Parcours

 

 
 
 

Le silo à grains et le canal de l'Enclos

1-10

 

Silo à grains, solliès-Pont.

Cette construction était le silo à grains du moulin à farine dénommé « Moulin des Chevilles », moulin qui tournait jour et nuit et actionné par les eaux du Gapeau dérivées à partir de la rive gauche du fleuve au moyen du canal de l’Enclos.
Le barrage de Monsieur existe depuis le XIIIe siècle. Dénommé aux cours des siècles : « resclause » de l’Évêque, de la Vaquière, des Martins et des moulins de Monsieur – en fonction des différents pro-priétaires fonciers.
Il permet la conduite des eaux vers tous les moulins (à farine, à huile, à tan) de la ville et l’arrosage d’environ quatre cent dix hectares de terres agricoles.

Cadastre de Solliès-Pont, extrait.
Solliès-Pont, extrait du cadastre.

 

 

       La rue Charles Terrin

N_2-10cachet

Sur décision du conseil municipal du 21 septembre 1888, la rue des Capucins devient la rue Charles Terrin.
Joseph, Charles Terrin (1793-1872), dit « L’abbé », historien de la Provence, théologien et philosophe.
Auteur sous le pseudonyme de Rinter de Liessol d’un manuscrit intitulé « Études sur la biographie évangélique avec les principaux exégètes d’outre-Rhin », Londres, 1854, in 8°. Sous son nom : «    Étude sur l’origine, les progrès et l’influence de la langue provençale », in Revue de la Provence, Marseille, 1830. « Précis de l’histoire de la Provence, à l’usage de l’enseignement public dans les quatre départements formés de l’ancienne Provence ». Aix, imprimerie Nicot, 1836, in 18, 236 pages.

Rue Charles Terrin

Projet de cartouche pour le linteau de la porte de sa maison natale, du 24 avril 1891.

La Sentinelle Toulonnaise du 14 août 1865 sous la signature de Paul Amiot fait l’éloge de Charles Terrin comme secrétaire en chef de la mairie de Toulon, en 1848.

rousseterrinextraitgw

Cit-git, TERRIN JOSEPH CHARLES ancien chef d'institution décédé le 19-9-1872 à l'âge de 80  ans. Pendant sa longue existence il mit ses lumières et son expérience au service de ses concitoyens. Ici repose le doyen des proscrits du 2  décembre 1851

Sur son épitaphe au cimetière communal (division 1, rangée B, tombe numéro 435), il était écrit :
CI-GÎT
TERRIN JOSEPH CHARLES ANCIEN CHEF
D'INSTITUTION DÉCÉDÉ LE
19 9BRE 1872 À  L'AGE DE 80 ANS
PENDANT SA LONGUE EXISTANCE
IL MIT SES LUMIÈRES ET SON
EXPÉRIENCE AU SERVICE DES
CONCITOYENS.
ICI REPOSE LE DOYEN
DES PROSCRITS DU 2 DÉCEMBRE 1851

 

Au bout à gauche, au n° 91 de la rue de la République est né le 3 février 1827, dans la boulangerie paternelle Jean-Baptiste, Célestin Sénès dit « la Sinse », poète et écrivain provençal. Son premier ouvrage, Teatre de Besagno, connut un succès tel qu’il publia, en 1874, Les Scènes de la vie provençale. Aux œuvres régionales succèdent d’autres en français sur les mœurs et les coutumes provençales.

Frédéric Mistral lui remet la cigale d’or pour le prix de la prose provençale lors de la Santo-Estello de  1885.

La Sinse meurt à Toulon le 19 janvier 1907.

 

 

       L’église et le couvent des capucins

n_2-9cachet

 

L’église de l’Immaculée Conception de Notre-Dame des révérends pères capucins.
Fondée par les révérends pères capucins en 1640, les pères capucins arrivent à Solliès au mois de juillet pour apporter leur soutien à la communauté atteinte par la peste.
Le 30 novembre 1650, les moines s’installent dans un logement loué.
Le 7 mars 1655 pose de la « Pierre angulaire » de l’église.
En 1659, le 21 mai pose de la première pierre du couvent et fin de la construction du couvent en 1660.
Le 7 février 1660 dans cette église, le roi Louis XIV entend la messe dite par son chapelain provençal, Honoré Léotard.
En 1748, lors de la guerre de Succession d’Autriche, il est établi un hôpital militaire de trois cents lits.
Le 22 mars 1789 dans l’église se tient l’assemblée des chefs de famille pour désigner deux députés par deux cents familles.
Le 30 mai 1791, l’ensemble conventuel est vendu comme   bien national pour quarante-cinq mille livres à cinq acheteurs en indivis (Joseph Teysseire (1/7e), Anselme Julien (1/7e), Joseph Castelin (1/7e), Jean Louis Mauric (1/7e) et Honoré Maurel (3/7e) et seul Alexis Laure est l’unique propriétaire en 1850.

 

 

Église Couvent Capucins

Détail de la section B, l’enclos des capucins. Le couvent  : 633, 634, la sacristie : 635, l’église : 639, 644, les dépendances : 641, 643, le jardin : 645 – (Relevé du 25 juin 1849.)


Des inhumations (huit) ont lieu entre 1696 et 1766
dans l’enceinte du couvent

 

 

        La chapelle Saint-Victor

n_2-8cachet

Dans l’inventaire des biens de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, en juillet 1338, au prieuré Saint-Michel de Solliès il est fait mention d’une « ecclesia vero sanctus Victor ».
Installation de la confrérie des pénitents noirs au bourg du Pont en 1519.
Établissement de trois messes pour la confrérie des pénitents et agrandissement de la chapelle en avril 1564 de huit cannes par trois cannes. (Une canne = 1,988 m.)
En mai 1617, fondation d’une paroisse dans la chapelle par Mgr Gilles de Seytre, évêque de Toulon à la demande de messire Gaspard de Forbin, seigneur de Solliès.

La chapelle Saint-Victor de Solliès-Pont.

La confraternité des pénitents blancs est établie en mars 1643 par Barthélemy Blin prieur, Jehan Pellotier, sous prieur. Elle devient en 1698 la paroisse du bourg du Pont après l’effondrement de l’église Saint-Jean-Baptiste.

Vendue comme bien national à Hyères en 1793. La confrérie des pénitents noirs délègue deux membres qui la rachètent en leurs noms et la rendent au culte. Baptême de la cloche en 1822.
Les pénitents noirs l’ont en charge en 1841. En 1884 on célèbre une messe à sept heures pour la Saint-Marc.

La chapelle s’écroule une nuit après de fortes pluies en 1912.
Par décret du président de la République M. Raymond Poincaré du 3 mars 1914, la chapelle cesse d’être affectée au culte.
La chapelle fut mise en vente aux enchères en conformité de la loi de séparation. Mlle Virginie Pey, par l’entremise de M. Corneille, maçon, la rachète au prix de 1725 F.
Le 13 octobre 1917, Monseigneur Touze, prélat de la maison du pape, vicaire général, est délégué par Monseigneur l’évêque pour la bénédiction de la chapelle restaurée. Elle mesure 17,10 mètres de large par 6,40 mètres de large et 5,75 mètres de haut.
Monsieur Guagenti de Draguignan descend la cloche le 19 juillet 2004 ; poids = cent dix kilos, épaisseur = trente-sept millimètres, diamètre = cinquante-cinq millimètres.

2-8 La cloche, chapelle Saint-Victor.

