Patrimoine

 

 

   Les Carcés, le canal
et le moulin de la Nerte

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La nerte (le Myrte commun) était une herbe qui servait à tanner les peaux. Par acte du 1er août 1552, le seigneur de Forbin a donné à bail emphytéotique perpétuel à maître B. Leydier et L. Arène avec faculté de faire un moulin au lieu-dit la Combe-du-Pont au bout des Carcés.

Le canal et le moulin de la Nerte (Dessin)

En se reportant au croquis ci-contre et malgré les rapports de J.-L. Cundier, géomètre (juillet 1740), de J. A. Floquet, architecte ingénieur hydraulique (août 1741) et les expertises et rapports des siècles suivants n’ont pas empêché la « guerre de l’eau » de perdurer jusqu’au XXe siècle.
Le moulin à blé de la commanderie de Beaulieu se trouve sur le canal du Sarraire et de la Tour.

Les Carcés, le canal et le moulin à tan de la Nerthe construit en 1552. Plan, relevé et expertise du 29  mai 1961.

Le canal et le moulin de la Nerte
Vers l’amont : arrivée des eaux dans les Carcés.
(Photo H.J. Bagarry du 17 sept. 1955.)
Le canal et le moulin de la Nerte
Vers l’aval : entrée du canal de la Nerte avec les bards, au fond, débouché sur le Gapeau. À gauche départ du canal du Sarraire et de la Tour.
(Photo H.J. Bagarry du 17 sept. 1955.)

 

 

La halle aux grains
ou ferme du Piquet

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Le moulin à huile
Les biens de la communauté sont affermés en 1638 pour 2700 livres. Palamède Albert est le premier fermier connu, le renouvellement du fermage est annuel.
Un projet de construction au Pont d’une halle pour le mesurage des grains (le piquet est une taxe sur les grains) est décidé en mai 1676. Le corps du bourg du Pont composé des syndics et des principaux habitants s’assemblent devant le juge de Solliès ou son lieutenant « le baille » dans cette halle.
En 1707, le corps du bourg du Pont, dans la maison de la halle, nomme quatre syndics : E. Portanier, A. Silassy-Mazan, J. Jean et Cl. Guibaud.
Le 15 juillet 1714, le conseil délibère de faire une salle pour servir de maison commune sur le Piquet et de moulin à huile au Bourg du Pont. On délibère de faire un second étage sur le bâtiment. Dès 1717, ce bâtiment est nommé : Hôtel de ville du bourg du Pont.
Le blason de la communauté sur le linteau de la porte est exécuté en 1741 par Pellegrin-Selmy, sculpteur sur pierre et doreur, de Toulon.
J. Pey, procureur à l’ordinaire (avoué) syndic du bourg du Pont de mai 1741 en novembre 1751, est fermier du piquet en 1743.

La halle aux grains

Le 3 mai 1789, le conseil a unanimement délibéré de réduire le droit de piquet à deux deniers par livre (poids) et d’imposer une taille de 45 livres par livre cadastrale (Conseil général de la communauté de Solliès).

Le 16 août 1789, P. Beaudin requiert que le piquet soit totalement supprimé, et de laisser néanmoins subsister le commis de bureau. Accord du Conseil général de la communauté. Le 31 octobre 1817, dans l’état des biens de la commune de Solliès-Pont il est fait mention de l’hôtel de ville et de la prison.
Lors de la visite de Georges Clemenceau (1841-1929), sénateur du Var, président du Conseil le samedi 3  janvier 1920, celui-ci est accueilli par l’ensemble des maires du canton et Jean Aicard fait le discours de bienvenue.
L’hôtel de ville déplacé en 1962, le bâtiment est transformé en bibliothèque municipale en février 1983.

 

 

         Maison natale de
Gaspard Amédée Gardanne,
général d’Empire

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Gaspard Amédée Gardanne

Général du 1er Empire
– 30 avril 1758 (Solliès) – 14 août 1807 (Breslau – Silésie – Pologne).

L’établissement de la famille Gardanne à Solliès date du milieu du XVe siècle.
Joseph Gardanne, né en 1733, était « bourgeois » de Solliès, capitaine d’une compagnie de milices de canonniers garde-côtes ; il avait épousé Rose, Magdeleine Jaubert, proba-blement originaire d’Aix-en-Provence.
De leur union naquirent quatre enfants :
– Joseph Arnaud – 1755 ;
– Marie Anne – 1756 ;
– Gaspard Amédée – 1758 ;
– Jean François Maurice – ca 1775.
Le couple était de la même famille que deux médecins provençaux qui ont vécu à la même époque :
– Joseph, Jacques Gardanne né en 1739 ;
– Charles Gardanne né en 1746 ;
– ainsi que du général de brigade Mathieu, Claude Gardanne né en 1766, serviteur de la République puis aide de camp de Napoléon, rallié à Louis XVIII en 1814, puis à l’Empereur à son retour de l’île d’Elbe. Il est décédé en 1818.

L’ancien tombeau des Gardanne se trouve dans l’église de la Major à Marseille.
Aucune information ne nous est parvenue au sujet de la prime jeunesse de Gaspard Amédée.

Dessin de Gardanne Gaspard Amédée en uniforme.
On peut supposer qu’il s’est occupé avec son père des propriétés familiales que celui-ci possédait à Solliès.
Le 25 octobre 1777, il épouse Françoise, Victoire Willem : elle a 17 ans et lui pas encore 20 ans, leurs fils Charles, Amédée naît l’année suivante.
Après le décès de son épouse (1778) il entretient une liaison de quelques mois avec une jeune fille de 17 ans, se remarie en 1782 avec Marie, Madeleine Florin : ils auront deux enfants. Après le décès de sa seconde épouse, Gaspard, Amédée se remaria une troisième fois et de cette union naîtra un fils en 1801.
Son goût pour les armes poussera assez tôt Gaspard, Amédée à délaisser les propriétés familiales et, à s’engager comme lieutenant dans les gardes-côtes en mars 1779 ; en octobre 1780, il part pour Paris et intègre les gardes de corps du Roy. Il les quittera en 1784 pour se retirer à Solliès. Mais pendant son séjour à Paris, Gardanne s’intéressera de près aux idées répandues par les philosophes qui militaient pour une réforme profonde de la société.
Dès 1789, Gardanne se sent révolutionnaire convaincu et adhère totalement aux idées de Bonaparte qui représentent, pour lui, la Révolution.
Le principe révolutionnaire de la souveraineté des peuples commence à inquiéter les souverains d’Europe…

Le 20 juin 1791, Louis XVI tente l’évasion et l’Assemblée législative décrète la création des bataillons de volontaires pour renforcer l’armée royale.
C’est ainsi que Gardanne est élu (le 16 septembre 1791) chef de bataillon des volontaires du Var et il en prendra le commandement le 30 septembre 1792.
Il sera confirmé dans ce grade, par décret de la Convention le 23 germinal de l’an II.
Gardanne participe à la campagne des Alpes pour défendre les frontières naturelles du pays, puis en 1793, il prend une part active au siège de Toulon, contre les Anglais, où Bonaparte le remarque.
Les traités de La Haye et de Bâle reconnaissant nos nouvelles frontières, le théâtre des opérations est désormais l’Italie du Nord.
Après que Bonaparte eut pris Nice en 1796, Gardanne se distingue la même année à la bataille de Castiglione, puis à celle du pont d’Arcole.
Il est confirmé dans son grade de général de brigade ; il continue à faire la guerre en Italie, mais à court d’effectifs, il doit s’enfermer dans Alexandrie (Piémont) et face aux Austro-Russes trop nombreux, il se rend (juillet 1799) et est conduit en Hongrie puis est nommé général de division en 1800.
Gardanne est alors affecté à Caen, dans l’armée de l’Ouest, chargé de rétablir l’ordre dans ce département de l’Orne, en proie aux Chouans.
La région pacifiée, Gardanne est désigné pour prendre le commandement d’une division de l’armée d’Italie.
Il s’illustre, au côté de Bonaparte, à la bataille de Marengo (juin 1800) où sont battus les Autrichiens qui se retirent du Piémont et de la Lombardie.
La conduite exemplaire de bravoure et d’intelligence de Gardanne lui vaudra de recevoir du ministre de la Guerre un sabre d’honneur sur lequel figure le nom de Bonaparte, Premier consul.
Ce sabre est conservé au musée Carnavalet à Paris.
À son retour en France en 1801, Gardanne est nommé à Périgueux, garnison trop tranquille à son goût…
Fin avril 1802, il prend le commandement des troupes stationnées en Italie.
En juillet 1804, Gardanne est fait membre de droit de la Légion d’honneur.
En 1806, bien qu’ayant pris sa retraite, Gardanne participe aux campagnes de Prusse et de Pologne. L’année suivante, il quitte définitivement son commandement, repart pour la France, en passant par la Silésie, mais malade, il meurt dans un hôpital à Breslau le 14 août 1807, sans jamais avoir revu son pays, sa famille, ses enfants et sa ville natale : Solliès.
Son nom est gravé sur un des piliers de l’Arc de Triomphe à Paris, parmi les 658 généraux du 1er Empire..

Gardanne demeure un homme exceptionnel,
audacieux et d’un très grand courage,
mais hélas peu connu

Rue Pierre-Brossolette, Solliès-Pont.
Plaque Gardanne, ancienne rue de la Miséricorde, Solliès-Pont.

La rue Pierre Brossolette, avec une plaque commémorative devant le No 9.

 

 

          Place Général Gardanne

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Le canal des Lices
Canal des syndicats des arrosants des quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols pour une contenance totale : cent treize hectares.
Le Moulin à farine dénommé « Moulin des Chevilles », moulin qui tourne jour et nuit est actionné par les eaux du Gapeau dérivées au moyen du canal de l’Enclos ayant son origine à l’écluse des Messieurs.
À leur sortie de ce moulin, les eaux se dirigent : le jour vers le moulin de la Place et la nuit dans le canal des Lices.

Place Gardanne, canal de la Miséricorde.

Le canal de la Miséricorde
Il longe les façades sud des immeubles bordant le côté droit de la rue de la République dans la partie comprise entre le début de l’avenue du 6e RTS et la rue Gabriel Péri. Le syndicat de la Tour et le syndicat des Sauvans et Penchiers copropriétaires de ce canal l’ont en 1936, curé, bétonné, enduit et couvert d’une dalle en béton. Il existe deux trous de vingt centimètres de diamètre alimentant des canaux servant à l’irrigation de jardins parmi lesquels ceux de l’hospice Félix Pey. 11-Place-General-Gardanne

Il passe ensuite en souterrain sous les maisons et la rue Gabriel Péri et se divise encore en deux branches dont l’une dessert le canal du syndicat d’arrosage du Sarraire et de la Tour, tandis que le second se jette dans le Gapeau.

 

 

          Le château de la Gallerie

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Lorsque François Forbin loue à bail ses biens en 1534 à Jacques Conte il se réserve : son Pesquier dedans lo Claux de la galaria lo castel et lo pesquier de costa lo castel
Dans le dénombrement de ses biens François de Forbin, écuyer, seigneur de Solliès et Catherine d’Anjou, sa femme, dame de Saint-Cannat, de Saint-Rémy cite parmi ses biens :
l’Universalité du château, terres, places et seigneurie avec son terroir de Solliès, avec totale juridiction et exercice d’icelle, droit de régales en tout le dit château et terroir.
— Un château et maison à la ville,
— Une maison et gallerie au-dessous dudit château présentement du Pont, moulin à bled, avec plusieurs bastiments d’estables, granges et le dit molin et aultres plusieurs bastiments faits dans un grand claux fermé de murailles tout à l’entour appelé la Gallerie contenant près, vignes, jardins, oliviers et terres ables tout dedans le dit claux et multitude d’arbres audit claux,
— Un molin de plastre, sive gipst et les biens et possessions… pour les trois parts… passages, pasteurgages, laydes…

Actes de la Cour des Comptes, B 787, f° 249, du 17  décembre 1539.

Le chateau de la Gallerie

Le château de la Gallerie, détail de la section A. 20 mai 1849, (archives communales.)

Charles IX, âgé de 14 ans visite Solliès le 28 octobre 1564, il dîne à la Gallerie de Solliès, beau château et va coucher à Hyères, avec la régente, Catherine de Médicis, le duc d’Anjou son frère, le roi de Navarre, les cardinaux de Bourbon, de Guise, le connétable Anne de Montmorency.

Le 8 septembre 1651 à 8 heures du matin une pluie causa une si grande inondation, que le Gapeau ayant rompu le pont, submergea les moulins, remplit les fours, abattit une partie du vieux château, le moulin à huile du Pont et trois ou quatre maisons.

 

 

Le château,
  les propriétaires, le bâti et le parc

Circuit N° 1 - Tableau 1 - 1
Extrait du cadastre

Le château, section B,
détail, 20 mai 1849.
(Archives communales.)

Les Forbin de Solliès, seigneurs de la communauté en sont propriétaires jusqu’à la Révolution, il fut pillé et incendié en 1792. Les comtes de Saporta, héritiers des Forbin le restaurent en 1880 et le vendent en 1913 à Monsieur Lucien Fontaine.

Il aménage le Domaine de Solliès avec son gendre et en fait une exploitation agricole d’environ quatorze hectares. Le docteur Henry Aubin l’achète en 1956 pour établir une clinique neuropsychiatrique infantile célèbre. Le château et son parc deviennent propriétés communales en 1998.

Le corps principal du château est cantonné de deux tours rondes et de deux tours carrées. La façade du corps principal et les quatre tours sont plaquées de briques pleines en 1880 ; l’ensemble de la couverture restauré est recouvert d’ardoise d’Angers en 2007.

Le parc est arboré avec des essences plantées au XIXe siècle : des ormes, des bouleaux, des chênes verts, des pins d’Alep, des micocouliers, des cyprès de Provence, des frênes, des cyprès chauve de Louisiane, des séquoias… La palmeraie est plantée avec de nombreuses espèces : palmier à chanvre, cocotier du Chili, palmier nain, cycas ou sagoutier, dattier des Canaries, Washingtonia lifera, Brahea edulis…

Le parc et son lac creusé dans le grès sont alimentés par un canal d’amenée pris sur le canal de l’Enclos, dérivé du Gapeau.

EXVOTO DE JOSEPH ARENE

« Ex-voto de Joseph Arène, Solliès-Pont, le 25 juillet 1845 ».
Huile sur toile, 60 X 74 cm. (Collection privée.)

Barrage anti-sel à Hyères

Hyères, barrage anti-sel, sur le Gapeau.

 BASSE VALLÉE DU GAPEAU

PLAINE D'HYÈRES

Contexte hydrogéologique*

La nappe des alluvions de la plaine d'Hyères est sollicitée pour l'irrigation des cultures maraîchères de la plaine. Pour l'alimentation en eau potable de la ville d'Hyères, la nappe est également sollicitée en deux points  : à Moulin Premier (RN98) et au Père Éternel (six cents mètres au SW).
Une nette tendance au déséquilibre entre alimentation et prélèvement se manifeste dès que la valeur annuelle des précipitations descend au-dessous d'un certain seuil, ce qui se traduit alors par des évolutions de salure, au voisinage de l'embouchure du Gapeau et de la rivière du Ceinturon, et également, mais plus faiblement, dans le secteur au sud de Notre-Dame-du-Plan.
Un barrage anti-sel a été établi sur le Gapeau, surmonté récemment par une « digue gonflable » pouvant s'effacer pour laisser passer les crues ; il maintient en amont la nappe en charge et empêche la remontée du biseau salé.
À l'étiage la nappe est déprimée, au voisinage ou en-dessous de la côte 0, au droit des stations de pompage alimentant la ville d'Hyères (-6 à Moulin Premier en octobre 1967, -2 au Père Éternel).

*Données sur l'hydrogéologie de la basse vallée du Gapeau et de la plaine d'Hyères. Bulletin du B.R.G.M. 2° série, n° 2, 1971.

L'intérêt de la surveillance de l'évolution de la nappe est donc évident
De plus un contentieux oppose le syndicat des agriculteurs utilisant la nappe et la Société des eaux exploitante.

Deux limnigraphes ont été installés, un dans le secteur sensible de Notre-Dame du Plan, l'autre au voisinage de la station de pompage du Père Éternel (La Cambaronne).

RÉSULTATS
- Puits Notre-Dame du Plan (aval)
La dépression en période estivale a été nettement inférieure à celle de l'année 1972 (- 0,40 au lieu de + 0,40) mais les précipitations de septembren et surtout celles d'octobre 1973 ont très rapidement fait remonter la nappe à + 1,75).
- Puits de la Cambaronne (amont)
Le puits s'est tari en août et septembre 1973 : le fond est à + 0,05. La nappe a donc été déprimée à une cote négative, alors qu'en 1972 on était resté à une cote légèrement positive (+ 0,10). Jusqu'en octobre 1973 la pluviosité a été déficitaire par rapport à 1972 et les prélèvements ont été plus importants.
Les précipitations de novembre ont fait remonter la nappe à la cote + 1,80 mais celles de décembre n'ont pas permis de retrouver la cote de janvier 1973 (+ 3,20).
Une remontée du biseau salé s'est donc certainement produite à la fin de septembre, à l'aval de Notre-Dame du Plan.
Total des précipitations annuelles 1972 : 1 025,2 mm - 1973 : 667,6 mm
Prélèvements de la Compagnie générale des eaux, volumes annuels :
- Père Éternel, 1972 : 1 566 439 m3 - 1973 : 1 642 047 m3
- Golf Hôtel, 1972 : 2 854 190 m3 - 1973 : 3 021 470 m3
Volumes de pointe :

- Père Éternel, juillet 1972 : 153 827 m3 - septembre 1973 : 169 641 m3
- Golf Hôtel, juillet 1972 : 305 700 m3 - juin 1973 : 373 930 m3

Le boudin

Le « boudin » de la digue gonflé. Vue panoramique.

 

L'araire

 

D'aprèsFrançois Sigaut

Définition

L'araire (nom masculin) est un instrument attelé de travail du sol dont la partie travaillante est un simple soc, pointu plutôt que tranchant. L'araire travaille en fendant et en soulevant la terre, qui est rejetée plus ou moins émiettée de part et d'autre du soc. La structure de l'instrument est symétrique par rapport à la ligne de travail.

 
Araire Lambert

Araire originaire du village de Roure 06420, âge et mancheron raccourcis, (don de Monsieur Jean Étourneau).

Historique du mot

Le mot araire est d’origine provençale (araïre, du latin aratrum). Il est entré dans le vocabulaire des agronomes de langue française au début du XIXe siècle, pour désigner des charrues sans avant-train. Celui-ci était en effet considéré à cette époque par beaucoup d’auteurs (parmi lesquels Mathieu de Dombasle) comme un dispositif archaïque, encombrant et coûteux, qu’il convenait de remplacer par des régulateurs sur le modèle de certaines charrues flamandes et anglaises. Araire conservera ce sens de « charrue sans avant-train » jusqu’au milieu du XXe siècle. En 1955, dans L’Homme et la charrue à travers le monde, Haudricourt et Jean-Brunhes Delamarre montrent que la distinction la plus significative qu’il convient de faire entre les différents modèles de charrues n’est pas la présence ou l’absence d’avant-train, mais la structure symétrique ou dissymétrique de l’instrument. Ils proposent d’appeler araires les instruments symétriques (où l’axe du sep est parallèle à la ligne de tirage) et charrues les dissymétriques (où l’axe du soc fait un angle bien marqué avec la ligne du tirage). Cette proposition, reprenant l’usage de la plupart des dialectes paysans, est entrée aujourd’hui dans l’usage courant.
La dissymétrie de la charrue tient au fait qu’elle est conçue pour découper une tranche de terre qui doit être repoussée sur le côté. L’araire est symétrique parce qu’il travaille plutôt à la manière d’un instrument de pseudo-labour : il n’a ni coutre ni versoir (ou alors deux versoirs symétriques, ce qui le rapproche des buttoirs), et son soc est plutôt pointu que tranchant. Il ne faut pas toutefois faire de cette opposition une règle trop absolue. Il a existé ici ou là un certain nombre de formes intermédiaires.

 

Araire Lambert

 

Historique de l’instrument

L’araire apparaît en Mésopotamie dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C. On a longtemps cru que c’était là son origine, et cette hypothèse reste très vraisemblable. Mais sa présence est maintenant bien attestée en Europe au tout début du IIIe millénaire. La possibilité de plusieurs foyers d’invention ne peut donc pas être exclue.
Il est probable que la fonction première de l’araire a été, non pas de préparer le champ au sens où nous l’entendons aujourd’hui, mais de creuser des raies  destinées à recevoir les semences  que quelqu’un, marchant à côté de l’araire, y laissait tomber au fur et à mesure. Très tôt en tous cas, on trouve des figurations où l’araire est muni d’une sorte d’entonnoir à peu près vertical débouchant juste derrière le soc et destiné à recevoir les semences. Ces araires-semoirs se sont maintenus jusqu’à notre époque dans quelques régions du Proche-Orient (Syrie, Yémen…) et surtout en Inde. En Chine, l’araire-semoir a été assez tôt remplacé par de véritables semoirs attelés à deux ou trois rangs. En Occident par contre, l’araire-semoir ne semble pas avoir été connu, ce qui s’explique sans doute par la généralisation précoce du semis à la volée – technique rarement pratiquée et souvent même inconnue dans les autres régions du monde.
Les araires d’Occident ont toujours eu deux fonctions bien déterminées : 1er la préparation du champ, et 2e l’enfouissement des semis (en lignes ou à la volée). Il y a même des régions (au Maghreb par exemple) où l’araire n’avait que la seconde fonction : on ne faisait pas de labours préalables, on se bornait à couper les broussailles qui avaient résisté au pâturage des animaux, après quoi on semait (à la volée) et on donnait un seul labour destiné à la fois à ameublir la surface du sol et à enfouir le semis. Aussi sommaire soit-il, ce procédé se justifie dans des régions semi-arides où la concurrence des adventices est assez faible et où la pluviosité très capricieuse rend les récoltes très aléatoires.
Dans les régions d’Europe où la charrue a été adoptée, elle n’a pas supplanté l’araire, car les deux instruments étaient complémentaires. L’araire n’a commencé à disparaître que vers la fin du XIXe siècle, sans doute devant la concurrence des nouveaux instruments de pseudo-labour qui se généralisent à cette époque (cultivateurs, scarificateurs, extirpateurs, instruments à disques, etc.).

