Solliès-Pont le (lundi) 17 août 1914

Monsieur Dollieule

Je vous dirais qu’a Solliès nous avons depuis une douzaine de jours 600 hommes de troupe, quand ils ont besoin de quelques choses pour leur services ils réquisitionnent tant tôt de chevaux, de charrette enfin tous ce qu’ils ont besoin pour leur service. Depuis cinq jour on nous donner un officier a logé qui est le secrétaire du colonel il est très gentil il vient se coucher et partir le matin on ne l’entend presque pas. Son ordonnance vient faire la chambre tous les matins et nous ne le voyons plus ; il est très convenable, nous l’avons logé au 2e étage. Les soldats sont tous du côté de Bordeaux et presque tous des réservistes, il y en a à Solliès-Toucas, à La Farlède, à Solliès-Ville, il y en a du Génie qu’il font des travaux de batteries à Notre(-Dame) du Défend parmi ceux-là il y a un prêtre qui est soldat qui a dit la messe le jour de Notre-Dame à Solliès-Ville et de là il venu chanter la grand-messe et les vêpres à Solliès-Pont, M. le curé lui a prêter une soutane. M. le curé a annoncé hier dimanche qu’il reviendrait dire la messe dimanche prochain.
Nous sommes heureux qu’il y ait deux médecins dans la troupe qu’ils font le service gratuit pour les habitants. Le jour de Notre-Dame une jeune piémontaise mariée depuis deux mois à tenter de s’asphyxier par le charbon, les deux médecins sont venu lui donner des soins, aujourd’hui elle va mieux. Cela s’est passé à la maison qui touche Mlle Marguerite Gardanne tous près de nous.

Dans l’angle de la maison de la place Neuve, il y a une auberge buvette, il vendait le vin au soldat jusqu’à 18 sous le litre les soldats se sont un peu révolté il ne voulait pas payer, il y a eu un grand rassemblement, le colonel et venu il a donné les ordres pour lui faire fermer la buvette. Il a fallu que les autorités interviennent pour prier le colonel de ne pas le faire fermer. Alors on a consigné la buvette que les soldats ni sont plus allé.
On a fait des quêtes pour la Croix Rouge dans beaucoup de localité environnante à Solliès-Pont, des jeunes demoiselles ont quêté, ils ont ramassé 1200 f, la plus forte sommes qu’on a fait c’est à Solliès-Pont.
Maintenant que j’ai un peu du temps le travail ne presse pas trop, je suis allé plusieurs fois aux archives vous verrez ce que j’ai trouvé jusqu’à présent au sujet de contrôle des exploits, j’ai vu aussi le cadastre de 1600 je n’ai rien vu.
Le 7 août j’ai envoyé un mandat sur la poste de 10 f pour un abonnement de six mois au Soleil du Midi à l’adresse M. Sénès Emile, place de la Mairie à Solliès-Pont et il n’a encore rien reçu, pourtant moi je reçois le journal tous les jours. Je ne sais pas si les abonnements partent du 1er ou du 15 de chaque mois, le journal n’en fait pas mention, hier je lui ai écrit de nouveau pour lui rappeler ce retard, je n’y comprends rien.
Bien de choses à Madame Bien à vous

A. Simon
Au moment je mets ma signature, l’officier vient me dire qu’il quitte la maison avec grand peine qu’il se trouvé bien, son commandant le réclame auprès de lui, le commandant loge chez M. Giraud tanneur, il le trouve trop éloigné.
On fait faire fermer les café à 10 heures, on a défendu au cafetier de servir de l’absinthe.

Auberge place Neuve. Solliès-Pont.

Auberge place Neuve.