six médailles aussi en argent, mais d’un plus petit module, à M.M. Podesta, Pratz, Granet, Garcin, Constant et Simon ____

Dit aussi qu’il y a lieu d’ériger, au frais de la commune, un monument sur la tombe du regrété M. le docteur Ginouvès, conseiller municipal, administrateur de l’hospice, mort du choléra dans l’exercice de sa profession,
Vote, sauf l’approbation de M. le Préfet, la somme de onze cent francs.
M. le Maire a dit ensuite qu’il ne voudrait point lever la séance sans rendre hommage au dévouement éclairé avec lequel les religieuses de Ste Marthe, attachées à notre hospice ont soigné les cholériques confiés à leur charité, ainsi qu’au zèle et à la sollicitude dont Mr Davin, curé de notre paroisse, M.M. les vicaires Gensollen et Aurrens et M. l’abbé Gueit ont fait preuve dans l’accomplissement des devoirs de leur saint ministère pendant l’épidémie.
M. le Maire termine en disant qu’il lui paraîtrait convenable de faire une mention honorable des personnes qui à divers titres ont aussi rendu des services à leur pays.
M.M. les membres du conseil confèrent entr’eux à ce sujet, et décident que cette mention honorable est accordée en témoignage de satisfaction à M.M. Arène, membre du bureau de bienfaisance, Aiguier Charles, Ardouvin Honoré, maçon, Gaugier Hilarion et Troin, fils.

Notice BSR

SOLLIÈS-PONT (83) – ZAC Les Laugiers Sud (12680)
Figure BSR, fouilles des Laugiers Sud.

Plan masse des vestiges, (échelle 1/400). Document © EVEHA Lyon.

Yannick TEYSSONNEYRE, Sabrina CHARBOUILLOT et Carole GRELLIER CHEVALIER

Les fouilles du site de la Zac des Laugiers sud ont été effectuées du 1er octobre au 21 décembre 2018, et ont permis d’inventorier 270 vestiges archéologiques répartis sur plusieurs occupations successives circonscrites entre le Ier et le VIe siècle apr. J.‑C. Le site est implanté sur la périphérie orientale du village de Solliès-Pont, dans le département du Var, à une quinzaine de kilomètres à l’est de Toulon et des massifs calcaires du Coudon. L’emprise de 2000 m² est localisée autour de 73 m d’altitude sur la terrasse alluviale du Gapeau. Elle est entourée au nord par les collines calcaires du Castellas (346 m) et de Sainte-Christine (304 m) et à l’est par les premiers contreforts du massif des Maures, les collines du Roucas de Monié (299 m) et des Pousselons (199 m). Un canal d’irrigation construit à la fin du XVIe siècle et réaménagé pendant la Seconde Guerre mondiale partage son espace en deux zones distinctes.

Plan de masse, fouilles des Laugiers Sud.

Vue cavalière orientée de l’emprise au premier décapage. Photo : © EVEHA Lyon.

Précisons que cette première présentation intervient un mois après la fin de la phase terrain. Son objectif est de livrer, dans les grandes lignes, nos résultats préliminaires. Ces derniers se basent essentiellement sur les observations de terrain et sur une première mise en phase des vestiges ; ils doivent donc être reçus avec toute la prudence de rigueur.

L’opération réalisée a permis de mettre au jour, deux ensembles funéraires contemporains articulés autour d’enclos maçonnés construits à la périphérie de zones cultivées. Au sud, le premier enclos (n° 2)…

L'enclos numéro 2, fouilles des Laugiers Sud.

L'enclos funéraire numéro 2.

…dont la superficie voisine les 52 m², possède des maçonneries liées au mortier, puissamment fondées (0,8 m de large pour 1,3 m de profondeur au maximum), qui supposent une élévation probablement massive. Son orientation SE-NO (N145°O) apparaît parfaitement parallèle à une tranchée de plantation située au nord (F30) et au sud, à une zone cultivée matérialisée par une cinquantaine de fosses de plan quadrangulaire disposées à intervalles réguliers sur sept alignements.

Cet ensemble cultivé axé sur la trame fixée par l’enclos renvoie assez clairement à l'identification d’une zone de plantations viticoles.

Fosses de plan quadrangulaire, fouilles des Laugiers Sud.

Les fosses quadrangulaires de plantations viticoles. Photo : © EVEHA Lyon.

Il a pu, dans un premier temps être alimenté ou irrigué par une canalisation souterraine (F219) dont le creusement, conservé sur près de 2 m de haut, traverse le nord de l’emprise. Ces fosses de plan quadrangulaire se retrouvent également disposées de façon plus lâche dans le prolongement oriental de l’axe des murs sud et nord de l’enclos. Elles délimitent une allée de plus de 18 m de long pour 3,6 m de large et participent au décorum de ce premier ensemble funéraire. L’implantation de dépôts secondaires de crémation sur la périphérie de leur emprise tend par ailleurs à leur conférer sporadiquement une fonction de marqueur funéraire.

L’intérieur de ce premier enclos est structuré autour d'une grande fosse bûcher de plan rectangulaire (2 x 1,5 m)…

Grande fosse bûcher, fouilles des Laugiers Sud.

Grande fosse bûcher du plan quadrangulaire.

…autour duquel sont installés les dépôts de crémation en fosse et leurs probables marqueurs. La présence d’un fragment de cippe en calcaire utilisé en tant que calage dans une inhumation plus récente tend à accréditer la présence d’indicateurs relativement luxueux. On notera que la réouverture et ou spoliation de certains dépôts particulièrement épais suggèrent la récupération d’un mobilier a priori privilégié. Le fond de cet enclos est également agrémenté de tranchées de plantations implantées contre les murs sud, nord et ouest au-devant desquels d’autres fosses de plantations de tailles plus modestes se répondent en symétrie du nord au sud. Avec son allée orientale, le décorum végétalisé de ce premier ensemble peut être qualifié de jardin funéraire. Son emprise délimite assez fidèlement les limites de ce premier ensemble funéraire puisque l’implantation des dépôts secondaires de crémation ou des fosses liées aux rejets de résidus ainsi que celles, plus tardives ou contemporaines, des inhumations s’effectuent systématiquement au sein de son espace. Les inhumations, dont la chronologie semble s’étaler sur toute la période de l’occupation de la nécropole, montrent une grande variété de modes architecturale avec notamment celles en bâtière ou en coffrage de tuile, en amphore et en architecture mixte ou encore celles sans contenant pérenne.
Mentionnons également la présence d’un imposant monument funéraire vraisemblablement spolié dont l’architecture présente une voûte en tuf et réemploie d'un bloc chaperon (0,90 x 0,68 x 0,33 m)…

Un bloc chaperon, fouilles des Laugiers Sud.

Le monument funéraire ou cénotaphe, structure F47.

… et un bloc de parement mural (0,75 x 0,50 x 0,23 m) dont l’origine pourrait bien provenir de l’élévation de ce premier enclos).

Au nord, le second ensemble pourrait s’être installé au cours du Haut-Empire, en deux temps. La première séquence se rapporte à une division de la parcelle. Elle est matérialisée par l’installation d’une importante tranchée de plantations qui présente une double orientation et divise l’emprise en deux en venant notamment recouper l’ancien conduit d’alimentation (F219) traversant l’emprise. Une seconde tranchée (F18) se développe parallèlement à son tronçon méridional et ménage ainsi durablement un espace vide entre les deux secteurs funéraires. La partie nord-est de ce secteur nouvellement délimité voit l’installation de vingt-quatre tranchées de plantations (sulci) au sein desquelles des fosses de plan rectangulaire (1 x 0,5 m) sont implantées transversalement à intervalles réguliers, tous les 0,5 m ; ce qui atteste la pratique du provignage. Cette pratique bien illustrée par les sources agronomiques et archéologiques du sud-est de la Gaule illustre une zone cultivée dont la destination renvoie indubitablement à la culture de la vigne

Dans un second temps, un nouvel enclos…

Un nouvel enclos, fouilles des Laugiers Sud.

Vue zénithale de l'enclos numéro 1. Photo : © EVEHA Lyon.

…dont la superficie voisine celle du précédent a été installé au niveau de l’extrémité occidentale de cette zone cultivée. Ces maçonneries larges de 0,7 m pour 0,3 m d’épaisseur en moyenne apparaissent moins bien ancrées que celles du premier enclos. L’arrachement observé au centre de son mur septentrional pourrait correspondre à la récupération d’une pierre de seuil et laisse supposer un accès nord à cet ensemble. Ce second enclos présente la même orientation nord-sud que les tranchées de plantations sur lesquelles il s’implante. Toutefois, il est difficile d’argumenter l’abandon dans son intégralité de la plantation. En effet, à l’image du précédent, un espace pourrait avoir été aménagé après l’arrachement de ceps, pour l’installation de cet ensemble construit. La contemporanéité des deux ensembles nous semble induire un effet d’imitation que les données de terrain ne peuvent ni valider, ni infirmer, même si la lecture des fosses de plantations est plus aisée à l’est de l’enclos. Au sein de l’enclos, les dépôts de crémation, datés entre la fin du Ier siècle et la seconde moitié du IIe siècle au plus tard, sont également associés à des marqueurs. Leur structuration apparaît toutefois moins organisée que celle du premier enclos. Ils sont déposés au sein de fosses de plan géométrique rectangulaire à quadrangulaire) dont les plus grandes approchent un mètre de côté en moyenne pour 0,2 à 0,4 m de profondeur conservée. Ils présentent des dépôts mixtes le plus souvent matérialisés par un vase ossuaire en verre…

Vase ossuaire en verre, fouilles des Laugiers Sud.

Un vase ossuaire en verre.

…disposé au centre sur une couche charbonneuse et parfois de résidus de crémation issus du bûcher. À en juger par les restes de parois rubéfiées pris dans le comblement ou conservés sur les parois de certaines fosses, il est probable qu'elles aient également servi de structure primaire de combustion suggérant peut-être l’identification de tombe bûcher. Ces dépôts sont le plus souvent associés à du mobilier secondaire, des vases offrandes en céramique et/ou à des balsamaires en verre. Ils possèdent parfois des aménagements spécifiques en tegulae

Tegulæ du coffrage de F245, fouilles des Laugiers Sud.

Les tuiles marquées du coffrage de la structure F245.

…pour lesquels des aménagements particuliers semblent envisageables. En dehors de l’emprise de cet enclos, les dépôts de crémation sont installés dans des contenants en matériaux périssables ou en amas sans contenant et se présentent sur le terrain sous la forme d’amas osseux de plans subcirculaire à ovalaire, déposés au centre de fosses de grandes dimensions. Là encore, leur contemporanéité avec certaines inhumations reste possible en l’absence d’étude plus approfondie. Les inhumations s’implantent quant à elles au nord de l’emprise de l’enclos, et comme pour celles observées au sud, elles respectent son orientation. À l’instar de celles observées au niveau du premier enclos, ces sépultures déclinent la même variété que celles observées au sud de l’emprise (inhumations en bâtière, en coffrage de tuile, en amphore, en architecture mixte, sans contenant pérenne…).

Inhumation en coffrage de tuile F1, fouilles des Laugiers Sud.

Inhumation en coffrage de tuile de la fosse F1.

…Ces dernières s’étalent chronologiquement jusqu’à la fin de l’occupation.

On signalera enfin l’existence d’un fossé palissadé dont le profil en « Y » et le comblement présentant un lobe d’arrachement central supposent une troisième limite observée dans le quart nord-ouest de l’emprise. Cette dernière, qui recoupe en se fondant, au nord, dans le tracé de la grande tranchée de plantations divisant l’emprise en deux, inaugure la limite d’un troisième ensemble. Signalons que les données obtenues au diagnostic sur ce troisième secteur témoignent de la présence de fosses de plantations de plan rectangulaire, organisées en linéaire… La localisation de ce fossé en bordure de fouille rend toutefois délicate la qualification de ce nouvel ensemble.

Ainsi, les résultats préliminaires de la fouille de la ZAC des Laugiers permettent d’envisager la restitution d’un site remarquable par la présence de deux nécropoles juxtaposées et dont la contemporanéité d’utilisation ne laisse guère de doute. Si la structuration de l’ensemble funéraire situé au sud de l’emprise,…

Début de la fouille, coffrage F1, les Laugiers Sud.

Début de la fouille de la structure F1.

…de même que ses puissantes maçonneries, contrastent sensiblement avec l’ensemble septentrional, a priori plus modeste, leurs localisations à la périphérie de zones cultivées renvoient l’image de deux nécropoles de petite envergure, peut-être à destination familiale, qui appellent avec leurs ensembles cultivés des domaines de rattachement dans un environnement immédiat.

