Historique Sainte-Christine

Historique Sainte-Christine

Cadastre, extrait

Extrait du : Tableau d'assemblage du plan cadastral parcellaire de la commune de Solliès-Pont, canton de Solliès, pour Arrondissement de Toulon. Terminé sur le terrain le 31 juillet 1849 sous l'administration de M. Haussmann, Préfet, M. Arène, Maire et sous la direction de M. Perrotet, directeur des contributions Fouque et Loup, Géomètres.

Un prince grec, Pierre Irénée, prince d’Achaïe surpris en mer dans une violente tempête invoqua sainte Christine. Un vent favorable le poussa vers l’anse de Port Méjan où il trouva abri.

Par dévotion à sainte Christine, il a fait construire en l’an 1041 un sanctuaire et donné 200 florins d’or à la ville de Solliès pour qu’un ermite y demeure à perpétuité. Tout ceci a été confirmé par une inscription rédigée en latin sur une ardoise retrouvée, scellée dans le mur de la chapelle, lors de travaux de rénovation en novembre 1788 et constaté par des notables et perdue depuis.

 
1041 ou 1073 ?
Au Moyen Âge, la datation débutait soit à l’incarnation de Jésus-Chrish, soit à sa résurrection,
soit 32 ans d’écart.

 

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Vitrail situé dans l'église Saint-Jean-Baptiste à Solliès-Pont, représentant sainte Christine, réalisé entre 1960 et 1963, par Jacques Robinet (1917 — 2001), maître verrier.


Dans les archives municipales, on retrouve l’existence de la milice de Sainte-Christine commandée par le capitaine de Sainte-Christine ; celui-ci est assisté d’un lieutenant.

Le capitaine et ses subalternes sont entretenus par la communauté ; la solde de cette troupe fixée à 90 livres en 1608 est jugée insuffisante, mais le capitaine ne peut pas démissionner.
Son rôle en temps de trouble est de veiller à la sureté de la ville. Pendant les épidémies de peste, elle garde les portes de la cité. Le reste du temps, elle figure avec honneur dans les cérémonies religieuses et donne plus d’éclat aux fêtes publiques.
Sous le règne de Louis XIV, le capitaine de Sainte-Christine est remplacé par le major de ville, cette nouvelle milice a disparu en 1845.

Sous l’Ancien Régime, Solliès était un centre de population important et comptait 9000 « feux », les dénombrements étaient exprimés en feux, ce mot étant pris dans le sens foyer ou famille. Pour estimer le nombre d'habitants d'après celui donné en feux on appliquait un coefficient multiplicateur assez imprécis (souvent 5, parfois 4 ou 4,5).


Lithographie de Massone, Sainte-christine
Reproduction d’une lithographie, gravée par M. Massone, dépôt et vente chez M. Terras, sacristain - 1865. Format 38 cm x 28 cm

La fête de Sainte-Christine existe depuis des siècles. Elle est fixée au 24 juillet. La veille avait lieu le « guet », sorte de cavalcade aux flambeaux. Le jour dit une procession se rendait à l’ermitage. La milice en armure arborait ses étendards et tambours battants montrait le chemin sous les ordres de son capitaine. Une grand-messe était dite dans la chapelle puis la milice en armes chargeait et déchargeait les tromblons ; c’était la bravade. Un repas et de nombreux divertissements étaient organisés sur place. Ce jour-là avait lieu une grande foire annuelle.
Encore de nos jours la procession de Sainte-Christine a lieu chaque année le 24 juillet, mais elle se déroule dans les rues de Solliès-Pont et elle est précédée d’une grand-messe dans la matinée.

La première mention d’une cloche pour la chapelle Sainte-Christine se trouve dans le registre des baptêmes avec l’acte de bénédiction en date du 14 juillet 1577. Elle sera déposée et portée au district en avril 1793.

Voilà la nouvelle cloche offerte par M. Terrin de retour d’émigration : Sur le haut l’inscription latine :
DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS VOCABITUR ANNA 1818

Ma maison sera appelée une maison de prières (Matthieu 21.13).