L’écluse Saint-Victor,
le moulin à blé
et les « Bouchons »

n_2-7cachet

L’écluse Saint-Victor
et son moulin à farine

Alimentée par les eaux du barrage supérieur et par les eaux qui se déversent du canal des Carcés et qui actionnent le moulin à farine et la tannerie Giraud ; le canal de cette écluse tombe à cent mètres en aval.
Dans le cadastre de 1813, ce moulin appartient à A.  Allègre.
Un moulin qui est situé dans ce faubourg, l’eau y est peu considérable et les charrettes ne peuvent pas y aboutir. Ce moulin à néanmoins deux tournants mais il manque quelquefois de chalands, il est situé sur le Gapeau, il est sujet à un plus grand entretien de canaux et de muraille il contient encore l’habitation du meunier.

Le canal du Sarraire, de La Tourre,
le moulin de Beaulieu

Ce canal maître du syndicat des arrosants du Sarraire et de la Tour mesure deux mille mètres de long et arrose soixante-huit hectares. Le débit est de cent quatre-vingt-dix-huit litres par secondes contre mille six cent soixante litres pour le Gapeau en juin 1948.

Le moulin à blé de Beaulieu appartient aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem depuis le XVIe siècle. Il se trouve sur le canal du Sarraire à mille mètres des bards des Carcés. Par arrêt du 14 août 1632 du parlement du Dauphiné, l’usage de l’eau est réglementé de la façon suivante :
— un quart des eaux de la fuite des moulins de Solliès est attribué au commandeur de Beaulieu pendant quatre jours de la semaine et les trois autres jours à la Tour et Sarraire ;

— trois quarts restants des eaux des moulins font tourner le moulin de la Nerte et se jettent au Gapeau pour servir à l’écluse des Sauvans.

Écluse Saint-Victor

Les rapports Cundier de 1740 et Floquet de 1741 sur le fonctionnement des moulins ont ouvert une période de deux cent vingt ans de procès incessants.

Les « Bouchons »

Ancien bâtiment industriel servant de séchoir au liège, une fabrique de bouchons établie par Henry, Théophile Malpas dès 1865 et ensuite les établissements Roure et Cie entre 1934 et 1955.

 

 

        La maison du tuilier,
avenue de la gare

n_2-6cachet

L’avenue de la Gare était en 1815 appelée rue du Saint-Sépulcre puis elle devient vers 1845 la rue de la Tuilerie par l’installation d’une famille de tuilier dans cette rue depuis 1736.
Sur décision du conseil municipal du 21 septembre 1888, la rue de la Tuilerie sera désignée avenue de la Gare.

Le fils de celui-ci Joseph Toulouzan (1796-1878) également tuilier de 1826 à 1872 puis propriétaire en 1878.
Mais son frère cadet Marcelin, Romain Toulouzan (1813- ) sera menuisier de 1843 à 1880.

Une famille de tuilier

Lorsque Jean-Baptiste Toulouzan (1693-1773), fils de Jacques originaire de Moustiers (Alpes-de-Haute-Provence) se remarie à Solliès-Pont en 1756 il est « faiseur de tuiles » à Solliès depuis 1736.

La maison du tuilier

Maison du tuilier Joseph Toulousan, datée de 1776.

Le petit fils de Joseph, Théodore, Fénelon Toulouzan (1839-1890) est aussi fabricant de tuiles (parcelle B 387, 1,90 are), mais, son fils Eugène, Louis, Marie Toulouzan (1874-1925), étudiant boursier à Aix aux Arts et Métiers entre 1890 et 1893, rentre aux usines de Bessèges, dans le Gard en 1900, et sera directeur d’usine à son décès en 1925.

Son fils Jean, Joseph Toulouzan (1740-1810) est tuilier de 1761 à 1810 et son petit fils Jean, Joseph (1768-1840) est aussi « thuilier » de 1788 à 1820 et désigné propriétaire à partir de 1835.

 

 

           La gare

N_2-5cachet

Le service des voyageurs

Le bâtiment principal est construit en 1862 – La ligne principale du PLM de Marseille à l’Italie est construite par étapes, la ligne de Marseille à Toulon avec cinq stations dans le Var est ouverte le 3 mai 1859.

Le tronçon entre Toulon et les Arcs qui comprend douze stations est ouvert le 1er septembre 1862. Puis Cagnes sera atteint le 10 avril 1863 et Nice le 18  octobre 1864.

Plus tard, l’embranchement pour Hyères est ouvert en 1876.

La gare.

Transport et pesage des colis de cerises sur le quai de la halle du chemin de fer à Solliès-Pont.

Le service des marchandises

L’expédition des cerises représente une phase importante du travail dans la gare PLM de Solliès- Pont en 1910.
Les cerises sont expédiées à destination des grands marchés de France, d’Angleterre, de Hollande et d’Allemagne, de quarante à cinquante tonnes de fruits par jour.

Lorsque la STEF (Société Française de Transport et Entrepôt Frigorifique), filiale du réseau PLM (Paris-Lyon-Marseille), hérite après la Première Guerre mondiale du bon matériel provenant des troupes américaines, le transport frigorifique prend son essor dans notre région.
De quatre cents wagons en 1924 on passe à mille deux cents en 1934.

En 1931, la STEF achève à Toulon la construction d’un entrepôt frigorifique et les premiers essais sont faits en 1932 à Solliès-Pont pour la campagne des cerises.
En 1881, le Conseil municipal demande à la compagnie du PLM : d’agrandir les quais couverts jugés trop courts, de ne plus employer d’enfants pour le chargement des wagons et que les trains qui manœuvrent ne coupent plus la circulation au passage à niveau.

 

 

             Les moulins à huile

n_2-4cachet
Lorsque la commune établit en avril 1813 l’inventaire des moulins à huile pour le classement de la matrice cadastrale elle en dénombre six dans le bourg ou les faubourgs, dont deux à une meule et quatre à deux meules que l’eau fait mouvoir avec plus ou moins de force.
Ils sont tous à peu près situés, et ce qui fait la différence dans les évaluations, c’est d’abord le nombre de meules, ensuite la chute d’eau plus ou moins forte, l’abondance et la quantité d’heures de ces eaux ou enfin la bonté de l’engin.
La manipulation est la même dans tous les moulins.
Il en existe un septième au hameau des Sénès, il n’a qu’une meule que des mulets font tourner et son produit en est bien différent par les frais qu’il entraîne.
Les moulins a huile.
Au fond le moulin à huile détruit en novembre 1961.

À droite derrière la fontaine se trouvait la chapelle Notre-Dame-de-l’Annonciation fondée en mai 1655 par la confrérie des pénitents blancs.

Mais un seul moulin à recense existe dans les faubourgs aux Fillols, il fait encore partie du logement du propriétaire.
L’on trouvera extraordinaire de n’en trouver qu’un ici ou la principale récolte est l’huile, mais l’on n’en sera pas surpris lorsqu’on saura que le détritage se fait avec beaucoup d’économie et de soins, d’autant plus que contrairement à l’usage de beaucoup d’autres commune, celui qui porte les olives au moulin choisit ses hommes pour surveiller ses intérêts et faire ainsi de la bonne besogne, de quoi il doit résulter nécessairement que l’usine dont il s’agit ne peut être que d’un mince rapport.

Il est dénombré en 1850, onze moulins dont un à recense.

   La chapelle Notre-Dame
des pénitents blancs

n_2-3cachet
Chapelle Notre-Dame des pénitents blancs

Descente de la cloche en mars 1904. Elle se trouve actuellement dans le clocher de l’église Saint-Christophe de Solliès-Toucas. (Photo J. Sénès.)