Procès-verbal
de la division du territoire
en sections

Commune de Solliès-Pont

L’an mil huit cent cinquante et le huitième jour du mois de janvier nous géomètre de 1er classe chargé de l’arpentage parcellaire de la commune de Solliès-Pont dont le procès-verbal de délimitation a été rédigé le quinze mai et clos le dix sept mai mil huit cent quarante cinq par le sieur Vidal aîné géomètre délimitateur…

… nous déclarons que les différentes sections sont respectivement limitées ainsi qu’il résulte du tableau suivant :
— La première section sera nommée de Sainte-Christine et désignée par la lettre A,
— La deuxième section sera nommée de Solliès-Pont et désignée par la lettre B,
— La troisième section sera nommée des Maures et du Plan et désignée par la lettre C,
— La quatrième section sera nommée de la Tour et de la Jonquière et désignée par la lettre D,
— La cinquième section sera nommée des Pousselons et des Maravals et désignée par la lettre E.
Sections Au nord par : Au levant par : Au midi par : Au couchant par :

A

le terroir de la commune de Cuers le terroir de la commune de Cuers la route nationale 97 de Toulon à Antibes et par la section B dite de
Solliès-Pont
les terroirs des communes de
Solliès-Toucas et de Solliès-Ville

B

la propriété de Mr Saporta et par un ruisseau la limite de la propriété de Mr Blin tanneur et l’embranchement des deux chemins qui limitent la propriété de Mr Bon la propriété de Mr Delor Félix d’Albert Marie-Christine épouse Grué, Toucas Régulus ptaire au Beausset et par la pté de Sauvan Fois la section A

C

partie par le terroir de la commune de Cuers partie par la route nationale N° 97 de Toulon à Antibes la route nationale
N° 97 de Toulon à Antibes partie par la commune d’Hyères et partie par le vallon qui descend du chemin des Ruscas, jusqu’au chemin des Maures
le petit ruisseau qui descend de Ste-Christine et va aboutir à la bastide de
Mr Bon, appelée le Logis. De ce point on fait le chemin jusqu’à la rencontre de celui de Beaulieu, de la division suit le dit chemin de Beaulieu jusqu’à la rencontre des quatre chemins de la division fait le chemin des Ruscas.
partie par le chemin de Solliès à Beaulieu à partir des
Trois-Pierres ou les chemins se rencontrent.

D

la section C partie par la section C et par la section E. le terroir de
Solliès-Ville.
partie par le terroir de Solliès-Ville et par la section A

E

la section C le terroir de la commune d’Hyères. le terroir de
Solliès-Ville.
le terroir de
Solliès-Ville et la section D.
Département du Var
Arrondissement de Toulon
Canton de Solliès-Pont
Commune de Solliès-Pont

Procès-verbaux
pour la délimitation du territoire et pour sa
division en section

Procès-verbal
de délimitation
Croquis du bornage de Solliès-Pont, 5 pages

L’an mil huit cent quarante cinq, et le quinze du mois de Mai, Nous géomètre triangulateur du Cadastre désigné par l’administration des contributions directes et nommé par Mr le Préfet du département du Var, pour procéder conformément aux Instructions du Ministre des Finances, à une nouvelle reconnaissance des lignes de circonscription des communes du canton de Solliès-Pont, nous sommes transporté au chef-lieu de la commune de Solliès-Pont en la mairie, où nous avons trouvé Mr Dollieule Félix, maire, M.M. Arène François et Bouffier Frédéric adjoints et M.M. Requier garde champêtre et Pin sergent de ville Indicateur nommé par lui, ainsi que les maires, adjoints et les Indicateurs des communes ci-après désignés, convoqués et rassemblés pour constater contradictoirement la démarcation du territoire de Solliès-Pont.Arrivés sur le terrain, nous avons choisi pour point de départ celui du périmètre de la commune de Solliès-Pont qui se trouvant le plus au nord sers de séparation aux territoires des deux communes de Solliès-Pont et Cuers et nous avons parcouru la ligne de circonscription, en allant du nord à l’est puis au sud et à l’ouest, ayant toujours à notre droite, le territoire de Solliès-Pont et à notre gauche successivement ceux de Cuers, d’Hyères, de Solliès-Ville et de Solliès-Toucas, ainsi qu’il suit :

  Article 1er  

Limites avec la commune de Cuers. Partant d’une croix que nous avons fait graver sur le bord septentrional du chemin du Castellas, touchant la propriété du sieur Sénès Esprit, dans Cuers, et sur la direction du mur qui sépare celle du sieur Augias Athanase dans Solliès-Pont, de celle des hoirs de Vaccon Pierre dans Solliès-Toucas et à un mètre soixante centimètres du dit mur ; laquelle croix servira de borne portant le No 1, nous avons reconnu, d’après l’indication des maires et des indicateurs des communes de Solliès-Pont et de Cuers, que la ligne qui sépare ces deux territoires, se désignant de l’Ouest à l’Est, est formée par le chemin du Castellas et aboutit au ruisseau de Ste-Christine vis-à-vis le point où arrive la limite des propriétés de dame Bonnifay, veuve Fouque, dans Solliès-Pont, et de Doudon Jean Joseph, dans Cuers.

De ce point la ligne séparative, continuant d’avoir la direction de l’Ouest à l’Est et passant par une croix que nous avons fait graver sur rocher ferme à deux mètres cinquante centimètres du bord oriental du dit ruisseau, laquelle croix servira de borne portant le No 2, et au milieu du vide laissé entre les deux chapelles de Ste-Christine est formé jusqu’au sommet de la colline des Endués par la limite des propriétés des sieurs Bonnifay, veuve Fouque, Teisseire Jean-Baptiste dit florens, Sénès Hilarion, Gardanne Jean-Baptiste, Gasquet Balthasar, Gensoleng Etienne notaire, Sénès dit castillon, Arène Pierre dit santoun, Gensoleng Etienne notaire, Gardanne André dit campan, Gardanne Fleuri, dans Solliès-Pont, et des sieurs Doudon Jean Joseph, Robert dit dégun, Bouisson Joseph François et Bouisson Joseph dans Cuers.

Du sommet des Endués la ligne de circonscription continuant de se diriger vers l’Est est formé par la limite des propriétés des sieurs Gardanne Fleuri, Toucas François dit rousse, Jaume Joseph et Aoust, dans Solliès-Pont, et de celles des sieurs Laure, Roubaud Jean Antoine, Roubaud Joseph Michel et Raphaël Jean Pierre dans Cuers, jusqu’à la rencontre d’un gros rocher, sis sur le bord occidental du ruisseau des Partides, à la séparation des propriétés des dit Aoust et Raphaël Jean Joseph, et sur la face orientale duquel et à un mètre du sol, nous avons fait graver une croix qui servira de borne portant le No 3.

De la croix ou borne No 3, la limite des deux communes suit, en descendant du N. O. au S. E. le dit ruisseau des Partides qui traverse la route royale actuelle de Toulon à Antibes et la vieille route de Cuers à Toulon jusqu’à l’angle méridional de la propriété du sieur Gueit Albert.

De cet angle la ligne divisive, se dirigeant vers l’Est et traversant la terre des hoirs Laure François dit le gros, aboutit directement à la rencontre du Petit Réal avec le ruisseau de Gros-Jean.

De cette rencontre, la ligne séparative ; continuant de se diriger vers l’Est, suit le ruisseau de Gros Jean jusqu’à sa jonction avec un fossé que le sieur Aurran Hilaire a fait creuser entre son bois et les terres cultivées de sa terre dite du Couvent.

De cette jonction, la ligne de séparation allant toujours vers l’Est et traversant le bois du dit sieur Aurran Blaise, aboutit directement à une borne marquée d’une croix que nous avons fait planter au milieu de la muraille qui sépare le bois du dit Aurran Blaise de celui de dame Serrus Rose, veuve Arène et à trois mètres au couchant de la séparation des bois de la dite Serrus Rose veuve Arène et du sieur Laugier, dit le garri ; dans Solliès-Pont ; laquelle borne portera le No 4.

Croquis du bornage de Solliès-Pont, 3 pages.
Croquis du bornage de Solliès-Pont, 2 pages.

De la borne No 4, la ligne de circonscription, se dirigeant vers le N. E. et étant formé par la limite des bois des sieurs Serrus Rose veuve Arène, Laugier Pierre, dit le garri et Ventre Pierre dans Solliès-Pont, et des sieurs Aurran Blaise et Masson Jean, dans Cuers, aboutit directement à un rocher ferme que nous avons fait marquer de l’angle obtus †et à coté duquel on reconnaît les vestiges d’un ancien pilier en maçonnerie lequel rocher servira de borne portant le No 5.

De ce rocher ou borne No 5 la ligne de démarcation se dirigeant vers le S. E. et séparant successivement les propriétés des sieurs Ventre Pierre, Terrin, dit parpoil et Ventre Pierre, dans Solliès-Pont de celles des sieurs Masson Jean, Garnier Louis, Mistre Jean-Baptiste, dit le jacobin et Simon Jean-Baptiste, dit le maubatier, dans Cuers, aboutit directement à une croix ancienne que nous avons trouvé gravée sur un rocher saillant au bord oriental du chemin de Solliès-Pont à la Bayole ; laquelle croix servira de borne portant le No 6.

De la croix ou borne No 6, la ligne divisive se dirigeant à peu près vers l’Est et coupant le bois du sieur Ventre Pierre, puis séparant ceux des sieurs Fillol Honoré dans Solliès-Pont et Baude Pierre dans Cuers, aboutit directement aux ruines d’un ancien pilier en maçonnerie, établi sur la Serrière occidentale de la colline de Maunier ; lesquelles ruines serviront de borne portant le N° 7.

De la borne No 7, la ligne de circonscription suivant de l’Ouest à l’Est la dite Serrière, aboutit au sommet de la colline de Maunier où nous avons fait graver une croix à la séparation des bois du sieur Fillol Honoré dans Solliès-Pont, du sieur Baude Pierre dit cambois, dans Cuers et du sieur Boyer Joseph, dans Hyères ; laquelle croix servira de borne No 8.

Parvenus à cette croix ou borne No 8, il a été reconnu qu’elle forme les trois confronts de Cuers, d’Hyères et de Solliès-Pont. En conséquence nous avons clos cet article de notre procès-verbal que les Maires et les Indicateurs de Cuers, d’Hyères et de Solliès-Pont ont signé.

Le Maire et les Indicateurs de Cuers
signé : illisible            signé : illisible

Le Maire et les Indicateurs d’Hyères
signé : hondet            signé : Guiol            signé : fille fils

Le Maire et les Indicateurs de Solliès-Pont
signé : fr dollieule            signé : requier            signé : serrus

Antonius Arena jeune, dessin portrait (détouré) à la sanguine.
 

Les journées arenaïques 2016

du 27 mai au 4 juin

 

— 26 au 29 mai 2016 : exposition : Antonius Arena 2016 à Solliès-Pont ;
— 27 mai 2016 : conférence : Antonius Arena soldat de François 1er à Solliès-Ville ;
— 28 mai 2016 : conférence : Antojnius Arena et la danse à Solliès-Pont ;
— 28 mai 2016 : exposition : Antonius Arena 2016 à Solliès-ville ;
— 28 mai 2016 à Solliès-Pont spectacle Les basses danses par les groupes de traditions provençales Lei Ginèsto et la Souleïado ;
— Édition d’un ouvrage : Antonius ARENA 1500 - 1544.

 
 

Compte rendu

Sévery Christian, portrait d'Antonius Arena.

Antonius Arena, de son nom français Antoine Arène, est né à Solliès, probablement en l’an 1500. Étudiant en 1519 à l’Université de droit d’Avignon, ses études sont perturbées par la peste, puis par la guerre.
Son engagement dans les armées de Saluces l’amène en Italie où il participe à la défense de Rome avant d’être fait prisonnier. Libéré après la capitulation, il retourne en France sans ressources, et décide de donner des cours de danse qui lui assurent un maigre revenu. À nouveau enrôlé dans la cavalerie du capitaine Lautrec, en 1528, il revient à Solliès écrire Ad suos Compagnones, puis s’installe à partir de 1536 à Aix-en-Provence.
Quand le 24 juillet, Charles Quint attaque la ville, il prend les armes pour la défendre, puis fuit avec tous les habitants. Après cette campagne il écrit : Meygra entrepriza catoliqui imperatoris.
Sa maison natale pillée par l’ennemi et dépourvu de revenus, il sollicite une charge juridique. En 1537, il est nommé juge royal de Saint-Rémy-de-Provence et meurt en 1544 dans l’exercice de ses fonctions.

 
 

 Antonius de Arena provençalis, de bragardissima Villa de Soleriis

AD SUOS COMPAGNONES STUDIANTES, 
qui sunt de persona friantes, bassas
 Dansas & Branlos practicantes, nouuellos
 quamplurimos mandat.
Conardorum Abbatis Yo, de Rothomago, in lucem enuoyatus.

M. DC. LXX., in-12, 191 p., est divisé en deux parties. Seule la première partie jusqu’à la page 96 contient les textes d’Antonius Arena. La deuxième partie contient la Guerre Huguenote de Rémy Belleau (1528-1577) et des poèmes macaroniques de Bartholomé Bolla.
Reproduit grâce à l’aimable autorisation du propriétaire (2016).

