Parcours n° 2

 

 

 

       La rue Charles Terrin

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Sur décision du conseil municipal du 21 septembre 1888, la rue des Capucins devient la rue Charles Terrin.
Joseph, Charles Terrin (1793-1872), dit « L’abbé », historien de la Provence, théologien et philosophe.
Auteur sous le pseudonyme de Rinter de Liessol d’un manuscrit intitulé « Études sur la biographie évangélique avec les principaux exégètes d’outre-Rhin », Londres, 1854, in 8°. Sous son nom : «    Étude sur l’origine, les progrès et l’influence de la langue provençale », in Revue de la Provence, Marseille, 1830. « Précis de l’histoire de la Provence, à l’usage de l’enseignement public dans les quatre départements formés de l’ancienne Provence ». Aix, imprimerie Nicot, 1836, in 18, 236 pages.

Rue Charles Terrin

Projet de cartouche pour le linteau de la porte de sa maison natale, du 24 avril 1891.

La Sentinelle Toulonnaise du 14 août 1865 sous la signature de Paul Amiot fait l’éloge de Charles Terrin comme secrétaire en chef de la mairie de Toulon, en 1848.

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Cit-git, TERRIN JOSEPH CHARLES ancien chef d'institution décédé le 19-9-1872 à l'âge de 80  ans. Pendant sa longue existence il mit ses lumières et son expérience au service de ses concitoyens. Ici repose le doyen des proscrits du 2  décembre 1851

Sur son épitaphe au cimetière communal (division 1, rangée B, tombe numéro 435), il était écrit :
CI-GÎT
TERRIN JOSEPH CHARLES ANCIEN CHEF
D'INSTITUTION DÉCÉDÉ LE
19 9BRE 1872 À  L'AGE DE 80 ANS
PENDANT SA LONGUE EXISTANCE
IL MIT SES LUMIÈRES ET SON
EXPÉRIENCE AU SERVICE DES
CONCITOYENS.
ICI REPOSE LE DOYEN
DES PROSCRITS DU 2 DÉCEMBRE 1851

 

Au bout à gauche, au n° 91 de la rue de la République est né le 3 février 1827, dans la boulangerie paternelle Jean-Baptiste, Célestin Sénès dit « la Sinse », poète et écrivain provençal. Son premier ouvrage, Teatre de Besagno, connut un succès tel qu’il publia, en 1874, Les Scènes de la vie provençale. Aux œuvres régionales succèdent d’autres en français sur les mœurs et les coutumes provençales.

Frédéric Mistral lui remet la cigale d’or pour le prix de la prose provençale lors de la Santo-Estello de  1885.

La Sinse meurt à Toulon le 19 janvier 1907.

 

 

       L’église et le couvent des capucins

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L’église de l’Immaculée Conception de Notre-Dame des révérends pères capucins.
Fondée par les révérends pères capucins en 1640, les pères capucins arrivent à Solliès au mois de juillet pour apporter leur soutien à la communauté atteinte par la peste.
Le 30 novembre 1650, les moines s’installent dans un logement loué.
Le 7 mars 1655 pose de la « Pierre angulaire » de l’église.
En 1659, le 21 mai pose de la première pierre du couvent et fin de la construction du couvent en 1660.
Le 7 février 1660 dans cette église, le roi Louis XIV entend la messe dite par son chapelain provençal, Honoré Léotard.
En 1748, lors de la guerre de Succession d’Autriche, il est établi un hôpital militaire de trois cents lits.
Le 22 mars 1789 dans l’église se tient l’assemblée des chefs de famille pour désigner deux députés par deux cents familles.
Le 30 mai 1791, l’ensemble conventuel est vendu comme   bien national pour quarante-cinq mille livres à cinq acheteurs en indivis (Joseph Teysseire (1/7e), Anselme Julien (1/7e), Joseph Castelin (1/7e), Jean Louis Mauric (1/7e) et Honoré Maurel (3/7e) et seul Alexis Laure est l’unique propriétaire en 1850.

 

 

Église Couvent Capucins

Détail de la section B, l’enclos des capucins. Le couvent  : 633, 634, la sacristie : 635, l’église : 639, 644, les dépendances : 641, 643, le jardin : 645 – (Relevé du 25 juin 1849.)


Des inhumations (huit) ont lieu entre 1696 et 1766
dans l’enceinte du couvent

 

 

        La chapelle Saint-Victor

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Dans l’inventaire des biens de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, en juillet 1338, au prieuré Saint-Michel de Solliès il est fait mention d’une « ecclesia vero sanctus Victor ».
Installation de la confrérie des pénitents noirs au bourg du Pont en 1519.
Établissement de trois messes pour la confrérie des pénitents et agrandissement de la chapelle en avril 1564 de huit cannes par trois cannes. (Une canne = 1,988 m.)
En mai 1617, fondation d’une paroisse dans la chapelle par Mgr Gilles de Seytre, évêque de Toulon à la demande de messire Gaspard de Forbin, seigneur de Solliès.