M. et Mme d’Argiot de La Ferrière, par acte notarié du 12 mai 1824, dispensent de payer le prix du terrain à Joseph Toulouzan, fabricant de tuiles et à Joseph Terrin, marchand de bois, acquéreurs d’une parcelle de terre, à l’extrémité de la promenade des Lices, pour y construire une chapelle destinée à la confrérie des pénitents blancs pour remplacer celle du faubourg Notre-Dame vendue comme bien national en 1793.
La confrérie achète une cloche, elle est bénie le 26 mai 1833.
Tous les ans pour la Saint-Marc (25 avril) était dite une messe à six heure. Le Conseil de Fabrique de la paroisse Saint-Jean Baptiste délibère le 2 octobre 1898 que la chapelle des Lices dite des pénitents blancs est dans un tel état de délabrement depuis la disparition de la confrérie qu’il est souhaitable de la vendre.
M. Charles de Saporta, soumissionnaire privilégié, offre 2000 F. du terrain, mais la Fabrique n’étant pas proprétaire l’opération dure six ans.

Par arrêt du 10 mars 1905, MM. Toulouzan et Terrin restent propriétaires malgré la dispense de paiement du 12 mai 1824.

En 1905, la Fabrique de Solliès-Pont a vendu cette chapelle au prix de 2000 F, à M. Charles de Saporta, par acte notarié (notaire Me Escalon) du 6 décembre 1905.

L’inscription ci-dessous est textuelle ; sur un côté, en relief ; sur l’autre côté se trouve en décor une Sainte-Vierge à l’Enfant Jésus, au milieu un calvaire, à droite la marque du fondeur : Baudoin, Marseille.
Elle pèse 141  kg et mesure 0,60 m de diamètre.

« JE M’APPELLE JEANNE HECTORINE MARIE BENIE PAR M. CORDOUAN CURE DE SOLLIES L’AN DE GRACE 1833
LE PARRAIN MR LE VIC. DARGIER LA FERRIERE CAP DE VAIS CH DE MALTE LA MARRAINE
D. LA VIC. LOIS DE LA ROCHETTE EPOUSE LA FERRIERE »

         Les canaux des Laugiers,
des Trois-Pierres et des Fillols

N_2-2cachet

Le canal des Lices

Le Moulin à farine dénommé le « Moulin des Chevilles » qui tourne jour et nuit est actionné par les eaux du Gapeau dérivées au moyen d’un canal dénommé canal de l’Enclos en maçonnerie ayant son origine à l’écluse des Messieurs à huit cents mètres environ dudit moulin.

Laugiers Trois Pierre Fillols

Extrait du cadastre. Commune de Solliès-Pont, section B, levé par L. Fouque, géomètre, le 25 juin 1849.
(Archives départementales du Var.)

Pétition adressée à Monsieur le Préfet du Var le 11 avril 1945.

... À leur sortie de ce moulin les eaux se dirigeaient et continuent malheureusement encore à se diriger comme il est dit ci-après : le jour vers le moulin de la Place et la nuit dans le canal des Lices.

Le jour donc après avoir actionné le moulin de la Place (actuellement supprimé) les eaux de fuite alimentaient et alimentent encore le quartier d’arrosage de Sarraire, La Tour et Cadouire dont la contenance est de : 68 h 59-a 70  ca. Or malgré la disparition dudit moulin, les quartiers dont il s’agit continuent à bénéficier de la totalité de l’eau du canal du Moulin des Chevilles, et ce pendant le jour.

La nuit à la sortie de ce même moulin, les eaux comme il est dit plus haut se dirigent dans le canal des Lices, où bientôt elles se divisent en trois branches qui alimentent les trois quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols, contenance totale : 113 ha.

Encore il faut ajouter que dans leur parcours ces eaux mettaient en jeu un moulin à tan (supprimé) et un moulin à huile...

         Le groupe scolaire
         Lou Castellas
         et les Lices

N_2-1cachet

Le premier janvier 1883, les enfants du bataillon scolaire précédant le cortège des garçons et des filles inaugurent leur école gratuite, laïque et obligatoire construite sur les plans de Monsieur Demol architecte de Toulon et sur un terrain dénommé « La promenade de la Lice » dont la commune a négocié l’abandon avec l’ancien propriétaire contre un droit d’usage de l’eau le samedi et le dimanche.

Le groupe scolaire

À droite le long du mur de l’avenue, le canal des Lices circule en souterrain.

Lices Fontaines

Une fontaine est établit et adossée contre le mur de la cour de l’école des filles, elle est composée d’un demi bassin et d’un tuyau.

La concession par la commune à divers particuliers d’une partie ou de la totalité de la versure est attribuée dès 1877.

         Le château

Circuit N° 1 - Tableau 1 - 1

Les propriétaires, le bâti et le parc

Extrait du cadastre

Les Forbin de Solliès, seigneurs de la communauté en sont propriétaires jusqu’à la Révolution, il fut pillé et incendié en 1792.

Les comtes de Saporta, héritiers des Forbin le restaurent en 1880 et le vendent en 1913 à Monsieur Lucien Fontaine.

Il aménage le Domaine de Solliès avec son gendre et en fait une exploitation agricole d’environ quatorze hectares.

Le docteur Henry Aubin l’achète en 1956 pour établir une clinique neuropsychiatrique infantile célèbre. Le château et son parc deviennent propriétés communales en 1998.

Le château, section B, détail, 20 mai 1849. (Archives communales.)

Le corps principal du château est cantonné de deux tours rondes et de deux tours carrées. La façade du corps principal et les quatre tours sont plaquées de briques pleines en 1880 ; l’ensemble de la couverture restauré est recouvert d’ardoise d’Angers en 2007.

Le parc est arboré avec des essences plantées au XIXe siècle : des ormes, des bouleaux, des chênes verts, des pins d’Alep, des micocouliers, des cyprès de Provence, des frênes, des cyprès chauve de Louisiane, des séquoias… La palmeraie est plantée avec de nombreuses espèces : palmier à chanvre, cocotier du Chili, palmier nain, cycas ou sagoutier, dattier des Canaries, Washingtonia lifera, Brahea edulis…
EXVOTO DE JOSEPH ARENE

« Ex-voto de Joseph Arène, Solliès-Pont, le 25 juillet 1845 ». Huile sur toile, 60 X 74 cm. (Collection privée.)

Le parc et son lac creusé dans le grès sont alimentés par un canal d’amenée pris sur le canal de l’Enclos, dérivé du Gapeau.

Retour au circuit n° 1

 

 

    Le hameau des Laugiers
    et la chapelle Saint-Roch

3-13

« Laugier » est le nom patronymique des premiers habitants de ces bastides installées sur les bords du vallat Cubertis (en 1566, il existe dans la communauté de Solliès trente et un chefs de famille, dont deux femmes, et en 1432, quatre chefs de famille siègent dans l’assemblée communautaire).

La chapelle rurale a douze mètres cinquante de long, cinq de large, sur sept mètres de haut avec des fondations de un mètre cinquante, nef unique à deux travées, à voûte d’arêtes et une abside en cul-de-four.
Elle est éclairée par une imposte cintrée au-dessus de la porte d’entrée – à deux battants – ouverte sur le mur pignon ouest et une baie verticale cintrée, ébrasée intérieurement, munie de vitrail sur chaque mur gouttereau, ouverte dans la deuxième travée.

Élevée en 1642 par maître Balthazar Laugier, avocat au parlement de Provence, pour sa mère Magdeleine Laugier, atteinte de la peste et qui en guérit en 1640, elle a été agrandie en 1708 d’une sacristie qui s’ouvre par une porte basse dans l’abside.

Les Laugiers chapelle Saint-Roch Solliès-Pont

En mars 1727, l’évêque de Toulon rend une ordonnance qui transfère le service de l’ancienne chapelle Sainte-Maxime (Sainte-Maïsse) dans cette chapelle. Maître Jean-Baptiste Laugier, fils de Jean Laugier, avocat, fait recrépir, plafonner, carreler et blanchir tout l’intérieur de la chapelle en 1779. Le dernier membre de cette famille en 1809 donne la chapelle à la fabrique paroissiale de Solliès-Pont.
Les habitants du quartier des Laugiers décident d’agrandir la chapelle en 1893.