Sainte-Christine, cloche
En dessous une guirlande de tore de laurier sous les cordons du cerveau. Plus une Vierge à l’Enfant (côté nord) et un crucifix aux bras fleurdelisés et au pied agenouillée Sainte-Marie-Magdeleine (côté sud). La cloche est percée et fixée par un plateau au joug en bois et ferrures de fixation en fer plat. Le battant est en fer, forgé à la main, percé. Légères ébréchures à la pince.
Diamètre : 0,56 m, épaisseur : 42 mm, poids : ≈ 102 kg ; note : Fa #

Fondeur : Baudouin, fonderie Saint-Pierre à Marseille.


LES ERMITES :

— en 1645 : frère Gaspard Cavaillon, fils de Balthazar ;
— en 1647 : les Pères de la Merci occupent le bâtiment, la communauté engage un procès pour les faire partir de l'ermitage ;
— en 1667 : décès de frère Jacques Fornery, âgé de 95 ans ;
— au XVIIe siècle Jean Bouiset ;
— de décembre 1669 à novembre 1682, frère Jean Montagut décède à l’âge de 55 ans, fils de feu Joseph Montagut, notaire ;
— de 1652 à janvier 1686, frère Nicolas Girard, inhumé dans la chapelle à l’âge de 70 ans ;
— en novembre 1682 : frère Balthazar Arène, fils de feu Gaspard est établi comme ermite ;
— en janvier 1729 : frère Pierre Toucas reçoit de Jacques Bouisson, maître tailleur d'habits, une veste et une culotte à 45 sols ;
— en juillet 1729 : frère Jean, Michel Allègre. Il est trouvé mort au quartier de Crémorin en juin 1734 ;
— le 4 décembre 1741 : décès et inhumation de frère Antoine Toucas, âgé de 50 ans, à Solliès-Toucas ;
— en novembre 1748 : frère Maurisse, oncle de Laurens Virazel reçoit 66 livres et 14 sols pour son habillement ;
— en juillet 1779 : frère Reimonenq reçoit 24 livres de drap pour habillement, il décède en septembre 1781 ;
— de 1842 au 16 mars 1850 : Jacques Furaty, dernier ermite. (Le dernier ermite de Sainte-Christine à Solliès Pont)

 

 

 

Sainte Christine est une vierge et martyre ayant vécu à Tyr en Phénicie, morte selon les sources, entre 194 et 211 sous le règne de Septime Sévère. Son jour de fête est fixé au 24 juillet en Orient et en Occident.
Son père, Urban, était un riche magistrat romain qui vénérait les idoles païennes. Il possédait un grand nombre de ces statues en or, que sa fille, convertie au christianisme, brisa et donna aux pauvres. Son père, furieux, la fit fouetter et emprisonner. Face à son refus de renoncer au Christ, le père écartela Christine avec des crochets en fer et finit par la jeter au feu. Voyant qu'elle avait survécu à ce traitement, il fut si frappé qu'il en mourut dans de grandes souffrances.
Cela ne mit pourtant pas un terme au chemin de croix de Christine, étant donné qu'un second magistrat fut nommé. Ce dernier l'exhorta à davantage de sagesse en lui rappelant ses origines aristochratiques ce à quoi elle aurait répondu : « Le Christ, que tu méprises, me délivrera de tes mains ». La réplique exaspéra le magistrat, qui l'enferma dans un four pendant cinq jours, en vain. Le juge suivant l'enferma en compagnie de serpents venimeux : ces derniers l'ignorèrent, mais tuèrent le gardien. Christine ramena le gardien à la vie et le convertit au christianisme, mais sa seule récompense fut d'avoir la langue coupée.
Elle succomba finalement à la mort après avoir été percée de flèches. Ses reliques sont désormais conservées et vénérées à Palerme en Sicile, dont Christine est également l'une des quatre saintes patronnes.

 

Sainte Christine de Tyr - D'après Wikipédia