La chapelle Saint-Victor de Solliès-Pont.

La confraternité des pénitents blancs est établie en mars 1643 par Barthélemy Blin prieur, Jehan Pellotier, sous prieur. Elle devient en 1698 la paroisse du bourg du Pont après l’effondrement de l’église Saint-Jean-Baptiste.

Vendue comme bien national à Hyères en 1793. La confrérie des pénitents noirs délègue deux membres qui la rachètent en leurs noms et la rendent au culte. Baptême de la cloche en 1822.
Les pénitents noirs l’ont en charge en 1841. En 1884 on célèbre une messe à sept heures pour la Saint-Marc.

La chapelle s’écroule une nuit après de fortes pluies en 1912.
Par décret du président de la République M. Raymond Poincaré du 3 mars 1914, la chapelle cesse d’être affectée au culte.
La chapelle fut mise en vente aux enchères en conformité de la loi de séparation. Mlle Virginie Pey, par l’entremise de M. Corneille, maçon, la rachète au prix de 1725 F.
Le 13 octobre 1917, Monseigneur Touze, prélat de la maison du pape, vicaire général, est délégué par Monseigneur l’évêque pour la bénédiction de la chapelle restaurée. Elle mesure 17,10 mètres de large par 6,40 mètres de large et 5,75 mètres de haut.
Monsieur Guagenti de Draguignan descend la cloche le 19 juillet 2004 ; poids = cent dix kilos, épaisseur = trente-sept millimètres, diamètre = cinquante-cinq millimètres.

2-8 La cloche, chapelle Saint-Victor.

L’écluse Saint-Victor,
le moulin à blé
et les « Bouchons »

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L’écluse Saint-Victor
et son moulin à farine

Alimentée par les eaux du barrage supérieur et par les eaux qui se déversent du canal des Carcés et qui actionnent le moulin à farine et la tannerie Giraud ; le canal de cette écluse tombe à cent mètres en aval.
Dans le cadastre de 1813, ce moulin appartient à A.  Allègre.
Un moulin qui est situé dans ce faubourg, l’eau y est peu considérable et les charrettes ne peuvent pas y aboutir. Ce moulin à néanmoins deux tournants mais il manque quelquefois de chalands, il est situé sur le Gapeau, il est sujet à un plus grand entretien de canaux et de muraille il contient encore l’habitation du meunier.

Le canal du Sarraire, de La Tourre,
le moulin de Beaulieu

Ce canal maître du syndicat des arrosants du Sarraire et de la Tour mesure deux mille mètres de long et arrose soixante-huit hectares. Le débit est de cent quatre-vingt-dix-huit litres par secondes contre mille six cent soixante litres pour le Gapeau en juin 1948.

Le moulin à blé de Beaulieu appartient aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem depuis le XVIe siècle. Il se trouve sur le canal du Sarraire à mille mètres des bards des Carcés. Par arrêt du 14 août 1632 du parlement du Dauphiné, l’usage de l’eau est réglementé de la façon suivante :
— un quart des eaux de la fuite des moulins de Solliès est attribué au commandeur de Beaulieu pendant quatre jours de la semaine et les trois autres jours à la Tour et Sarraire ;

— trois quarts restants des eaux des moulins font tourner le moulin de la Nerte et se jettent au Gapeau pour servir à l’écluse des Sauvans.

Écluse Saint-Victor

Les rapports Cundier de 1740 et Floquet de 1741 sur le fonctionnement des moulins ont ouvert une période de deux cent vingt ans de procès incessants.

Les « Bouchons »

Ancien bâtiment industriel servant de séchoir au liège, une fabrique de bouchons établie par Henry, Théophile Malpas dès 1865 et ensuite les établissements Roure et Cie entre 1934 et 1955.

 

 

        La maison du tuilier,
avenue de la gare

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L’avenue de la Gare était en 1815 appelée rue du Saint-Sépulcre puis elle devient vers 1845 la rue de la Tuilerie par l’installation d’une famille de tuilier dans cette rue depuis 1736.
Sur décision du conseil municipal du 21 septembre 1888, la rue de la Tuilerie sera désignée avenue de la Gare.

Le fils de celui-ci Joseph Toulouzan (1796-1878) également tuilier de 1826 à 1872 puis propriétaire en 1878.
Mais son frère cadet Marcelin, Romain Toulouzan (1813- ) sera menuisier de 1843 à 1880.