Consulter le livre :

Antonius ARENA

 

 

Le Moyen Âge et la Renaissance
dans les manuels et documents scolaires

Exposition par le Musée de l’École publique
(à La Farlède, avenue de la Libération)
27 au 31 mai 2016
Entrée libre

cadre vide
Musée de l'École publique de la Farlède

 

 

Antonius Arena soldat de François Ier

Conférence par Madame Marie-Joëlle Louison-Lassablière,
à Solliès-Ville, salle du Moulin d’Oli,
vendredi 27 mai 2016
Entrée libre

Affichette Antonius Arena Charles Quint

 

 

 Antonius Arena et la danse

Conférence par Madame Marie-Joëlle Louison-Lassablière,
Château de Solliès-pont, salle Eugène Baboulène
samedi 28 mai 2016
Entrée libre

Antonius Arena Danse, conférence, Louison-Lassablière. 495x700.
Conférence à Pont

La conférence.

 

 

 Les basses danses

Textes et danses d’Antonius Arena
Spectacle avec l’association la Souleiado et l’association lei Ginèsto,
Château de Solliès-Pont, dans la cour intérieure,
samedi 28 mai 2016
Entrée libre

Les basses danses, Antonius Arena
spectGinesto1W
spectGinesto2W

Lei Ginesto.

Lei Ginesto.

spectSoule1W

La Souleiado.

spectSoule2W

La Souleiado.

A1 Champaigne c
B1 Basse danse commune (lei Ginèsto)
A2 Quant je voy iver retorner (la Souleïado)
B2 La grant douleur (lei Ginèsto)
A3 Branle (la Souleïado)
A4 Gaillarde (c)
B4 Bon temps (lei Ginèsto)
A5 Pavane (la Souleïado)

Final

Final (la Souleïado et lei Ginèsto).

 

Exposition à Solliès-Pont

Château de Solliès-Pont
salle Eugène Baboulène
26, 27, 28 et 29 mai 2016
Entrée libre

cadre vide
Invite Expo à Pont
Beret Écomusée Solliès-Pont

 Entrez… c'est par ici !

Le béret (boretum arenaicum), réalisé par les Petites mains.

 

 

 Exposition à Solliès-Ville

Salle du Moulin d’Oli
2, 3 et 4 juin 2016
Entrée libre

Affichette Antonius Aréna, exposition, Solliès-Ville.
Expo AA à Ville 1
Expo AA à Ville 2
Expo AA à Ville 3

Entrée du Musée du vêtement provençal, rue Marseillaise, Solliès-Ville.

Sanguine de Cristian Sévery et le «boretun arenaicun » réalisé par les petites mains.

Stand d'accueil de l'Écomusée.

 

 

Le testament

Transcription Jocelyne Renoux - décembre 2019 :  orthographe respectée (ajout de l’accentuation et ponctuation ainsi que des abréviations pour une lecture plus aisée, marges en italique pour les distinguer du texte). Les définitions des notes : Dictionnaire du moyen français, Algirdas Julien Greimas, Teresa Mary Keane. Larousse.

AD VAR 3 E 61/25 Me Honoré Viallis Solliès - 6 mars 1542

Testament d'Antonius Arena, page 1.

Première page du testament.

Testament pour Me Anthoine de Arena juge de Sainct Remy

Lan à la nativité notre seigneur mil cinq cens quarante deux et le sixiesme jour du moys de mars, régnant très crestien et excellant prince Francoys premier de ce nom par la grâce de Dieu roy de France, conte de Provence et Forcalquier et terres adjacentes en fellicité et prospérité longuement. A toutz présentz et advenir soit chose notoire et manifeste que personnellement stabillis[1] en présence de moy Honoré Vialis notaire et tabellion royal du lieu de Souliers et des tesmoingz cy après nommés, notable personne Me Anthoine de Arena du présent lieu de Souliers saige[2] ez droict, juge royal de Sainct Rémy, lequel estant en sa bonne ferme et vraye mémoyre et santé de son corps et dessa personne, pensant et considérant que toutes les créatures de ce monde sont subiectes et condempnés à la mort causant le péché de notre premier père Adam et que aulcunesffoys[3] la humaine fragillité troublée, tant par la cogitacion[4] dicelles que grandes maladies corporelles, pourroit dominer la providence[5] de lentendement humain et cest / chouse plus seure faire pendant que lentendement est régy et gouverné par la raison à ung chascun fidel xpien[6] tant pour le sallut de son âme que pour évicter ces hoirs et successeurs de aulcune matière de question et débat, dispouse[7] et ordonne des temporelz à luy par Dieu en ce monde donnés. Actendu et considéré mesmement que il ny a chouse plus doubteuse[8] que lheure de ladite mort et trépas de ung chascun et que adevantz les langueurs et maladies corporelles tant plus est à craindre et doubter le approchement de lheure de icelle. A cause de quoy ledit testateur que dessus de son bon gré, certain scavoir et propre mouvemant[9], a faict et ordonné, faict et ordonne son dernier testament nuncupatifz[10] et sa derrière[11] volunté nuncupative et disposition finale et extrême de toutz et chascuns ses biens, à luy par Dieu en ce monde donnés, à la forme et manière que sensuyt. Et permièrement[12] pour ce que les chouses spirituelles sont plus dignes que les temporelles et à icelles doibvent estre préservés ; commanssant sondit testament par le signe de la saincte croix, disant au nom du père et du filz et du benoist Sainct Esperit comme vray et fidel xpien a recommandé son âme, quant par la permission divine sera séparée de son corps, à Dieu le créateur et rédempteur de tout le humain lignage que la fait et formé, à la glorieuse vierge Marie/ (CCXII) sa mère et de toutz les sainctz et sainctes de paradis et a esleu saincte sepulture à sondit corps et voulu estre ensepvelly et thumulé[13], sil advient quil meure et finisse ses jours au présent lieu de Souliers, dans le cimitiere de Sainct Esperit dicelluy. Et a voulu et ordonné que ses hoirs soyent tenuz poyer[14] aux prebtres[15] que seront audit sepveliment et à ung chascun deulx ung gros[16] poyable incontinant après sondit sepvelliment. Item, a voulu et ordonné que sesditz hoirs soyent tenuz faire accompaigner sondit corps de tout le luminaire de léglise du présent lieu de Souliers et icelluy luminaire poyer comme est coustume faire au présent lieu de Souliers. Item, plus a voulu et ordonné ledit testateur que sesditz hoirs soient tenuz faire dire et célébrer incontinant après sondit trespas une nouvene de messe avec lofferande de toutz ceulx qui seront assistantz et les luminaires de ladite église et pour icelle, soient tenuz poyer deux solz pour chascune messe, et le demeurant[17] comme est acoustumé faire au présent lieu de Souliers. Item, plus a voulu et ordonné ledit testateur, pour le salut de son arme[18] et en rédemption de ses péchés et deffaillement, que ses hoirs cy après nommés soient tenuz incontinant après que ladite novene sera célébrée, faire dire et cellebrer ung cantar[19] par les prebtres de léglise du présent lieu de Souliers et aultres qui se vouldront trover[20],  aulquel cantal a voulu estre donné bien et deuement à disner ausditz prebtres et/ à toutz & chascuns ses amys ; et faire aulmonnes générales à toutz et chascuns pouvres[21] venans, et ausditz prebtres deux soulz pour homme. Item, plus au bout et fin de lannée de sondit trespas a voulu et ordonné ledit testateur que soyt faict et célébré ung cantal à la manière que dessus. Item, plus ledit testateur pour le salut de son arme et en rédemption de ses péchés et defaillimentz et de ses predecesseurs a fondé quatre anniversaires perpétuelz dans léglise parrochialle[22] et de Sainct Esperit et de Saincte Croix du présent lieu de Souliers et aux prebtres originaires du présent lieu de Souliers tant presentz que advenir [pour la dotte et fundation desquelz anniversaires a voulu estre poyé par ses hoirs cy après nommés florins quarante monnoye courant en ce présent pays et Comté de Provence dans ung moys après son trespas, donné comme dessus], lesquelz quatre anniversaires seront par eulx célébrés à la manière que sensuyt. Assavoir le premier dans ladite église de Sainct Esperit pour lame de feu Jehan Arena son père toutes les années le premier lundy du moys de janvier, et le second dans ladite église pour lame dudit testateur toutes les années le premier lundy de feuvrier. Et les aultres deux anniversaires seront cellébrés dans léglise parrochialle du lieu tant pour lannée dudit testateur que de Pierre Mathieu et Barthomieu Arena ses frères toutz les premiers lundi du moys de mars et dapvril perpétuellement et sans les pouvoir changer ou muer[23] en aulcune sorte ny fasson. Et en cas que lesdtz prebtres/

(CCXIII) Marge : 1546 et le Xe de avril a esté passée quictan(ce)  .. par Me Honorat Alamandy 


ou ses successeurs ne fassent le divin service que dessus au jour et lieu dessus désignés et spéciffiés ains[24] icelluy changent ou délayent[25] à faire en tout ou en partie, a voulu et ordonné, veult et ordonne ledit testateur que ses hoirs cy après només puissent anuler et révoquer ladite fundation et retirer les deniers de la dotte dicelle et iceulx convertir en aultres euvres pies et spirituelles telles que
bonnes leur sembleront. Et pour ce que la institution des hoirs est le chef et vray fundement de tout dernier testament et de toute disposition finalle et extrême, ledit testateur dessa franche et libéralle volunté et propre mouvemant en toutz ces aultres biens meubles, inmeubles par soy mouvantz[26] présentz et advenir quelconques et a luy compétantz[27] par quelque tiltre ou droict que ce soit en quelque lieu et partie quilz soient, a faict institué ordonné et dessa propre bouche nomme et appelle ses hoirs universelz et particuliers, assavoir honnestes hommes Pierre, Mathieu et Barthomieu Arena ses frères chacun pour ung tiers esgallement et proportionablement et après eulx ses[28] enffans masles tant présentz que advenir. Et en cas que au décez dung ou plusieurs de sesditz hoirs ny eust
point de masles ains seulement de filhes, a substitué icelles filhes à ladite tierce partie comme silz[29] estoient masles et non aultrement. Et en cas que lesditz enfans masles substitués ou filhes viennent à décéder de ce monde sans/ légitimes et naturelz hoirs, a substitué les survivantz esgalement et respectivement et après iceulx les plus prochains de son sang et lignage par[30] lesquelz respectivement et chacun deulx a voulu lesdit testateur lesditz legatz que dessus estre poyés et tout le contenu audit testament estre faict et acomply de poinct a poinct en tout et par tout. Ces gadiateurs[31] et exécuteurs du présent testament a faict et ordonné ledit testateur assavoir Barthomieu  Fornier son beaul frère, Jacques et Honorat Arena ses nepveus et le curé et secundaire de léglise du présent lieu de Souliers, qui pour lors y seront, et chacun deulx par le tout lesquelz a prié et prie ledit testateur que advenant ledit cas, facent et veulhent faire executer et acomplyr toutz et chacuns les légatz pour son arme dessus spéciffiés, leur donnant plain pouvoir auctorité et puissance pouvoir contraindre de ce faire et accomplyr sesditz hoirs et ung chacun diceulx en son endroict respectivement, promptement. Lequel testament et dernière volunté et disposition finalle que dessus a voulu et veult ledit testateur dessa certe science franche volunté et propre mouvemant estre son dernier testament et dernière volunté et disposition finalle et extrême de toutz et chacuns ses biens comme dessus est script et contenu, lequel a voulu et veult vailoir et avoir efficaxe[32] et vailhe par voye de dernier testament nuncupatif et de dernière volunte nuncupative et disposition/(CCXIIII) finalle et extrême. Et sil nestoit vailhable par les choses que dessus, quil vailhe et soit ferme et vailhable par droict de codicilles de donation par cause de mort ou aultrement en la meilheur forme et manière que mieulx pourra vailhoir de droict. Cassant et adnullant toutz et chacuns ses aultres testamentz codicilles et donations par cause de mort que par cy devant pourroit avoir faict ny[33] ordonné en quelque fasson et manière que ce soient. Priant les tesmoingtz cy descriptz desquelz il a vraye cognoissance que es chouses que dessus par luy ordonnées et descriptes quant temps et lieu sera, en soient tesmoingtz et en pourtent tesmougnage de vérité quant ilz seront requis. Et moydit notaire que de tout ce que dessus en face et doibve faire et expédier, à toutz ceulx que touchera et requis seray, acte et instrument comme ce y appertiendra et besoing sera. Faict et publié à Souliers dans la mason de labitation de moydit notaire es présences de Messire Micheau Audibert, Me Loys Albert, Me Jacques Artiga, Sauvador Colin, Loys Marrot, Me Claude Chaudon et Honorat Allemendi dudit lieu de Souliers tesmoingtz présentz et appellez.

Et moy Honnoré Vialis notaire et tabellion royal soubzsigné

Testament d'Antonius Arena, page 7.

Dernière page du testament.