Le clocher pignon abrite une cloche de Pascal Azan (fondeur à Toulon) d’un diamètre de quarante-trois centimètres avec l’inscription :

SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM L’AN 1828

Sur la façade sud, une tuile saillante a permis à des générations de jeunes filles de réaliser leur vœu :

« Saint Roch, aidez-moi à trouver un fiancé »

Tuile saillante à l'extérieur de la chapelle Saint-Roch, détentrice d'une légende.

 

 

L’église Saint-Jean-Baptiste

1-8

Située sur la rive gauche du Gapeau, la première église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, en remplacement de l’église Saint-Victor devenue trop petite, est construite entre 1661 et 1668.

Église Saint-Jean-Baptiste

La voûte s’effondre en 1707, et en 1708 l’église s’écroule.

Partiellement réédiée en 1710, elle tombe en ruines en 1717. En 1724 le projet de reconstruction de l’architecte Joseph Pomet est adopté. En 1726, c’est le début de la réédication par Joseph Giraudy et ls, maître maçon, mais en 1729, ils abandonnent le chantier. Pierre Sénès architecte de Toulon reprend aussitôt les travaux jusqu’à sa mort en 1730 ; il est remplacé par son frère Charles jusqu’à l’achèvement de l’église en 1734.

Elle est bénie le 23 décembre 1734 par messire Tournier, grand vicaire.

En 1793, l’église Saint-Jean Baptiste sert de cantonnement aux troupes qui assiègent Toulon. Elle est dévastée, son mobilier détruit.
Les statues en bois sont portées devant le château et brûlées. Interruption du culte entre 1798 et 1803.

Plan église Saint-Jean-Baptiste, Solliès-Pont

De style classique, l’édifice comprend trois nefs et cinq travées. Ces nefs sont couvertes d’une voûte d’arête arceau à plein cintre.
La grande nef, plus haute que ses collatéraux, de 15,65 mètres de hauteur se termine par une abside à cinq pans qui est voûtée d’arêtes.

La statue en marbre de Notre-Dame de Santé – provenant initialement de l’église des capucins – est précipitée dans le Gapeau. Elle est récupérée après la Révolution. En septembre 1992, après nettoyage, la statue est placée à droite de la nef centrale au troisième pilier.

La façade totalement en pierres de taille appareillées est dominée par un fronton qu’encadrent des accolades reposant sur les murs des nefs latérales. Elle s’ouvre de trois portes sculptées servant d’issues à chaque nef. La grande porte refaite en noyer massif par le sculpteur Militano en 1960, soutenant un encadrement qui est lui-même surmonté d’un fronton courbé. Les deux autres portes plus petites ont un simple encadrement de pierres surmonté d’un linteau légèrement cintré.

La nef centrale est éclairée par dix fenêtres et une baie octogonale munies de vitraux en 1958, par Paul Montfollet, maître verrier à Grenoble. Au-dessus des portes latérales on trouve également deux vitraux l’un représentant sainte Christine, l’autre saint Jean-Baptiste, ils ont été exécutés par Jacques Robinet, verrier.

L’orgue de l’alsacien Joseph Callinet (1795-1857) construit en 1846 comprend 22 jeux : le « Récit » ou clavier supérieur de 42 notes et 7 jeux ; le « Grand Orgue » ou clavier inférieur de 54 notes et 15 jeux, le pédalier et 1390 tuyaux (64 en bois et 1326 en métal dont 28 « chanoines » [tuyaux décoratifs en façades]. Classé Monument historique le 16 février 1984 et restauré en 2010 par l’Atelier Pascal Quoirin.

Le presbytère, à gauche de l’église, est construit au début de 1767, il est achevé en 1774 et à droite la chapelle Saint-Dominique construite en 1780, réaménagée en 1995 en maison paroissiale.

Rigouard, Jean-Joseph

Jean, Joseph Rigouard nait à Solliès-Pont le 1er octobre 1735, curé de Solliès-Farlède et de Solliès-Pont, député du clergé de la sénéchaussée de Toulon en avril 1789, évêque constitutionnel du Var en mai 1791, franc-maçon, il est inhumé le 15 mai 1800 à l’intérieur de l’église.

Le clocher construit en 1667, s’effondre en l’an V. Il est reconstruit en 1819 par Joseph Reboul. Le clocher mesure vingt-quatre mètres de haut et possède cent deux marches pour accéder aux trois cloches :
- Marie  Charles 1869. ø : 0,895 mètre, poids : 400 kg, note : La, fonderie M. T. Maurel, Marseille (13) ;
- Maria Clara Josépha 1926. ø : 1,125 mètre, poids : 850 kg, note : Fa, fonderie G. Paccard, Annecy (74) ;
- Marie Christine 1961. ø : 0,780 mètre, poids : 300 kg, fonderie Granier, Hérépian (34).

 

 

         La fontaine Saint-Jean Baptiste
et la tour de l’horloge

1-7
 

 

La tour de l'horloge. Solliès-Pont

La tour de l’horloge a 5,60 mètres de côté en fondation sur une hauteur de 21 mètres jusqu’aux pavés de la plate-forme qui est surmontée d’un parapet de 1,30 mètre. Les quatre faces extérieures ont 4,60 mètres de large.

Les travaux ont été achevés en février 1810.

La tour est surmontée d’un campanile auquel est fixée une cloche de 430 kg, diamètre: 0,96 mètre, note : Sol, épaisseur: 59 mm, marque du fondeur : Robert, fondeur à la Grand Rue, Marseille, - datée de 1809 - est suspendue et comporte le texte suivant : « PLACE LE 13 AOUST 1809 MR FIES MAIRE DE LA COMMUNE DE SOLLIES ».

Un mécanisme de tintement extérieur égrène les heures.

Cette fontaine construite en 1665, par Jean-Baptiste Arnaud, fontainier de Toulon sera remplacée par l’actuelle construite par M. Aiguier en 1865 et surmontée d’une statue en fonte représentant saint Jean-Baptiste.

La fontaine. Solliès-Pont

Cliché A.F. 1865, (collection privée).

 

 

          La rue de la République

1-6

Cette rue principale, axe de circulation entre Toulon et Le Luc, a suivi dans sa dénomination les différents régimes de la France : route Royale, route Impériale et rue République depuis 1880.

La rue de la Republique Solliès-Pont

La Grand Rue appelée « En-deçà du pont » suit le tracé de l’axe nord - sud de l’agglomération. Cette rue a été réhabilitée et inaugurée le 20  janvier 2010 par la municipalité et la population.
À droite, est né au numéro 91 de la rue, le 3 février 1827, dans la boulangerie paternelle Jean-Baptiste, Célestin Sénès dit « la Sinse », poète et écrivain provençal.

Son premier ouvrage, Teatre de Besagno, connut un succès tel qu’il publia, en 1874, Les Scènes de la vie provençale.

Aux œuvres régionales succèdent d’autres en français sur les mœurs et les coutumes provençales.

Frédéric Mistral lui remet la cigale d’or pour le prix de la prose provençale lors de la Santo-Estello de 1885.
La Sinse meurt à Toulon le 19 janvier 1907.

La rue de la République, Solliès-Pont

 

 

   Les Carcés, le canal
et le moulin de la Nerte

1-5

La nerte (le Myrte commun) était une herbe qui servait à tanner les peaux. Par acte du 1er août 1552, le seigneur de Forbin a donné à bail emphytéotique perpétuel à maître B. Leydier et L. Arène avec faculté de faire un moulin au lieu-dit la Combe-du-Pont au bout des Carcés.