Araire

muni d'un soc pointu (ou conique) qui fend la terre sans la retourner. Il est employé en Mésopotamie depuis le IVe millénaire av. J.-C. Tracté par un animal, il scarifie la couche supérieure du sol et la rejette de part et d’autre de la raie (ou sillon). L’arairage qu'il effectue est donc superficiel. On continue de l'utiliser en Extrême-Orient, en Amérique du Sud et en Afrique du Nord.
L’araire au départ était constitué d’une seule pièce de bois, il évolua et finit par avoir jusqu'à cinq pièces. Le plus souvent en bois, l'araire se compose de trois parties essentielles :
- le mancheron, tenu par la main du laboureur, permet de guider l'araire.
- le sep (souvent appelé dental), pièce centrale dont la pointe est coiffée du soc qui entre en contact avec la terre.
- l'âge (haie ou flèche selon les régions), pièce généralement courbe, prolongé en avant par le timon et fixé en arrière au talon du sep, qui relie l'araire au brancard ou au joug auquel sont attelées les bêtes de trait.

 

Typologie

Plusieurs typologies ont été proposées pour les araires.

 

Typologie des bâtis

Celle la plus couramment utilisée dans les ouvrages de vulgarisation actuelle, dérive de celle de Haudricourt et Jean Brunhes-Delamarre (voir images ci-dessous), qui permet un classement des araires en quatre principaux types.

Shéma
Les trois grands types d'araire à mancheron unique :
1 - araire chambige
2 - araire manche-sep
3 - araire dental
(selon Haudricourt et Brunhes-Delamarre.)

L'araire chambige (1)

Ce type d'araire est constitué d'un sep, sur lequel un âge chambige (tordu, cambré) est fixé. Le(s) mancheron(s) vien(nen)t se fixer au niveau du raccord sep-âge. Lorsqu'un seul mancheron est présent, il vient souvent s'encastrer dans une fente pratiquée dans l'âge. Une simple cale suffit généralement à le bloquer. Cette cale bloque généralement le mancheron et la reille (soc à soie sur un araire).

Araire chambige

Araire chambige.

L'araire manche-sep (2)

Dans ce type d'araire, le sep (partie portant le soc de l'araire) et le(s) mancheron(s) sont une seule pièce (monobloc, ou constitué de plusieurs parties assemblées). L'âge (partie servant à la traction) vient directement se raccorder au manche-sep. Sur ces araires, le manche-sep se recourbe avant de rentrer en contact avec le sol.
Cette forme permet de faciliter le maniement de l'araire en lui donnant un certain équilibre, qu'il n'aurait pas si l'araire ne reposait que sur le soc (ce qui se passerait si le manche-sep était droit).

Araire manche-sep

Araire manche-sep.

L'araire dentale (3)

Pour ces araires, l'âge et le(s) mancheron(s) viennent se ficher dans le sep. Ce type d'araire semble avoir été peu utilisé en France, si ce n'est en Corse. Des araires de ce type ont été commercialisés pour le travail de la vigne durant la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Fabriqués de manière industrielle, ils étaient parfois entièrement métalliques.
Leur introduction peut être due à l'influence française en Afrique du Nord, territoire où ils étaient d'un usage courant.

Araire dental

Araire dentale.

L'araire quadrangulaire (4)

Les araires de ce type ont une structure constituée de quatre pièces principales, se raccordant en formant, plus ou moins, un parallélépipède. L’écartement du sep et de l'âge est maintenu par un étançon ou une paire de tendilles, réglables à l’aide de coins.
Comparativement aux autres types, les araires quadrangulaires nécessitent un travail d'assemblage plus poussé. De ce fait, ils ont surtout été connus en France à partir de la fin du XIXe siècle et durant le XXe siècle.

Araire quadrangulaire

Araire quadrangulaire.

Typologie des socs

Il existe de nombreux types de soc d'araires. Il faut déjà préciser que les premiers araires n'étaient sans doute pas pourvus de soc. Dans ce cas, la pointe du sep sert de soc. Lorsqu'ils existent, il est possible de classer les socs de plusieurs manières.

Forme
– Sans aile, (simple renfort du bout du sep). Ce sont en général de simples renforts du sep fixés par un œil ou une douille. Ce système semble le plus ancien et n'apporte rien, en termes de labourage, par rapport à une araire sans soc. (le bout du sep sert de soc dans ce cas.) En termes de durabilité c'est cependant un progrès majeur par rapport aux araire sans soc (usure du sep)
– Avec aile. Le soc peut être plus large que le sep. Dans ce cas il affecte souvent la forme d'un triangle allongé, dont la pointe est dirigée vers l'avant de l'araire. Lorsque le soc est fixé par soie (reille), cela lui donne un faux air de pointe de lance, très reconnaissable. Cette partie plus large permet d'élargir le sillon et, en penchant l'araire durant le labour, de retourner une partie de la terre du sillon. Cette manière de labourer à l'araire se rapproche du labour à la charrue. Cependant, le sillon reste toujours superficiel (la charrue est un dispositif labourant en profondeur) et seule une petite partie de la terre est retournée. Le résultat reste toujours très différent du résultat obtenu avec une charrue.
– Dissymétrique. Ce sont des socs « à aile » dont les ailes sont dissymétriques. Une des ailes est beaucoup plus grande que l'autre, qui peut même être inexistante. L'usage de tels socs étant perdu aux périodes modernes son usage exact reste non expliqué. Une théorie est que cette forme aiderait à produire un labour asymétrique avec retournement partiel de la terre. Cette théorie ne convainc cependant pas la majorité des spécialistes.
 
Fixation
Il existe deux principaux types de fixations. Les systèmes par œil/douille ou par soie (les reilles). Ces modes de fixation, dans leurs nombreuses variantes, représentent la très grande majorité des fixations des socs d'araires. La forme et la fixation des socs dépendent des habitudes et moyens locaux. Ces variables conditionnent le travail que l'araire est capable de faire (profondeur de labour, travail en terrain dur).
– par œil ou par douille : Les socs à œil / douille sont constitués d'une plaque métallique, dont les bords sont pliés pour former l’œil fixant le soc sur l'araire.
Le repli peut se refermer complètement et former une douille.
Le repli peut se refermer tout en restant ouvert à l'extrémité, formant ainsi un œil. Plus surprenant, mais non moins courant, le repli peut ne pas se refermer. Dans ce cas, il forme une sorte de pince venant enserrer l'extrémité du sep. Ce dispositif est souvent nommé « œil ouvert ». Des renforts (clous, rivets, bracelet métalliques etc.) peuvent renforcer la liaison soc-sep.
– par soie
Les socs des araires sont souvent fixés par une soie (tige prolongeant la lame). Ce type de soc s'appelle une reille. Parmi les manières de fixer une reille sur un araire, deux systèmes prédominent. Ce sont les reilles fixées par des bracelets et celles enfoncées dans l'une des pièces de l'araire et bloquées par un coin. Les araires chambiges se prêtent particulièrement bien à ce second type de fixation.
– Autres…
 

Araire

L’araire (de l'occitan, issu du latin aratrum) est un instrument aratoire à bâti symétrique sans versoir et muni d'un soc pointu (ou conique) qui fend la terre sans la retourner. Il est employé en Mésopotamie depuis le IVe millénaire av. J.-C. Tracté par un animal, il scarifie la couche supérieure du sol et la rejette de part et d’autre de la raie (ou sillon). L’arairage qu'il effectue est donc superficiel. On continue de l'utiliser en Extrême-Orient, en Amérique du Sud et en Afrique du Nord.
L’araire au départ était constitué d’une seule pièce de bois, il évolua et finit par avoir jusqu'à cinq pièces. Le plus souvent en bois, l'araire se compose de trois parties essentielles :
– le mancheron, tenu par la main du laboureur, permet de guider l'araire ;
– le sep (souvent appelé dental), pièce centrale dont la pointe est coiffée du soc qui entre en contact avec la terre ;
– l'âge (haie ou flèche selon les régions), pièce généralement courbe, prolongé en avant par le timon et fixé en arrière au talon du sep, qui relie l'araire au brancard ou au joug auquel sont attelées les bêtes de trait.

 

Canal de la Ferrage

Canal de la Ferrage, Solliès-Pont
Canal de la Ferrage. Solliès-Pont

Le canal au Logis-Neuf. (Photos 2014).

Les oratoires de Méounes

D'après Louis JANVIER

Notre-Dame du château

Au sommet de la colline au-dessus et à l’est du village. Grande construction en maçonnerie crépie ouverte sur trois côtés par des arcs en plein cintre, surmontée d’une statue en ciment de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse. Remplace une chapelle disparue, au milieu des ruines de l’ancien château et village.

Saint-Jean-Baptiste

Campagne et quartier «  La Poulaque » (prendre le deuxième chemin à droite à la sortie nord du bourg sur RN 5). Érigé en 1981 par M. Jean Terraza à son saint patron dans sa propriété, sous un cyprès, contre un mur de soutènement. En pierres, niche cintrée en maçonnerie crépie avec arc en pierres de taille, statue protégée par des barreaux.

Notre-Dame de La Garde

Oratoire de Méounes, Notre-Dame de la Garde, vue de ¾.

Bord du chemin de la Verrerie, quartier de Planeselve (prendre le troisième chemin à droite, sur la RD 5, 1 km après la sortie nord du bourg, et rouler sur 6 km). Construit en 1981 par M. Pierre Granet, à l’entrée de sa propriété, et béni le 19 octobre par un père chartreux de Montrieux. En pierres, niche en retrait sur dalles de terre cuite, sur le pilier ; encadrement de la niche cintrée, en briques pleines. Niche abritant une statue de la Bonne Mère offerte par les chartreux voisins de Montrieux, protégée par des barreaux. Au fronton pierre de taille sculptée avec l’emblème des chartreux ; le globe crucifère, et « P.G. 1981 ». Le fond de la niche est fermé par des verres colorés.

Oratoire de Méounes, Notre-Dame de la Garde, niche

Détail de la niche. (Photo nov. 2014.)

Oratoire de Méounes, Notre-Dame de la Garde, détail

L'emblème des Chartreux. (Photo nov. 2014.)

Toit à deux pentes en dalles de terre cuite et tuiles rondes. Agenouilloir monolithe au pied.

Immaculée Conception

Chemin de la Verrerie, 200 mètres après le précédent, quartier du « Pin de La Plume ». Construit par M. Fleur Nadoti en 1976 à l’entrée de sa propriété, sur une murette, derrière un cyprès bleu. Béni par l’abbé Cellier, curé. Niche en cintre surbaissé en pierres calcaires sur corniche en granit rouge, fermée par un grillage abritant une statuette de Marie Immaculée. Corniche en granit rouge. Agenouilloir au pied.

Saint-Véran

Oratoire Saint-Véran de Méounes

(Photo : nov. 2014.)

Bord de l’ancienne route de Néoules, quartier des Augustins, 100 mètres après le quartier de la Plâtrière, 200 mètres après la RD 5. À l’entrée de la propriété de M. Guillaume Chaix qui l’a construit en 1965 et l’a dédié à l’évêque de Cavaillon (VIe s.) patron des troupeaux provençaux. Pilier en pierre (tuf, calcaire) sur un petit rocher.

Méounes, oratoire Saint-Véran, niche.

(Photo : nov. 2014.)

La niche est une ancienne conque de puits, monolithe, posée sur un chant, avec une statuette.

 

Notre-Dame (?)

À usage de lanterne des Morts sur la pente ouest de la colline de Notre-Dame du château, au-dessus du village. Aurait été érigé en 1885 après le choléra de 1884. Porte la date du 11 janvier 1921 qui serait celle d’une première restauration. Endommagé, à demi détruit a été restauré en 1982 par les soins de l’ASER (Association de Sauvegarde et d’Étude du Patrimoine Naturel et culturel du canton de La Roquebrussanne) sous la direction de son président Philippe Hameau. Le 11 février la niche lanterne a été rallumée au sens strict du terme. Socle trapézoïdal à base carrée en pierres recouvertes de ciment, surmonté d’un mince pilier en pierres sur plan carré supportant une « niche-lanterne » en ciment ouverte sur quatre côtés avec trois vitres et une porte, sous un toit à deux versants.

 

 

 

Bibliothèque : Inventaire des oratoires du Var

Oratoires de Signes

D'après Louis JANVIER

 

Saint-Sébastien

Quartier de l’Infirmerie ou de La Vaucrette. Bord du vieux chemin de La Roquebrussanne par la Bastide Blanche. Avant l’auberge du Vieux Pressoir. À l’entrée d’une propriété.
Si l’on en croit l’abbé Saglietto (Histoire de Signes 1935) un jas (bergerie) voisin aurait servi de lazaret au XVIe siècle ; ce qui expliquerait la dédicace à ce saint martyr, invoqué par les malades.
En partie démoli il n’en reste que la base avec un bénitier creusé dans le pilier...

Oratoire notre-dame de Lourdes, Signes

(Photo : nov. 2014.)

Oratoire Saint-Michel, Signes.

Saint-Michel

Quartier du Plan. Au bord du chemin, au sud-est de l’église. Restauré une première fois en 1938 par les soins de M. Authié. En 1975 une deuxième fois avec le concours de la mairie, les A.d.O. offrirent une grille pour protéger la plaque de Simone Garnier, de Moustiers offerte par Mme P. Eustache, de Toulon, en remerciement d’un vœu exaucé.
Elle fut bénie le 1er février 1976 par l’abbé Cellier curé en présence du maire M. Ricard, et du président Gavot qui prononcèrent les allocutions d’usage, du vice-président Louis Janvier et d’une pieuse assistance.
Pilier en pierres, niche crépie, cintrée fermée par une grille de M. Valériano, du Beausset. Toit pyramidal avec croix de fer lancéolée. Bénitier sur le devant creusé dans le fût.

Saint-Jean

Vieille route de Méounes, à l’amorce du chemin des Voltes. On s’y rendait en procession pour la Trinité. Il n’en reste que la base.

Notre-Dame de Lourdes

Entre la chapelle Saint-Clair et la chapelle Notre-Dame de l’Annonciation ou Notre-Dame Proche ; vieux chemin d’Envès. Connu sous le nom d’oratoire Proche, ou de l’Annonciation. Pilier en pierres crépies, avec niche cintrée sur corniche renfermant une statuette, protégée par une grille ; sous un toit pyramidal surmonté d’une croix en fer. Bénitier creusé dans le pilier.

Oratoire notre-dame de Lourdes, Signes

Saint-Jean-Baptiste

Chemin d’Envès, 800 mètres après la chapelle Notre-Dame de l’Annonciation ou Proche, quartier des Plauques, à une petite bifurcation. Dédié au patron du bourg. En pierres, délabré et envahi par le lierre. Niche cintrée, toit épousant la forme de la niche.

Oratoire Notre-Dame de Lourdes, Signes.

Notre-Dame de Lourdes

Sortie nord du village, sur le chemin qui par la vallée du Rabi mène à la chapelle Notre-Dame l’Éloignée ou Notre-Dame de la Nativité, et au col de Taillane. À l’entrée d’une petite grotte. Il est le premier d’une série de cinq. Restauré en 1934 par les soins de l’abbé Saglietto, curé.
Pilier en maçonnerie crépie, niche cintrée renfermant une statuette, toit en tuiles, en bâtière, surmonté d’une croix de fer.

Sainte-Magdeleine

Le deuxième de la série, fait suite au précédent. Non loin d’une cascade, sur un rocher. Restauré en 1935 par les soins de l’abbé Saglietto, statue, grille et croix de fer offertes par les A.d.O. niche cintrée, basse, en pierres et maçonnerie.

Oratoire Sainte-Marie-Madeleine, Signes.

Saint-Joseph

Le troisième de la série. Restauré en 1935 par les soins de l’abbé Saglietto. Statue, grille et croix offertes par les A.de.O. Pilier circulaire comme une meule, en maçonnerie, niche cintrée, et toit épousant la forme de la niche.

Oratoire Saint-Joseph, Signes.

L'oratoire en novembre 2014.

Oratoire Saint-Joseph, Signes (détail).

Détail de la niche. (Photo nov. 2014.)

Notre-Dame des Anges

Le quatrième de la série, quartier de Château-Vieux, à proximité du pont, au pied de rochers. Construit en 1654, il coûta 15 livres léguées par Jean Rivel (originaire d’Auriol et ermite à Notre-Dame de Beauvezer) avant de partir « pour aller visiter les reliques de Rome ». Restauré en 1935 par les soins de l’abbé Saglietto et l’aide des Amis des oratoires.
Sur un rocher, pilier en pierres de taille, niche cintrée sur corniche. Toit épousant la forme de la niche avec croix de fer lancéolée. Statuette protégée par une grille.
Oratoire Notre-Dame des Anges, Signes.

(Photo : nov. 2014.)

Notre-Dame

Le cinquième de la série, au sommet du col de Taillane. Sa niche en briques creuses et maçonnerie se délabre chaque année un peu plus sous l’effet des intempéries. Pilier plus ancien et plus large en pierres avec bénitier. Le toit au-dessus de la niche rectangulaire est surmonté d’une croix de fer.

(Bibliographie : Notice historique et archéologique : La commune de Signes, abbé Saglietto 1935.)

Saint-Éloi(1)

Érigé en 2011 en remerciement à Saint-Éloi, par l'association Saint-Jean - Saint-Éloi qui à financé sa construction.

Oratoire Saint-Éloi, Signes
Oratoire Saint-Éloi, Signes (détail).

(Photo : sept. 2014.)

Détail de la face est (côté droit) du pilier. (Photo : juin. 2018.)
Oratoire Saint-Antoine de Padoue, Signes.

Saint-Antoine de Padoue(1)

En face du « Vieux moulin » (XIV-XVes siècles) sur une propriété privée, niche creusée dans le rocher, dédié par son propriètaire à saint Antoine de Padoue.

(Photo : nov. 2014.)

Sainte-Delphine(1)

À la sortie du village sur l'ancienne route de Toulon.

Oratoire Sainte-Delphine, Signes.

(1) Oratoires non référencés par les Amis des oratoires.

 

BibliothèqueInventaire des oratoires du Var

Bibliothèque : La commune de Signes

 

Trois circuits de balades autour des oratoires de Signes :

Carte correspondant à la balade l'Autenthique décrite ci-dessus.

Carte de la balade des oratoires de Signes.

Correspondance de Joseph, Apollinaire SIMON

(1836-1924) avec Frédéric DOLLIEULE

Joseph, Apollinaire Simon (menuisier à Solliès-Pont) fut le correspondant de Frédéric Dollieule (1848-1932), magistrat au Tribunal civil de Marseille, pour les recherches dans les archives municipales de Solliès-Pont et Solliès-Ville, les informations locales et la gestion des affaires courantes.
Correspondant du Soleil du Midi, quotidien de Marseille.

Frédéric, Aimé, Marie, Félix Dollieule est né le 7 novembre 1848 et est décédé le 9 novembre 1932, à Solliès-Pont au 30, rue de l'Hôtel de Ville, âgé de quatre-vingt-quatre ans. Il fut marié à Eugénie Céaly. Fils de Joseph, Auguste, Antoine Dollieule, notaire (1837-1850), et de Louise de Magallon et neveu de Jacques Philémon.
Il fut magistrat au tribunal civil de Marseille, avant 1882 au 77, rue Breteuil, membre correspondant de la Société d'étude de Draguignan.
À partir de 1882, il récupère les notes et les manuscrits de son oncle Philémon et collationne tous documents ­­– manuscrits, imprimés, archives (privées et publiques) ­­– se rapportant à l'historique de Solliès. En 1930, à partir de ces documents, il rédige une monographie restée manuscrite intitulée : Solliès, de ses origines au XVIe siècle.
Cette œuvre a servi à Paul Maurel pour écrire : La vie tourmentée d'une commune à travers les âges, Toulon, 1936.

 

Auteur de :
Antoine Arène poète macaronique et jurisconsulte, sa vie et ses œuvres  - Marseille, 1886, 79 p.
Francois-Joseph Pey, martyr pour la foi Toulon, 1927, 46 p.

Frédéric Dollieule, été 1924

Frédéric Dollieule, été 1924.