[1] Stabillis = établi
[2] Saige = savant, habile, qui sait
[3] Aucunesfois = parfois, quelques fois
[4] Cogitation = pensée, réflexion, méditation
[5] Providence = prévision
[6] Xpien = chrétien
[7] Dispouse = dispose
[8] Doubteuse = redoutable, à craindre, incertaine
[9] Mouvement = initiative
[10] Noncupatif = nuncupatif : testament dicté solennellement devant témoins
[11] Derriere = dernière
[12] Permierement = premièrement
[13] Thumulé = enterré
[14] Poyer = payer
[15] Pbre = prêtre (latin presbiter)
[16] Gros = pièce de monnaie en argent
[17] Demeurant = reste
[18] Arme = âme, (anme, alme ancien français)
[19] Cantar = chantar : messe chantée (le notaire écrit aussi « cantal »)
[20] Trover = trouver
[21] Pouvres = pauvres
[22] Parrochialle = paroisse (bas latin parochia)
[23] Muer = changer, bouleverser
[24] Ains = mais, plutôt, au contraire
[25] Delaier = retarder, différer, remettre
[26] Mouvants = mobiles, pouvant être mutés
[27] Compétant = appartenant, concernant
[28] Ses : comprendre « leurs »
[29] S’ilz : comprendre « si elles »
[30] Par : comprendre « pour »
[31]  Gadiateurs = gadiator= curator testamenti (dictionnaire Du CANGE) : curateur testamentaire
[32] Efficaxe = latin efficax : qui produit l’effet attendu
[33] Ny = ou

 
 

Le livre  : Antonius Arena 2016

ISBN : 9 782955 554500
Ouvrage collectif relié, à l’Italienne, de cent vingt pages sur Antonius Arena (1500-1544), maître à danser, poète macaronique, soldat de François 1er avec de nombreuses illustrations, édité par les Éditions de la Martelière — Écomusée de la Vallée du Gapeau — avec au sommaire :
—  sa généalogie ;
—  les étudiants en Avignon au XVIe siècle ;
—  du macaronique à l’arénaïque ;
—  un extrait de « Ad suos compagnones » traduit et annoté ;
—  un extrait de la Meygra entrepriza, traduit en provençal puis en français ;
—  son testament de 1542 transcrit et annoté ;
—  Soliers aux XVe et XVIe siècles.
 
Couverture recto, Antonius Arena, Éditions de la Martellière
Couverture Antonuis Arena, verso. Éditions de la Martellière

La couverture recto.

La couverture verso.

Vendu (bulletin de commande ci-dessous) au profit de l’association au prix de 16 €, + 7,50 € de port et d’emballage par correspondance, ou retrait sur place dans nos bureaux :

Écomusée de la Vallée du Gapeau ‒ 1 bis, rue de la République ‒ 83210 Solliès-Pont

Bulletin commande aa

 

Télécharger le document : Bulletin de commande Antonius ARENA

Un cimetière romain
près de Solliès-Pont

De nombreuses tombes viennent d’être découvertes dans le terroir (S.-E.) de Solliès-Pont...
... Enfin, depuis deux mois, un véritable ossuaire s’est révélé sous l’instrument du cultivateur à Beaulieu (propriété Grué)...
... Rien cependant ne mérite d’être plus signalé à l’attention des archéologues que le poste de Beaulieu.
Beaulieu est distant de Solliès de cinq kilomètres. Les solides fondements des anciennes bâtisses ont souvent fatigué la pioche ou le marteau. Les souvenirs que les Romains y ont laissés, sont nombreux et marquants. On nous a montré une cuiller concave en bronze d’un travail exquis, munie d’un manche assez long, orné d’une frise légère1. L’emplacement est superbe, la plaine est ravissante, traversée par le limpide courant du petit Réal, et entourée de collines boisées.
C’est à la distance de 750 mètres, dans la direction de l’est à l’ouest, qu’un défrichement opéré dans la propriété Julien Raynaud, a mis au jour un cimetière d’une dimension de 18 mètres de longueur sur dix de largeur. L’enclos est bordé de chênes du côté de l’est. Les exigences de la culture ont dû faire abattre tout autour les autres amentacées dont on voit çà et là quelques opiniâtres rejetons. Rien ne prouve que les autres parties, Nord, nord-est, n’aient été exploitées en des temps plus reculés. Les conjectures ont foisonné comme toujours, et, parodiant le poète, chacun de se dire :
 « Ici le fier Othon signalait son audace,
« Et là Vitellius rangeait ses bataillons.

Il en est qui, pour accréditer les fameux combats qu’ils rêvent, s’autorisent de l’étymologie la plus hasardée de Beaulieu, c’est-à-dire belli locus2. Nous ne partageons nullement cette manière de voir, parce qu’aucun débris martial ne vient la confirmer, et les soldats tombent par milliers dans une rencontre plutôt que par vingtaine ou que par trentaine.
Selon M. Gensollen, dont l’érudition à nos yeux n’est pas dépourvue de poids, Beaulieu, dans le Moyen Âge, aurait pris le nom de bellus locus, joli site ; un document de cette époque porte : Molendinum Belli-loci : Moulin de Beaulieu.
Bellus locus nous paraît se ressentir de la basse latinité. Mais qu’importe le nom ? Ce que l’on ne saurait révoquer en doute, c’est que les Romains y ont séjourné en assez grand nombre pour nécessiter la présence d’un prêtre voué à l’exercice de leur culte. Et, si l’on se souvient, comme nous l’avons prouvé (voir notre opuscule sur l’Origine de Toulon) que les Romains étaient fidèles à la coutume d’inhumer leurs morts assez loin de leur demeure fixe, nous n’éprouverons aucune surprise de la découverte que l’on vient de faire dans la bastide Julien à 750 mètres de Beaulieu3.
Dans notre cimetière en question, à l’heure où nous écrivons, 35 tombes, occupant la moitié de l’espace indiqué, ont arrêté la pioche. Les squelettes exhumés sont plus nombreux. Les uns étaient rangés sur triple rang : peut-être appartenaient-ils à la même famille ; les autres gisaient les uns à côté des autres ; presque tous ont leur lit funèbre formé de briques longues 54 cm, et larges 38 cm, recouvertes d’autres briques redressées et inclinées les unes contre les autres. Très peu sont dépourvus de cet appareil. Quelques tombes se trouvent même bouleversées et montrent à peine quelques fragments de fémur et d’iléon. Est-ce l’effet d’un effondrement anciennement pratiqué ? Est-ce celui d’un effondrement de terrain ? Nous adoptons le premier sentiment, car, il n’est pas croyable qu’une propriété, exploitée depuis 200 ans par la même famille, de père en fils, ait été laissée constamment en friche. Les nombreuses monnaies que l’on y a trouvées à 30 centimètres de la surface, portant la date du 18e siècle et même du 19e, prouveraient le contraire.

La plupart des tombes4 sont découvertes à la profondeur de 1,25 mètre. Ici, en général, l’excavation pour la plantation de la vigne ne dépasse pas la limite de 75 cm Mais parfois l’instrument a pu aller au-delà de la volonté du cultivateur, et occasionner un dérangement dans la pose des briques.
Jusqu'à la 28e tombe rien de bien saillant ne s’est offert aux yeux du travailleur, pas même la monnaie caronienne : ce qui montrerait que se ne seraient là que de simples soldats en station ou des colons, ensevelis sans autre luxe que celui d’un vase ayant à peu près la forme d’une sympule ; et encore ce vase d’argile grossière, plus ou moins cuite, n’accompagne pas toujours la misérable dépouille. En effet, sur 35 tombes, il ne s’est trouvé que six petits vases. Malheureusement, la récolte et la trituration des olives ont empêché de poursuivre le défoncement.
Qui sait si quelque surprise nous est réservée !
La 28e tombe promettait une piquante découverte, un renseignement précieux. À côté d’un squelette passablement conservé, les spectateurs aperçurent une plaque de marbre écornée avec une épigraphe de sept lignes.
Soumise à notre examen, nous l’avons trouvé de marbre fin dit statuaire de Carrare. Sa dimension est de 28  cmsur 3 cm d’épaisseur. Les caractères en sont grossièrement tracés avec la pointe d’un stylet et offrant l’étrange composition d’un Sphinx5. Elle nous a rappelé la célèbre inscription celtique trouvée à Alise, où sont sculptés, entre autres, ces mots :
IEVRV. VCVETE. SOSN. CELICNOSE., mots qui sont restés inintelligibles jusqu'à ce jour. Elle diffère pourtant de la nôtre en ce sens que, si l’acception des mots celtes échappe à l’archéologue, celui-ci n’éprouve aucun embarras à les lire, tandis que la pierre tumulaire de Beaulieu le sens et les mots, tout est insaisissable. Et, avant que nous la reproduisions et en abordions audacieusement l’explication, nous ne saurions nous dispenser d’émettre quelques observations préliminaires : elles témoigneront de nos premières impressions et des rapports qu’il nous a paru possible d’établir au premier vu...
...Nous devons, à nos lecteurs encore un aveu : nous n’avons aucune prétention à l’infaillibilité, et l’arrogance d’auteur messied à tout écrivain qui travaille à la recherche de la vérité.
Nous reconnaissons nous-même l’impuissance ou nous avons été de nous accouder sur un critérium tant soit peu solide. Notre interprétation donc est toute arbitraire ; et, si nous nous hasardons à la placer ici, c’est dans l’espoir qu’elle soulèvera des critiques d’où jaillira la lumière.

1 - Nous opinons que cette grande cuiller était destinée à prendre des parfums pour les jeter dans le foyer appelé ara, acerra ou arcula. Nous aurions sans doute plus d’un objet précieux à enregistrer, si les Religieux de Saint-Victor et les chevaliers de Malte n’étaient pas passés par là ; ce serait un chapitre plein d’intérêt à ajouter, si nous ne craignions de dépasser les limites que nous prescrit l’objet de cette notice.
2 - Ils ne se doutent pas que belli locus, pour proelii locus ne serait qu’un gros barbarisme.
3 - Dans la propriété Gensollen le prétendu bourg ou mansion est à plus de 200 mètres loin du petit cimetière, près de la grande route de Solliès à Toulon, propriété Fournery.
4 - La tombe contre laquelle était posée l’inscription dont nous allons nous entretenir, était placée entre deux autres, et la dernière se trouvait à la profondeur de 1,75 m du sol.
5 - N’oublions pas de dire que le coin qui faisait défaut à la plaque, avait glissé au fond des trois cercueils. Sa séparation paraît dater de longtemps, la partie écornée étant incrustée de terre durcie.

Plaque romaine gravée.

Notre interprétation(1) :

Marcus ATILius RUFus / IC Iacet Imperante
HELIO gabalo / Pontifex / AUgustalis In / Suo
Ministerio Omnibus Optime Usus / Officiis /
ULtimo / Omnibus / Unice / Carus /
SABInis / Natus / Longe A Patria / Quievit / I
DIBUS Maii AN
NO / 2° /

Traduction :

Marcus Atilius Rufus repose ici / sous l’empire
d’Héliogabale / Pontife Augustal / Dans son
Ministère il remplit parfaitement bien ses fonctions.
Enfin particulièrement aimé de tous
Né chez les Sabins, il mourut loin de sa patrie
Les Ides de mai, l’an 11 / de l’empire.

D. ROSSI,1
Ancien directeur du Propagateur du Var, membre
des principales Académies de France et de
l’Étranger, etc.                        
Gaudebourg (près la Farlède), 10 décembre 1871.

1 -Rossi D., Un cimetière romain près de Solliès-Pont (Var), dans Bull. Draguignan, 7, 2e sem. 1869, p. 401-422, extrait du Bulletin de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de la ville de Draguignan, Draguignan, 1872. Tiré à part, 24 p.

Tombes romaines

CIMETIÈRE ROMAIN PRÈS DE BEAULIEU
SOLLIÈS-PONT - VAR

TOMBES TROUVÉES À LA PROPRIÉTÉ RAYNAUD

Dires de Victor Raynaud (fils de Julien Raynaud) né en février 1849, lequel a lui-même défoncé le terrain et trouvé les tombes, dires recueillis le 30 septembre 1888 par Frédéric Dollieule.
« Le défoncement de ce champ a commencé en 1862 et s’est continué jusqu’en 1874. J’ai commencé à trouver des tombes dès 1862 ; j’ai trouvé les dernières en 1873.
J’ai trouvé de 25 à 30 tombes. Toutes ces tombes étaient recouvertes d’une couche de terre végétale de 40 à 50 centimètres environ. Dans cette couche de terre végétale j’ai trouvé une certaine quantité de monnaies de ce siècle ou du siècle précédent indiquant que le sol avait été défoncé à cette profondeur ; profondeur habituelle des défoncements qui pour la vigne n’atteignaient jamais autrefois 75 centimètres ».

À l’exception de trois tombes trouvées superposées, toutes les autres tombes se trouvaient isolées et immédiatement sous la couche de terre végétale de 40 à 50 centimètres. Les tombes étaient formées d’un lit de tuiles romaines à rebords sur lequel s’appuyait un toit de tuiles recouvrant le défunt. Les parois triangulaires extrêmes du haut et du bas de la couche funèbre étaient formées avec d’autres briques. Toute cette couche funèbre était noyée dans une couche dure de mortier contenant une forte quantité de chaux (FR. contre les parois de l’inscription se trouve aujourd’hui encore adhérent un mortier qui paraît être un mélange de chaux, d’argile rouge ou plutôt de poterie pilée, de tuile broyée).
On s’explique que les tuiles du fond aient seules pu être sauvées. Les tuiles des parois tout adhérentes les unes aux autres se sont brisées à l’ouverture des tombes. M. Raynaud a recueilli environ 50 tuiles intactes, toutes du fond des tombes.