Le canal et le moulin de la Nerte (Dessin)

En se reportant au croquis ci-contre et malgré les rapports de J.-L. Cundier, géomètre (juillet 1740), de J. A. Floquet, architecte ingénieur hydraulique (août 1741) et les expertises et rapports des siècles suivants n’ont pas empêché la « guerre de l’eau » de perdurer jusqu’au XXe siècle.
Le moulin à blé de la commanderie de Beaulieu se trouve sur le canal du Sarraire et de la Tour.

Les Carcés, le canal et le moulin à tan de la Nerthe construit en 1552. Plan, relevé et expertise du 29  mai 1961.

Le canal et le moulin de la Nerte
Vers l’amont : arrivée des eaux dans les Carcés.
(Photo H.J. Bagarry du 17 sept. 1955.)
Le canal et le moulin de la Nerte
Vers l’aval : entrée du canal de la Nerte avec les bards, au fond, débouché sur le Gapeau. À gauche départ du canal du Sarraire et de la Tour.
(Photo H.J. Bagarry du 17 sept. 1955.)

 

 

La halle aux grains
ou ferme du Piquet

1-4
 

 

Le moulin à huile
Les biens de la communauté sont affermés en 1638 pour 2700 livres. Palamède Albert est le premier fermier connu, le renouvellement du fermage est annuel.
Un projet de construction au Pont d’une halle pour le mesurage des grains (le piquet est une taxe sur les grains) est décidé en mai 1676. Le corps du bourg du Pont composé des syndics et des principaux habitants s’assemblent devant le juge de Solliès ou son lieutenant « le baille » dans cette halle.
En 1707, le corps du bourg du Pont, dans la maison de la halle, nomme quatre syndics : E. Portanier, A. Silassy-Mazan, J. Jean et Cl. Guibaud.
Le 15 juillet 1714, le conseil délibère de faire une salle pour servir de maison commune sur le Piquet et de moulin à huile au Bourg du Pont. On délibère de faire un second étage sur le bâtiment. Dès 1717, ce bâtiment est nommé : Hôtel de ville du bourg du Pont.
Le blason de la communauté sur le linteau de la porte est exécuté en 1741 par Pellegrin-Selmy, sculpteur sur pierre et doreur, de Toulon.
J. Pey, procureur à l’ordinaire (avoué) syndic du bourg du Pont de mai 1741 en novembre 1751, est fermier du piquet en 1743.

La halle aux grains

Le 3 mai 1789, le conseil a unanimement délibéré de réduire le droit de piquet à deux deniers par livre (poids) et d’imposer une taille de 45 livres par livre cadastrale (Conseil général de la communauté de Solliès).

Le 16 août 1789, P. Beaudin requiert que le piquet soit totalement supprimé, et de laisser néanmoins subsister le commis de bureau. Accord du Conseil général de la communauté. Le 31 octobre 1817, dans l’état des biens de la commune de Solliès-Pont il est fait mention de l’hôtel de ville et de la prison.
Lors de la visite de Georges Clemenceau (1841-1929), sénateur du Var, président du Conseil le samedi 3  janvier 1920, celui-ci est accueilli par l’ensemble des maires du canton et Jean Aicard fait le discours de bienvenue.
L’hôtel de ville déplacé en 1962, le bâtiment est transformé en bibliothèque municipale en février 1983.

 

 

         Maison natale de
Gaspard Amédée Gardanne,
général d’Empire

1-3

Gaspard Amédée Gardanne

Général du 1er Empire
– 30 avril 1758 (Solliès) – 14 août 1807 (Breslau – Silésie – Pologne).

L’établissement de la famille Gardanne à Solliès date du milieu du XVe siècle.
Joseph Gardanne, né en 1733, était « bourgeois » de Solliès, capitaine d’une compagnie de milices de canonniers garde-côtes ; il avait épousé Rose, Magdeleine Jaubert, proba-blement originaire d’Aix-en-Provence.
De leur union naquirent quatre enfants :
– Joseph Arnaud – 1755 ;
– Marie Anne – 1756 ;
– Gaspard Amédée – 1758 ;
– Jean François Maurice – ca 1775.
Le couple était de la même famille que deux médecins provençaux qui ont vécu à la même époque :
– Joseph, Jacques Gardanne né en 1739 ;
– Charles Gardanne né en 1746 ;
– ainsi que du général de brigade Mathieu, Claude Gardanne né en 1766, serviteur de la République puis aide de camp de Napoléon, rallié à Louis XVIII en 1814, puis à l’Empereur à son retour de l’île d’Elbe. Il est décédé en 1818.

L’ancien tombeau des Gardanne se trouve dans l’église de la Major à Marseille.
Aucune information ne nous est parvenue au sujet de la prime jeunesse de Gaspard Amédée.

Dessin de Gardanne Gaspard Amédée en uniforme.
On peut supposer qu’il s’est occupé avec son père des propriétés familiales que celui-ci possédait à Solliès.
Le 25 octobre 1777, il épouse Françoise, Victoire Willem : elle a 17 ans et lui pas encore 20 ans, leurs fils Charles, Amédée naît l’année suivante.
Après le décès de son épouse (1778) il entretient une liaison de quelques mois avec une jeune fille de 17 ans, se remarie en 1782 avec Marie, Madeleine Florin : ils auront deux enfants. Après le décès de sa seconde épouse, Gaspard, Amédée se remaria une troisième fois et de cette union naîtra un fils en 1801.
Son goût pour les armes poussera assez tôt Gaspard, Amédée à délaisser les propriétés familiales et, à s’engager comme lieutenant dans les gardes-côtes en mars 1779 ; en octobre 1780, il part pour Paris et intègre les gardes de corps du Roy. Il les quittera en 1784 pour se retirer à Solliès. Mais pendant son séjour à Paris, Gardanne s’intéressera de près aux idées répandues par les philosophes qui militaient pour une réforme profonde de la société.
Dès 1789, Gardanne se sent révolutionnaire convaincu et adhère totalement aux idées de Bonaparte qui représentent, pour lui, la Révolution.
Le principe révolutionnaire de la souveraineté des peuples commence à inquiéter les souverains d’Europe…

Le 20 juin 1791, Louis XVI tente l’évasion et l’Assemblée législative décrète la création des bataillons de volontaires pour renforcer l’armée royale.
C’est ainsi que Gardanne est élu (le 16 septembre 1791) chef de bataillon des volontaires du Var et il en prendra le commandement le 30 septembre 1792.
Il sera confirmé dans ce grade, par décret de la Convention le 23 germinal de l’an II.
Gardanne participe à la campagne des Alpes pour défendre les frontières naturelles du pays, puis en 1793, il prend une part active au siège de Toulon, contre les Anglais, où Bonaparte le remarque.
Les traités de La Haye et de Bâle reconnaissant nos nouvelles frontières, le théâtre des opérations est désormais l’Italie du Nord.
Après que Bonaparte eut pris Nice en 1796, Gardanne se distingue la même année à la bataille de Castiglione, puis à celle du pont d’Arcole.
Il est confirmé dans son grade de général de brigade ; il continue à faire la guerre en Italie, mais à court d’effectifs, il doit s’enfermer dans Alexandrie (Piémont) et face aux Austro-Russes trop nombreux, il se rend (juillet 1799) et est conduit en Hongrie puis est nommé général de division en 1800.
Gardanne est alors affecté à Caen, dans l’armée de l’Ouest, chargé de rétablir l’ordre dans ce département de l’Orne, en proie aux Chouans.
La région pacifiée, Gardanne est désigné pour prendre le commandement d’une division de l’armée d’Italie.
Il s’illustre, au côté de Bonaparte, à la bataille de Marengo (juin 1800) où sont battus les Autrichiens qui se retirent du Piémont et de la Lombardie.
La conduite exemplaire de bravoure et d’intelligence de Gardanne lui vaudra de recevoir du ministre de la Guerre un sabre d’honneur sur lequel figure le nom de Bonaparte, Premier consul.
Ce sabre est conservé au musée Carnavalet à Paris.
À son retour en France en 1801, Gardanne est nommé à Périgueux, garnison trop tranquille à son goût…
Fin avril 1802, il prend le commandement des troupes stationnées en Italie.
En juillet 1804, Gardanne est fait membre de droit de la Légion d’honneur.
En 1806, bien qu’ayant pris sa retraite, Gardanne participe aux campagnes de Prusse et de Pologne. L’année suivante, il quitte définitivement son commandement, repart pour la France, en passant par la Silésie, mais malade, il meurt dans un hôpital à Breslau le 14 août 1807, sans jamais avoir revu son pays, sa famille, ses enfants et sa ville natale : Solliès.
Son nom est gravé sur un des piliers de l’Arc de Triomphe à Paris, parmi les 658 généraux du 1er Empire..