 

 

La chapelle rurale Sainte-Christine
et la chapelle romane,
dite oratoire de Saint-Maur

3-12

Une tradition fixe la fondation de cette chapelle rurale vers le XIe siècle. Située à 3,5 kilomètres au nord de Solliès-Pont et à 249 m d’altitude. C’est, dans son état original, une courte nef voutée avec une abside en cul-de-four.
Le premier agrandissement médiéval est opéré par la destruction du mur ouest et le prolongement des murs nord et sud. La couverture de l’agrandissement est un voûtement, plus haut que celui de la première chapelle. Un autre agrandissement prolonge vers l’extérieur les murs sud et nord, avec une couverture charpentée. Une dernière transformation en 1865 a consisté à prolonger la chapelle, toujours vers l’ouest, en y adjoignant au sud le clocher.
Une cloche de 1818 est fondue par Baudoin, de Marseille. Elle remplace une cloche baptisée le 15 juillet 1577 et descendue en 1793.

Chapelle Sainte-Christine, cloche dans son clocher.

Cloche de 0,47 m de haut, 0,56 m de diamètre, et 102 kg, offerte par Monsieur P. Terrin de retour d’émigration.

Chapelle Sainte-Christine Solliès-Pont

L’abside enchâssée dans la chapelle est en cul-de-four, le dallage du sol a été reconstitué en pierre en opus incertum, sauf la partie du bassin ou silo, découvert en 1994, qui reprend les pierres de sa margelle ancienne, de 0,65 m de diamètre et 0,70 m de profondeur en forme de jarre.
Le bâtiment de l’ermitage est à droite de la chapelle et la chapelle Sainte-Christine de Cuers juste derrière avec sa limite séparative d’une coudée. De nombreux ermites entre le XVIIe et le XIXsiècle ont occupé le bâtiment, entretenu les lieux et accueilli le pèlerin.
En mai 1793, l’autel et les boiseries sont envoyés au chef-lieu du district pour être vendus et en 1798 l’ermitage est pillé et brûlé.
Philémon Dollieule publie en 1882 une notice historique L’ermitage de Sainte-Christine de la paroisse de Solliès-Pont (Var), de 59 pages, tirée à cinq cents exemplaires.

 

 

Le canal des Terrins
et le barrage de Seyrol

3-11

 

Le canal des Terrins
Quartier rural de Solliès,
situé entre le chemin
allant à Cuers et le vallat Cubertis.

En 1566, il existe douze chefs de famille avec le
patronyme « Terrin ».

La surface des terres arrosables du canal des Terrins en 1844 est de soixante-cinq hectares.

Seyrol et Terins

Entrée du canal des Terrins, avec sa martellière et son moulin en 1906.

Seyrol et Terins

 

Le barrage de Seyrol

Dénommé autrefois « resclause de Madame» ancienne dénomination provençale de barrage.
En 1741, le canal de la Serre d’eau faisait tourner le moulin à huile ; auparavant, il actionnait une « scie d’eau ».

Sur la rive droite, le canal qu’il alimente ne sert qu’à la tannerie Boyer.

 

 

Le pont de la Serre
et le barrage du Capellan

3-10

En 1765, Jean Ardouin (maître fontainier à Toulon) lance la construction – sur ses plans – d’un pont à la Serre, pour la « conduite des eaux (de la Vieille source) jusqu’au quartier Notre-Dame ».

Le pont, mal construit, sera refait sur les conseils et plans du sieur Vallon (ingénieur), avec cintre de plus grande hauteur et les deux semelles en pierre dure de qualité.

La reconstruction est effectuée par les mêmes commanditaires et maçons, que le premier pont en tuf, mais au lieu d’être achevé en juillet, ils ont fait à peine l’arête le 6 novembre 1768.

Il faudra un procès en dommage-intérêts pour finalement le réceptionner.

Le moulin à huile, Charles Gensolen.

Barrage du Capellan, Solliès-Pont
Barrage des Capellans, (carte postale de 1999). 800 x 514.
Pont de la Serre. (Dynamité le 17 août 1944 par les troupes d’occupation en retraite, lors de la libération de la ville, puis reconstruit en 1945.)

Barrage et la prise alimentant le moulin.

Cet ouvrage a été construit par un particulier, pour actionner – sur la rive droite – son moulin à huile alors attenant au barrage et aujourd’hui disparu.

 

 

 Le canal de l'Enclos

3-9

Jean, André Floquet (1699-1771), originaire de Cadenet, (Vaucluse) architecte, ingénieur hydraulique à Aix-en-Provence, fut chargé par ordonnance du parlement de Provence en novembre 1740 d'établir un rapport concernant le procès entre les syndics des arrosants des quartiers de Sarraire, de la Tourre et de Cadouire et messire Jean d'Artuard de Mur, chevalier des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Beaulieu, contre les frères Blin et les syndics des arrosant des quartiers des Sauvans.

 Il décrit avec précision tout le tracé de ce canal ou béal dérivé du barrage dit « de Monsieur », et désigne l’ancien canal de l’Enclos en ces termes :
« Dans la longueur totale de près de quatre cents toises du cours de ce canal dans le parc, depuis la prise des eaux jusqu'au moulin des Chevilles, nous avons trouvé du côté du levant du Béal, outre la prise des eaux des Terrins, une martellière ou rigole d'arrosage à environ soixante-dix cannes après qui devient presque inutile par sa situation, et sa mauvaise construction. »

La bugade, canal de l'Enclos

La surface des terres arrosables du canal de l’Enclos, du château et des jardins est de trente-neuf hectares en 1844.

Le canal est dénommé « Grand béal de l'Enclos » et a servi à certaines étapes de la bugade : le rinçage, séchage et le ravaudage du linge.

 

 

Le barrage de Monsieur

3-8

En fonction des différents propriétaires fonciers, ce barrage ou resclause — ancienne dénomination provençale de barrage – a été successivement dénommé : « de l’Évesque ; de la Vaquière ; des Martins ; des moulins de Monsieur ».

Il alimente, sur la rive gauche, depuis le XIIIe siècle, le canal de l’Enclos et achemine les eaux vers tous les moulins de la ville.

Barrage des Messieurs

En outre, il permet l’irrigation – à la sortie du moulin des Chevilles, par le canal de la Miséricorde vers les Carcès, le canal de Sarraire et le canal des Lices vers les Fillols, les Trois-Pierres et les Laugiers – de quatre cent dix hectares de terres agricoles.

 

 

Le hameau des Sénès
la chapelle Saint-Jacques
et Saint-Philippe

3-7

Sénès, c’était le nom d’un ancien évêché des Basses-Alpes. En 1566 on dénombre cinquante-six chefs de famille portant ce patronyme, dont quatre femmes, mais en 1432 seuls trois chefs de famille sont présents à la réunion communautaire.
La chapelle rurale Saint-Jacques et Saint-Philippe, à nef unique et deux travées, à voûtes d'arêtes avec arcs-doubleaux et une abside plate, mesure quatre mètres soixante de large et douze de long. L'entrée est une porte cintrée et le carrelage est constitué de carreaux pans carrés en terre cuite.
Lors de la fondation en 1668, les habitants du hameau promettent au nom de « l'amour de Notre-Dame, de saint Jacques et de saint Philippe » selon leurs moyens, des sommes allant de quatre à vingt-deux livres.

Les habitants réunis en assemblée en 1697 en exécution de l'ordonnance synodale du 21 avril 1691 fondent l'œuvre de la Miséricorde, administrée par deux hommes dénommés « prieurs de la miséricorde », et deux femmes dénommées « prieuresses – ou dames de la charité ». Ils sont élus pour deux ans, leurs mandats sont renouvelés par moitié tous les ans, un troisième prieur est élu en 1750 comme prieur de Saint-Siriès ou Saint-Cyr (2 mai), desservant de l'autel éponyme.

Sénès et chapelle
Chapelle Saint-Jacques des Sénès, l'autel.

La Chapelle Saint-Jacques et Saint-Philippe.

De nombreuses inhumations ont lieu dans le caveau de la chapelle (situé en rentrant à droite) depuis 1675 jusqu'en 1755. Un droit de douze sols pesait sur chaque enterrement pour la chapelle. (BMS, archives Solliès-Pont.)

1755 Décès d‘Antoine Arène, Solliès-Pont?

Copie de l'acte de sépulture d'Antoine Arène. (A. D. Solliès-Pont BMS).

Un four banal, attenant à la chapelle, est vendu en 1795 par le recteur de la chapelle pour cent cinquante livres en assignats. Dès 1813 et jusqu'en 1911 ce four est loué par fermage.

Également : portes du XVIIe siècle, un puits communal et en sortant de la place avant le porche, une marque de Compagnon maçon.

 

 

         Le moulin des Sénès

3-6

Le cadastre d’avril 1813 dénombre six moulins dans le bourg ou les faubourgs, dont deux à une meule et quatre à deux meules, que l’eau fait mouvoir avec plus ou moins de force.
Il en existe un septième au hameau des Sénès.
Il n’a qu’une meule que des mulets font tourner et son produit en est bien différent par les frais qu’il entraîne.

Ce qui fait la différence dans les évaluations, c’est d’abord le nombre de meules, ensuite la chute d’eau plus ou moins forte, l’abondance et la quantité d’heures de ces eaux ou enfin la qualité de l’engin.

Moulin des Sénès

Vestiges du moulin conservés dans la salle de réunion de la Communauté de communes de la vallée du Gapeau.

Il faut savoir que le détritage se fait avec beaucoup d’économie et de soins, d’autant plus que contrairement à l’usage de beaucoup d’autres communes, celui qui porte les olives au moulin choisit ses hommes pour surveiller ses intérêts et faire de la bonne besogne.

Le moulin à huile comprend :
une meule verticale tournante dans une auge circulaire ou dormante. (Sans chute d’eau suffisante, elle était actionnée par des mulets, d’où son nom de moulin à sang) ;
une ou plusieurs presses ou chapelles – construites en pierres taillées – surmontées d’un mur de force ;
de nombreux couffins en sparterie appelés des scourtins ;
plusieurs bassins de décantation montés en cascade.

L’eau et l’huile par différence de densité se séparent, l’huile est récupérée en surface par le maître moulinier et mise en jarre où elle continue une décantation naturelle. Et finalement le produit est filtré pour obtenir une huile vierge extraite à froid.

Aux sorties des bassins de décantation, les eaux grasses se jettent dans les enfers. Cette huile provenant des enfers avait des usages industriels (savonneries) et domestiques (huile lampante.)

On dénombre en 1850, onze moulins dont un à recense.
 

 

 
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Le pont de Pey

3-5

Monsieur Victor Pey fait construire en 1860 un pont au quartier des Sénès sur ses terres pour ses besoins industriels (fabrique de chaux).

La construction, sur le territoire de la commune de Solliès-Toucas, d’un poste de transformation EDF de 63/20 kV, impose la reconstruction du pont pour obtenir une largeur de six mètres utiles.

D’une charge de trente-quatre tonnes, le nouveau pont mesure quatre mètres de haut et à un tablier droit en béton armé.

Ce projet en date de mars 1989 et autorisé par arrêté préfectoral du 4 novembre 1990, est fini en octobre 1991.

Pont de Pey. Solliès

 

 

         Le barrage des Piquets

3-4

Le 4 septembre 1712, il est rapporté : « Le torrent de la rivière avait emporté l’ancienne écluze et le canal ». Les arrosants de l’écluse dite « de l’Évesque » votent une imposition d’environ mille cinq cents livres pour payer les dettes du quartier « et préférablement ceux dans les fonds desquels le nouveau canal passe dans leurs terres ».

Barrage des Piquets

Le barrage était construit en piquets et fascines. Pour mettre fin aux disputes et aux violences on proposa aux syndicats intéressés de faire mesurer par experts le volume d’eau qui devait normalement passer à travers le barrage en fascines et, la constatation faite, construire un barrage en maçonnerie disposé de façon à donner à chaque partie la quantité d’eau qui devait lui revenir.

 Ces propositions ayant été acceptées, des experts constatèrent que les quatre cinquièmes de l’eau retenue par le barrage filtraient à travers la digue : un cinquième seulement entrait dans le canal de la Ferrage. Les arrosants inférieurs consentirent à porter aux vingt-deux centièmes la part à attribuer au syndicat de la Ferrage. Un arrêté du préfet du Var, du 11 décembre 1879, consacra cet accord.

Actuellement, cet accord est toujours en vigueur

 

 

         Le canal de la Ferrage

3-2

Le canal de la Ferrage prend son origine au barrage des Piquets qui était à l’origine en pieux et fascines* puis reconstruit en pierre en 1886 grâce à l’autorisation préfectorale, avec réserve de laisser passer les quatre cinquièmes de l’eau qui coule dans le fleuve.

Le canal de la Ferrage arrose tout le quartier de la Ferrage jusqu'au Pont Neuf sur la rive droite du Gapeau.

La surface des terres arrosables du canal de la Ferrage en 1843 est de quarante et un hectares et vingt ares.

L'Enclos, extrait du cadastre de Solliès-Pont.

Extrait du plan cadastral de Solliès-Pont du 31 juillet 1849.
(Archives départementales 83130.)

*Pieux et fascines ; du latin fascis, faisceaux, bottes, (utilisés par A. Bosc dans son rapport sur les cours d'eau en 1845) : pieux et fagots en français.

 

 

  Le hameau des Aiguiers et le
canal des Raynauds
et des Aiguiers

3-1
 

 

Un aiguier est une citerne creusée dans la roche, couverte d’une voûte et dotée d’un système de récupération d’eau. Ici, c’est le patronyme des premiers habitants du hameau (en 1566, il existe quatorze chefs de famille, dont six femmes et en 1432 dans une assemblée communautaire, quatre chefs de famille.)

La croix en bois de 1787, refaite en 1983, indique le long du chemin du Picarlet la limite entre Solliès-Pont et Solliès-Ville qui partage le territoire de Solliès le 19 germinal an VII.

La Saint-Pierre était la fête votive du quartier au début du XXe siècle avec manège et bal.

La surface des terres arrosables du canal en 2011 est de treize hectares, soixante-dix-neuf ares et cinquante centiares.

Solliès-Pont, quartiers Aiguiers et Raynauds.
1eaiguiers-et-raynaudsbs3
 
 

         Les fours à plâtre et à chaux
du quartier des Gavots

3-3

Dans la vallée du Gapeau – entre La Farlède, Solliès-Pont, et Méounes – se développe les terrains géologiques du Trias (–225 millions d'années à –195 millions d'années) constitués d’argiles rouges, gypse, dolomies, calcaires, conglomérats et grés. Les gisements de gypse ont constitué une richesse locale exploitable et exploitée, surtout en rive droite du Gapeau.

Au quartier des Gavots, desservi par le chemin des Fours à Chaux, nommé par confusion avec les fours à plâtre, on trouve encore, un des derniers vestiges de cette activité dans la vallée, où subsistent deux galeries horizontales d’extraction de gypse de 150 m. Cette exploitation a duré de 1815 à 1903.

Le plâtre est fabriqué à partir de gypse broyé que l'on va déshydrater par une cuisson à 150 °C ce qui retire une partie de l'eau. Il est utilisé pour la construction intérieure en briques et la fabrication de motifs décoratifs (gypseries).

Four à Chaux

Façade des deux fours à plâtre au quartier des Gavots, à Solliès-Toucas. (Propriété privée, photo de 2013.)

Souvenons-nous que le gypse est une roche d’évaporation ou évaporite, formée dans une lagune marine en climat tropical.
Au plus profond de la lagune se forme la calcite (CaCO3) carbonate de calcium, au-dessus, le gypse (CaSO4 2H2O) le sulfate de calcium, par-dessus se forme l’halite, (NaCl) le sel gemme ;  en surface se dépose la potasse, sylvite (KCl) chlorure de potassium.

Avec le temps et les intempéries, le gypse dissous par l’eau a pour effet d’augmenter en sulfate les eaux de source, cette dissolution entraîne par ailleurs des effondrements, voire des glissements de terrain.

La cigale et la fourmi en Provence

La cigale et la fourmi 2

La compréhension sera peut-être difficile pour ceux qui habitent
au nord d'Avignon et à l'ouest d'Arles !

Zézette, une cagole de l'Estaque, qui n'a que des cacarinettes dans la tête, passe le plus clair de son temps à se radasser la mounine au soleil ou à frotter avec les càcous du quartier.
Ce soir-là, revenant du baletti ou elle avait passé la soirée avec Dédou, son béguin, elle rentre chez elle avec un petit creux qui lui agace l'estomac.
Sans doute que la soirée passée avec son frotadou lui a ouvert l'appétit, et ce n'est certainement pas le petit chichi qu'il lui a offert, qui a réussi à rassasier la poufiasse. Alors, à peine entrée dans sa cuisine, elle se dirige vers le réfrigérateur et se jette sur la poignée comme un gobi sur l'hameçon.
Là, elle se prend l'estoumagade de sa vie. Elle s'écrie :
- Putain la cagade ! Y reste pas un rataillon, il est vide ce counas !
En effet, le frigo est vide, aussi vide qu'une coquille de moule qui a croisé une favouille. Pas la moindre miette de tambouille.
Toute estransinée par ce putain de sort qui vient, comme un boucan, de s'abattre sur elle, Zézette résignée se dit :
- Tè vé, ce soir pour la gamelle, c'est macari, on va manger à dache.
C'est alors qu'une idée vient germer dans son teston.
- Et si j'allais voir Fanny ! Se dit-elle. En la broumégeant un peu je pourrais sans doute lui resquiller un fond de daube.
Fanny c'est sa voisine. Une pitchounette brave et travailleuse qui n'a pas peur de se lever le maffre tous les jours pour remplir son cabas. Aussi chez elle, il y a toujours un tian qui mijote avec une soupe au pistou ou quelques artichauts à la barigoule. Zézette lui rend visite.
- Bonsoir ma belle, coumé sian ! Dis-moi, comme je suis un peu à la dèche en ce moment, tu pourrais pas me dépanner d'un péton de nourriture ? Brave comme tu es, je suis sûre que tu vas pas me laisser dans la mouscaille !
En effet, Fanny est une brave petite toujours prête à rendre service. Mais si elle est brave la Fanny elle est aussi un peu rascous et surtout elle aime pas qu'on vienne lui esquicher les agassins quand elle est en train de se taper une grosse bugade. Ça c'est le genre de chose qui aurait plutôt tendance à lui donner les brègues. Alors elle regarde Zézette la mangiapan et lui lance :
- Oh collègue ! Tu crois pas que tu pousses le bouchon un peu loin ? Moi !, tous les jours je me lève un tafanàri comaco pour me nourrir ! Et toi pendant ce temps là, qu'est-ce que tu fais de tes journées ?
- Moi ! ? lui répond la cagole... J'aime bien aller m'allonger au soleil ! Ça me donne de belles couleurs et ça m'évite de mettre du trompe couillon.
- Ah ! Tu aimes bien faire la dame et te radasser la pachole au soleil, et bien maintenant tu peux te chasper. Non mais ! ? Qu'es'aco ? C'est pas la peine d'essayer de me roustir parce que c'est pas chez moi que tu auras quelque chose à rousiguer, alors tu me pompes pas l'air, tu t'esbignes et tu vas te faire une soupe de fèves.

 

Texte de Caldi Richard.

La cigale et la fourmi

 

Du van au tarare

À chaque tâche son outil

En une célèbre trilogie, la culture du blé, associée à celle de la vigne et de l’olivier, rythment depuis l’Antiquité la vie des paysans méditerranéens. La récolte des épis et le nettoyage des grains mettent en scène pendant des siècles les mêmes outils : la faucille, le volant, la sape flamande ou la faux pour le moissonnage, le fléau pour le battage, le van pour le vannage. Puis le XIXe siècle voit la machine prendre peu à peu le pas sur ces instruments séculaires : moissonneuse pour la coupe des épis, rouleau à concasser, batteuse à traction animale puis batteuse à vapeur pour le battage, et le tarare pour le vannage.

Au XXe siècle, la moissonneuse-batteuse finira par les supplanter tous.

 

Du van au tarare

Van manuel.

Dès la plus haute antiquité, l’homme a utilisé le van pour séparer du grain la balle et les impuretés. Attendant un jour de grands vents, il étendait au sol une grande toile et, muni de ce panier en osier tressé, large et plat, il projetait les grains en l’air, d’un geste alerte, pour laisser le vent emporter l’enveloppe tandis que le grain retombait sur le drap.
La mécanisation de l’opération apparaît très tôt en Chine, au début de notre ère, sous la dynastie Han, avec l’invention du tarare. Une telle machine ne fera son apparition en Europe qu’au début du XVIIe siècle. Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, elle n’a pas été empruntée à la Chine, mais provient de deux foyers d’invention indépendants : les Pays-Bas, avec l’expansion de la production du sarrasin pour la consommation des classes pauvres des villes, et la région du coude Rhin-Danube, avec l’épeautre.

Tarare, van mécanique en bois.

Importé en France par H.-L. Duhamel du Monceau, le tarare sera perfectionné tout au long du XIXe siècle par Dombasle, Gravier, Yoland, Touaillon, Vachon, Joly, Moutot, Nicéville et proposé alors, dans des versions variées, par les fabricants d’outils agricoles : Charles Jeannin à Mirebeau, Henri Chauvreau à Saint-Rémy-sur-Creuse, Pierre Guttin à Romans, E. Joulie à Valence...