Une famille de tuilier

Lorsque Jean-Baptiste Toulouzan (1693-1773), fils de Jacques originaire de Moustiers (Alpes-de-Haute-Provence) se remarie à Solliès-Pont en 1756 il est « faiseur de tuiles » à Solliès depuis 1736.

La maison du tuilier

Maison du tuilier Joseph Toulousan, datée de 1776.

Le petit fils de Joseph, Théodore, Fénelon Toulouzan (1839-1890) est aussi fabricant de tuiles (parcelle B 387, 1,90 are), mais, son fils Eugène, Louis, Marie Toulouzan (1874-1925), étudiant boursier à Aix aux Arts et Métiers entre 1890 et 1893, rentre aux usines de Bessèges, dans le Gard en 1900, et sera directeur d’usine à son décès en 1925.

Son fils Jean, Joseph Toulouzan (1740-1810) est tuilier de 1761 à 1810 et son petit fils Jean, Joseph (1768-1840) est aussi « thuilier » de 1788 à 1820 et désigné propriétaire à partir de 1835.

 

 

           La gare

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Le service des voyageurs

Le bâtiment principal est construit en 1862 – La ligne principale du PLM de Marseille à l’Italie est construite par étapes, la ligne de Marseille à Toulon avec cinq stations dans le Var est ouverte le 3 mai 1859.

Le tronçon entre Toulon et les Arcs qui comprend douze stations est ouvert le 1er septembre 1862. Puis Cagnes sera atteint le 10 avril 1863 et Nice le 18  octobre 1864.

Plus tard, l’embranchement pour Hyères est ouvert en 1876.

La gare.

Transport et pesage des colis de cerises sur le quai de la halle du chemin de fer à Solliès-Pont.

Le service des marchandises

L’expédition des cerises représente une phase importante du travail dans la gare PLM de Solliès- Pont en 1910.
Les cerises sont expédiées à destination des grands marchés de France, d’Angleterre, de Hollande et d’Allemagne, de quarante à cinquante tonnes de fruits par jour.

Lorsque la STEF (Société Française de Transport et Entrepôt Frigorifique), filiale du réseau PLM (Paris-Lyon-Marseille), hérite après la Première Guerre mondiale du bon matériel provenant des troupes américaines, le transport frigorifique prend son essor dans notre région.
De quatre cents wagons en 1924 on passe à mille deux cents en 1934.

En 1931, la STEF achève à Toulon la construction d’un entrepôt frigorifique et les premiers essais sont faits en 1932 à Solliès-Pont pour la campagne des cerises.
En 1881, le Conseil municipal demande à la compagnie du PLM : d’agrandir les quais couverts jugés trop courts, de ne plus employer d’enfants pour le chargement des wagons et que les trains qui manœuvrent ne coupent plus la circulation au passage à niveau.

 

 

             Les moulins à huile

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Lorsque la commune établit en avril 1813 l’inventaire des moulins à huile pour le classement de la matrice cadastrale elle en dénombre six dans le bourg ou les faubourgs, dont deux à une meule et quatre à deux meules que l’eau fait mouvoir avec plus ou moins de force.
Ils sont tous à peu près situés, et ce qui fait la différence dans les évaluations, c’est d’abord le nombre de meules, ensuite la chute d’eau plus ou moins forte, l’abondance et la quantité d’heures de ces eaux ou enfin la bonté de l’engin.
La manipulation est la même dans tous les moulins.
Il en existe un septième au hameau des Sénès, il n’a qu’une meule que des mulets font tourner et son produit en est bien différent par les frais qu’il entraîne.
Les moulins a huile.
Au fond le moulin à huile détruit en novembre 1961.

À droite derrière la fontaine se trouvait la chapelle Notre-Dame-de-l’Annonciation fondée en mai 1655 par la confrérie des pénitents blancs.

Mais un seul moulin à recense existe dans les faubourgs aux Fillols, il fait encore partie du logement du propriétaire.
L’on trouvera extraordinaire de n’en trouver qu’un ici ou la principale récolte est l’huile, mais l’on n’en sera pas surpris lorsqu’on saura que le détritage se fait avec beaucoup d’économie et de soins, d’autant plus que contrairement à l’usage de beaucoup d’autres commune, celui qui porte les olives au moulin choisit ses hommes pour surveiller ses intérêts et faire ainsi de la bonne besogne, de quoi il doit résulter nécessairement que l’usine dont il s’agit ne peut être que d’un mince rapport.

Il est dénombré en 1850, onze moulins dont un à recense.

   La chapelle Notre-Dame
des pénitents blancs

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Chapelle Notre-Dame des pénitents blancs

Descente de la cloche en mars 1904. Elle se trouve actuellement dans le clocher de l’église Saint-Christophe de Solliès-Toucas. (Photo J. Sénès.)