Les trois tombes superposées l’étaient comme l’indique la figure ci-contre :
La tombe A était effondrée ; on n’y a trouvé qu’un cadavre sans médaille ni vase. La tombe B qui était intacte contenait un corps portant une médaille fruste coupée en deux, marquée des lettres G L B et deux petits vases et en outre (voir figure D) l’inscription : Mater etc. ; cette inscription placée en b était aux pieds du mort contre la brique a laquelle fermait la paroi inférieure ; le coté gravé était tourné vers le mort.

Tombes romaines

La tombe C, intacte, contenait un cadavre avec une médaille dans la bouche laquelle était coupée par le milieu et ne semblait pas être l’autre moitié de la précédente, plus deux vases ».
Toutes les tombes trouvées dans la propriété Raynaud, quoique placées sans ordre, sans disposition parallèle, étaient toutes, absolument toutes creusées dans le sens est-ouest : les pieds étaient toujours au levant et la tête au couchant.
Il n’a été trouvé que des corps d’adultes (ou âgés) ; pas de corps d’enfants. Il est faux qu’il ait été trouvé dans les tombes des assiettes ou des lacrymatoires en verre.
Les seuls objets trouvés, en dehors de l’inscription sont de petits vases en poterie, tous identiques, d’une facture grossière semblables au modèle ci-dessous, à peu près du moins.
(F R : j’en ai fait moi-même le dessin d’après les indications de M. Raynaud qui les désigne sous le nom d’espèces de toupins). Ces vases ont environ dix centimètres de haut et huit de diamètre en largeur. Les anses sont remplacées par deux creux ou dépressions A et B faits dans la poterie avec un coup de pouce. Dans chaque tombe, on a toujours trouvé deux vases l’un à droite l’autre à gauche. Presque tous ces vases ont été brisés et ont été pris par M. Rossi. sept à huit, peut-être dix.

Les deux médailles trouvées dans les tombes superposées B et C sont à peu près du module ci-contre. M. Rossi a cru y reconnaître des monnaies de Galba. On y lisait les lettres capitales G L B. Les tuiles à rebords trouvées dans les tombes sont toutes semblables elles portent la même marque de fabrication faite avec deux ou trois doigts à l’une des extrémités : elles mesurent 50 centimètres sur 37 à 38.
Les tuiles trouvées à Beaulieu même sont de plus grande dimension et mesurent _,__ sur _,__, elles portent une marque différente. M. Raynaud affirme que la tombe à trois rangs contenant l’inscription a été trouvée par lui le 26 février 1872. La tombe à inscription n’a été ouverte par personne avant lui : l’inscription était bien pour la tombe B et ne devait pas être enchâssée dans un monument.

Les reproductions lithographiques de M. Rossi et de M. Gazan sont l’une et l’autre en partie inexacte. Le Q de Qunto a la queue marquée à peu près comme je l’ai dessinée à la retouche. La gravure a été faite au ciseau : hauteur : 29 cm, largeur : 29 à 30 cm, épaisseur : 3 cm, poids total : 6,7 kg, y compris le fragment qui à lui seul pèse 860 g. La face portant l’inscription est en grande partie recouverte d’une très légère couche qui semble du mortier et explique les rugosités. Sur la face postérieure et en haut se trouve un trou creusé de main d’homme destiné vraisemblablement à recevoir un crampon. Cette face et les bords portent la trace du mortier qui devait retenir la plaque de marbre enchâssée dans l’édicule.
Les raies tracées à la règle pour l’inscription sont très visibles, irrégulières.

Nord

: Limite de la propriété Raynaud
: Limite de la surface défoncée
: Limite de la surface occupée par les tombes
: Tombe à inscription

Frédéric Dollieule,
cahier Q Q, p. 149-160, 207-211.
Pascal Yves Grué, 
juillet 2001

10* (8145) À La Jonquière (fig. 923, n° 10). Tombes de l’époque romaine tardive : D. Rossi, 1869a ; 1869b ; - B.A.C.-T.H/, III, 5, 1872, p. 532 ; - L. Rénier, 1872, p. 486-489 ; - A. Gazan, 1872-1873, p. 5363 ; - G. de Bonstetten, 1873, p. 34 ; - A. Blanchet et alii, 1932, p. 32, n° 57-58 (même site mentionné deux fois) et document manuscrit de M. Dollieule communiqué par Mme Autran. En bordure du ruisseau de la Jonquière, les défonçages agricoles ont entraîné, en 1862, la destruction d’une trentaine de tombes orientées est-ouest, à coffrages de tuiles en bâtière, comportant parfois des offrandes. Les auteurs signalent un nombre plus important de squelettes que de tombes, ce qui doit être interprété comme l’indice de l’existence de tombes en pleine terre ou en cercueil de bois. Le site a été totalement excavé depuis la date de découverte. Une inscription funéraire sur marbre blanc de 28 x 28 x 3 cm en lettres cursives (C.I.L., XII, n° 319) est signalée (fig. 925) en réemploi dans le coffrage d’une tombe (où à l’extérieur de celle-ci ?) : Mater fecit / filio pi(e)ntis(s)i / mo Qu(i)nto I / ulio Felici / Sabini m fecit / dibus ma / nibus. L. Rénier (1872) rectifie la lecture de D. Rossi (1869b) et lit Sabinil(l)a. On peut proposer la traduction suivante : « Sa mère a élevé (cette stèle) pour son fils très dévoué Quintus Julius Felix. Sabinilla ( ? ) a dédié (cette stèle) aux Dieux Mânes. » Mobilier : balsamaires en verre.

CAG 83/2, commune 130, p. 743.

Provost MichelCarte archéologique de la Gaule, Pré-inventaire archéologique, 83/1 et 83/2, éd. Académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, 1999.

BIBLIOGRAPHIE

Gazan A., Un cimetière romain près de Solliès-Pont (Var), Bulletin de la société d’études de Draguignan, tome 9, années 1872-1873, p. 53-63.
Gazan A., Réfutation de la brochure de M. Rossi intitulée : Le Sphinx de Solliès-Pont..., bulletin de la société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan, tome X, années 1874-1875, p. 51-67.
Maurel P.Histoire de Solliès : La vie tourmentée d’une commune à travers les âges, S.N.I.T., 1936.
Provost MichelCarte archéologique de la Gaule, Pré-inventaire archéologique, 83/1 et 83/2, édition Académie des inscriptions et belles-lettres, Paris, 1999.
Rossi D.Un cimetière romain près de Solliès-Pont (Var),
extrait du Bulletin de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan, Draguignan, 1872, tiré à part, 24 p.
Rossi D.Le Sphinx de Solliès-Pont (Var)
Réponse à Monsieur le colonel Gazan et à Monsieur Léon Renier, Paris, 1873, tiré à part, 12 p. et pl.
Rossi D.Le Sphinx de Solliès-Pont et le défi à Monsieur le colonel Gazan,
Draguignan, 1874, tiré à part, 15 p.

Pascal Yves Grué,
juillet 2001

Antoine Groignard

Né le 4 février 1727 au bourg du pont de Solliès, près de Toulon, il était fils fils d'Arnaud ancien capitaine de bâtiment marchand et d'Élisabeth Sénès. C’est à Paris qu’il fait ses études d’ingénieur constructeur, dans l’école fondée en 1741 par Duhamel du Monceau. Affecté successivement à Brest, Rochefort, Le Havre et Lorient, Groignard devient un éminent spécialiste de la conception des charpentes navales.
Antoine Groignard était un ingénieur constructeur de la marine, c’est-à-dire un ingénieur spécialisé dans la construction des navires de la marine royale. Conseiller du ministre de la marine, il a pour mission d’uniformiser les plans des vaisseaux construits dans les différents ports du royaume et membre de l’Académie de marine en 1769.

À Toulon, Groignard joue un rôle particulier pour la modernisation de l’arsenal. Il établit en effet en 1774 les principes de construction du premier bassin de radoub de Toulon en 1779. Cela permettra d’échouer les navires au sec afin d’entretenir ou de réparer leur coque. Le procédé imaginé par Groignard était particulièrement audacieux. Le bassin en maçonnerie sera en effet construit sous le niveau de la mer, à l’intérieur d’une immense caisse de charpente.
Longue de cent mètres et haute de plus de onze mètres, la caisse est maintenue à sec durant les travaux au moyen de centaines de bagnards pompant à longueur de journée. Le bassin Groignard est mis en service en 1778. Il est toujours en activité après plus de deux cents ans d’activité.

Le succès de Groignard lui vaut d’être nommé ingénieur général de la Marine en 1779
Buste d'Antoine Groignard.

Buste en bois de l’époque le représentant avec son uniforme d’ingénieur général. Il porte sur la poitrine la croix de Saint-Louis, qui lui est accordée en 1780 par le roi Louis XVI. © Musée national de la Marine, Toulon.

Il se retire du service en 1790, mais est rappelé pendant la Révolution, pour être ordonnateur du port de Toulon. Cette fonction consiste à diriger toute l’administration de la marine dans le port de Toulon pour préparer la campagne d’Égypte.
Il fut nommé chevalier de Saint-Louis en 1780 et anobli l'année suivante.
Il est mort à Paris le 26 juillet 1799.

 

Maquette bassin de radoub.
Jusqu'à la fin du 18e siècle, la Méditerranée ne possédait pas de bassin ou de forme de radoub destinée à l'entretien des carènes de vaisseaux en milieu sec. Les ingénieurs ne parvenaient pas à y établir un ouvrage maçonné dans l'eau à la différence des ports de l'Atlantique où le flux et le reflux des grandes marées en permettait la construction.

L'ingénieur Antoine Groignard, en mettant au point l'échouage d'une caissse maçonnée à l'aide d'un gigantesque radeau, permit enfin la construction de ce bassin, réalisé entre 1774 et 1777.

Bassin de radoub ; maquette d'architecture,
Bassin n° 1 de Toulon, 1774-1778. © MnM, Toulon.

L'oppidum du Castellas

À partir du IIIe siècle, les Romains vainqueurs de Carthage étendent leur hégémonie sur le bassin occidental de la méditerranée. Entre 197 et 189 av. J.-C. ils reçoivent la soumission des diverses tribus gauloises cisalpines. En 57 av. J.-C., Jules César a pacifié la quasi-totalité de la Gaule. Deux siècles plus tard, l’oppidum du Castellas rendra les armes.

En ce qui concerne la vallée du Gapeau et plus spécialement Solliès-Toucas, la première implantation humaine structurée a été située sur les hauteurs du Castellas, au nord du village. Elle remonterait au deuxième siècle av. J.-C.
Les historiens nous apprennent qu’à cet endroit la religion gauloise pratiquée était l’adoration de deux divinités : Taranis le dieu de la foudre et Teutatès (Toutatis) héros des guerriers. Le druide principal (prinium) maintenait un climat de crainte pour tout manquement à ces doctrines ; les rituels étaient nombreux pour obtenir le soleil, la pluie ou la vaillance. Une fois par an, au printemps, les prêtres faisaient un sacrifice en l’honneur de Teutatès : ils lui offraient une victime humaine.
La plupart du temps il s’agissait d’un prisonnier que l’on enfermait dans une cage d’osier, quand le druide avait fini ses incantations autour d’un gigantesque brasier, on précipitait dedans la cabane et son contenu. En l’absence de captif, un habitant de l’oppidum était immolé, généralement une fille ou un garçon obligatoirement pubère.
Une autre cérémonie moins cruelle était la cueillette du gui. Pratiquée au début de l’hiver, les officiants, tous de blanc vêtu, allaient en cortège couper les baies magiques sur le versant nord du Castellas. À cet endroit, les branches de l’épaisse forêt de chênes regorgeaient de cette plante parasite, elles étaient l’objet de toutes les attentions. C’était un gage d’adoration et donc de protection divine. Ceux, qui pour raison diverse, mais toujours voulue par le chef (Brennus), étaient délibérément écartés de ce rituel, ils devaient obligatoirement quitter le village avant la fin de l’hiver.

Oppidum Castellas
Février 2009, l’Oppidum du Castellas, vestiges d’habitations gauloises.

Sur l’oppidum du Castellas, le Brennus Vitellius Allarik, chef des Cumactulici, vit ses derniers jours d’indépendance. Au deuxième siècle de notre ère, les centurions d’Adrien, regroupés dans la cité militaire d’Hyères (Pomponiana), s’apprêtent à remonter la vallée du Gapeau et ouvrir une voie nouvelle vers les eaux chaudes de la cité aixoise. En vingt-quatre mois, la peuplade des oppidums fut colonisée, embrigadée et formée à la vie romaine. Enthousiasmés par cette existence nouvelle axée sur l’ordre et la discipline, les Cumactulicis sollièsiens deviendront de fidèles serviteurs à la gloire des empereurs de la Rome antique.
Vu du ciel, l’ensemble est comparable à une couronne ceignant le sommet de la colline sur plus de mille mètres de développement et, en l’état actuel, invisible de la plaine. Nous sommes en présence des ruines d’une fortification témoignant d’un habitat ligure ou préromain de l’un des plus vastes oppidums de Provence couvrant cinq hectares. Par comparaison, il est placé immédiatement après la « Courtine » d’Ollioules.