Plaque bleue. Tarare

Sous le vent d’oc

Le tarare, alias crible à vent, van mécanique ou traquinet tirerait son nom du bruit caractéristique qu’il émet en fonctionnant. P. Guiraud y voit plutôt une variante de tarière, en lien avec l’une des particularités techniques de la machine. En langue d’oc, on parlera de ventaire, ventadouiro ou vanaire, les deux premiers issus du latin ventus, « vent », le troisième du latin vannus, « van ».

Tarare, shéma de fonctionnement

Le Vauclusien Adrien de Gasparin, dans son Cours d’agriculture paru au milieu du XIXe siècle, donne une description détaillée de l’outil : « Le van est de plus en plus abandonné et a été remplacé presque partout par le tarare. Cette machine consiste en une caisse en bois renfermant un volant formé par quatre ailes, porté sur un axe horizontal, qui, par le moyen d’une manivelle pourvue d’un engrenage, tourne avec une grande rapidité et produit un courant d’air qui projette les corps légers (tels que la paille) par une ouverture supérieure placée en avant tandis que le grain tombe sur une trémie à laquelle la machine imprime un mouvement oscillatoire et s’amoncelle sous la machine. On la construit partout en ce moment et pour un prix qui, pour les plus parfaites, ne dépasse pas quatre-vingts francs.

Ventilation du pois-chiche

Utilisation du tarare lors de la récolte du pois-chiche à Solliès-Pont.

Aussi en trouve-t-on de toutes les formes, et les plus petites exploitations peuvent en louer à la journée pour un prix assez modique. Un seul homme met en mouvement le tarare, mais il faut qu’il soit relevé de demi-heure en demi- heure, et même plus souvent. C’est donc le travail de deux hommes qu’il faut attribuer au tarare ; celui qui ne tourne pas s’occupe à charger la trémie et à ranger la paille. Le tarare peut être aussi organisé de manière à marcher par le moyen d’un cheval. Alors on peut, comme en Angleterre, faire l’opération du vannage pour 0,07 F par hectolitre.
Dans le Midi de la France, on emploie deux hommes et un enfant qui balaie la paille ; on paie 0,25 par hectolitre à la tâche. Un atelier ainsi composé peut passer cinquante à soixante hectolitres par jour. Il en coûte souvent plus du double avec le vannage à bras. »

Souvenirs

Dans Neiges d’Antanle provençal Paul Cèze évoque avec lucidité l’épreuve du ventaire :
« Le pire était pourtant le vannage au tarare lou ventaire. Le grain en sortait net et luisant, si agréable à brasser à pleines mains, propre à être stocké dans les stalles de planches à usage de grenier avant de partir pour le moulin d’Allos d’où il reviendrait farine. Mais dans quel état hommes et femmes sortaient des granges, après la journée passée dans le nuage de poussière vomi par l’engin ! Cependant, ces épreuves paraissaient légères lorsqu’on avait dissipé la grande peur ancestrale de n’avoir pas assuré son pain pour l’année entière. »

 

Source

D'après : http://crpe-vailhan.org/documents/ressources/tarare.pdf

Bibliographie :

Paul Cèze, Neiges d’AntanCheminements, Coudray-Macouard 2007, pp. 52-53.
Adrien de Gasparin, Cours d’agricultureDusacq.

Broie à chanvre

Broie à chanvre (détail).
Instrument manuel en bois (1,20 m x 0,20 m x 0,15 m) servant  à broyer ou briser la tige du chanvre - ou du lin.

Le chanvre lou canebe, cambe ou carbe - canabis sativa est une plante annuelle, dioïque : il présente des pieds mâles et des pieds femelles carbe mascle dans la proportion moyenne de deux pieds mâles pour trois pieds femelles. Les pieds mâles carbe fumèu présentent de grandes grappes de fleur à étamines à l'extrémité des tiges assez grêles. Les pieds femelles ont au contraire leurs fleurs à l'aisselle des feuilles, et la plante a un aspect plus touffu et plus ramassé.

Le chanvre craint la sécheresse et exige des terres fertiles et profondes. Aussi le cultivait-on autrefois, dans des terrains arrosables et bien fumés appelés « les chènevières ».

En Provence, il n'y a jamais eu de grandes cultures de chanvre, mais plutôt, et surtout en montagne, une culture familiale destinée à fournir à la maisonnée la filasse, matière première que les femmes filaient et faisaient tisser.

La toile obtenue avec la filasse de « sa » chènevière servait ensuite à la confection des vêtements de la famille et du linge de ménage. Le chanvre se semait chaque année après les froids, au printemps, à la volée.

chanvre / hemp / cannabis sativa

Chanvre industriel. Photo : Olivier Bacquet.

La chènevière ensemencée devait être surveillée et protégée des oiseaux qui sont très friands du chènevis, jusqu'à la levée du chanvre. Le chanvre pousse très vite et très dru. Il atteint plus de deux mètres de hauteur en quelques mois. Du semis à la maturité, on comptait trois mois et demi. Au moment de la floraison, lors de la sortie du pollen sur les pieds mâles, la chènevière exhalait une odeur très forte. Elle produisait une sorte d'ivresse pouvant aller jusqu'à provoquer des vertiges.

L'époque de la maturité diffère selon les plants mâles et les plants femelles. En Provence autrefois, la récolte se faisait en deux fois : on pratiquait le « triage ». On arrachait d'abord les pieds mâles aussitôt après la floraison, dès que les tiges blanchissent et que la cime jaunit, et on laissait sur pied le chanvre femelle jusqu'à complète maturation de ses graines, vers la fin septembre. L'arrachage des pieds mâles était le travail des femmes et des enfants.
Les pieds femelles étaient récoltés au jaunissement des tiges également, lorsque leurs graines inférieures étaient presque mûres. Par cette récolte échelonnée, on obtenait une filasse plus homogène et de meilleure qualité que si l'on n'avait fait qu'une seule récolte.

La qualité de la filasse dépendait d'abord des conditions de culture : le chanvre donne des fibres plus ou moins grossières, selon qu'il est semé plus ou moins épais et qu'il pousse plus ou moins dru. Si l'on voulait obtenir une filasse fine, il fallait semer dru. Si l'on ne voulait faire avec la filasse que des cordages, on semait clair : les tiges étaient alors plus grosses. La qualité variait aussi en fonction du moment de la récolte : la filasse la plus fine et la plus blanche est obtenue avec du chanvre récolté au moment de la floraison. La filasse provenant des chanvres mûrs est plus résistante. Si la récolte était trop précoce, on obtenait une fibre claire, peu résistante ; si, au contraire, la récolte était en retard de quelques jours, la fibre était rêche, épaisse et foncée, plus difficile à extraire.

À la récolte, on arrachait les tiges à la main en veillant à ne pas les casser ; travail très pénible à cause de la profondeur de la racine pivotante. On les liait ensuite en bottes. Après quelques jours de dessiccation sur place, on égrugeait le chanvre, en en faisant tomber les graines au moyen de l'égrugeoir.

Les bottes appelées « lei massoun » subissaient ensuite le rouissage dans un routoir. Le rouissage lou naiage a pour objet la destruction des substances gommeuses qui agglutinent les fibres mettant ainsi ces dernières à nu. Il y a destruction de l'épiderme et d'une partie du tissu cellulaire. Cette opération se fait sous l'action de l'humidité et de la fermentation produite. On agissait par immersion des tiges dans les « nais », fosses ou bassins peu profonds dans lesquels circulaient une eau courante et tempérée, assez tiède. Faute d'eau courante, le rouissage pouvait se faire dans une eau dormante, mais la qualité de la fibre était alors moins bonne. Moins le chanvre demeurait dans l'eau, meilleure était la filasse.
On devait mettre rouir le chanvre en bottes immédiatement après l'arrachage (au maximum deux ou trois jours après). Les bottes étaient coincées sous de grosses pierres qui les maintenaient immergées. La durée de rouissage variait de cinq à huit jours, en été, par temps chaud, à dix à quinze jours en automne. On reconnaissait que l'opération était terminée quand les feuilles se détachaient naturellement des tiges, qui commençaient à se fendre et à s'ouvrir, quand l'écorce s'enlevait facilement.
La transformation rapide des tiges était due à des bactéries qui attaquent et décomposent la gomme qui soude les fibres et le cœur inutile de la tige.

La durée du rouissage était importante, car elle influait sur la fibre, et donc sur la qualité du tissu à venir : trop courte, la filasse restait verte, et la chènevotte restait adhérente ; trop longue, le « bacilus amylobacter » attaque la cellulose de la filasse qui perd de la résistance. Les bottes tirées du routoir étaient mises à sécher au soleil pendant quatre ou cinq jours, avant d'être broyées et teillées. On faisait ainsi « haler le chanvre ». Mais, comme venaient ensuite les opérations de broyage et de teillage du chanvre, qui brisaient le bois des tiges et détachaient la fibre (quinze à vingt-cinq pour cent du poids des tiges seulement) de la chènevotte.

Les bottes étaient d'abord brisées grossièrement, pour rompre la chènevotte (partie ligneuse de la tige) et les préparer à être broyées. Ensuite, on broyait le chanvre, à la « broie » ou « maque », appareil très simple consistant en deux barres de bois parallèles entre lesquelles on en fait tomber une troisième montée sur charnière (autres noms de la maque : brego, bargo, brigoun, bregoundelo...)

Tige de chanvre dénudée.

Tige de chanvre avec mise en évidence des fibres.

On plaçait une poignée de tiges sur les deux barres immobiles et on les battait en faisant pivoter la troisième. On triturait la poignée de chanvre en la tirant à soi ; cassait et broyait ainsi la partie ligneuse des tiges (appelée chènevotte), pour pouvoir dénuder les fibres. Avec la chènevotte, on fabriquait autrefois les allumettes soufrées. Chaque « massoun » broyé donnait un paquet de filasse qu'on pliait ou qu'on tressait pour qu'il ne s'emmêle pas. La filasse obtenue après le broyage était bien rugueuse, et il fallait lui faire subir des opérations destinées à assouplir les fibres pour leur donner cette douceur si nécessaire à la bonne qualité de la toile.

Après le broyage, qui brisait le bois du chanvre et en détachait la plus grande partie, le teillage se poursuivait par « l'espadage » (appelé aussi : échanvrage) au cours duquel la fibre était assouplie et débarrassée des fragments de chènevotte restés adhérents.

On « échanvrait » le chanvre avec « l'espade » (ou fer à espader ou échanvroir), espèce de coutelas ou de sabre de bois ou encore fer plat plié aux extrémités. (Échanvrer, consistait à frapper avec l'espade dans la fente d'un pieu posé verticalement, connu sous le nom de « picaire ».) On séparait ainsi les dernières chènevottes de la filasse du chanvre, et on affinait les fibres.

Le fer à « espader » lui, était fixé à un pilier de manière qu'il forme une sorte de coulant. L'affinage des fibres se pratiquait en frottant fortement la tresse dans ce coulant par un mouvement de va-et-vient. La dernière opération avant le filage était le sérançage ou peignage : qui consistait à frapper la filasse par poignées sur des plaques garnies de longues dents effilées, le peigne, tout en tirant à soi le chanvre pour le diviser en fibres de plus en plus fines, les paralléliser et les débarrasser des derniers restes ligneux. Le peignage permettait d'éliminer les fibres trop courtes pour être filées, les derniers débris ligneux et de séparer trois qualités de fibres selon leur qualité et leur longueur :
- le « premier brin », la partie la plus longue, la fibre de meilleure qualité ;
La toile la plus belle était la « telo de risto, telo de pié », dans laquelle chaîne et trame étaient en fil de « premier brin ». (Les meilleurs « peigneurs » étaient ceux qui savaient tirer du même chanvre, un maximum de premiers brins.) ;
- le « second brin », ce que les sérans retiennent, appelé « estoupo ou frachan », l'étoupe. Ce premier rebut de filasse du chanvre, resté dans les peignes, aux fibres courtes, était cependant repris, travaillé à nouveau et filé, on en faisait la trame de la toile ;
- le dernier déchet, l'étoupe la plus grossière était la bourre très courte, qu'on ramassait en boule et qu'on filait pour faire des étoffes grossières : le « bourras » (genre de toile à sac).
Ce déchet était appelé « lou còchis » dans la vallée du Verdon au XIXe siècle, « les chis » à Gap.

Au XIXe siècle, la fibre de chanvre était commercialisée à ce stade, prête à être filée : on la vendait par balles, composées de cent cinquante « manades » ou matasses de chanvre. Une « manado » ou poignée de chanvre se divisait en « quatre quenouillées. (La quenouillée était la quantité de filasse que l'on pouvait mettre dans la quenouille ; on l'appelait aussi « poupée » en français, et « blestoun, blèsto », en provençal.)

On trouvait également des paquets d'un poids déterminé appelés « lei pié » ou « lei coua » (queues), car c'était des bottes de filasse fine et longue liées par un bout, qui ressemblaient à des queues de cheval. On les divisait aussi en « blestoun ». Ensuite venait le travail du filage...

Extraits de : Dou carbe à la camie (du chanvre à la chemise). Thème présenté par le Centre Culturel Provençal de Draguigan dans le cadre de l'exposition « En ce temps-là le VAR », organisée par le Rode de Basso Provenço et le Musée des Arts et Traditions Populaires de Draguignan : 15, rue J. Roumanille - 83000 Draguignan.
Broie à chanvre en bois.

Instrument manuel en bois (1,20 m x 0,20 m x 0,15 m) servant à broyer ou briser la tige du chanvre (ou du lin.)

Don à l'Écomusée de la vallée du Gapeau (novembre 2011).

Oratoires de Solliès-Ville

D'après Louis JANVIER

Vue de Solliès-Ville

Notre-Dame des Sept Douleurs

Au début du chemin de la chapelle Notre-Dame du Deffend, et des Selves. Au-dessus du village. Construction en maçonnerie crépie, niche cintrée sur corniche moulurée avec grille. Toit à deux pentes en tuiles creuses avec croix en fer. Bénitier creusé dans le fût.

Oratoire Solliès-Ville GR 51

(Photo : janvier 2015.)

Saint-Antoine de Padoue

Entrée de la propriété de M. Renoir. Route des Selves, quartier des Escabrielles. Érigé en 1981 en reconnaissance d'un vœu exaucé au saint franciscain mort 750 ans auparavant. Sur un mur de restanque, niche cintrée en pierres et maçonnerie en partie crépie, soutenue latéralement par deux petits contreforts, avec statue et grille.

Saint-Jean-Baptiste

Chemin des Selves, au col Saint-Jean. Restauré en 1981 par les soins de la mairie, de la commission culturelle communale (présidente Monique Broussais). Béni : 11 juillet 1982 par l'abbé Arnéodo curé. Grille ouvragée avec Sacré-Cœur surmontant un calice, offerte par M. Barras. Pilier en pierres et maçonnerie sur socle, niche cintrée en pierres de taille abritant une céramique de Nadine David représentant le Baptême de Notre-Seigneur Jésus-Christ par Saint-Jean-Baptiste. Toit à deux versants en tuiles creuses. Bénitier creusé dans le fût. Deux marches sont placées devant.

Oratoire Saint-Jean-Baptiste, Solliès-Ville.

Notre-Dame

Dans le village, à cinquante mètres de l'église Saint-Michel, jardin de la maison de l'ancien maire et historien Paul Maurel « L'Ajoucadou ». Béni le 2 février 1955 par le Révérend Père Florenceau (ordre des Prêcheurs). Petite construction basse en moellons. Niche rectangulaire sous une dalle plate servant de toit, abritant une statuette.

Saint-André − Saint-Joseph

Quartier des Aiguiers, au nord du village, chemin de l'Alibran (accès par Solliès-Pont). Élevé en 1968 par M. Chamas à l'entrée de sa proprièté « Li sian ban » à la mémoire du félibre et santonnier-imagier André Filippi. Plaque avec inscription : « En oumenage a Andrieu FILIPPI santounié — imagié prouvençau 1902 — 1962 ». Haut pilier en pierres et maçonnerie. Niche cintrée sur corniche, avec statuette de Saint-Joseph.
Toit pyramidal sur corniche, terminé par une croix de fer.

Santon Filippi

Le santon de Filippi.

Oratoire Solliès-Ville Saint-Roch
L'oratoire. (Photo nov. 2014.)
Oratoire Solliès-Ville, niche Filippi

Détail de la niche. (Photo nov. 2014.)

Oratoire Solliès-Ville, plaque Filippi
Détail de la plaque. (Photo nov. 2014.)

Saint-Hermantaire

Cet oratoire jadis près du vieux puits au début du « Planesteu » a été détruit, mais doit être reconstruit un jour… (que l'on voudrait proche !)

Oratoire Saint-Loup

Patron du village et à l'entrée de celui-ci, a subi le même sort ! (Anciens moines de Lérins, saint Hermentaire ou Armentaire et saint Loup furent respectivement : le premier évêque d'Antibes, et le second de Troyes, Ve siècle.)

Oratoire Saint-Loup, Solliès-Ville.

(La chapelle Saint-Loup construite au XVIIe siècle était situé à l’entrée du village, elle a été remplacée par cet oratoire, dédié au saint, au moment de l’élargissement de la route.) Archives de Solliès-Ville.

 

 

 

Oratoire Sainte-Marie-Madeleine(1)

Oratoire Solliès-Ville

Situé près du Gapeau, au domaine de la Castille.

Au milieu du socle, un flacon avec un papier comportant l’historique de cette construction a été enfoui dans les maçonneries, il dit « Sur le domaine de la Castille, sis sur la commune de Solliès-Ville, appartenant au diocèse de Fréjus-Toulon, Monseigneur Dominique Rey étant évêque du lieu, à l’initiative de Monsieur Xavier Gariel, directeur de la Fondation qui administre la propriété, a été édifié par l’association "Connaissance et Sauvegarde des Oratoires", en la personne de Monsieur Michel Chiocanini, maître maçon, aidé de Madame Pascale Darius, sa fille, et de Monsieur Jean Maureso.
Le présent oratoire a été dédié à sainte Marie-Madeleine ; Fait à La Castille, le vendredi 7 avril 2017 en l’avant-veille de la fête des Rameaux »

Tous les matériaux sont fournis par la Fondation, dont quatre tonnes de pierres de Bourgogne, deux tonnes de pierres tout venant, le sable, le ciment, l’eau, etc. Tous ces matériaux ont été apportés sur place par le personnel de l’exploitation viticole […] 
Au milieu du pilon, sous la niche, on voit un beau bénitier en pierre, sculpté par Michel.
Pour l’anecdote, lors des fouilles il fut trouvé un morceau de colonnette, un piston de moteur avec ses deux soupapes ; le morceau de colonnette a été inclus à la base de la face avant, et le piston en haut de la face arrière.

(1) Oratoire non référencé par les Amis des oratoires.

 

 

 

Bibliothèque : Inventaire des oratoires du Var

Oratoires de Solliès-Toucas

D'après Louis JANVIER

 

Saint-Christophe

À l'entrée du village, dans un petit jardin public. Reconstruit par la municipalité vers 1962. Dédié au patron de la paroisse.

Solliès-Toucas, oratoire Saint-Christophe

Il semble qu'à l'origine il était dédié à sainte Christine patronne de tous les Solliès. Pilier en maçonnerie crépie, à base élargie, niche cintrée avec statuette et grille, toit à deux pentes en tuiles plates avec corniche, surmonté d'une croix en fer.

Solliès-Toucas, oratoire Saint-Christophe, niche

(photo : nov. 2014.)

Notre-Dame (de Montligeon)

Chemin du cimetière et de la Guiranne. Dans un mur de soutènement. Légèrement déplacé et restauré en 1962. En pierres et maçonnerie, toit en tronc de cône flanqué de deux modillons d'angles. Niche cintrée sur corniche abritant une statuette de la madone normande, invoquée pour l'Église souffrante du purgatoire, protégée par une grille. Date : 1883 et « IHS » au sommet croix de fer sur boule.

Solliès-Toucas, oratoire Notre-Dame Montlignon

 Notre-Dame de la Salette

Chemin de Valauri et de la Fontaine du Ton. Au pied de l'église. Sur le mur de clôture de la propriété Canova. Construit en 1967 par Mme Canova pour remplacer un oratoire disparu. Niche cintrée en maçonnerie crépie et briques, abritant une statuette. Toit à une pente vers l'avant, en tuiles creuses.

Solliès-Toucas, oratoire Salette

(Photo : nov. 2014.)

Notre-Dame

Fait suite au précédent, quartier des Bendelets, dans le premier virage du chemin. Aurait été dédié à saint Joseph, à l'origine, si l'on en croit Messieurs Rose et Henseling. Pilier massif en maçonnerie, niche rectangulaire renfermant une Vierge à l'Enfant protégée par un grillage, toit en quart de cercle avec croix de fer.

Solliès-Toucas, oratoire Notre-Dame

L'oratoire en novembre 2014.

Toucas N-Dame 2

Détail de la niche. (Photo nov. 2014.)

Oratoire...

En remontant sur la route, à gauche, vous passez devant un oratoire daté de 1779 dont la niche contient six statuettes : une Vierge, un Saint-Joseph, deux Saint-Antoine et une peinture naïve sur bois qui pourrait représenter saint-Sébastien. Édifié au 18e siècle, détruit, il a été reconstruit par la municipalité en 1967.