Gardanne demeure un homme exceptionnel,
audacieux et d’un très grand courage,
mais hélas peu connu

Rue Pierre-Brossolette, Solliès-Pont.
Plaque Gardanne, ancienne rue de la Miséricorde, Solliès-Pont.

La rue Pierre Brossolette, avec une plaque commémorative devant le No 9.

 

 

          Place Général Gardanne

1-2

Le canal des Lices
Canal des syndicats des arrosants des quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols pour une contenance totale : cent treize hectares.
Le Moulin à farine dénommé « Moulin des Chevilles », moulin qui tourne jour et nuit est actionné par les eaux du Gapeau dérivées au moyen du canal de l’Enclos ayant son origine à l’écluse des Messieurs.
À leur sortie de ce moulin, les eaux se dirigent : le jour vers le moulin de la Place et la nuit dans le canal des Lices.

Place Gardanne, canal de la Miséricorde.

Le canal de la Miséricorde
Il longe les façades sud des immeubles bordant le côté droit de la rue de la République dans la partie comprise entre le début de l’avenue du 6e RTS et la rue Gabriel Péri. Le syndicat de la Tour et le syndicat des Sauvans et Penchiers copropriétaires de ce canal l’ont en 1936, curé, bétonné, enduit et couvert d’une dalle en béton. Il existe deux trous de vingt centimètres de diamètre alimentant des canaux servant à l’irrigation de jardins parmi lesquels ceux de l’hospice Félix Pey. 11-Place-General-Gardanne

Il passe ensuite en souterrain sous les maisons et la rue Gabriel Péri et se divise encore en deux branches dont l’une dessert le canal du syndicat d’arrosage du Sarraire et de la Tour, tandis que le second se jette dans le Gapeau.

 

 

          Le château de la Gallerie

1-9

Lorsque François Forbin loue à bail ses biens en 1534 à Jacques Conte il se réserve : son Pesquier dedans lo Claux de la galaria lo castel et lo pesquier de costa lo castel
Dans le dénombrement de ses biens François de Forbin, écuyer, seigneur de Solliès et Catherine d’Anjou, sa femme, dame de Saint-Cannat, de Saint-Rémy cite parmi ses biens :
l’Universalité du château, terres, places et seigneurie avec son terroir de Solliès, avec totale juridiction et exercice d’icelle, droit de régales en tout le dit château et terroir.
— Un château et maison à la ville,
— Une maison et gallerie au-dessous dudit château présentement du Pont, moulin à bled, avec plusieurs bastiments d’estables, granges et le dit molin et aultres plusieurs bastiments faits dans un grand claux fermé de murailles tout à l’entour appelé la Gallerie contenant près, vignes, jardins, oliviers et terres ables tout dedans le dit claux et multitude d’arbres audit claux,
— Un molin de plastre, sive gipst et les biens et possessions… pour les trois parts… passages, pasteurgages, laydes…

Actes de la Cour des Comptes, B 787, f° 249, du 17  décembre 1539.

Le chateau de la Gallerie

Le château de la Gallerie, détail de la section A. 20 mai 1849, (archives communales.)

Charles IX, âgé de 14 ans visite Solliès le 28 octobre 1564, il dîne à la Gallerie de Solliès, beau château et va coucher à Hyères, avec la régente, Catherine de Médicis, le duc d’Anjou son frère, le roi de Navarre, les cardinaux de Bourbon, de Guise, le connétable Anne de Montmorency.

Le 8 septembre 1651 à 8 heures du matin une pluie causa une si grande inondation, que le Gapeau ayant rompu le pont, submergea les moulins, remplit les fours, abattit une partie du vieux château, le moulin à huile du Pont et trois ou quatre maisons.

 

 

Le château,
  les propriétaires, le bâti et le parc

Circuit N° 1 - Tableau 1 - 1
Extrait du cadastre

Le château, section B,
détail, 20 mai 1849.
(Archives communales.)

Les Forbin de Solliès, seigneurs de la communauté en sont propriétaires jusqu’à la Révolution, il fut pillé et incendié en 1792. Les comtes de Saporta, héritiers des Forbin le restaurent en 1880 et le vendent en 1913 à Monsieur Lucien Fontaine.

Il aménage le Domaine de Solliès avec son gendre et en fait une exploitation agricole d’environ quatorze hectares. Le docteur Henry Aubin l’achète en 1956 pour établir une clinique neuropsychiatrique infantile célèbre. Le château et son parc deviennent propriétés communales en 1998.

Le corps principal du château est cantonné de deux tours rondes et de deux tours carrées. La façade du corps principal et les quatre tours sont plaquées de briques pleines en 1880 ; l’ensemble de la couverture restauré est recouvert d’ardoise d’Angers en 2007.

Le parc est arboré avec des essences plantées au XIXe siècle : des ormes, des bouleaux, des chênes verts, des pins d’Alep, des micocouliers, des cyprès de Provence, des frênes, des cyprès chauve de Louisiane, des séquoias… La palmeraie est plantée avec de nombreuses espèces : palmier à chanvre, cocotier du Chili, palmier nain, cycas ou sagoutier, dattier des Canaries, Washingtonia lifera, Brahea edulis…

Le parc et son lac creusé dans le grès sont alimentés par un canal d’amenée pris sur le canal de l’Enclos, dérivé du Gapeau.

EXVOTO DE JOSEPH ARENE

« Ex-voto de Joseph Arène, Solliès-Pont, le 25 juillet 1845 ».
Huile sur toile, 60 X 74 cm. (Collection privée.)

 

 

La chapelle rurale Sainte-Christine
et la chapelle romane,
dite oratoire de Saint-Maur

3-12

Une tradition fixe la fondation de cette chapelle rurale vers le XIe siècle. Située à 3,5 kilomètres au nord de Solliès-Pont et à 249 m d’altitude. C’est, dans son état original, une courte nef voutée avec une abside en cul-de-four.
Le premier agrandissement médiéval est opéré par la destruction du mur ouest et le prolongement des murs nord et sud. La couverture de l’agrandissement est un voûtement, plus haut que celui de la première chapelle. Un autre agrandissement prolonge vers l’extérieur les murs sud et nord, avec une couverture charpentée. Une dernière transformation en 1865 a consisté à prolonger la chapelle, toujours vers l’ouest, en y adjoignant au sud le clocher.
Une cloche de 1818 est fondue par Baudoin, de Marseille. Elle remplace une cloche baptisée le 15 juillet 1577 et descendue en 1793.