Oppidum Castellas

Plan de l’oppidum du Castellas.

La muraille devait comporter une quinzaine de tours et semble-t-il, deux entrées monumentales, elles aussi flanquées de donjons en bois. La datation avancée à la suite des fouilles effectuées par M. Lioult, archéologue, en 1972, 1973 et 1974, situe cet oppidum à la fin du 2e siècle avant J.-C., avec un habitat composé de maisons ou cases, petits ateliers et bétaillères.

D'après Jean-Claude VINCENT

 

 

 

Ce vaste habitat est implanté sur une colline dominant, à 349 mètres d'altitude, la rive gauche du Gapeau, peu avant son débouché dans la dépression permienne. Au lieu-dit « Le Castellas », habitat perché fortifié de l'âge de Fer (VIe/Ve siècles av. J.-C. - IIe /Ier siècles av. J.-C.).

oppidum du Castellas

Vue aérienne du site 1997. Auteur Christian Hussy ; Marc Heller. © Christian Hussy 2005. DRAC PACA.

Le site a fait l'objet de fouilles par Cl. Lioult en 1973-1978, à la suite desquelles il fut inscrit sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 9 septembre 1978. Deux périodes sont décelables dans la construction du système défensif. Une première enceinte, mur simple aux parements de gros blocs et au blocage de pierres de moyennes dimensions, enserre une surface plane de 2,1 ha. La courtine nord-est, sud-ouest et ouest, formant soutènement, ont une largeur de 2 m. À l'est et au sud, au niveau des changements d'orientation du rempart, il semble exister des portes. Les portes à recouvrement nord et ouest du second état de la fortification faisaient peut-être déjà partie du premier état de l'enceinte. La deuxième enceinte reprend, sans la modifier, la première fortification au sud-ouest et à l'ouest. À l'extrémité nord, elle l'englobe sur une courte distance, puis, là où le précédent rempart obliquait vers le sud, elle conserve la direction vers l'est afin de ceinturer une zone en pente. Elle venait ensuite probablement se souder sur le tronçon sud-ouest du premier rempart, dans un secteur où d'importants remaniements et une végétation dense ne permettent pas de suivre son tracé. La surface ainsi protégée avoisine les cinq ha.
Le nouveau tronçon est un mur à double parement de 4 à 5 m de large, présentant un léger fruit et une élévation conservée de près 2 m par endroits. Ses parements sont formés de blocs de calcaires de moyennes dimensions. Dans la seconde enceinte, il existe 3 portes :
— la première, située à l'extrémité nord-est d'accès droite-gauche, mesure de 2 à 2,50 m de largeur. Elle est protégée par un bastion
— la seconde, dégagée par les fouilles de Claude Lioult, est située à l’extrémité est d’accès droite / gauche, elle mesure 2 m de largeur pour une longueur de 7 m environ. Le rempart qui la recouvre est renforcé à son extrémité par un bastion de 7 m sur 8 m. La porte a été ultérieurement obturée.
— la troisième à l’ouest mesurait environ 3 m de largeur à l’origine. Elle fut ensuite réduite à 1,30 m puis obturée.
Entre la porte est et la porte nord, 13 tours pleines quadrangulaires sont accolées au rempart. Elles sont espacées de 18 à 25 m et mesurent de 5 à 8 m de profondeur sur 4 à 5 m de large. À l’ouest de la porte nord se trouvent deux autres tours, espacées de 33 m, la plus méridionale ayant 7 m de profondeur sur 5 m de large. Quelques habitations ont été dégagées à l’intérieur de la première enceinte.
La base des murs présente un double parement de dalles posées sur le chant. Les cases fouillées au niveau de l’entrée ouest possèdent une banquette latérale.
Oppidum du Castellas

Plan : Centre Archéologique du Var - Toulon, juillet 1992, Marc Borréani et Françoise Laurier.

Une autre cabane située plus à l’intérieur (5,60 m X 4,70 m soit 26 m2 de superficie) était divisée par un muret et possédait deux « dolta » dont les fonds étaient posés sur le sol constitué du rocher égalisé.
La présence de céramique grise archaïque et d’amphores étrusques atteste une occupation du site dès le Ve siècle av. j.-C. voire la fin du VIe, mais rien ne permet de dater aussi haut le premier rempart dont la période de construction reste à préciser. Les habitations fouillées, contemporaines, au moins en partie, de la deuxième enceinte, sont datables des II- Ier siècles av. J.-C.

Mobilier : oboles et drachme légère de Marseille ; céramique grise archaïque, campanienne A, modelée ; amphores : étrusque, marseillaise, italique ; dolium ; meules en rhyolite et basalte.

 

 

 

Bibliothèque :
Carte archéologique de la Gaule, 1999, ISBN : 2-87754-064-2, Le Castellas, CAG 83/2, commune 131, p. 745 et 746.

Solliès-Toucas, VINCENT Jean-Claude, 2004, ISBN : 2-9521503-0-3

Recensement d'août  1765

Dictionnaire des Gaules et de la France, par l’abbé Jean, Joseph Expilly (1719-1793), 1770.

SOLIERS ou SOULIERS en Provence, diocèse de Toulon, parlement et intendance d’Aix, viguerie et recette d’Hyères. On y compte 31 feux de cadastre et 5 058 personnes de tout âge, de tout sexe et de tout état (voir à la page 951 du tome V de ce dictionnaire). Cette commune divisée en trois paroisses Soliers le Pont, Soliers les Toucas et Soliers la Ville est sur la petite rivière de Gapeau, dans une contrée des plus agréables et fort abondante en grenades, oranges, olives, citrons, figues etc. à 1 lieue 1/3 SO de Cuers, à 3 lieues NO d’Hyères et à 2 lieus NE de Toulon. Il y a un couvent de Capucins.
Dans une bulle de Grégoire VII de l’an 1084 il est fait mention de Soleriis. On y a trouvé aussi deux inscriptions qui sont rapportées par Bouche au tome Ier de sa description de Provence p. 339. C’est la patrie d’Antoine Arena ou des Arens qui se rendit célèbre par ses vers macaroniques. On sait que cette espèce de poème consiste à entasser des mots moitié latins, moitié français, moitié provençaux et d’en faire un mélange d’un goût barbare.
Le principal ouvrage d’Antoine Arena dans ce genre c’est la description de la guerre de Charles Quint en Provence, imprimé en 1537 fort rare avant qu’on l’eut réimprimée en 1747 in 8° à Paris sous le nom d’Avignon. Il mourut en 1544 étant juge de la ville de Saint-Rémy en Provence.
En 1765 MM les administrateurs de la Provence et pays de Provence se déterminèrent à ordonner le recensement par têtes des habitants de cette province… il est à souhaiter que leur exemple soit suivi dans toute l’étendue du royaume et que leur procédé soit répété de temps en temps en Provence… ils firent imprimer un nombre suffisant de feuilles à remplir conformément aux titres qui étaient à la tête de chaque feuille :

           1. Chef de famille ; nom patronymique, de baptême, profession ;
           2. N° de la maison (il avait été ordonné qu’elles fussent toutes numérotées en rouge ou noir dans toute l’étendue de la province, pour éviter les géminations) ;
           3. Nombre d’hommes de chaque maison ;
           4. Nombre de femmes de chaque maison ;
           5. Nombre de garçons de + de 12 ans ;
           6. Nombre de filles de + de 12 ans ;
           7. Nombre de garçons de - de 12 ans ;
           8. Nombre de filles de - de 12 ans ;
           9. Nombre de valets, domestiques, garçons de travail et apprentis ;
           10. Nombre de servantes et autres domestiques de sexe féminin ;
           11 A Total des habitants effectifs ;
           11 B Total des étrangers non provençaux ;
           11 C Total des étrangers provençaux ;
           12. Observations.

L’opération commença dans toute l’étendue de la Provence le 24 août 1765 et fut terminé le 31, il en résulta le dénombrement qui suit :

Viguerie d’Hyères

Maisons des villes et bourgs maisons des villages et campagnes total habitants total des étrangers
  Belgentier   192 942  
  Bormes
    Brégançon
  212 1141  
  Carnoules   174 727  
  Cuers 844 49 2975 14
  Forcalqueiret   165 706 15
  Hyères 621 306 5350* 136
  Pierrefeu   167 686 3
  Le Puget   258 1243 3
  Soliers-Pont
    Soliers-Toucas
    Soliers-la-Ville
656 361 5058 99
  La Vergne   26 170 0
Total :  2121 2160 20157 298

* y compris 68 hommes de troupes.

Chefs lieux de viguerie voisine

Maisons des villes et bourgs Maisons des villages et campagnes total habitants
   Toulon 2235 263 22580 civils
   Brignoles 716 52 4526 
   Saint-Maximin 471 28 2911
   Aups 425 38 2525
   Lorgues 456 106 3850
   Barjols 322 0 2454
   Draguignan 823 65 5129

Sur les 25 vigueries de Provence 10 seulement étaient plus peuplées que celle d’Hyères :

    Aix :        132 667 h.     Forcalquier :        30 833 h.
   Apt :        35 806 h.     Grasse :        35 028 h.
    Brignoles :        20 496 h.    Sisteron :        26 244 h.
   Digne :        21 082 h.     Tarascon :         35 112 h.
    Draguignan :        53 593 h.    Toulon :        35 838 h.

Détails sur Soliers le Pont, Soliers Saint-Christophe
et Soliers la Ville réunis

     Nombre des maisons des villes et bourgs : 656
     Nombre des maisons des villages et campagnes : 361
     Nombre d’hommes : 1140
     Nombre de femmes :      1297
     Nombre de garçons de + de 12 ans : 630
     Nombre de filles de + de 12 ans : 522
     Nombre de garçons de - de 12 ans : 751
     Nombre de filles de - de 12 ans : 687
     Nombre de valets, domestiques, garçons de travail et apprentis : 77
     Nombre de servantes et autres domestiques de sexe féminin : 53
     Nombre des habitants des villes et bourgs : 3483
     Nombre des habitants des villages et campagnes : 1525
     Total des habitants : 5058
     Nombre des étrangers nés en Provence : 80
     Nombre des étrangers nés hors la Provence : 19

Cette communauté est composée de trois chefs-lieux ou paroisses :

Nombre d'habitants
  de la ville de la campagne total
  Soliers le Pont 2194 375 2569
  Soliers les Toucas 672 48 720
  Soliers la Ville 617 1152 1769
  Totaux : 3483 1575 5058

Les douze communautés de la viguerie d’Hyères :

 Viguerie d’Hyères Nb. de feu*  
 Hyères, chef-lieu 50  
 Belgentier 3 1/4
 Bormes 4  
 Brégançon 0 1/20
 Carnoule 7  
 Collobrières 6 1/6
 Cuers, ville 12 1/2
 Forcalqueiret et sa baronnie 4  
  Pierrefeu 3 3/4
  Le Puget 7  
  Solliès, ville 31  
  La Verne   1/6
  Total : 138 2/3, 1/16, 1/20
Carte de Cassini n° 155, Toulon 1778-1779

Carte de Cassini, numéro 155, Toulon, 1/80 millième, 1778-1779.

* Le terme feu (du latin focus, le foyer) désigne, particulièrement au Moyen Âge, le foyer, d'abord au sens strict (endroit où brûle le feu) puis figuré : le logement familial (cf. l'expression « sans feu ni lieu »), puis la famille elle-même. Très rapidement, il est utilisé comme unité de base pour l'assiette, le calcul et la perception de l'impôt ; on parle alors de feu fiscal.

Mémoire de guerre 1914-1918

Prêt de M. Claude Pedrotti :

– Un coffret de bois contenant 197 stéréophotographies ;
– Un carnet de guerre de 96 pages.

Coffret de bois contenant 197 stéréophotographies

Un coffret bois de 31,5 x 20 x 13 cm contenant 197 stéréophotographies de 105 x 45 mm et d’une visionneuse marquée : 76 STEREOSCOPES PARIS 3..., scannées en juillet 2014 et janvier 2015.

La profusion d’images, fixes ou animées, est une des caractéristiques de la Grande Guerre, qui en fait le premier conflit médiatique contemporain.
On appelle vue stéréoscopique une plaque de verre qui offre, à l’aide d’une visionneuse, une vue en relief saisissante de réalité. Le relief est obtenu par jeu d’optique. Chaque œil perçoit l’une des deux photographies et c’est la superposition de ces deux vues qui produit la sensation du relief.

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Coffret Vérascope et plaques stéréoscopiques. Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.

Cette boîte permettait de visionner les plaques de verre stéréoscopiques (de format 10,5 x 4,5 cm) et de rendre l’effet du relief. Cependant, le petit format des visuels et la présence d’un appareil créent une distance entre l’image et le spectateur. Les visionneuses étaient auparavant volumineuses et lourdes. La commercialisation d’appareils portatifs, comme le Vérascope, va participer au succès des vues stéréoscopiques.
Aujourd’hui, la numérisation de ces plaques en verre permet une projection en grand format.
Cette vue stéréoscopique témoigne de la violence du conflit et de la force du souffle d’une explosion, capable de projeter un corps dans les branchages.
L’utilisation des appareils photographiques est réglementée sur le champ de bataille. Il faut donc s’interroger sur l’auteur de la photographie : est-ce un soldat au service de la propagande ou un cliché réalisé sans la permission de l’Armée ?
Plusieurs vues stéréoscopiques reprennent le thème du cadavre suspendu, par exemple avec le corps d’un cheval. Un corps décharné pendu à une branche et le tronc d’arbre mort vont être des images fortes reprises et diffusées après la Grande Guerre.
Elles continuent d’alimenter notre vision de ce conflit.