Saint-Clair – Saint-Barthélémy

Fait suite au précédent, à côté de la source du Ton, sur le pont contre une maison. Reconstruit par la mairie en 1967. En pierres, niche cintrée basse, sur corniche en pierres de taille, renfermant encore la peinture naïve sur bois représentant les deux saints avec la date de 1809, et une statuette de saint Clair, abbé de Saint-Marcel de Vienne au VIIe siècle, fermée par une grille, toit épousant la forme de la niche.

Solliès-Toucas, oratoire Saint-Clair

Saint-Roch – Saint-Antoine du Gabet

Quartier du Gabet ou des Rouvières sur le chemin du même nom, à cinq cent mètres au sud du chemin de Valaury. Très rustique, fut restauré par les soins des A.d.O. en 1968 sur ma demande. (Sa restauration discrète et solide peut servir d'exemple) ; grille offerte par la mairie. Statuette de saint Roch offerte par une dame dévote. Béni par l'abbé Georges Aubert, curé, le 17 mai 1969 en présence d'une pieuse assistance, de l'auteur de ces lignes, et de l'adjoint au maire Maurice Bernard qui prononça une allocution. Il semble qu'à l'origine il fut dédié à saint Antoine (de Padoue, ou l'Ermite ?) si on en croit un article de V.M. Rose. En moellons, niche cintrée, toit formé de lauzes calcaires surmonté d'une curieuse pomme de pin « pigno » sculptée.

Solliès-Toucas, oratoire Saint-Roch

Saint-Louis

Chemin de Valaury, quelques centaines de mètres avant le hameau. Cet oratoire détruit vers 1970, (pour élargir le chemin ?) n'a toujours pas été reconstruit. Dédié au patron du hameau. Il était en maçonnerie crépie avec niche cintrée, abritant une statuette placée par le signataire de ces lignes, sous un toit à deux pentes en tuiles creuses. Sous un beau noyer... hélas !

Saint-Georges

Chemin des Pourraques, quartier « Haut-Pied-de-Lègues ». Érection en 1968 par M. Marcellino. Sur un mur, pilier en pierres, niche ogivale abritant une statuette, sur corniche de tuiles creuses. Toit à deux versants en tuiles creuses.

Saint-Jean-Baptiste

Près du pont de Table (sur le ruisseau de Valauri), chemin de Valauri par le sud du village, et des Aiguiers. Reconstruit par la mairie en 1967 sur le même modèle que Saint-Christophe (cf. supra). Le précédent avait déjà été reconstruit après avoir été démoli en 1904 par des voyous. Servait de reposoir pour la procession des rogations.

Solliès-Toucas, oratoire Saint-Jean-Baptiste

Sainte-Anne(1)

À la Guiranne

Oratoire Sainte-Anne de la Guiranne

1 Oratoire non référencé par « Les amis des oratoires ».

 

Oratoires de La Farlède

d'après Louis JANVIER

Saint-Roch

Bord de la RD67, sortie du village vers Solliès-Ville. Détruit en 1968, reconstruit en 1970, sur plaque en marbre avec inscription : « Oratoire Saint-Roch, A.M. 1905 ».
Pilier en maçonnerie crépie, niche cintrée encadrée de pierre (gneiss) sur corniche, avec statuette, fermée par une grille. Toit en bâtière en tuiles creuses.

Oratoire Saint-Roch, La Farlède

L'oratoire.

Oratoire Saint-Roch, statuette, La Farlède

Statuette de Saint-Roch dans sa niche.

 Notre-Dame de Lourdes

Chemin du Partégal, au-dessus du torrent, au pied de la chapelle Sainte-Trinité, après le pontet. Pilier massif crépi, niche rectangulaire abritant une statue protégée par une grille. Toit à quatre versants sur corniche, surmonté d'une croix de fer.

Oratoire Notre-Dame de Lourdes, La Farlède

 

 

Notre-Dame du Partégal(1)

Près de la chapelle Saint-Pierre, au bord du torrent ; pilon rectangulaire à toit pyramidal ; bien entretenu et fleuri. Statue de la Vierge, grille, croix.

 

(1) Oratoire non référencé par les Amis des oratoires.

 

 

Consulter l'ouvrage : Inventaire des oratoires du Var

Oratoires de Belgentier

d'après Louis JANVIER

Sainte-Anne

À la sortie nord du village, au-dessus de la D 554 et à l'entrée du chemin du même nom. Restauré par les soins de l'abbé Roubaud, curé, avec l'aide de toute la population. Béni le 12 septembre 1937 à l'issue d'une procession, par le chanoine Llosa, archiprêtre de la cathédrale, et futur évêque d'Ajaccio qui prononça l'allocution. En pierres avec niche cintrée en pierres de taille abritant une statue, et surmonté d'une croix sur un toit épousant la forme de la niche. Statue, grille et croix furent offertes par les Amis des Oratoires.
Plaque : « Oratori Santo Anno refa en 1937 ».
Oratoire Sainte-Anne à Belgentier

(Photo nov. 2014.)

Saint-Antoine de Padoue

Au bord du vieux chemin de Cuers, deux cents mètres après la Poste. En maçonnerie crépie, niche rectangulaire avec grille et statue. Toit à deux pentes en tuiles creuses, et croix au sommet.
Oratoire Saint-Antoine de Padoue

(Photo nov. 2014.)

Saint-Sébastien

Chemin de la Rouvière, quartier du Fruitier. Reconstruit à l'extrémité du mur d'une propriété-villa « Saint-Sébastien » en 1970 par son propriétaire ; sud-ouest du village. On s'y rendait en procession pour les rogations, il servait alors de reposoir. En pierres, niche cintrée renfermant la statuette protégée par une grille. Toit à deux pentes, croix ouvragée en fer au faîte.

 

 

 

Bibliothèque : Inventaire des oratoires du Var

Les oratoires

 

Un oratoire est un édifice qui appelle à la prière, pour invoquer la protection divine. Plus précisément, ce terme désigne un petit monument voué au culte d'un saint ou d'une sainte représenté par une statuette ou parfois tout simplement par une simple plaque à son image ou une croix.

L'oratoire peut succéder à d'anciens lieux de culte christianisés. Mais si certaines images sont des témoignages de christianisation de symboles païens (tels que menhirs, roches, arbres ou sources), toutes n'ont pas cette origine. Elles peuvent aussi marquer le souvenir de lieux miraculeux ou d'apparitions, être érigées en ex-voto ou en souvenir (y compris celui d'un accident). Elles peuvent aussi rappeler des lieux désertés, ou bien être une étape sur un pèlerinage ou un itinéraire de procession. L'origine et la fonction de l'oratoire peuvent donc être très diverses, mais il a un lien profond avec les croyances populaires.

L'édifice peut être façonné dans un monolithe, ou de briques, ou de pierres du pays, suivant les régions de France. L'origine de ces petits monuments chrétiens serait en fait païenne.

En Provence, région particulièrement dotée de ces fameux oratoires, c'est à Moustiers-Sainte-Marie que se trouve le plus ancien des oratoires datant probablement du XIVe siècle.

Le Beausset, autre village provençal, se revendique être la capitale des oratoires ; cette commune en possède à elle seule une soixantaine environ. Il existe d'ailleurs dans cette commune un chemin pédestre baptisé le chemin des oratoires, jalonné de treize édifices.

L'oratoire a un caractère rural puisqu'il permettait aux paysans vivant dans un univers parfois décentré de venir se recueillir pieusement auprès d'un saint patron et de s'adonner à une prière sans pour autant se rendre à l'église. Néanmoins, l'oratoire constitue davantage qu'un lieu de culte ; c'est aussi un lieu de remerciement et d'offrande avec l'espoir en retour de la protection du saint auquel il est dévoué.

Oratoire Solliès-Ville

 

 

 
Bibliothèque : Les oratoires de Provence

Bibliothèque : Inventaire des oratoires du Var

Le cadastre de 1813 dénombre cinq moulins à huile actionnés par la force hydraulique et appartenant à des particuliers ; un moulin appartenant à l’hospice de la Miséricorde d’Hyères ; un moulin à ressence aux quartiers des Fillols et un moulin mû à sang au quartier des Sénès.

Moulin des Sénès

Le moulin à huile, quartier des Sénès.

Le moulin à huile

Il comprend :
- une meule verticale tournante dans une auge circulaire ou dormante. (Sans chute d’eau suffisante, elle était actionnée par des mulets ; d’où son nom de moulin à sang) ;
moulin des Sénès
- une ou plusieurs presses ou chapelles construites en pierres taillées — surmontées d’un mur de force ;
- de nombreux couffins en sparterie appelés des scourtins ;
- plusieurs bassins de décantation montés en cascade où l’eau et l’huile par différence de densité se séparent, l’huile est récupérée en surface par le maître moulinier et mise en jarre ou elle continue une décantation naturelle ;
- et finalement le filtrage pour obtenir une huile vierge, jus naturel d’olive.

Aux sorties des bassins de décantation, les eaux grasses se jettent dans les enfers. L’huile provenant des enfers avait des usages industriels et domestiques (huile lampante).

Moulin à ressence

Les marcs d’olives issus du pressage contiennent encore une faible proportion d’huile (quatre à cinq %). Par l’action de l’eau bouillante, cette pâte est séparée des noyaux qui serviront au chauffage de l’eau. Cette pâte enfin libérée et humidifiée est à nouveau pressée. Après décantation, cette huile épaisse et acide approvisionnera les savonneries.

Moulin des Sénès

Fontaine Saint-Jean-Baptiste à Solliès-Pont

Fontaine Saint-Jean-Baptiste à Solliès-Pont

Cette fontaine qui comprend au-dessus de son bassin isolé de forme octogonale une seule vasque portée par un pilier central et dont la forme en calotte sphérique avec quatre mascarons est construite sur la place de l'Église, en 1665, par Jean-Baptiste Arnaud, fontainier de Toulon, à la demande du conseil de la communauté. Elle est remplacée en 1865 par la fontaine actuelle.

Vasque, fontaine de 1665, Solliès-Pont
Détail de la vasque
Détail de la vasque.

Vasque trouvée dans le jardin contiguë à la maison de retraite Félix Pey lors des travaux du passage couvert créé en 2012 au 55, rue de la République ; diamètre interne : 0,72 m, poids : 350 kg.

Vasque de la fontaine Saint-Jean-Baptiste

La vasque sur son emplacement actuel (2013).

Chapelle Saint-Jacques à Solliès-Pont

Chapelle Saint-Jacques des Sénès, l'intérieur.
Chapelle Saint-Jacques des Sénès, l'autel.

Chapelle Saint-Jacques et Saint-Philippe, quartier des Sénès.

Chapelle rurale de quatre mètres soixante de large et de douze mètres de long à nef unique à deux travées, à voûtes d’arêtes avec arcs-doubleaux et une abside plate.
L’entrée (photo ci-contre) est une porte cintrée et le carrelage est constitué de carreaux pan carrés en terre cuite.

Chapelle Saint-Jacques des Sénès, plan.
Lors de la fondation en 1668, les habitants du hameau promettent au nom de « l'amour de Notre-Dame, de saint Jacques et de saint Philippe », selon leur moyen des sommes allant de quatre, six, et d’autres vingt-deux livres.
Les habitants réunis en assemblée en 1697 en exécution de l’ordonnance synodale du 21 avril 1697 fondent l’œuvre de la Miséricorde, administrée par deux prieurs :
- prieur de la Miséricorde ;
- prieur de Notre-Dame ;
et deux « prieuresses » :
- prieuresses de la Charité élues pour deux ans, en partie renouvelé par moitié tous les ans.
Un troisième prieur est élu en 1750 comme prieur de Saint-Siriès, desservant de l’autel éponyme.

De nombreuses inhumations dans le caveau de la chapelle (situé en rentrant à droite) depuis 1675 jusqu’en 1705 (BMS, archives 83130.)

Un four banal est attenant à la chapelle. Il est vendu en 1795 par le recteur de la chapelle pour cent cinquante livres en assignats. Dès 1813 jusqu’en 1911 le four est loué par fermage.

Chapelle Sainte-Christine à Solliès-Pont

Sainte-Christine, chapelle exterieure
Chapelle Sainte-Christine, Solliès-Pont.

La chapelle rurale de Sainte-Christine est située à trois kilomètres et demi au nord de Solliès-Pont et à deux-cent quarante-neuf mètres d’altitude. C’est, dans son état originel, une courte nef voûtée avec une abside en cul-de-four. Le premier agrandissement médiéval est opéré par la destruction du mur ouest et le prolongement des murs nord et sud. La couverture de l’agrandissement est un voûtement, plus haut que celui de la première chapelle. Un autre agrandissement prolonge vers l’extérieur, les murs sud et nord, avec une couverture charpentée. Une dernière transformation en 1865 a consisté à prolonger la chapelle, toujours vers l’ouest, en y adjoignant au sud le clocher. Une cloche de 1818 est fondue par Baudoin, de Marseille. Elle remplace une cloche baptisée le 14 juillet 1577 et confisquée en 1795.
Une tradition fixe la fondation de cette chapelle vers le XIe siècle.

Plan de masse, de la citerne de Sainte-Christine.

Plan de Sainte-Christine, relevé CAV 83, 1993.

Chapelle romane, dite oratoire de Saint-Maur.
L’abside est en cul-de-four, le dallage du sol a été reconstitué en pierre (en opus incertum) sauf la partie du bassin ou silo, découvert en 1994, qui reprend les pierres de sa margelle ancienne, de soixante-cinq centimètres de diamètre et soixante-dix centimètres de profondeur en forme de jarre.

De nombreux ermites entre le XVIIe et le XIXe siècle ont occupé le bâtiment, entretenu les lieux et accueilli le pèlerin. Le bâtiment de l’ermitage est à droite de la chapelle et la chapelle Sainte-Christine de Cuers juste derrière avec sa limite séparative d’une coudée. En mai 1793, l’autel et les boiseries sont envoyés à Hyères pour être vendus et en 1798 l’ermitage est pillé et brulé.

Frédéric Dollieule fait éditer en 1882 une notice historique de cinquante-neuf pages, écrite par son oncle Philémon Dollieule : L'ermitage de Sainte-Christine de la paroisse de Solliès-Pont (Var), tirée à cinq cents exemplaires.

 

Géologie du site de Sainte-Christine

Panneau didactique du Conseil général du Var, situé sur le tracé du parcours botanique autour de Sainte-Christine.

 

Chapelle Saint-Roch de Solliès-Pont

Chapelle Saint-Roch

Chapelle rurale privée de cinq mètres de large, de douze mètres cinquante de long sur sept mètres de haut avec des fondations d'un mètre cinquante, à nef unique à deux travées, à voûte d’arêtes et une abside en cul-de-four. Elle est éclairée par une imposte cintrée au-dessus de la porte d’entrée à deux battants ouverte sur le mur pignon ouest et une baie verticale cintrée, ébrasée intérieurement, munie de vitrail, sur chaque mur gouttereau, ouverte dans la deuxième travée.

Fondée en 1642 par maître Balthazar Laugier, avocat au parlement de Provence, pour sa mère Magdeleine Laugier, atteinte de la peste et qui en guérit en 1640.
Cette chapelle a été agrandie en 1708 d’une sacristie qui s’ouvre par une porte basse dans l’abside.

Saint-Roch

L’évêque de Toulon rend une ordonnance qui transfère le service de la chapelle Sainte-Maxime dans cette chapelle en mars 1727. En 1779, maître Jean-Baptiste Laugier, fils de Jean Laugier, avocat, fait recrépir, plafonner, carreler et blanchir tout l’intérieur de la chapelle en 1779. Le dernier membre de cette famille en 1809 donne la chapelle à la fabrique paroissiale de Solliès-Pont.

Les habitants du quartier des Laugiers décident d’agrandir la chapelle à leur frais en 1893.

Dans le clocher-pignon se trouve une cloche de Pascal Azan, fondeur à Toulon, d’un diamètre de quarante-trois centimètres et le texte : SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM L’AN 1828.

 

 

Sur la façade sud, une tuile saillante a permis à des générations de jeunes filles de réaliser leur vœu :

« Saint Roch, aidez-moi à trouver un fiancé »

Tuile saillante à l'extérieur de la chapelle Saint-Roch, détentrice d'une légende.

Inscription funéraire de l'époque romaine

à Solliès-Pont (Var)

 

Pierres gravées, latin

Localisation : confidentiel
Propriétaire : confidentiel

Rapport

Écomusée de la vallée du Gapeau
M. Pascal Yves GRUÉ
ecomuseegapeau@icloud.com

Historique

Blocs de pierres gravées et sculptées puis réutilisés ultérieurement sur un canal de fuite comme martellières. Après destruction du canal ces deux blocs ont été déplacés il y a trente ans pour servir de banc ou « assèti » sous un arbre.

L’inscription (aujourd’hui en partie retrouvée) servait de martellière dans le moulin :
Manius Otacilius Onesimus / sibi et Otaciliae Philonicae / uxori optimae Valeriae Sextil / liae et Otaciliae Proculae / v(ivus) f(ecit) :

« Manius Otacilius Onesimus, de son vivant, a élevé (ce monument) pour lui-même et pour Otacilia Philonica, son épouse très bonne, pour Valerie Sextilia et pour Otacilia Procula. »
Il s’agit probablement d’un couple d’affranchis du même propriétaire.

Description :

Deux blocs calcaires ; un grand bloc de 1,43 x 0,44 x 0,30 m = 490 kg, à deux parements avec deux lignes incomplètes de lettres gravées en creux, une rainure a détruit une ligne de texte, un socle et deux moulures.

moulure / V X O R I   O P T I M A E   V A L E R S
SON ÉPOUSE TRÈS BONNE, POUR VALÉRIE SEXTILIA

Inscription funéraire : Valérie Sextilia.

Un autre bloc calcaire de 0,96 x 0,27 x 0,31 m, avec un retour de 0,46 m = 280 kg, à deux parements avec une ligne incomplète de lettres gravées en creux, une rainure, un socle et une moulure.

Inscription funéraire, MANIUS OTACILIUS.

Après retournement on peut lire : MANIUS OTACILIUS

Inscription funéraire, MANIUS OTACILIUS.

Bibliographie

La  Carte archéologique de la Gaule, 1999, ISBN : 2-87754-064-2, le Var 83/2, p. 743, § 13* indique :
(8150) Au moulin de Saporta, inscription funéraire de l’époque romaine :
— N. Jules Raymond de Solier, 1564-1579, p. 49 ;
— Honoré Bouche, 1664, tome I, p. 339 (1) ;
— Gustave de Bonstetten, 1873, p. 33 ;
— C.I.L., XII, n° 320.

(1) Dans « LA CHOROGRAPHIE OV DESCRIPTION DE PROVENCE ET L'HISTOIRE CHRONOLOGIQUE DU MESME PAYS, », par le sieur Honoré BOVCHE, docteur en Théologie, A.P.D.S.I, tome I, livre IV, chapitre IV, § III, in f°, 1664, p. 339.

 

 

Canal de la Nerthe (ou des Carcès)

Le canal et le moulin de la Nerte (Dessin)

13 mai 1946

Lettre adressé à maître Bresson

Cahier de 198 pages, de brouillon de lettres du syndicat des Sauvans et Penchiers
tenu du 16 novembre 1936 au 30 août 1948

Voici ce que je sais du canal de la Nerthe, d’après le rapport Floquet :
La Nerthe était une herbe qui servait à habiller les peaux. Le moulin de la Nerthe devait être probablement une tannerie. En se reportant au croquis ci-contre et d’après le rapport Floquet, je crois que les bards servaient de barrage pour actionner la chute de la Nerthe. Et pour donner de l’eau au canal de Beaulieu Floquet a fait de nombreuses expériences.

En relevant les bards, au lieu d’augmenter la hauteur de la chute il déviait une plus grande quantité d’eau dans le canal de la Tour et faisait boucher les moulins de la Place. En abaissant les bards il diminuait la hauteur de chute de la Nerthe, mais augmentait son débit, diminuait le débit de la Tour, et dégageait la chute de la Place. Il a conclu que le dessus des bards devait se trouver au niveau d’un caillou repère, minutieusement décrit et rattaché par nivellement au 1er seuil de la Tour a 118 cannes plus loin.

Le canal de la Nerthe n’a que 12 cannes de long. Le moulin de Beaulieu se trouve sur le canal de la Tour a 1 km des bards. Floquet avait surtout en vue, à mon avis, le fonctionnement des moulins de la Nerthe, aux frères Blin, et du moulin de Beaulieu au commandeur d’Artuard de Murs. Les frais du rapport Floquet ont été à la charge de la Tour, qui n’avait pas accepté le rapport Cundier de 1740.

Le canal et le moulin de la Nerte
Vers l’amont : arrivée des eaux dans les Carcés.
(Photo H.J. Bagarry ; du 17 septembre 1955.)
Le canal et le moulin de la Nerte
Vers l’aval : entrée du canal de la Nerte avec les bards, au fond, débouché sur le Gapeau. À gauche départ du canal du Sarraire et de la Tour. (Photo H.J. Bagarry ; du 17 septembre 1955.)

Les bards étaient le régulateur de la Nerthe et servaient a partager les eaux entre la Nerthe et Beaulieu.

Vous en tirerez les conséquences. Les intérêts des Sauvans étaient liés à ceux des frères Blin de la Nerthe, tandis que la Tour était solidaire du moulin de Beaulieu. Les moulins de la Nerthe et de Beaulieu ont disparu il ne reste que les arrosants de la Tour et ceux des Sauvans. Nous ignorons totalement depuis quand et comment les bards se trouvent dans leur position actuelle. J’ai prétendu que l’an dernier les bards n’ayant pas déversé, il y avait quelque chose d’anormal.