Chapelle Sainte-Christine, cloche dans son clocher.

Cloche de 0,47 m de haut, 0,56 m de diamètre, et 102 kg, offerte par Monsieur P. Terrin de retour d’émigration.

Chapelle Sainte-Christine Solliès-Pont

L’abside enchâssée dans la chapelle est en cul-de-four, le dallage du sol a été reconstitué en pierre en opus incertum, sauf la partie du bassin ou silo, découvert en 1994, qui reprend les pierres de sa margelle ancienne, de 0,65 m de diamètre et 0,70 m de profondeur en forme de jarre.
Le bâtiment de l’ermitage est à droite de la chapelle et la chapelle Sainte-Christine de Cuers juste derrière avec sa limite séparative d’une coudée. De nombreux ermites entre le XVIIe et le XIXsiècle ont occupé le bâtiment, entretenu les lieux et accueilli le pèlerin.
En mai 1793, l’autel et les boiseries sont envoyés au chef-lieu du district pour être vendus et en 1798 l’ermitage est pillé et brûlé.
Philémon Dollieule publie en 1882 une notice historique L’ermitage de Sainte-Christine de la paroisse de Solliès-Pont (Var), de 59 pages, tirée à cinq cents exemplaires.

 

 

Le canal des Terrins
et le barrage de Seyrol

3-11

 

Le canal des Terrins
Quartier rural de Solliès,
situé entre le chemin
allant à Cuers et le vallat Cubertis.

En 1566, il existe douze chefs de famille avec le
patronyme « Terrin ».

La surface des terres arrosables du canal des Terrins en 1844 est de soixante-cinq hectares.

Seyrol et Terins

Entrée du canal des Terrins, avec sa martellière et son moulin en 1906.

Seyrol et Terins

 

Le barrage de Seyrol

Dénommé autrefois « resclause de Madame» ancienne dénomination provençale de barrage.
En 1741, le canal de la Serre d’eau faisait tourner le moulin à huile ; auparavant, il actionnait une « scie d’eau ».

Sur la rive droite, le canal qu’il alimente ne sert qu’à la tannerie Boyer.

 

 

Le pont de la Serre
et le barrage du Capellan

3-10

En 1765, Jean Ardouin (maître fontainier à Toulon) lance la construction – sur ses plans – d’un pont à la Serre, pour la « conduite des eaux (de la Vieille source) jusqu’au quartier Notre-Dame ».

Le pont, mal construit, sera refait sur les conseils et plans du sieur Vallon (ingénieur), avec cintre de plus grande hauteur et les deux semelles en pierre dure de qualité.

La reconstruction est effectuée par les mêmes commanditaires et maçons, que le premier pont en tuf, mais au lieu d’être achevé en juillet, ils ont fait à peine l’arête le 6 novembre 1768.

Il faudra un procès en dommage-intérêts pour finalement le réceptionner.

Le moulin à huile, Charles Gensolen.

Barrage du Capellan, Solliès-Pont
Barrage des Capellans, (carte postale de 1999). 800 x 514.
Pont de la Serre. (Dynamité le 17 août 1944 par les troupes d’occupation en retraite, lors de la libération de la ville, puis reconstruit en 1945.)

Barrage et la prise alimentant le moulin.

Cet ouvrage a été construit par un particulier, pour actionner – sur la rive droite – son moulin à huile alors attenant au barrage et aujourd’hui disparu.

 

 

 Le canal de l'Enclos

3-9

Jean, André Floquet (1699-1771), originaire de Cadenet, (Vaucluse) architecte, ingénieur hydraulique à Aix-en-Provence, fut chargé par ordonnance du parlement de Provence en novembre 1740 d'établir un rapport concernant le procès entre les syndics des arrosants des quartiers de Sarraire, de la Tourre et de Cadouire et messire Jean d'Artuard de Mur, chevalier des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Beaulieu, contre les frères Blin et les syndics des arrosant des quartiers des Sauvans.

 Il décrit avec précision tout le tracé de ce canal ou béal dérivé du barrage dit « de Monsieur », et désigne l’ancien canal de l’Enclos en ces termes :
« Dans la longueur totale de près de quatre cents toises du cours de ce canal dans le parc, depuis la prise des eaux jusqu'au moulin des Chevilles, nous avons trouvé du côté du levant du Béal, outre la prise des eaux des Terrins, une martellière ou rigole d'arrosage à environ soixante-dix cannes après qui devient presque inutile par sa situation, et sa mauvaise construction. »

La bugade, canal de l'Enclos

La surface des terres arrosables du canal de l’Enclos, du château et des jardins est de trente-neuf hectares en 1844.

Le canal est dénommé « Grand béal de l'Enclos » et a servi à certaines étapes de la bugade : le rinçage, séchage et le ravaudage du linge.

 

 

Le barrage de Monsieur

3-8

En fonction des différents propriétaires fonciers, ce barrage ou resclause — ancienne dénomination provençale de barrage – a été successivement dénommé : « de l’Évesque ; de la Vaquière ; des Martins ; des moulins de Monsieur ».

Il alimente, sur la rive gauche, depuis le XIIIe siècle, le canal de l’Enclos et achemine les eaux vers tous les moulins de la ville.

Barrage des Messieurs

En outre, il permet l’irrigation – à la sortie du moulin des Chevilles, par le canal de la Miséricorde vers les Carcès, le canal de Sarraire et le canal des Lices vers les Fillols, les Trois-Pierres et les Laugiers – de quatre cent dix hectares de terres agricoles.

 

 

Le hameau des Sénès
la chapelle Saint-Jacques
et Saint-Philippe

3-7

Sénès, c’était le nom d’un ancien évêché des Basses-Alpes. En 1566 on dénombre cinquante-six chefs de famille portant ce patronyme, dont quatre femmes, mais en 1432 seuls trois chefs de famille sont présents à la réunion communautaire.
La chapelle rurale Saint-Jacques et Saint-Philippe, à nef unique et deux travées, à voûtes d'arêtes avec arcs-doubleaux et une abside plate, mesure quatre mètres soixante de large et douze de long. L'entrée est une porte cintrée et le carrelage est constitué de carreaux pans carrés en terre cuite.
Lors de la fondation en 1668, les habitants du hameau promettent au nom de « l'amour de Notre-Dame, de saint Jacques et de saint Philippe » selon leurs moyens, des sommes allant de quatre à vingt-deux livres.

Les habitants réunis en assemblée en 1697 en exécution de l'ordonnance synodale du 21 avril 1691 fondent l'œuvre de la Miséricorde, administrée par deux hommes dénommés « prieurs de la miséricorde », et deux femmes dénommées « prieuresses – ou dames de la charité ». Ils sont élus pour deux ans, leurs mandats sont renouvelés par moitié tous les ans, un troisième prieur est élu en 1750 comme prieur de Saint-Siriès ou Saint-Cyr (2 mai), desservant de l'autel éponyme.

Sénès et chapelle
Chapelle Saint-Jacques des Sénès, l'autel.

La Chapelle Saint-Jacques et Saint-Philippe.

De nombreuses inhumations ont lieu dans le caveau de la chapelle (situé en rentrant à droite) depuis 1675 jusqu'en 1755. Un droit de douze sols pesait sur chaque enterrement pour la chapelle. (BMS, archives Solliès-Pont.)

1755 Décès d‘Antoine Arène, Solliès-Pont?

Copie de l'acte de sépulture d'Antoine Arène. (A. D. Solliès-Pont BMS).

Un four banal, attenant à la chapelle, est vendu en 1795 par le recteur de la chapelle pour cent cinquante livres en assignats. Dès 1813 et jusqu'en 1911 ce four est loué par fermage.