Un carnet de guerre de 96 pages

Un carnet de guerre de 96 pages de 16,5 cm x 10 cm, couverture carton, dos toile, commencé le 4 août 1914 et arrêté le 27 septembre 1914, écrit en noir et en violet par Joseph Simo, matricule 7806, domicilié 8, rue de Salles à Oran, musique du 2Zouaves, Oran, Algérie et décédé en 1951 à 74 ans.

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Le 4 août, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.)

Oran le 4 août
Guerre Européenne et Franco-Allemande

En cas de Mort Celui qui trouvera ce carnet sur moi sera assez aimable de vouloir bien l’envoyer contre récompense à l’adresse : Madame Simo, 8 rue de Salles 8, Oran Algérie

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Souvenir de la guerre Franco Allemande
___ Simo Joseph ___
Campagne d’Algérie
_ de France
_ de Belgique
…/…
Campagne Franco-Allemande
__ 1ere journée __
Nous étions embarqués le 4 à Oran le 5 nous sommes partis de Mers-el-Kebir par le Duc de Bragance. Nous étions escortés de 5 croiseurs et 3 contre torpilleurs.
Nous débarquons à Cette là nous sommes reçu très bien par la population, nous allons cantonnés dans une école de filles, tout le monde venait nous rendre visite, quelques personnes sont venus nous offrir du vin, du lait etc.
Quelques dames sont devant le cantonnement la je leurs montre trois vues d’Oran elle le trouve très beau et j’ai montré la photographie de ma femme elles trouvent que les femmes d’Algérie sont très belles.
…/…
Le soir vers 8 heures nous partons à la gare prendre le train pour Lyon le régiment musique en tête défile dans la ville jusqu’à arrivé à la gare.
Le train part à minuit nous passons dans de grandes villes Montpelier, Avignon, Valence, Nîmes etc. Arrivé à chaque gare tout le monde nous attendait avec des bidons de café, des gâteaux, du pain, des pommes, des poires, on nous donnait des journaux, des cartes postales tout le monde nous serrait la main, on criait Vive la France, à bas Guillaume etc.
…/…
Sur les wagons on décorés des têtes de Guillaume, des casques à pointe etc.
Nous arrivons à Lyon et on part à pieds pour Sathonay nous faisons 12 kilomètres en traversant les principales rues et boulevard de Lyon musique en tête, on arrive à Sathonay ou nous allons cantonner au Camp des Zouaves on nous sert la soupe.
Le soir on sort en ville on va dans les cafés on prend la bière avec Noguera dans plusieurs cafés.
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Enfin nous prenons le train pour partir pour Rocroi après avoir traversé quelques villes et nous passons aux environs de Paris d’où nous sommes on entend quelques coups de canon enfin nous partons le soir à 7 heures par une très forte pluie à pieds pour la Belgique.
15 août, je me souvenais de tous les ans quand on allait au bord de la mer faire la fête, malheureux 15 août cette fois il pleuvait toujours nous arrivons à frontière Franco-Belge une heure après, et ensuite à Couvin ; premier village Belge.
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Ce jour-là je souffrais toute la journée des dents. Je souffrais tellement que je vais voir le major pour me la faire arracher, le major me répond qu’il n’avait pas d’outil. Je vais en ville chez un pharmacien, et il me prête 2 pinces, en arrivant on donne l’ordre de partir et nous partons sous la pluie. Je reste avec les pinces dans la poche et mon mal de dent se calme jusqu’à présent heureusement.
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Nous étions trempés jusqu’aux os. La musique va coucher dans un moulin. Je me suis couché sur des sacs de farine j’étais glacé. Je me rappelai de ce beau petit lit que j’avais, enfin le matin, le chef vient nous réveiller à 5 heures. On s’était couchai le soir à minuit. La famille ou nous étions nous sert le café au lait avec des tartines de beurre enfin à 6 heures on part et on arrive toujours avec la pluie et le froid à Sautour, on nous fait coucher dans une grange nous étions gelés on ne pouvait
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pas dormir, je vais dans une ferme et j’achète du beurre et du pain et je mange un morceau enfin les Belges sont très braves ils mangeaient le pain dur, pour nous donner le frais. Enfin nous sommes à 2_ kilomètres du combat nous attendons avec impatience le moment d’y aller nous voyons sur nous passer des aéroplanes espions mais ils sont _ent, la nuit venu je vais me coucher.

Journée du 17
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17 août
Le matin réveil à 5 heures on donne l’ordre de se tenir prêt à partir dans une heure.
On entend très bien le canon tout le monde se regarde on dit que l’heure est venu, de faire son devoir. Tout le monde se demande si on sera vivant dans une heure enfin on se dit tant pis s’il faut mourir étant mieux surement pour la France.
(vive la France)
Nous partons, on arrive à Neuville. On est cantonné dans une grange il ne pleut plus, je prends un café en face et
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je monte me reposer un peu et il paraît que c’est demain que l’on va au feu.

18 août
On donne l’ordre de partir à 9 heures on nous rassemble et un moment après on ne partait pas encore, on rentre une autre fois, nous allons voir quelques aéroplanes qui viennent survoler au-dessus de la ville, l’après-midi on va laver le linge dans une petite rivière enfin nous attendons toujours d’aller au feu. 
20 août
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20 août
On rassemble le matin sur la place, et nous partons de suite, en route un aéroplane allemand vient voler sur nous heureusement il est reçu par une pluie de balles qui ne l’on pas touché. Il part et une heure après on nous apprend qu’il a été descendu à coup de fusil par le 56e de ligne et contenait 6 bombes que nous aurions pu recevoir sur nous.
Enfin on arrive à Florennes. Nous sommes logés dans une maisonnette à moitié fini. J’achète en ville un peu de charcuterie et je déjeune avec
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Noguera ensemble on va prendre un verre de bière dans un café. Il est 4 h 30 nous sommes assis devant la porte ou nous sommes cantonnés, en train d’écrire des cartes postales pour la famille car il me tarde de savoir des nouvelles de ma chère famille nous nous promenons dans la petite ville de Florennes. Nous rentrons dans quelques cafés, on visite on regarde et enfin on revient toujours, au même endroit, vers 6 h,  je vais visiter une jolie quincaillerie Mon Biot, place Verte à Florennes.

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Il me fait visité tout son magasin c’était très beau c’est une vraie quincaillerie, enfin on va prendre la bière et on va se coucher.
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Florennes, quincaillerie Biot, place Verte
10 heures du soir
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21 août 1914
nous sommes prêts à rentrer
au combat
Milles baisers à ma chère petite femme
et à mes chers parents
je vous embrasse bien fort
au revoir, ma chère femme
au revoir mes chers parents
Vive la France
Simo
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R° 21 août
Le matin réveil à 5 heures se tenir prêt à partir une ½ heure après on ne partait pas, on se brosse les effets, on s’arrange un peut et on reste près du cantonnement en attendant les ordres. Vers 1 h ½ un monoplan allemand vient survoler au-dessus de Florennes mais il est reçu par quelques coups de feu qui ne l’atteignent pas, et il part. Il est 10 heures du soir nous sommes au milieu de la ville rassemblés pour partir au combat, à minuit nous partons et arrivons au champ de bataille à 4 heures, 22 août l’artillerie ouvre le feu, nous sommes à Fosses les habitants sont tous partis l’artillerie fait des dégâts à l’ennemi, les petits zouaves 
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V° Nous irons à Berlin
vive les petits zouaves
vive la France
vive l’Algérie
combat de Fosses 22 août
Simo
combat de St-Gérard 23 août 
général Saurey

R° 22 août
à la baïonnette et les font reculer de 10 ou 15 kilomètres la bataille est bien engagée les Français avancent ! malheureusement arrivé aux tranchées ennemis les mitrailleuses et les obus nous pleuve de tous côtés nous subissons de sérieuses pertes dans notre régiment de zouaves. Nous pûmes ramassés quelques blessés. La bataille de Fosses 22 août a été très cruelle pour nous, la bataille se termine le soir à 6 heures et nous battons en retraite jusqu’à St-Gérard. Arrivés là, j’achète un kilog de pain et je mange une boite de conserve avec mon ami Noguera, nous allons nous reposer jusqu’au matin. À 4 heures le repos n’étant pas bien long
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V° 23 août
nous avons assisté à un combat qui a duré jusqu’à 10 heures du soir. À 11 heure on va se reposer, au milieu d’un champ, il fesait très froid, à 2 heure du matin (24 août) on nous fait lever pour partir de suite car on était attaqué on part à Philippeville nous avons ouvert le feu, il est 3 heure de l’après-midi nous attendons au milieu de la ville les allemands.
Je vois passer une voiture avec deux officiers allemand blessés, à 4 heures on part, les allemands bombardent la ville.

Nous rentrons en France près d’Hirson et on cantonnait après 17 heures de marche. Les hommes restent sur la route, on ne tient plus debout on 
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Dhuizel la garde au drapeau

R° 26 août
n’a pas mangé depuis hier. Arrivé au cantonnement je vais dans une ferme avec le sergent Boyer et la fermière nous sert une bonne soupe, pot au feu, du fromage au l__n, 1 litre de cidre, des fruits, du café, enfin on a très bien mangé, en France les gens sont très aimable ils nous donnent tout. Après les avoir remercié nous allons au cantonnement et on fait un peu la sieste. La pluie commence à tomber. Toute la nuit il a plut, le matin on part à 4 heure. 26 août à Lancelle-la-Cour. On est arrivé tout trempé on nous a logé dans une grange à fourrage ou nous avons passé la nuit. 

V° Mort d’un ami
Combat de St-Gérard 22 août 1914 
il était 3 heure de l’après-midi nous étions à St-Gérard, l’ennemi était près de nous, on venait de se battre, nous allons nous reposer entre St-Gérard et Philippeville, la Cie avait reçu l’ordre d’aller en avant-garde reconnaitre l’ennemi. Un moment avant je vois mon ami Castagno un peut triste je lui demande s’il avait le cafard ; ha il me dit je ne sait pas mais je vais au combat et je pense beaucoup à ma petite, il y a que ça qui me tracasse ; enfin je l’encourage et après lui serre la main, ils partent une heure après, il est coupé en deux par un obus j’ai pleuré toute la journée.
_ _ contre _ _ _ _

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Journée du 28 août, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.)

R° 28 août
Le matin on part à St-Gobert on arrive à 2 heure, on commence à faire la soupe et vers 5 heure on soupe. Nous sommes dans une ferme, on attend les ordres pour partir à minuit, on donne le signal pour partir et on va à la rencontre de l’ennemi, on arrive sur le champ de bataille vers 7 heure la bataille s’engage ça chauffe dur, les obus nous passent par-dessus la tête on croit plus en sortir. Mais enfin ça marchait bien de notre côté, malheureusement vers 4 heure les allemands changent leurs tirs et nous sommes obligés de battre en retraite au pas de gymnastique, les obus nous suivent…
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ils tombent sur les régiments, je vois sauter des morceaux d’hommes en l’air, les arbres sont arrachés, nous courrons toujours, les obus nous suivent, ils tombent à 2 et 8 mètres sur nous, on voir la mort venir, mais un moment après ça s’arrête, nos canons marchent toujours et on va dans un champ dormir un peu, il est 11 heure on s’endort il faisait un froid terrible on ne pouvait pas dormir,
vers 4 heure du matin on repart au champ de bataille pour repousser les allemands, les obus nous tombent toujours mais les allemands reculent vers 4 heure nous nous…
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replions et on va se reposer dans une ferme jusqu’au matin 31 août. On perd notre régiment, on ne le retrouve plus on voit des zouaves de tous les cotés sur toute les routes, enfin le matin la musique part, nous allons à la recherche du régiment, on marche toute la journée à travers tous les champs, les villages on le retrouve pas, on n’a pas de vivre, on crève de faim et de soif enfin le soir à 8 heure après avoir marché un jour et une nuit on le retrouve et on s’en va avec, on prend la marche sur l’Oise
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on marche toute la journée on fait une halte de 1 heure, on mange un peut et on part en marche toute la nuit. Le matin on arrête un peu
et on est toujours fatigués et sans manger ni même pas du café enfin on patiente. On marche toujours et vers 6 heure on cantonne après avoir fait une soixantaine de kilom on prépare la soupe, il est 7 heure je suis à bout de force on ne tient plus debout, on se repose un peu et le matin à 1 heure on part il y a deux jours qu’on ne touche pas de vivres. On n’a ni pain ni rien dans les villages il y a plus personne on mange tous ce qu’on trouve en route.
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R° 3 septembre
Un morceau de pain dur roulait dans ma musette depuis 9 jours je le mange avec appétit enfin la journée se passe. On cantonne au milieu d’un champ. À 11 heure du soir on nous fait partir en marche toute la nuit le matin vers 8 heure on s’arrête, on nous donne un bout de pain à chacun, on commence à faire la soupe mais lorsqu’elle était faite il fallait partir, ensuite on lâche tout et on part. La bataille est engagée entre les artilleries. Nous suivons le mouvement toute la journée et on attend toujours les résultats et la fin, car il y a déjà assez.
Ce jour-là on la saute.
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R° 4 septembre
aujourd’hui on marche toute la journée sans s’arrêter, on n’a rien dans l’estomac depuis hier. On ne s’arrête pas, vers 5 heure on s’arrête à 15 kilomètres de la Seine, on est sans force, enfin au bout de 8 jours on nous donne aujourd’hui du pain. On mange ça comme des gâteaux, les hommes sautent dessus comme des loups, il y a même des hommes qui restent en route mort de faim, enfin ce soir on se repose, on nous donne de bonnes nouvelles il faut monter en avant les allemands reculent. C’est aujourd’hui que commence la grande bataille finale.