Je joins à ma lettre les copies :
– du jugement préparatoire de 1842, dont j’ai retrouvé la minute ;
– de la visite des lieux par l’expert.
Ce dernier document est introuvable au greffe.

Vous verrez quelle est la valeur de ces documents et vous nous donnerez votre avis sur la meilleure façon d’engager l’affaire.

Veuillez croire, mon cher maître à mes meilleurs et bien dévoués sentiments.

Clément

Mémoire Blin, 1739

Mémoire au sujet du moulin à nerte, au pont du Pont de Solliès (1739).

Canaux et irrigations

Les documents que j’ai consultés sur Solliès m’ont, depuis longtemps fait revenir de l’opinion généralement répandue, ici comme ailleurs, suivant laquelle les dérivations des cours d’eau auraient été faites en vue de l’agriculture. Ces documents m’ont en effet révélé l’existence de plusieurs moulins, à farine ou à foulon, au temps des « de Soleriis » ou de leurs successeurs immédiats, à une époque où la culture maraîchère était assurément moins développée qu’aujourd’hui, où le commerce des primeurs ne pouvait guère être soupçonné de nos aïeux.

Tout dernièrement je lisais dans les minutes de Me Mazan (étude Hammer) les conditions très précaires dans lesquelles le quartier [?] a été admis à se servir, pour l’irrigation du très ancien béal de Beaulieu quelques années avant la Révolution [?] ; le moulin de Beaulieu ne fonctionnait plus à cette époque. Ces données concordent avec les documents relevés par Mr Mireur, dans sa notice sur « Le canal et les irrigations de Draguignan » (Draguignan, Latil, 1905). Pour ce qui demeure de conjectural, ses suppositions touchant la destination primitive de la généralité des anciennes canalisations sont des plus vraisemblables
Cependant, à une époque antérieure au moyen âge, ne peut-on pas admettre que des canaux aient pu être construits, sur divers points, à des fins autres que le service des usines ? Je me le demande, en ce qui concerne Solliès, à propos du canal, existant encore en partie, d’origine romaine, semble-t-il, qui capte la source dite la Font du Ton(1) (à 200 mètres environ en amont des Toucas). Le canal est, sur quelques points creusé dans le roc, ailleurs construit avec un béton de chaux et de brique concassée, semblable à celui que j’ai vu prés de Cimiez. Les vestiges les plus éloignés de la source que j’ai pu relever se trouvent à une centaine de mètres du cimetière de Solliès-Pont : ici encore le vulgaire croit se trouver en présence d’une création de la reine Jeanne. Le canal n’a guère qu’une largeur de 40 centimètres environ, chiffre approximatif donné de mémoire. À mi-chemin de Solliès-Pont, il fait mouvoir un moulin à huile, le moulin dit des Rainauds ayant appartenu à la Communauté  ; mais il ne l’actionne que par le moyen d’une chute, la fuite alimentant un canal construit en contrebas et ne servant qu’à l’irrigation des terres avoisinantes. Pour faire mouvoir des engins à Solliès-Pont, où la forte déclivité du terrain a permis de multiplier les écluses, nul besoin n’était d’amener les eaux des Toucas. Cette eau aurait-elle été captée pour l’alimentation ?
L’importance probablement minime de la population rend l’hypothèse peu vraisemblable. Peut-être faut-il tout simplement penser que les établissements d’autrefois étaient loin de réclamer la force motrice que l’industrie a exigée dans la suite. Au début tout au moins du XVIe siècle, au-dessus du pont de Solliès, vers la montée de Ville, il existait un certain nombre de tanneries sur un point où le canal du Ton aurait pu avoir son prolongement.
 
Frédéric Dollieule, août 1907.
Canal de la Font du Ton, Solliès-Toucas.

Lavoir sur le canal de la Font du Ton.

 

 

Histoires locales de Solliès

[?]u coteau appelé picarlé coteau [?] outre d’où lui est venu le nom [?]arlé, l’on voit des ruines d’un ancien [?]. Il serait à souhaiter que l’administration (emp]èche l’entière destruction : Plusieurs [pro]priétaires se sont débarrassés de ces massifs antiques comme de roches inutiles.
On en voit encore en trois endroits différents entre le cimetière de Solliès pont et le hameau des Aiguiers, du coté de ce cimetière on trouve les deux bases d’une arcade. En voici à peu près les dimensions. Epaisseur 1m,25, diamètre de l’arceau 2 mètres, hauteur qu’on doit lui supposer le canal compris 4 mètres. En suivant le chemin où sont ces ruines en allant vers le hameau, on trouve bientôt à gauche un mur composé de petites pierres carrées liées par un mortier indélébile portant tous les caractères de la bâtisse romaine. À cent pas de là on voit un autre mur de la même qualité dans lequel on voit la profondeur et à peu près la largeur du canal. Le peuple ignorant dit que c’est l’ouvrage de la Reine Jeanne pour conduire le[s] eaux de la source du Ton au château de [Ta]magnon.

Jean-Baptiste, Victor Davin, curé de Solliès-Pont (1841-1867).

D’après M. Apollinaire Simon (le menuisier) les vestiges du canal se voient au chemin des Aiguiers allant aux Toucas, à droite en allant près un four à plâtre. Ce serait en amont des 3 vestiges relevés par Mr Davin et du même canal qui était bien de construction romaine. Les eaux ont été conduites plus tard à Tamagnon par un tuyautage en poterie qui a été retrouvé en partie près de Picarlet.
Le cimetière actuel a été ouvert le 8 avril 1838, le quartier où il a été établi est appelé dans les délibérations le 6 mai 1832, le quartier Saint-Antoine (D’après M. Simon, le cimetière aurait été ouvert bien avant 1838, vers 1835  ; ce quartier ne serait nullement celui de Saint-Antoine qu’est au-dessus du chalet Chritien par-dessus la grand route à 300 m environ en aval de Solliès-Pont.

Frédéric Dollieule.

D’après Paulin Simon, aux Gavots, quartier dépendant des Toucas, près des Aiguiers, non loin de la Plâtrière de M. de Saporta se trouvent les restes d’un canal creusé dans le roc sur une longueur de 50 centimètres ; le reste a quelques mètres en béton : la direction est des Toucas vers Solliès-Pont. - j’ai vu le 10 8bre [18]88 ces restes : Le canal creusé dans le roc a une largeur de [?] ; les rebords ont [?] de hauteur  ; la longueur est de [?] ; plus loin se trouve la continuation en béton. La pente est vers [?] ; ces débris se trouvent sur le chemin des Aiguiers à Solliès-Ville, sur la nouvelle ouverture de la plâtrière, carrière de plâtre achetée par M. de Saporta, aux Aiguiers.
À la bifurcation du chemin de Ville et de celui des Toucas, au Pont une croix de bois portant la date gravée : 1787.
 
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La croix de bois.

Sous terre dans la même direction près du cimetière on a trouvé de très anciens tuyaux en poterie : d’après Paulin Simon se sont ces tuyaux qui conduisaient les eaux de la fontaine du Ton à Tamagnon  ; le canal conduisait les eaux à Pomponiana. Il a vu cela dans un annuaire du Var remontant environ à 1830 ; quelques mots seulement.

Frédéric Dollieule.

En août [18]90, j’ai retrouvé les traces de l’ancien canal creusé dans le roc ou fait avec du tuileau, dans le canal actuel venant du Ton et du ruisseau de Valaurie : au-dessus de Rainaud, au quartier de Rainaud, en face du moulin se trouve actuellement une branche par laquelle l’eau du Ton passe le plus habituellement pour desservir le moulin d’abord (l’hiver, pour la fabrication de l’huile) et le dessous de la côte. Autrefois très probablement la branche mère devait avoir plus d’importance et porter les eaux jusqu’aux Aiguiers et à Picarlet où j’ai retrouvé les restes du canal. Actuellement l’eau du Ton n’arrive plus dans le canal dit encore du Ton (mais plus souvent de Valaurie) : l’eau est conduite aux Toucas en petite partie pour les fontaines et en plus grande partie pour les arrosages : l’eau qui alimente ce canal est fournie par le ruisseau de Valaurie et par celui du Vallon des Andourins.

Frédéric Dollieule, août 1890.

Canal de la Font du Ton
allant à Hyères ou à Tamagnon

Canal de la Fon du Ton

Les terrains (le sol exhaussé) dans lequel se retrouvent les vestiges ci-dessous ont été profondément modifiés par les masses de terre entraînées des collines par les eaux.

Frédéric Dollieule.

  A - Fragment de canal creusé dans le roc au quartier des Gavots sur la 2e galerie de la carrière de plâtre de M. de Saporta et en contrebas et à gauche de Solliès-Ville aux Toucas : ce fragment mesure [?],[?] en longueur, [?],[?] en largeur et [?],[?] en profondeur. 8 à 10 mètres plus bas se trouve la continuation du canal, mais en béton.

  B - Au quartier des Aiguiers près du puits communal, dans la propriété de M. Jean, Joseph Aiguier, canal en béton coupé par un puits, 1,25 m sous terre. Toujours sur la droite de la route.

  C - Au même quartier des Aiguiers, 70 mètres plus loin, au-dessus de la fontaine du hameau se vois la moitié d’un arc qui devait porter le canal et immédiatement après un mur ou l’on voit la profondeur et à peu près la largeur du canal.

  D - À 150 mètres plus loin, toujours sur la droite de la route, dans la propriété de M. Guilas perruquier, se voit un mur de petites pierres de 12 à 15 cm de côté, coudé mesurant 8 mètres en longueur et environ 1,50 m en hauteur. Ce mur certainement très ancien semblait destiné à soutenir le canal. Il est bien bâti, avec un mortier très dur.

  E - 60 mètres plus loin, dans la propriété qui touche celle de M. Guilas, M. Pin a trouvé récemment enfoui sous terre, à 35 mètres environ de la route et à 15 au-dessus de sa bastide le canal en béton. Il était en terre à une profondeur de 75 centimètres environ.

  F - 240 mètres plus loin, sur la droite de la route et suit la route même, contre le ravin qui la côtoie se voient les bases d’un pont qui pouvait servir d’aqueduc et avoir sa raison d’être dans un ravin qui coupait l’aqueduc. Ce pont a une largeur ou épaisseur d’1,30 m et une ouverture de 3 mètres. Le diamètre était aussi le rayon soit 1,50 m une base a 2,35 m de longueur ; l’autre est moins longue. Les fondements, qui ont été déchaussés par les eaux du ravin sont de 35 à 45 cm seulement. Les pierres sont hautes de 12 cm environ et de longueur inégale.

  G - À 120 mètres plus loin, sur l’embranchement du chemin de Solliès-Pont à celui de Solliès-Ville, à gauche, au-dessus de la croix de fer qui se trouve près du cimetière, à la hauteur du haut du piédestal on voit l’assiette du canal qui sort sur ce point de macadam à la route. En agrandissement de cet embranchement en octobre 1888 on a enlevé en partie ces vestiges ; mais on les voit encore.
Dans la propriété qui surplombe l’embranchement et à laquelle est adossée la croix se voient un grand nombre de débris du canal en béton avec du tuf. J’ai recueilli un échantillon de ce tuf de 7 centimètres d’épaisseur, épaisseur de la couche de tuf.

Canal d'arrosage des Aiguiers

D’après M. Simon l’eau de la fontaine du Ton aurait été conduite au château de Tamagnon, au moyen âge non pas par un canal mais par un tuyautage souterrain, en tuyaux de poterie dont plusieurs ont été retrouvés à Picarlet, garnis de tuf à l’intérieur. D’après la tradition la châtelaine de Tamagnon aurait dit alors que l’eau commençait à venir mais péniblement : Malgré Dieu et les hommes l’eau de la font du Ton arrivera à Tamagnon : a l’instant l’eau s’arrêta, elle n’a plus coulé. D’après Misé Pey et Virginie se serait la reine Jeanne qui aurait jeté ce défi au Ciel.
Rechercher article sur ce canal dans l’annuaire du Var, vers 1831 - voir Denis 396 - Le 20 8bre [18]88 j’ai parcouru avec Paulin Simon les vestiges du canal qui aurait été construit par les Romains pour conduire l’eau de la fontaine du Ton à Pomponiana. On en trouve les fragments suivants en allant des Toucas à Solliès-Pont :

- 1° Un fragment du canal creusé dans le roc, sur le chemin des Toucas à Solliès-Ville, au quartier des Gavots, sur la nouvelle ouverture de la carrière de plâtre de M. de Saporta : le canal a [?],[?] en longueur, [?],[?] en largeur, [?],[?] en hauteur ou profondeur. Dix mètres plus loin on retrouve le même canal fait en béton : la pente est dirigée vers Solliès.
- 2° Au quartier des Aiguiers près du puits communal, dans la propriété de M. Jean, Joseph Aiguier, dit l’Espagnol, celui-ci a trouvé et coupé le même canal en béton, le tout enfoui sous terre, à une profondeur d’1 m 25, en creusant un puits. Le canal mesure intérieurement 38 centimètres de largeur et 40 centimètres de hauteur. Le fond de la cuvette du canal est revêtu d’une couche de tuf d’environ 2 centimètres d’épaisseur, dont j’ai pris échantillon.
- 3° Au même quartier, 70 mètres plus loin sur la droite du chemin, au-dessus de la fontaine se voient la cuvette du même canal recouverte de tuf et plus près un demi-arceau qui devait porter le canal. L’arceau devait mesurer 2 mètres de corde, la ½ de l’arceau a 1 m d’ouverture : il part du sol.
- 4° Sur le même chemin, à droite en allant au cimetière, 400 mètres environ avant le cimetière, dans la propriété de M. [?]. A 5 à 10 mètres de la route un mur dispose de petites pierres carrées liées par un mortier très dur, probablement le mur dont parle M. Davin. Ce mur a environ 10 à 12 mètres de long.
- 5° À gauche du chemin, en contre bas, à [?] du cimetière, dans la propriété [?], les 2 bases d’une arcade.

Frédéric Dollieule

Prise du canal Reynauds Aiguiers
Prise du canal des Reynauds et des Aiguiers, dans le vallon de Vallaury.
 

Statuts du canal d'arrosage des Aiguiers

Règlement du syndicat du canal d'arrosage des quartiers des Reynauds et des Aiguiers dérive du Vallon de Vallaury
Draguignan - 11 avril 1859, préfecture du département du Var

Règlement pour la réorganisation du Syndicat du Canal d'arrosage des quartiers des Reynauds et des Aiguiers
dérivé du Vallon de Vallaury.

Nous Préfet du Var.
Vu la demande etc... etc. (sic)
Arrêtons :

Article premier :

Le Canal du quartier des Reynauds et des Aiguiers et les embranchements sont soumis aux dispositions réglementaires suivantes :

 

Titre 1er du Syndicat

Article II
Les usagers des eaux des canaux ci-dessus désignés sont réunis en association syndicale sous le contrôle et la surveillance de l'administration :
-  1° pour le curage, le faucardement et l'entretien de ces cours d'eau ;

-  2° pour les élargissements, rectifications partielles, travaux quelconques de réparations qu'il serait jugé utiles d'y exécuter.

Article III
L'association est administrée par un syndicat composé d'un directeur et de quatre membres, l'un et l'autre choisis par le Préfet ; quatre sont pris parmi les propriétaires ou locataires des terrains arrosés par le canal en nombre égal dans chacune des deux communes riveraines ; le cinquième est toujours au choix du préfet, le propriétaire ou le locataire du moulin des Reynauds, le Préfet nomme, ou entre dans chacune des deux premières catégories un syndic suppléant qui siège lorsque l'un des syndics titulaires de la catégorie correspondante vient à s'absenter. Le directeur est choisi parmi les syndics de la commune de Solliès-Toucas.
Article IV
Les fonctions du directeur et des syndics dureront 6 ans. Cependant à la fin de la 2e et de la 4e année, on renouvellera deux des syndics faisant partie du syndicat primitif. Les syndics sortant seront désignés par le sort. Les syndics sortant peuvent être renommés. Ils continuent leurs fonctions jusqu'à leur remplacement.
Les syndics renommés doivent appartenir à la même catégorie d'intéressés que les syndics auxquels ils succèdent.
Article V
Tout membre qui, sans motifs légitimes, aura manqué à trois réunions consécutives, pourra être déclaré démissionnaire par le Préfet. Il en sera de même de tout membre qui aura cessé de satisfaire aux conditions d'aptitude qu'il remplissait lors de sa nomination. Dans le cas où l'un des syndics, soit titulaire, soit suppléant, serait démissionnaire ou viendrait à décéder, le Préfet pourvoira immédiatement à son remplacement. Les fonctions du syndic ainsi nommé ne durent que pendant le temps pendant lequel le membre remplacé serait resté en fonction.
Article VI
Le directeur est chargé de la surveillance générale des intérêts de la communauté et de la conservation des plans, registres et autres papiers relatifs à l'administration des travaux.
Après autorisation du syndicat, il représente l'association en justice tant en demandant qu'en défendant. En cas d'empêchement, le directeur est remplacé par le plus âgé des membres du syndicat.
Le syndicat élit un secrétaire parmi les membres.
Article VII
Le syndicat fixe le lieu de ses réunions.
Il se réunit toutes les fois que les besoins du service l'exigent, et une fois au moins tous les trois mois.
Les réunions extraordinaires ont lieu, soit en vertu de l'initiative du directeur, soit sur la demande des deux syndics, soit sur l'invitation directe du Préfet.
Article VIII
Les délibérations sont prises à la majorité des voix des membres présents. En cas de partage, la voix du président est prépondérante.
Les délibérations du syndicat seront valables lorsque tous les membres ayant été convoqués par lettre à domicile, les deux tiers au moins y auront pris part. Néanmoins lorsque après deux convocations faites à 15 jours d'intervalle et dûment constatées sur le registre des délibérations les syndics ne se sont pas réunis en nombre suffisant, la délibération prise après la troisième convocation est valable quel que soit le nombre de membres présents.
Les délibérations seront inscrites par ordre de date sur un registre côté et paraphé par le président. Elles seront signées de tous les membres présents à la séance ou mention faite des motifs qui les auront empêchés de signés.
Dans tous les cas les délibérations du syndicat ne peuvent être exécutées qu'après l'approbation du Préfet. Tous les intéressés ont droit de prendre communication de ces délibérations.
Article IX
Le syndicat a pour mission d'adresser au Préfet des propositions pour tout ce qui concerne la nomination et le traitement des agents chargés de la rédaction des projets, de l'exécution, de la surveillance des travaux et de la police des cours d'eau ;
De faire rédiger les projets, de les discuter et de proposer le mode à suivre pour l'exécution des travaux ;
De poursuivre s'il y a lieu, l'expropriation des terrains nécessaires pour l'exécution des projets d'amélioration, après l'accomplissement des formalités indiquées à l'article XXXI ;
De concourir aux mesures nécessaires pour passer les marchés en adjudications ;
De surveiller l'exécution des travaux ;
De dresser le tableau de la répartition des dépenses entre les divers intéressés, conformément à ce qui est prescrit aux titres IV et V du présent règlement ;
De préparer les budgets annuels ;
De délibérer sur les emprunts qui peuvent être nécessaires à l'association, l'approbation de l'autorité supérieure sera nécessaire lorsque la totalité des emprunts contractés par l'association se trouvera portée à plus de 3000 f. Les emprunts sont autorisés par le Préfet et sont contractés par le directeur au nom de l'association ; l'approbation de l'autorité supérieure sera néanmoins nécessaire ;
De vérifier le compte administratif du directeur, ainsi que la comptabilité du percepteur ;
De veiller à ce que les conditions imposées à tous les établissements de barrages ou de prises d'eau soient strictement observées, de provoquer au besoin la répression des infractions aux lois et règlement qui régissent les cours d'eau en général et au présent règlement en particulier, de proposer au Préfet un projet de règlement des eaux avant la fin de la présente année.
De donner son avis sur tous les intérêts de la communauté, lorsqu'il est consulté par l'administration et de proposer tout ce qu'il croit utile à l'association.
Dans le cas où le syndicat ne remplirait pas les fonctions qui lui sont attribuées, le Préfet, après mise en demeure régulière pourra y suppléer en déléguant à cet effet tel agent qu'il jugera convenable.

Titre 2 du syndicat

Curages ordinaires et extraordinaires et faucardements exécution et paiement des travaux

Article X
Il sera fait tous les ans du 1er octobre au 1er avril: un curage à vieux fonds et vieux bords des cours d'eau désignés en l'article I. Indépendamment de ces curages périodiques, le Préfet pourra, sur la proposition du syndicat et l'avis des ingénieurs, en ordonner d'extraordinaires sur les portions des cours d'eau soumis au présent règlement qui seront jugées en avoir besoin.
Article XI
Le curage comprendra les travaux nécessaires pour ramener les cours d'eau à leur largeur naturelle. Ces largeurs pour les différentes parties des cours d'eau et les dimensions des digues, partent où il sera nécessaire d'en établir, seront reconnues et constatés par un arrêté du Préfet, après enquête de 15 jours dans chacune des communes intéressées sur la proposition des ingénieurs, l'avis du syndicat et du sous-préfet.
Article XII
Outre les opérations de curages ; un faucardement général sera fait une fois tous les ans et plus souvent si cela est nécessaire.
Article XIII
Des arrêtés du sous-préfet rendus sur la proposition du syndicat, déterminerait, tous les ans, les époques précises du commencement et du terme des opérations de curage et de faucardement, tant ordinaire, qu'extraordinaire.
Article XIV
Les travaux seront faits à l'entreprise ou par les intéressés.
Article XV

Les projets des travaux à exécuter seront rédigés par les agents que désignera le syndicat, ils seront soumis à son examen et à l'approbation du Préfet.