Également : portes du XVIIe siècle, un puits communal et en sortant de la place avant le porche, une marque de Compagnon maçon.

 

 

         Le moulin des Sénès

3-6

Le cadastre d’avril 1813 dénombre six moulins dans le bourg ou les faubourgs, dont deux à une meule et quatre à deux meules, que l’eau fait mouvoir avec plus ou moins de force.
Il en existe un septième au hameau des Sénès.
Il n’a qu’une meule que des mulets font tourner et son produit en est bien différent par les frais qu’il entraîne.

Ce qui fait la différence dans les évaluations, c’est d’abord le nombre de meules, ensuite la chute d’eau plus ou moins forte, l’abondance et la quantité d’heures de ces eaux ou enfin la qualité de l’engin.

Moulin des Sénès

Vestiges du moulin conservés dans la salle de réunion de la Communauté de communes de la vallée du Gapeau.

Il faut savoir que le détritage se fait avec beaucoup d’économie et de soins, d’autant plus que contrairement à l’usage de beaucoup d’autres communes, celui qui porte les olives au moulin choisit ses hommes pour surveiller ses intérêts et faire de la bonne besogne.

Le moulin à huile comprend :
une meule verticale tournante dans une auge circulaire ou dormante. (Sans chute d’eau suffisante, elle était actionnée par des mulets, d’où son nom de moulin à sang) ;
une ou plusieurs presses ou chapelles – construites en pierres taillées – surmontées d’un mur de force ;
de nombreux couffins en sparterie appelés des scourtins ;
plusieurs bassins de décantation montés en cascade.

L’eau et l’huile par différence de densité se séparent, l’huile est récupérée en surface par le maître moulinier et mise en jarre où elle continue une décantation naturelle. Et finalement le produit est filtré pour obtenir une huile vierge extraite à froid.

Aux sorties des bassins de décantation, les eaux grasses se jettent dans les enfers. Cette huile provenant des enfers avait des usages industriels (savonneries) et domestiques (huile lampante.)

On dénombre en 1850, onze moulins dont un à recense.
 

 

 
Retour au circuit no 3

 

 

Le pont de Pey

3-5

Monsieur Victor Pey fait construire en 1860 un pont au quartier des Sénès sur ses terres pour ses besoins industriels (fabrique de chaux).

La construction, sur le territoire de la commune de Solliès-Toucas, d’un poste de transformation EDF de 63/20 kV, impose la reconstruction du pont pour obtenir une largeur de six mètres utiles.

D’une charge de trente-quatre tonnes, le nouveau pont mesure quatre mètres de haut et à un tablier droit en béton armé.

Ce projet en date de mars 1989 et autorisé par arrêté préfectoral du 4 novembre 1990, est fini en octobre 1991.

Pont de Pey. Solliès

 

 

         Le barrage des Piquets

3-4

Le 4 septembre 1712, il est rapporté : « Le torrent de la rivière avait emporté l’ancienne écluze et le canal ». Les arrosants de l’écluse dite « de l’Évesque » votent une imposition d’environ mille cinq cents livres pour payer les dettes du quartier « et préférablement ceux dans les fonds desquels le nouveau canal passe dans leurs terres ».

Barrage des Piquets

Le barrage était construit en piquets et fascines. Pour mettre fin aux disputes et aux violences on proposa aux syndicats intéressés de faire mesurer par experts le volume d’eau qui devait normalement passer à travers le barrage en fascines et, la constatation faite, construire un barrage en maçonnerie disposé de façon à donner à chaque partie la quantité d’eau qui devait lui revenir.

 Ces propositions ayant été acceptées, des experts constatèrent que les quatre cinquièmes de l’eau retenue par le barrage filtraient à travers la digue : un cinquième seulement entrait dans le canal de la Ferrage. Les arrosants inférieurs consentirent à porter aux vingt-deux centièmes la part à attribuer au syndicat de la Ferrage. Un arrêté du préfet du Var, du 11 décembre 1879, consacra cet accord.

Actuellement, cet accord est toujours en vigueur

 

 

         Le canal de la Ferrage

3-2

Le canal de la Ferrage prend son origine au barrage des Piquets qui était à l’origine en pieux et fascines* puis reconstruit en pierre en 1886 grâce à l’autorisation préfectorale, avec réserve de laisser passer les quatre cinquièmes de l’eau qui coule dans le fleuve.

Le canal de la Ferrage arrose tout le quartier de la Ferrage jusqu'au Pont Neuf sur la rive droite du Gapeau.

La surface des terres arrosables du canal de la Ferrage en 1843 est de quarante et un hectares et vingt ares.

L'Enclos, extrait du cadastre de Solliès-Pont.

Extrait du plan cadastral de Solliès-Pont du 31 juillet 1849.
(Archives départementales 83130.)

*Pieux et fascines ; du latin fascis, faisceaux, bottes, (utilisés par A. Bosc dans son rapport sur les cours d'eau en 1845) : pieux et fagots en français.

 

 

  Le hameau des Aiguiers et le
canal des Raynauds
et des Aiguiers

3-1
 

 

Un aiguier est une citerne creusée dans la roche, couverte d’une voûte et dotée d’un système de récupération d’eau. Ici, c’est le patronyme des premiers habitants du hameau (en 1566, il existe quatorze chefs de famille, dont six femmes et en 1432 dans une assemblée communautaire, quatre chefs de famille.)

La croix en bois de 1787, refaite en 1983, indique le long du chemin du Picarlet la limite entre Solliès-Pont et Solliès-Ville qui partage le territoire de Solliès le 19 germinal an VII.

La Saint-Pierre était la fête votive du quartier au début du XXe siècle avec manège et bal.

La surface des terres arrosables du canal en 2011 est de treize hectares, soixante-dix-neuf ares et cinquante centiares.

Solliès-Pont, quartiers Aiguiers et Raynauds.
1eaiguiers-et-raynaudsbs3
 
 

         Les fours à plâtre et à chaux
du quartier des Gavots

3-3

Dans la vallée du Gapeau – entre La Farlède, Solliès-Pont, et Méounes – se développe les terrains géologiques du Trias (–225 millions d'années à –195 millions d'années) constitués d’argiles rouges, gypse, dolomies, calcaires, conglomérats et grés. Les gisements de gypse ont constitué une richesse locale exploitable et exploitée, surtout en rive droite du Gapeau.

Au quartier des Gavots, desservi par le chemin des Fours à Chaux, nommé par confusion avec les fours à plâtre, on trouve encore, un des derniers vestiges de cette activité dans la vallée, où subsistent deux galeries horizontales d’extraction de gypse de 150 m. Cette exploitation a duré de 1815 à 1903.

Le plâtre est fabriqué à partir de gypse broyé que l'on va déshydrater par une cuisson à 150 °C ce qui retire une partie de l'eau. Il est utilisé pour la construction intérieure en briques et la fabrication de motifs décoratifs (gypseries).

Four à Chaux

Façade des deux fours à plâtre au quartier des Gavots, à Solliès-Toucas. (Propriété privée, photo de 2013.)

Souvenons-nous que le gypse est une roche d’évaporation ou évaporite, formée dans une lagune marine en climat tropical.
Au plus profond de la lagune se forme la calcite (CaCO3) carbonate de calcium, au-dessus, le gypse (CaSO4 2H2O) le sulfate de calcium, par-dessus se forme l’halite, (NaCl) le sel gemme ;  en surface se dépose la potasse, sylvite (KCl) chlorure de potassium.

Avec le temps et les intempéries, le gypse dissous par l’eau a pour effet d’augmenter en sulfate les eaux de source, cette dissolution entraîne par ailleurs des effondrements, voire des glissements de terrain.