M. et Mme d’Argiot de La Ferrière, par acte notarié du 12 mai 1824, dispensent de payer le prix du terrain à Joseph Toulouzan, fabricant de tuiles et à Joseph Terrin, marchand de bois, acquéreurs d’une parcelle de terre, à l’extrémité de la promenade des Lices, pour y construire une chapelle destinée à la confrérie des pénitents blancs pour remplacer celle du faubourg Notre-Dame vendue comme bien national en 1793.
La confrérie achète une cloche, elle est bénie le 26 mai 1833.
Tous les ans pour la Saint-Marc (25 avril) était dite une messe à six heure. Le Conseil de Fabrique de la paroisse Saint-Jean Baptiste délibère le 2 octobre 1898 que la chapelle des Lices dite des pénitents blancs est dans un tel état de délabrement depuis la disparition de la confrérie qu’il est souhaitable de la vendre.
M. Charles de Saporta, soumissionnaire privilégié, offre 2000 F. du terrain, mais la Fabrique n’étant pas proprétaire l’opération dure six ans.

Par arrêt du 10 mars 1905, MM. Toulouzan et Terrin restent propriétaires malgré la dispense de paiement du 12 mai 1824.

En 1905, la Fabrique de Solliès-Pont a vendu cette chapelle au prix de 2000 F, à M. Charles de Saporta, par acte notarié (notaire Me Escalon) du 6 décembre 1905.

L’inscription ci-dessous est textuelle ; sur un côté, en relief ; sur l’autre côté se trouve en décor une Sainte-Vierge à l’Enfant Jésus, au milieu un calvaire, à droite la marque du fondeur : Baudoin, Marseille.
Elle pèse 141  kg et mesure 0,60 m de diamètre.

« JE M’APPELLE JEANNE HECTORINE MARIE BENIE PAR M. CORDOUAN CURE DE SOLLIES L’AN DE GRACE 1833
LE PARRAIN MR LE VIC. DARGIER LA FERRIERE CAP DE VAIS CH DE MALTE LA MARRAINE
D. LA VIC. LOIS DE LA ROCHETTE EPOUSE LA FERRIERE »

         Les canaux des Laugiers,
des Trois-Pierres et des Fillols

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Le canal des Lices

Le Moulin à farine dénommé le « Moulin des Chevilles » qui tourne jour et nuit est actionné par les eaux du Gapeau dérivées au moyen d’un canal dénommé canal de l’Enclos en maçonnerie ayant son origine à l’écluse des Messieurs à huit cents mètres environ dudit moulin.

Laugiers Trois Pierre Fillols

Extrait du cadastre. Commune de Solliès-Pont, section B, levé par L. Fouque, géomètre, le 25 juin 1849.
(Archives départementales du Var.)

Pétition adressée à Monsieur le Préfet du Var le 11 avril 1945.

... À leur sortie de ce moulin les eaux se dirigeaient et continuent malheureusement encore à se diriger comme il est dit ci-après : le jour vers le moulin de la Place et la nuit dans le canal des Lices.

Le jour donc après avoir actionné le moulin de la Place (actuellement supprimé) les eaux de fuite alimentaient et alimentent encore le quartier d’arrosage de Sarraire, La Tour et Cadouire dont la contenance est de : 68 h 59-a 70  ca. Or malgré la disparition dudit moulin, les quartiers dont il s’agit continuent à bénéficier de la totalité de l’eau du canal du Moulin des Chevilles, et ce pendant le jour.

La nuit à la sortie de ce même moulin, les eaux comme il est dit plus haut se dirigent dans le canal des Lices, où bientôt elles se divisent en trois branches qui alimentent les trois quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols, contenance totale : 113 ha.

Encore il faut ajouter que dans leur parcours ces eaux mettaient en jeu un moulin à tan (supprimé) et un moulin à huile...

         Le groupe scolaire
         Lou Castellas
         et les Lices

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Le premier janvier 1883, les enfants du bataillon scolaire précédant le cortège des garçons et des filles inaugurent leur école gratuite, laïque et obligatoire construite sur les plans de Monsieur Demol architecte de Toulon et sur un terrain dénommé « La promenade de la Lice » dont la commune a négocié l’abandon avec l’ancien propriétaire contre un droit d’usage de l’eau le samedi et le dimanche.

Le groupe scolaire

À droite le long du mur de l’avenue, le canal des Lices circule en souterrain.

Lices Fontaines

Une fontaine est établit et adossée contre le mur de la cour de l’école des filles, elle est composée d’un demi bassin et d’un tuyau.

La concession par la commune à divers particuliers d’une partie ou de la totalité de la versure est attribuée dès 1877.