R° 6 septembre
nous partons à 5 heure du matin, on prend le café et nous marchons les zouaves comme troupes de réserve en 3e ligne. On arrive au cantonnement vers 6 heure en route on rencontre 40 prisonniers allemands dont un capitaine. Ils sont sur le bord de la route couchés et gardés par une patrouille. On arrive, on fait la soupe, nous commençons à avancer, l’ennemi recule, on nous apprend des victoires françaises et russes, nous sommes tous contents, on dit que c’est la dernière bataille et que dans quelques jours on saura de bonnes nouvelles, enfin on a du courage, hier on a pris 14 canons allemands.
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R° 7 septembre
aujourd’hui on marche toujours en avant à la poursuite des allemands. Arrivé au champ de bataille, le champ était couvert de mort allemands et des blessés, on leur donnait à boire, il y avait des officiers qui parlaient le Français, on les soigne et on continue la route. 

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On arrive au cantonnement on fait la soupe, il est minuit, on se repose et le matin à 2 heure, réveil, on part en avant-garde.
8 septembre
En route on rencontre des cadavres de tous les côtés, des chevaux, des armes c’est la peste, il y a des blessés de tous côtés, on rencontre des allemands blessés, on leur demande des renseignements, il y en a qui causent un peu le français.
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On marche toujours en avant à la poursuite de l’ennemi. Ils occupaient un village mais on les fait partir à coup de canon. L’après-midi nous occupons le village, ils bombardent toujours. L’ennemi bat en retraite, de temps en temps les obus nous tombent, nous étions assis sous un arbre avec quelques musiciens, un obus est venu éclater à 3 mètres près de nous, la terre a sauté en l’air on savait plus de quel côté partir, on s’est sauvé mais on la échappé belle, il y a eu un blessé à la jambe. On nous fait partir et on passe la nuit à 1 kilom du village. Il pleut, la terre est mouillé et pourtant il faut se coucher par terre, on est si fatigué que l’on ne regarde rien. 
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enfin on se couche par terre, l’eau nous tombe dessus, il fait froid on passe la nuit.


9 septembre
le matin réveil à 4 heure, on se lève, on est gelé, on chauffe le café, on est tous autour du feu, on attend l’heure du départ. Les aéroplanes survolent sur nous ils vont reconnaître les positions ennemies.
L’ennemie occupait Montmirail. On leur a mis nos canons 75 derrière, ils ont été obligés de se sauver en laissant 1500 morts, des blessés et des munitions et des canons. À 2 heure il faut partir à Esternay. En route on ne voit que des champs de cadavres allemands, des chevaux, des canons abandonnés mais ces cochons avant de quitter le village, ils ont incendiés toutes les maisons, ils ont fusillés des habitants, ils ont violés des femmes qui ont tués après, ils les mettait à 20 mètres et ils disaient « voilà comme on tuent les cochons français »
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Mouilly, dans le cimetière, 1915

grande bataille d’Esternay

mais heureusement ils ont dut quitter vivement nous sommes campés dans la ville, il est 10 heures du matin.
10 septembre
on se prépare pour partir on va prendre le train pour aller je ne sais pas encore où, personne ne le sait. Enfin on prend la direction de la gare de Henard-le-Vicomte, on prend le train et on va jusqu’à Roissy. On passe la nuit mais avant d’être arrivé on se fait 5 kilom sous une pluie qui nous a pénétré jusqu’à la moelle des os, on arrive par se réchauffer un peu il fesait froid, il y avait un bataillon des territoriaux du 144e qui nous ont donné un peu de soupe chaude, la pluie continue. Le matin on part à 10 heure
12 septembre
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12 septembre
on marche toute la journée sous la pluie on est trempé de partout l’eau nous coule dessous les pantalons on marche toujours sans savoir ou on va, on n’a pas mangé depuis la veille, enfin on arrive à une grande usine, il est 9 heures on s’est trompé de route, on ne peu plus continuer les hommes tombent sur le fossé glacé car il fait très froid, le sous chef tombe, on le monte sur la voiture, enfin on fait arrêter à l’usine car on ne peu plus continuer , là on allume du feu, on brule tout, je n’ai jamais été aussi malheureux que ce jour, je croyais crevé aussi, pourtant je n’ai rien eu.
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13 sept
le matin vers 6 heure, on part, l’eau àcessé un peu, nous sommes un peu se, on va marché toute la journée, on a pas encore mangé, on arrive à Marigny le soir à heure. Le matin les allemands occupés le village, dès qu’ils apprennent notre arrivé ils se sauvent. On fait la soupe et on se couche. Le matin on attend les ordres pour partir, nous sommes cantonnaient un peu partout mais la veille j’avais brulé mon capuchon et j’ai profité icic pour me le faire arranger par une bonne femme qui la arrangé à la machine, il pleut toute la nuit. Nous sommes à 2 kilomètres de Compiègne, très bonnes nouvelles l’ennemi repp___ sur toute la ligne, en tout ils laissent tout, on boit leur ___ce.
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Journée du 14 septembre, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de M. Claude Pedrotti.)


14 sept.
Il pleut toujours, nous sommes dans notre capuchon dans un hangar, il y a des lapins qui nous marchent sur les pieds, on est assis en attendant le départ.
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on marche toute la journée sous la pluie
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on entre en contact avec l’ennemi, les canons tonnent de tous côtés
17
on est à l’Aisne, terrible combat, beaucoup de morts, une
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fusillade s’engage entre l’ennemi et nous, nous sommes cernés de tout côtés, l’ordre arrive de tenir jusqu’au dernier moment, il pleut toute la journée, nous restons deux jours enfermés dans ce village, enfin les renforts arrivent par derrière et nous ouvrent un passage.
18
le matin à 4 heure nous partons en silence, enfin on est sauvé, on laisse nos blessés et morts dans le village et nous allons à 10 kilomètres plus loin faire la soupe car il y a 3 jours que nous mangeons que des patates bouillies.
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1er journée
Tracy-le-Mont
bataille décisive
19 sept.
on arrive à Tracy-le-Mont, nous sommes cantonnés dans les maisons, on nous présente un drapeau allemand prit par les zouaves, il est sur une auto avec le zouave qui la prit pour aller à Paris le remettre au président de la république. Nous reposons toute la journée au village, on fait la soupe, on mange très bien Desfarge et moi nous avons fait un ragout aux pommes de terre avec de la viande, c’était ___tant, enfin nous passons la journée et on attend les ordres.
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2e journée
20 septembre
nous partons le matin à Tracy-le-Mont pour attaquer l’ennemi, les 0bus nous tombent de tous côtés, il pleut toujours.

3e journée
21
les zouaves sont retranchés, il pleut toute la journée, il y a de nombreux morts et blessés, nous sommes au poste de secours dans la forêt de Tracy-le-Mont, quelques obus sont tombés dans la forêt et ont tués 3 tirailleurs, un a eu la tête enlevé c’était horrible à voir.

4e jour.
22 septembre
le village est bombardé, les obus à la millenile (à mitraille !) tombent de tous côtés toutes les maisons sont en ruines il y avait quelques tirailleurs
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qui mangeaient leur soupe ils ont été carbonisés. Il ne reste plus de village, mais enfin notre artillerie vient de détruire une batterie allemande on entend plus les obus, nous sommes dans une grotte où nous passons la nuit, la musique et le chef.
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5e jour
23 septembre 1914
Il était 4 heure du matin on vient nous réveiller, il fallait partir en avant pour attaquer l’ennemi, il y avait un brouillard qu’on ne voyait pas à un mètre. Nous avions tous le cafard de voir passer un si triste 23 septembre, tout le monde pensait ou on devait être, enfin on part en rencontre l’ennemi à 100 mètres, la mitraille nous tombe et les balles nous sifflent, les zouaves tombent comme des oiseaux, il ne reste pas beaucoup de zouaves, nous ramassons les blessés. De tout côté enfin vers 1 heure la musique nous allons en arrière au poste de secours. Nous étions assis près d’une maison en attendant que la pluie de balles s’arrête
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quand tout à coup un obus à millennile (à mitraille !) nous tombe à deux mètres près de nous, il a fait un trou dans la terre de 2 mètres sur 3 mètres, personne a été blessé il faut dire que la musique a été protégé par Dieu et que nous avons la chance il aurait put rester personne, en enfin tout le monde se sauve, nous étions pâle comme la mort, plus tard on va encore ramasser des blessés au milieu des obus, on travaille toute la journée et enfin la nuit nous allons dans la grotte passer la nuit, tout le monde était présent, personne blessé.
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6e journée
24 septembre
la bataille continue, c’est la bataille décisive, la fusillade est toujours engagée il y a de nombreux morts et blessés, nous sommes toujours dans la grotte.
7e jour
25 septembre
on conserve les mêmes positions.
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8e journée
26 septembre
la journée est un peu calme, quelques fusillades de temps en temps, nous soignons les blessés et on les amène au poste de secours dans le château de Tracy-le-Mont.
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Passerelle-détruite-sur-la-Meuse


9e journée
27 septembre
la bataille est engagée sur le même front, nous ne savons rien de nouveau.

Dernière page au verso :
Remettre au colonel pour 10.30 les (illisible)
de prises et armes
et effectif
départ 10 h 15
ordre de marche 3 - 1 – 2
direction route de Bamartin

Mme veuve Lucien
Grand route
Tracy-le-Mont

Inscription funéraire de l'époque romaine

à Solliès-Pont (Var)

 

Pierres gravées, latin

Localisation : confidentiel
Propriétaire : confidentiel

Rapport

Écomusée de la vallée du Gapeau
M. Pascal Yves GRUÉ
ecomuseegapeau@icloud.com

Historique

Blocs de pierres gravées et sculptées puis réutilisés ultérieurement sur un canal de fuite comme martellières. Après destruction du canal ces deux blocs ont été déplacés il y a trente ans pour servir de banc ou « assèti » sous un arbre.

L’inscription (aujourd’hui en partie retrouvée) servait de martellière dans le moulin :
Manius Otacilius Onesimus / sibi et Otaciliae Philonicae / uxori optimae Valeriae Sextil / liae et Otaciliae Proculae / v(ivus) f(ecit) :

« Manius Otacilius Onesimus, de son vivant, a élevé (ce monument) pour lui-même et pour Otacilia Philonica, son épouse très bonne, pour Valerie Sextilia et pour Otacilia Procula. »
Il s’agit probablement d’un couple d’affranchis du même propriétaire.

Description :

Deux blocs calcaires ; un grand bloc de 1,43 x 0,44 x 0,30 m = 490 kg, à deux parements avec deux lignes incomplètes de lettres gravées en creux, une rainure a détruit une ligne de texte, un socle et deux moulures.

moulure / V X O R I   O P T I M A E   V A L E R S
SON ÉPOUSE TRÈS BONNE, POUR VALÉRIE SEXTILIA

Inscription funéraire : Valérie Sextilia.

Un autre bloc calcaire de 0,96 x 0,27 x 0,31 m, avec un retour de 0,46 m = 280 kg, à deux parements avec une ligne incomplète de lettres gravées en creux, une rainure, un socle et une moulure.

Inscription funéraire, MANIUS OTACILIUS.

Après retournement on peut lire : MANIUS OTACILIUS

Inscription funéraire, MANIUS OTACILIUS.

Bibliographie

La  Carte archéologique de la Gaule, 1999, ISBN : 2-87754-064-2, le Var 83/2, p. 743, § 13* indique :
(8150) Au moulin de Saporta, inscription funéraire de l’époque romaine :
— N. Jules Raymond de Solier, 1564-1579, p. 49 ;
— Honoré Bouche, 1664, tome I, p. 339 (1) ;
— Gustave de Bonstetten, 1873, p. 33 ;
— C.I.L., XII, n° 320.

(1) Dans « LA CHOROGRAPHIE OV DESCRIPTION DE PROVENCE ET L'HISTOIRE CHRONOLOGIQUE DU MESME PAYS, », par le sieur Honoré BOVCHE, docteur en Théologie, A.P.D.S.I, tome I, livre IV, chapitre IV, § III, in f°, 1664, p. 339.