Article XVI
Les vases, déblais et matières quelconques provenant du curage opéré dans la moitié de la longueur du lit seront jetés sur la rives des mêmes côtés, à un mètre au moins de distance des bords, de manière qu'ils ne puissent pas retomber dans le lit, tout en causant le moins de préjudice possible aux propriétaires riverains. Ces vases et ces déblais seront employés à recharger les berges partout où cela sera reconnu nécessaire, pour leur donner les dimensions fixées comme il est dit à l'article XI. Les riverains ne pourront disposer pour d'autres usages que la quantité surabondante et ils seront tenus d'opérer l'enlèvement des vases dès qu'elles auront acquis une consistance suffisante. Toute personne qui rejettera ou fera rejeter dans le lit les terres et les immondices qui en auront été retirés sera poursuivie par les voies de Droit. Un nouveau curage pourra même être ordonné administrativement aux frais du contrevenant.
Article XVII
Les riverains seront tenus d'enlever et de recéper tous les arbres, buissons, branches et souches qui formeront saillie sur la ligne des berges et tous ceux qui, en baignant dans les eaux, nuiraient à leur écoulement.
Article XVIII
Les travaux seront surveillés par les membres du syndicat, le maire, l'agent chargé de l'exécution des projets et les gardes-rivière.
Ils seront reçus par deux membres désignes par le syndicat, accompagnés de l'agent dont il vient d'être parlé.
Article XIX
Les travaux d'urgence pourront être exécutés immédiatement et d'office par ordre du directeur, qui sera tenu d'en rendre compte sans retard au Préfet. Ce magistrat pourra suspendre l'exécution de ces travaux après avoir pris l'avis des Ingénieurs et du syndicat ; a défaut du directeur, le Préfet pourra faire constater l'urgence des travaux et en ordonner l'exécution sur l'avis des Ingénieurs.
Article XX
Les paiements d'acompte pour les travaux seront effectués en vertu du mandat du directeur, d'après les états de situation dressés par les gens de l'art chargés de l'exécution des travaux, et visé par le syndic chargé de la surveillance des travaux. Pour les paiements définitifs, il sera produit, en outre, un procès-verbal de réception dressé conformément aux dispositions de l'article XVIII. A défaut du directeur, le Préfet pourra délivrer des mandats d'après les états de situation pour le paiement des dépenses faites d'office, conformément à ses ordres.

Titre 3

Police des cours d'eau - Gardes-Rivières
Prescriptions diverses

Article XXI
Aucune construction nouvelle ou reconstruction ne pourra être faite au-dessus des cours d'eau ; ou les joignant qu'en vertu d'une autorisation donnée sur l'avis du syndicat, par le Préfet qui pourra déléguer le sous-préfet ou le maire de la commune.
Cette autorisation sera également nécessaire pour planter des pieux dans les cours d'eau, établir des batardeaux ou barrages provisoires, poser des chaînes ou faire toute autre entreprise sur les cours d'eau ou les joignant.
Article XXII
Aucun moulin ou barrage, aucune usine ne pourront être établis, aucune réparation aux vannes de décharge, et autres ouvrages régulateurs des usines portant barrage, ne pourra avoir lieu sans une autorisation donnée par le Préfet.
Article XXIII
Les déversoirs et vannes de décharge seront toujours entretenus libres, et il est expressément défendu d'y placer aucune hausse.
A défaut de titre réglementaire qui fixe les hauteurs légales de la retenue les eaux ne pourront pas dépasser le dessus du déversoir de décharge le moins élevé, s'il n'existe pas de déversoir. Les usiniers seront responsables de la surélévation des eaux tant que les vannes de décharge ne seront pas levées à toute hauteur.
Article XXIV
Il est fait défense expresse aux propriétaires riverains de pratiquer dans les berges des coupures ou autres moyens de dérivation, ou prise d'eau quelconque sans avoir obtenu l'autorisation du Préfet. Les prises d'eau naturelles qui ne seraient pas régulièrement autorisées et dont la conservation serait nuisible, devront être fermées de manière à intercepter toute filtration.
Article XXV
Défense est faite de faire écouler dans le lit du cours d'eau des eaux infectées ou des matières nuisibles.
Article XXVI
Il pourra être nommé un ou plusieurs gardes rivières spécialement chargés sous les ordres du syndicat et sous la surveillance des communes riveraines ; Les gardes rivières prêteront serment devant le tribunal de leur arrondissement. Ils constateront par des procès-verbaux les délits et contraventions aux lois et règlements sur la police des cours d’eau.
Ils visiteront fréquemment la partie des eaux commises à leur garde. Ils tiendront un registre côté et paraphé par le Directeur du syndicat, et ils y inscriront le rapport de tous les faits reconnus dans leurs tournées et particulièrement les délits et contraventions qu’ils auront constatés. Ce registre devra être présenté à toute réquisition des membres du syndicat, des Ingénieurs et des Maires, et sera visé au moins une fois chaque mois par le Directeur. Ils se rendront aux réunions périodiques du syndicat et à toutes celles où ils seraient appelés pour rendre compte de leur service et recevoir les instructions nécessaires. Ils feront d’ailleurs connaître au Directeur toutes les entreprises qui seraient faites sur les cours d’eau confiés à leur surveillance, ainsi que les changements qui auront été effectués aux usines et à leurs ouvrages extérieurs.
Article XXVII
Les propriétaires riverains sont tenus de livrer passage sur les terrains depuis le lever jusqu’au coucher du soleil, aux membres du syndicat, aux fonctionnaires, agents dans l’exercice de leurs fonctions, aux entrepreneurs et aux ouvriers chargés du curage.
Ces personnes ne pourront toutefois user de ce droit de passage sur les terrains sans qu’après en avoir préalablement prévenu le propriétaire. En cas de refus elles requerront l’assistance du Maire de la Commune. Elles seront d’ailleurs responsables de tous les dommages et délits commis par elles ou par leurs ouvriers.

Titre 4

Répartition des dépenses

Article XXVIII
Les dépenses de curage et faucardement et entretien. Sauf les droits de servitudes contraires seront supportées par tous les usagers, chacun en proportion des avantages qu’il devra en retirer.
La même base sera appliquée aux dépenses pour élargissements, ou rectifications partielles, ou travaux quelconques, ou réparation.
Article XXIX
Les diverses dépenses pour traitements d’agents, honoraires, frais de voyages, frais généraux seront réglés par le Préfet et réparties par le syndicat d’après les même bases que les dépenses des travaux.

Article XXX

Ne serons pas compris dans la masse des dépenses à la charge de la communauté, les frais de curage des fossés, canaux et bassins qui auront été ou seront ouverts pour des motifs d’agrément ou d’intérêts privés. Le curage sera fait par les soins et aux frais des propriétaires de ces fonds, canaux et bassins.

Titre 5

Travaux d’améliorations

Article XXXI
Lorsqu’il y a eu lieu d’entreprendre des travaux destinés à améliorer le régime de la rivière, les projets de ces travaux dressés par les soins du Syndicat, vérifiés par les Ingénieurs seront ensuite soumis à une enquête de 20 jours dans les communes intéressées.  Si ces projets ne donnent lieu à aucune expropriation forcée, ils peuvent être approuvés par le Préfet. S’ils entrainent des expropriations le projet est soumis à une commission d’enquête et sur l’avis des Ingénieurs et les propositions du Préfet il est statué, s’il y a lieu, conformément à la loi du 3 mai 1841 par un décret qui déclare l’utilité publique de ces travaux. Dans tous les cas la répartition des dépenses est faite par le syndicat, sauf appel des intéressés devant le Conseil de Préfecture.

Titre 6

Comptabilité et recouvrement des taxes

Article XXXII
Le recouvrement des taxes est fait soit par un percepteur des contributions directes, soit par un receveur spécial choisi par le syndicat et nommé par le Préfet. Le receveur pourra être un syndic.

Le receveur spécial prête le serment voulu par la loi.

Article XXXIII
Le percepteur est tenu de fournir un cautionnement proportionné au montant des rôles. Il reçoit une remise dont la quotité proposé par le syndicat est déterminé par le ministre des finances, si le recouvrement des taxes est confié à un percepteur des contributions directes, et par le préfet si le syndicat a choisi un receveur spécial.
Article XXXIV
Le receveur dresse les rôles d’après les documents fournit par le syndicat. Ces rôles après avoir été affichés à la porte de la Mairie de la situation des lieux, pendant un délai de 8 jours sont visés par le Directeur et rendus exécutoires par le Préfet qui fixe les époques des paiements à faire par les contribuables.
Article XXXV
Le recouvrement des dits rôles est poursuivi dans les mêmes formes et avec les mêmes privilèges que celui des contributions publiques.
Article XXXVI
Les poursuites nécessaires pour le recouvrement sont faites à la requête du Directeur et diligence du percepteur. L’état des contraintes signé du Directeur et soumis au visa du Sous-Préfet ou du Préfet dans l’arrondissement. L’exécution en est confiée aux porteurs de contraintes de l’arrondissement, si le recouvrement des taxes est confié à un percepteur des contributions directes ou dans le cas contraire à des porteurs de contraintes spéciaux dûment commissionnés.
Article XXXVII
Le percepteur est responsable du défaut de paiement des taxes dans les délais fixés par les rôles à moins qu’il ne justifie des poursuites faites contre les contribuables en retard.
Article XXXVIII
Le percepteur acquitte les mandats délivrés conformément aux dispositions du présent règlement. Il rend compte annuellement au syndicat avant le 1er février des recettes et des dépenses qu’il a faite, pendant l’année précédente. Il ne lui est pas tenu compte des paiement irrégulièrement faits.
Article XXXIX
Le syndicat vérifie le compte annuel du percepteur, l’arrête provisoirement et l’adresse au Préfet pour être soumis au Conseil de préfecture qui l’arrête définitivement s’il y a lieu.
Article XXXX
Le Directeur vérifie lorsqu’il le juge convenable, la situation de la caisse du percepteur qui est tenu de lui communiquer toutes les pièces de la comptabilité.

Titre 7

Dispositions générales

Article XXXXI
Au présent règlement les contraventions seront constatées au moyen de procès-verbaux dressés par les gardes rivières ou par tout autre agent ayant qualité à cet effet.
Ces procès-verbaux timbrés ou visés, pour timbres enregistrés en débit, seront affirmés dans les vingt quatre heures soit devant le Maire de la commune où les contraventions auront eu lieu, soit devant le juge de paix du canton et déférés aux juridictions compétentes. Copie de chaque procès-verbal sera remise, par l’agent qui l’aura dressé, au maire de la Commune et notifié par celui-ci au contrevenant, avec sommations s’il y a lieu, de faire cesser immédiatement le dommage.
Article XXXXII
Les réclamations et les constatations relatives au recouvrement des rôles et à la confection des travaux seront portées devant le Conseil de préfecture  ; conformément aux dispositions des lois des 28 pluviôse an VIII et 11 floréal an XI sauf recourt au Conseil d’État.

 

Draguignan, le 11 avril 1859.
Pour le préfet du Var en congé, le conseiller de préfecture, secrétaire général délégué,
signé : H. Anglès.
Validé par M. le Préfet du Var en 1883.

20 mai 1806, extrait du registre des délibération
de la commune de Solliès-Toucas

 
– État de répartition du montant de la construction d’une écluse et d’un canal pour l’arrosage du quartier des Tourretes et des Sénès, pour les engins de la plâtrière, du blanchissage.
Montant des dommages et servitudes causé par la construction de l'écluse et du canal audit Charles Vincent, Lazare Toucas et Madeliene Sénès, Vve Toucas. Et tous les frais résultant de cette construction.
Le secrétaire greffier de la commune dresse l’état de répartition d’après le revenu net de chaque propriété, suivant l’arrêt du préfet en date du 21 frimaire, an XIV.
Le sieur de Lestang-Parade, possesseur de la plâtrière, Cazon, possesseur du blanchissage et les frères Grué, principaux propriétaires aux dit quartier indiquent au secrétaire la délibération du 11 juin 1780 :
–   le quartier de la Tourretes jouirait de 24 heures d’eau par semaine et paierait 1/7 des dépenses ;
–   le sieur marquis de Forbin représenté par de Lestang-Parade, le sieur Laugier représenté par la dame Cazon, paieront 2 ½ /7 pour la faculté de l’eau ;
–   le quartier des Sénès paierait les 3 ½ /7 ;
–   et le sieur de Forbin paierait le 1/6 des 3 ½ /7 du quartier des Sénès, pour la faculté d’arrosage de son parc.
Procès-verbal d’adjudication pour la construction de l’écluse et du canal se monte à la somme de : 2308 francs,
Procès-verbal estimatif des dommages se monte à la somme de : 617,45 francs,
A payé au secrétaire greffier pour son travail la somme de : 75 francs,
Soit un total de : 3000,45 francs.
État de répartition soit :
–  1/7 pour le quartier de la Tourrettes : 428,63 francs
–  4/7 pour tous les propriétaires du quartier à raison de 17,86 francs par heure d'eau,
 1½/7 pour l’usage des engins de la plâtrière (sur les 2 ½ /7) : 642,95 francs,
–  1/7 pour l'usage des engins du blanchissage de la dame Cazon : 428,63 francs,
–  3½/7 pour le quartier des Sénès soit : 1500,22 francs,
de cette somme il faut retrancher le 1/6 payé par le sieur de Saporta, héritier de Forbin pour arrosé son parc soit : 250,04 francs, reste à payer par le quartier des Sénès la somme de 1250,18 francs soit les 3 ½ /7 à répartir sur tous les possédants à raison de 3 centimes 2/3 et ¼ du produit par cannes, soit la somme de : 3000,45 francs
Plus la remise du percepteur à raison de 5 centimes par francs qui sera ajouté à chaque cote soit : 3152,09 francs.
 
Fait à Toulon, le 29 mai 1806, le sous préfet,
signé (illisible). 
 
11 janvier 1844
Ordonnance royale qui a autorisé la construction en pierres de taille de l’écluse de la Tourette et des Sénès a respecté et conservé la réglementation actuelle des eaux du Gapeau.
(Arch. com. de Solliès-Pont, carton C, eaux de Signes.)
Le 23 mai 1948
Arrosages du canal des Tourettes à Solliès-Toucas. Il n’existe aucune association syndicale du canal des Tourettes.
—  Lundi de 5 heures du soir à 5 heurres du matin : départ du premier arrosant jusqu'à Paul Gilli ;
—  Mardi de 5 heures du soir à 5 heurres du matin : Château de Solliès ;
—  Mercredi de 5 heures du soir à 5 heurres du matin : Madame Gerfroit ;
—  Jeudi de 5 heures du soir à 5 heurres du matin : les Basses Tourettes ;
—  Vendredi de 5 heures du soir à 5 heurres du matin : Madame Gerfroit ;
—  Samedi  midi au dimanche midi : (?) de Paul Gilli à la Promenade ;
—  Dimanche au lundi 5 heures du matin : (?) de la Promenade à Madame Gerfroit.
Observations :
Les propriétaires ont droit à l’arrosage tous les jours fériés  ;
Les dimanches les propriétaires ont droit à l’arrosage depuis la source.
Le Blanchissage (usine Gerfroit) a droit à une partie de l’eau tout le temps en dehors des arrosages, le surplus retourne au Gapeau. Il y a eu des procès donnant droit aux arrosages, de 1890 à 1900 entre MM Nègre et Giraud.
Fernand, minotier des Chevilles envoyait tous les matins à 5 heures un homme vérifier que l’eau des Tourettes retournait au Gapeau.
(Note manuscrite de É. Clément).
En août 1953
… Je me permets de vous rappeler que le règlement d’eau du canal des Guirans, Tourettes et Sénès dont vous êtes usager a été défini comme suit par l’audience du 21 août 1845 tenue par M. Alexandre, Timoléon Pellen, Juge de Paix du Canton de Solliès-Pont assisté du sieur Auguste, Alexandre Bernard, commis-greffier [Feuilles d’audience du Greffe de la Justice de Paix de Solliès-Pont enregistré le 25 août 1845, folio 5, case 5 :
“… Les eaux dérivées par les barrages et canal du dit quartier (Guirans, Tourettes et Sénès) depuis 5 heures du matin jusqu'à 5 heures du soir des lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi et depuis 5 heures du matin jusqu’à midi des samedi de chaque semaine, doivent rentrer dans la rivière par la prise d’eau de la blanchisserie des hoirs Cazon (actuellement propriété de Mme Gerfroit) pour servir à l’arrosage des terres des quartiers situés à l’aval…”.
(courrier non daté de l’association syndicale des eaux du canal de la Tour [Jules Rimbaud]
à Émile Clément, propriétaire à Solliès-Ville).
Le 14 septembre 1953
… Le beau temps continue, l’eau est de plus en plus rare, nos cultures souffrent de la sécheresse persistante…
… Voici que la Tour se réveille ; vous pourrez vous en rendre compte par les deux lettres que je joint à la mienne. J’ignore quelle sera la réaction des dix-neuf arrosants des Tourettes. S’ils résistent il y a dix-neuf procès en perspective…

(courrier d’Émile Clément à Me Jean Fabre, avocat conseil)

Le 30 octobre 1953
accuser réception par L. R. du 31 octobre 1953 du courrier du président de la Tour.

Le 15 juillet 1955
demande au Greffier de la Justice de Paix de Solliès-Pont, de rechercher l’audience du 21 août 1845 au sujet des eaux du canal des Tourettes, les procès entre 1890 et 1900 au sujet des eaux du canal entre MM Nègre et Giraud.

Le 12 août 1955
La scierie de Solliès-Toucas, de Borgogne, rendait l’eau à la rivière au pied du Pont, actuellement tout le monde arrose à sa fantaisie. La scierie de Py sur la route de Méounes travaillait le jour avec l’eau des Tourettes ; actuellement elle est fermée, et tout le monde arrose.

Le 20 juin 1959
M. Tarditi, habitant aux Sénès à Solliès-Pont, arrosant des Tourettes et des Sauvans, voisin des Penchiers, m’a dit ce qui suit : « Le canal des Tourettes inonde parfois la route de Belgentier. Les Ponts et Chaussées ont réclamé auprès de Giai, gendre de Py, scieur aux Toucas et usager de ce canal pour la force motrice. Ce dernier ayant la scierie en chômage ne veut rien entendre et menace de couper l’eau à tout le monde. Les arrosants des Tourettes, usagers des eaux ont été obliger de se substituer à Giai et de répondre aux P. et C. qui les menaçaient de dommages-intérêts. Ils ont réuni tous les arrosants. L’un d’eux, un Docteur étranger au pays, a fait remarquer qu’il conviendrait de se syndiquer pour réglementer les arrosages et fixer des cotisations pour l’entretien du canal.

C’est alors que Madame Gerfroit a protesté contre cette proposition, disant que l’intérêt des arrosants des Tourettes est de ne pas se syndiquer, pour ne pas donner prise aux réclamations des arrosants de Solliès qui se plaignent des violations du règlement d’eau qui prévoit que les eaux des Tourettes doivent tomber dans le Gapeau dans la propriété Gerfroit au Blanchissage, de 5 heures du matin à 5 heures du soir. Si l’on crée un syndicat les usagers d’aval auront la possibilité de mettre en cause le Syndicat, personne morale, tandis que sans Syndicat il faut faire des procès individuels ce qui complique les choses. D’ailleurs, il y a quelques années la Tour et son Président en ont fait l’expérience, sans résultat.
Les arrosants ont approuvé Madame Gerfroit et le Docteur en question n’a pas insisté.

(note dactylographiée de É. Clément).
Canal des Tourettes

Rive gauche du Gapeau, en aval du pont de Guiran. (Photo décembre 2011.)

Association syndical,
constitution de la société

Objet et siège de l'association

Art.1er : les propriétaires de terrains dont les noms sont portés à l'état q'accompagne les présents statuts sont réunis en association syndicale.
1. pour assurer la répartition et l’entretien du canal du quartier des Sauvans et Penchiers et de ses dérivations,
2. pour exécuter tous travaux destinés à conserver ou à augmenter le volume des eaux.
Prise du canal des Sauvants et des Penchiers 1
Prise du canal des Sauvants et des Penchiers

La prise du canal. (Photos 2014.)

Le siège de l’association est à Solliès-Pont.

Titre 1er

Assemblée générale et syndicat

Composition de l'assemblée
Art. 2 l’assemblée générale se compose des propriétaires de terrains possédant au moins 10 ares.
Les propriétaires de parcelles ayant une superficie inférieure au minimum ci-dessus fixé peuvent se réunir pour se faire représenter à l’assemblée générale par un ou plusieurs d’entre eux en nombre égal au nombre de fois que le minimum d’intérêt se trouve compris dans leurs propriétés réunis.
Chaque propriétaire de terrains a droit à autant de voix qu’il possède de fois le minimum ci-dessus fixé sans que toutefois ce nombre puisse dépasser trente.

Convocation à l'assemblée générale
Art. 3 les convocations à l’assemblée générale se font collectivement dans chaque commune par voie de publications et d’affiches à la porte de la mairie et dans un autre lieu apparent, ou par lettre individuelle au domicile de chaque intéressé.
L’assemblée générale est valablement constituée lorsque le nombre des voix représentées est au moins égal à la moitié des voix plus une du total des voix de l’association. Néanmoins lorsque cette condition n’est pas remplie dans une première réunion, une seconde convocation est faite au moins à quinze jours d’intervalle et l’assemblée délibère alors valablement quel que soit le nombre des voix représentées.
Les délibérations sont prises à la majorité.

Représentation à l'assemblée générale
Art. 4 les propriétaires de terrains peuvent se faire représenter à l’assemblée générale par des fondés de pouvoir sans que le même fondé de pouvoir puisse être porteur de plus de trois mandats, ni disposer d’un nombre de voix supérieure au minimum déterminé par l’article 2.
Les fondés de pouvoirs doivent être eux même membres de l’association. Toutefois les fermiers que les propriétaires auraient délégués sont exemptés de cette condition.

Attributions de l'assemblée générale
Art. 5 l’assemblée générale nomme les syndics chargés de l’administration de l’association.
Dans le cas ou l’assemblée générale après deux convocations ne se serait pas réunie ou n’aurait pas procédé à l’élection des syndics ceux-ci sont nommés par le préfet conformément à l’art. 22 de la loi du 21 juin 1865. l’assemblée générale vote les emprunts qui, soit par eux même, soit réunis au chiffre des emprunts déjà votés dépassent la somme de six mille francs.

Nomination et composition du syndicat
Art. 6 le syndicat se compose de six membres nommés comme il est dit à l’art. 5 : sans préjudice de droit soit pour le préfet en cas de subvention fournie par l’État ou par une commune soit par la commission départementale en cas de subvention accordée par le Département de nommer conformément à l’art. 23 de la loi du 21 juin 1865, un nombre de syndics proportionnés à la part que la subvention représente dans l’ensemble de l’entreprise.
Il est un autre élu, un syndic suppléant qui siège en cas d’absence d’un des syndics titulaires.

Durée des fonctions des syndics et renouvellement périodique
Art. 7 les fonctions des syndics nommés comme il est dit à l’art. 5 durent neuf ans. Cependant à la fin de la troisième année et de la sixième année, les syndics nommés pour la première fois seront renouvelés par tiers.
Lors des deux premiers renouvellements, les membres sortants sont désignés par le sort. À partir de la neuvième année et de trois en trois ans, les membres sortants sont désignés par l’ancienneté.
Les syndics sont indéfiniment rééligible et continuent leurs fonctions jusqu’à leur remplacement.

Remplacements partiels
Art. 8 tout syndic nommé comme il est dit à l’art. 5 qui sans motifs reconnus légitimes aura manqué à trois réunions consécutives peut être déclaré démissionnaire par le préfet sur la demande de la majorité absolue des membres du syndicat.
Le syndic qui viendrait à décider ou qui aurait cessé de satisfaire aux conditions d’éligibilité qu’il remplissait, lors de sa nomination sera remplacé à l’époque du plus prochain renouvellement.
Les fonctions du syndic ainsi élu ne durent que le temps pendant lequel le membre remplacé serait encore resté lui-même en fonction.

Élection du directeur et du sous-directeur adjoint – nomination du secrétaire
Art. 9 les syndics élisent tous les trois ans l’un d’eux pour remplir les fonctions de directeur et s’il y a lieu, un adjoint pour remplacer le directeur en cas d’absence ou d’empêchement.
Le directeur et l’adjoint sont toujours rééligibles. Ils conservent leurs fonctions jusqu’à leurs remplacements.
Le syndicat nomme aussi un secrétaire soit parmi ses membres, soit en dehors. La durée des fonctions du secrétaire n’est pas limitée, il peut être remplacé à toute époque par le syndicat.

Fonctions du directeur
Art. 10 le directeur est chargé de la surveillance générale des intérêts de la communauté, de la conservation des plans, registres et autres papiers relatifs à l’administration des travaux.
Il représente l’association en justice quand une délibération du syndicat l’a expressément autorisé à cet effet.
En cas d’absence ou d’empêchement il est remplacé par le directeur adjoint et à défaut de celui-ci par le plus âgé des membres du syndicat.

Réunions du syndicat
Art. 11 le syndicat fixe le lieu de ses réunions il est convoqué et présidé par le directeur. Il se réunit toutes les fois que les besoins du service l’exigent, soit sur l’initiative du directeur, soit sur la demande du tiers au moins des syndics, soit sur l’initiative du préfet.

Délibération du syndicat
Art. 12 les délibérations sont prises à la majorité des voix des membres présents. En cas de partage, la voix du président est prépondérante.
Les délibérations du syndicat sont valables lorsque tous les membres ayant été convoqués par lettres à domicile plus de la moitié y a pris part.
Néanmoins lorsque après 2 convocations faites à quinze jours d’intervalle et dûment constatées sur le registre des délibérations, les syndics ne se sont pas réunis en nombre suffisant à la délibération prise après la deuxième convocation est valable quel que soit le nombre des membres présents.
Les délibérations sont inscrites par ordre de date sur un registre coté et paraphé par le président. Elles sont signées par les membres présents à la séance ou portent mention des motifs qui les ont empêchés de signer.
Tous les intéressés ont droit de prendre communication sans déplacement de ces délibérations.

Fonction du syndicat
Art. 13 Le syndicat esr chargé :
- 1er de nommer les agents auxquels seront confiés la rédaction des projets, ainsi que l’exécution et la surveillance des travaux, de fixer le traitement de ces agents ;
- 2. de faire rédiger les projets, de les discuter et de statuer sur le mode à suivre pour leur exécution ;
- 3. de passer les marchés et adjudications et de veiller à ce que toutes les conditions en soient accomplies ;
- 4. de surveiller l’exécution des travaux ;
- 5. de voter le budget annuel ;
- 6. de dresser les rôles des taxes à imposer aux membres de l’association ;
- 7. de délibérer sur les emprunts qui peuvent être nécessaire à l’association. Ces emprunts doivent être votés par l’assemblée générale dans le cas prévu par l’art. 5. Dans tous les cas, ils seront autorisés par l’administration supérieure ou par le préfet suivant qu’ils porteront ou non à plus de 50 000 f la totalité des emprunts de l’association ;
- 8. de contrôler et de vérifier les comptes présentés annuellement par le directeur et par le Receveur de l’association ;
- 9. d’autoriser toutes actions devant les tribunaux judiciaires ou administratifs ;
- 10. de veiller à ce que les conditions imposées pour l’établissement des barrages et des prises d’eaux soient strictement observées, de provoquer au besoin la répression des infractions aux lois et règlements qui régissent la police des cours d’eau ;
- 11. enfin de donner son avis et de faire des propositions sur tout ce qu’il croira utile aux intérêts de l’association, a défaut par le syndicat de remplir les fonctions dont il est chargé ;
le préfet rapportera s’il y a lieu et après, mise en demeure l’arrêté autorisant l’association et ce sans préjudice des mesures prescrites aux articles 22 et 23.

Titre II

Curages ordinaires et extraordinaires
Faucardement, Exécution des travaux

Époques des curages
Art. 14 il sera fait tous les ans aux époques qui seront fixées par le syndicat un curage des canaux désignés à l’art. 1er.
L’association est également tenue de faire exécute les curages extraordinaires qui seraient ordonnés par le préfet, après avoir entendu le syndicat et pris l’avis des ingénieurs sur la portion des canaux qui seraient jugés en avoir besoin.

Définition des curages
Art. 15 le curage comprendra les travaux nécessaires pour ramener les différentes parties des canaux à leurs largeurs et à leurs profondeurs naturelles.

Faucardements ordinaires, extraordinaires et locaux
Art. 16 indépendamment des curages un faucardement général sera fait tous les trois ans sans préjudice des faucardements extraordinaires qui pourraient avoir lieu dans les conditions prescrites par le 2e paragraphe de l’article 14.

Rédaction des projets
Art. 17 les projets seront rédigés par les agents désignés par le syndicat. Ils seront soumis à l’examen des ingénieurs et à l’approbation du préfet.
Les travaux seront exécutés à l’entreprise au rabais après adjudication publique ou en régie.

Obligation des riverains
Art. 18 les riverains sont tenus de couper et d’enlever tous les arbres, buissons et souches qui forment saillie sur les berges ainsi que toutes les branches qui en baignant dans les eaux nuiraient à leur écoulement. Ils devront supporter le dépôt et l’emploi sur leurs terrains des matières provenant des curages dans les conditions prévues aux projets approuvés.
Les matières notées sans emploi sont laissées à leur disposition sous la défense expresse de les rejeter dans les canaux.

Passage sur les propriétés riveraines
Art. 19 les riverains devront livrer passage sur leurs terrains depuis le lever jusqu’au coucher du soleil aux membres du syndicat ou fonctionnaires & agents dans l’exercice de leurs fonctions.

Règlement des eaux du syndicat des Sauvans et Penchiers
Règlement en vigueur depuis le 20 mai 1865
Règlement en vigueur depuis le 15 août 1923
Règlement en vigueur depuis le 23 août 1928

Les différents lieux-dit des Sauvans et des Penchiers
- La Chevalière ;
- La Planquette ;
- La Planquette des Daix ;
- Darius ;
- Britony ;
- Derrière Campagne ;
- Devant Campagne ;
- Flayosque ;
- Jaufrette ;
- Pataue ;
- etc.

Acte constitutif de l'association syndicale des quartiers
des Sauvants, des Penchiers et des Luquets

Copie de l'acte du 7 avril 1867

Acte constitutif
Les soussignés, propriétaires arrosants dans le quartier des Sauvans, des Penchiers et des Luquets, animés du désir de placer leur association syndicale actuelle en rapport des progrès de l’époque, en ce qui concerne l’économie ou le développement de l’agriculture, et, en conséquence, afin d’atteindre à ce but, en assurant désormais à cette association ce caractère régulier qui lui manque, conforme au texte de la loi, et indispensable même à sa propre conservation comme à celle des intérêts qu’elle régit, les soussignés ont, d’un commun accord, résolu de se déclarer et se déclarent, en effet, par le présent acte en date du 7 avril 1867, constitués en associations syndicale libre.

Du but de l'association
La dite association a pour but :
Article 1er : l’amélioration, notamment par l’irrigation, des terres agricoles ;
Article 2 : la surveillance de tout ce qui offre un caractère d’intérêt collectif ;
Article 3 : l’entretien, en bon état de conservation, de l’écluse principale ; des autres écluses ou martelières et des berges relevant des canaux d’irrigation du domaine des dits quartiers ;
Article 4 : le curage des dits canaux tel qu’il a été mis en pratique jusqu’à jour, ou modifié, au gré de l’assemblée.

De l'administration
Article 5 : les propriétaires intéressés sont réunis en assemblée générale.
Article 6 : les syndics sont élus par l’assemblée ; leur nombre est fixé à cinq, et la durée de leurs fonctions est de quatre années.
Article 7 : les syndics élisent l’un d’eux pour remplir les fonctions de directeur.
Article 8 : l’assemblée, à la majorité des suffrages et sur proposition du syndicat, fixe, par hectare, le chiffre des cotisations à percevoir sur des rôles dressés à cet effet.
Article 9 : la somme perçue ou le produit des cotisations est appliquée au service des travaux ordinaires de l’année, et le restant à celui de l’année suivante, et ainsi de suite.
Article 10 : le montant des travaux ordinaires de l’année : tel que le curage des canaux, la réparation des écluses, etc. ne peut, en aucun cas, s’élever au-dessus de la somme de 400 F sans l’assentiment de l’assemblée.
Article 11 : l’assemblée nomme un secrétaire chargé du recouvrement et de la comptabilité.
Article 12 : à la fin de l’année, il est procédé à l’apurement des comptes de l’association, dont le tableau, pendant 15 jours, demeure affiché dans le local ordinaire des délibérations de l’assemblée.

Du mandat des syndics
Article 13 : le syndicat convoque les membres de l’assemblée ; il est chargé de l’exécution des clauses de l’acte d’association, ainsi que de l’apurement des comptes.
Article 14 : il recherche les améliorations agricoles et réprime, en matière d’irrigation, les abus, dans un but d’intérêt collectif et dans la mesure des attributions dévolues à l’association.
Article 15 : le syndicat passe les marchés, dirige les travaux et fait recouvrer les cotisations.

L’extrait de cet acte a été inséré dans le journal Le Toulonnais, le 7 mai 1867.

- 11° enfin de donner son avis et de faire des propositions sur tout ce qu’il croira utile aux intérêts de l’association, a défaut par le syndicat de remplir les fonctions dont il est chargé ;
le préfet rapportera s’il y a lieu et après, mise en demeure l’arrêté autorisant l’association et ce sans préjudice des mesures prescrites aux articles 22 et 23.

Canal des Lices

 
Ou canal des syndicats d'arrosage des quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols

Pétition des présidents des syndicats
des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols
à M. le préfet du Var, datée du 11 avril 1945.

En notre qualité de propriétaires arrosants dans le terroir de Solliès-Pont, et Présidents des Syndicats d’arrosage des quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols, nous avons l’honneur de vous adresser et de signaler à votre attention l’exposé suivant :
Au temps des seigneurs il existait sur le territoire de Solliès-Pont un grand nombre d’usines qui étaient actionnées par les eaux du Gapeau : (moulins à farine, à huile, plâtrières, papeteries, tanneries, etc.)
Ces diverses usines possédaient leur règlement d’eau respectif : celles qui étaient en amont de Solliès-Pont rendaient leurs eaux à la rivière après utilisation. Il n’en était pas ainsi pour les eaux destinées aux usines qui se trouvaient dans Solliès-Pont et en aval.

De toutes ces usines il n’en existe plus qu’une : le moulin à farine dénommé « Moulin des Chevilles » à M. Béja, situé sur la route nationale à l’entrée à droite en venant de Nice.
Ce moulin qui tourne jour et nuit est actionné par les eaux du Gapeau dérivées au moyen d’un canal en maçonnerie ayant son origine à 500 mètres environ dudit moulin.
À leur sortie de ce moulin les eaux se dirigeaient et continuent malheureusement encore à se diriger comme il est dit ci-après : le jour vers le moulin de la Place et la nuit dans le canal des Lices.
Le jour donc après avoir actionné le moulin de la Place (actuellement supprimé) les eaux de fuite alimentaient et alimentent encore le quartier d’arrosage de Sarraire, La Tour et Cadouire dont la contenance est de : 68 h 59 a 70 ca. Or malgré la disparition dudit moulin, les quartiers dont il s’agit continuent à bénéficier de la totalité de l’eau du canal du Moulin des Chevilles, et ce pendant le jour.

La nuit à la sortie de ce même moulin, les eaux comme il est dit plus haut se dirigent dans le canal des Lices, où bientôt elles se divisent en trois branches qui alimentent les trois quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols, contenance totale : 113 h.
Encore il faut ajouter que dans leur parcours ces eaux mettaient en jeu un moulin à tan (supprimé) et un moulin à huile.

Au moulin de la Place avait été prévu un déversoir destiné à recevoir l’excédent des eaux au moment où la totalité de celle-ci passent par le canal, étant observé dans un mémoire ancien que cet excédent pourrait faire tourner les roues du moulin, ledit excédent ou surverse se joint aux eaux du Gapeau et contribue à actionner le moulin de Sochet (supprimé)…

La copie de la pétition ci-dessus a été remise au Syndicat des Sauvans et Penchiers par le Syndicat de La Tour, par M. Henry, Directeur adjoint.

 

Détail du cadastre ancien de Solliès-Pont, le Canal des Lices.

Le canal et la promenade des Lices. Section B, détail, mai 1849. (Archives communales 83-130.)

Canal d'arrosage de Pompeyren

Règlements et notes, pour l'arrosage des deux côtés, et pour l'eau permanente à remettre à Mr Ernest Garnier avec l'extrait par article de la loi Syndicale.
Je joins la quittance de la prime d'assurances « Le Midi », ainsi que la feuille d'avertissement des contributions foncières.

Commune de Belgentier, quartier Pompeyren.

Extrait du règlement d'arrosage dressé le 25 juillet 1865 et approuvé par Mr le préfet le 16 9bre même année 1865.

Partie du Château contenance 1 h 24 a. 50 ca. durée de l'arrosage pour cette parcelle : 17 h 03 minutes commencent la première année de l'exercice, le premier janvier 1866 avec une variation de 4 h plus tard, chaque année comme suit : 1866 commencera le dimanche à 7 h 21 minutes du matin et finira à minuit 12 h 24 minutes du matin et continuera son mouvement par 4 h plus tard chaque année, jusqu'à la sixième année, incluse qui terminera à 7 h 21 minutes du matin, suivant la marche indiquée et ainsi de suite pour l'éternité ou changement.

 1866  du dimanche de 7 h 21 du matin  à   0 h 24 du matin
 1867  de 11 h 21 du matin  à   4 h 24 lundi matin
 1868  de   3 h 21 de l'après-midi  à   8 h 24 matin
 1869  de   7 h 21 du soir dimanche  à 12 h 24 matin
 1870  de 11 h 21 du soir dimanche  à   4 h 24 de l'après-midi
 1871  de   3 h 21 du lundi matin  à   8 h 24 du lundi soir
 1872  de   7 h 21 du lundi matin  à   0 h 24 mardi matin
Prise du canal Pompeyren

Prise du canal Pompeyren.

Barrage du Bassinet ou des Daix

Barrage des Daix

Propriété seigneuriale. Arrose les Mauniers, la Garréjade. Existait en 1566 sous le nom de « Resclause des Daix » ; existait peut-être en 1380 sous le nom de « Béal des Fabres ».

*« Sur la rive droite, entre les propriétés Meyriés et Théodore se trouve le barrage qui dessert le moulin à farine et la ressence (M. Escudier), au quartier du Bassinet, et qui a été établi de 1775 à 1780. »

*Notes de M. Fréderic Dollieule (1848-1932), ancien magistrat, avocat à Marseille.

Barrage de la Castille

Il alimente la prise du canal de Jean Natte.
Est situé à la limite des quatre communes de Solliès-Ville, Solliès-Pont, la Crau et la Farlède.

Barrage de la Castille

Plan des quatre communes

Plan de situation, barrage de la Castille.

Mesure des débits au canal de la Miséricorde

de la commune de Solliès-Pont

Le 5 mars 1948 à 15 heures, MM Castanier, Campion et Bertinchamps, experts :

 Débit des Carcès  598 l/min    60 m3
 Débit de la Tour  319 l/min  soit 53,4 %  32 m3, soit 53 %
 Débit de la Nerthe  279 l/min  soit 46,6 %  28 m3, soit 47 %

Calcul des débits en supposant les bards baissés de 14 c/m :

 La Tour  270 l/min  soit 45 %
 La Nerthe  330 l/min  soit 55 %

Ces chiffres sont erronés. Le canal de la Nerthe était obstrué par des décombres qui faisaient refluer l’eau dans le canal de la Tour. L’écoulement de l’eau dans la Nerthe était contrarié. Nous ne nous en étions pas aperçu, je l’ai constaté le lendemain 6 mars 1948.

Lettre du 8 février 1949, de R. Campion, ingénieur à M. le Dr des Sauvans et Penchiers :

       Mesure des débits    21 juin 1948    23 août 1948
 Rivière du Gapeau  1660 l/s  569 l/s
 Canal de la Miséricorde    778 l/s  561 l/s
 Canal de la Nerthe    580 l/s  403 l/s
 Canal des Sarraire    198 l/s  158 l/s

 

Les ASA 002

Barrages de La Crau

 

Barrage de la Castille

Après la surverse du barrage de Flayosque et la desserte de deux moulins à la Castille, il alimente la prise du canal de Jean Natte (photo ci-contre).

Prise du canal Jean-Natte à la Castille.

Il est situé à la limite des quatre communes de la Crau, la Farlède, Solliès-Ville et Solliès-Pont.

Barrage de la Castille
Plan des quatre communes

Découpage des quatre communes.

 

Barrage de Notre-Dame

Sur la rive gauche, en aval du pont de la ligne vicinale no 20, entre les propriétés (MM. Bon et Blanc), au quartier de Notre-Dame-de-La-Crau, se trouve un barrage qui a été construit il y a 50 ans et qui dessert le moulin à huile (M. Blanc).

Sur la rive droite, au quartier de la Roquette se trouve le barrage qui dérive les eaux qui servent à arroser la propriété de M. Boutiny et qui, plus bas, après avoir traversé la rivière sur un aqueduc, vont arroser sur la rive gauche les propriétés du quartier Richaud. Ce barrage a été établi en 1844.

Sur la rive droite, au pied de la Raie sombre, M. de Beauregard dérive au moyen d’un barrage, les eaux nécessaires à l’irrigation de ses terres.

Sur la rive gauche, plus bas se trouve un second barrage, pour le service des irrigations de la propriété et celui d’un moulin à huile et d’une ressence (M. de Beauregard).

 

 

Barrage de l’Abattoir

Barrage de l'Abattoir

Barrage de Flayosque

Barrage de Flayosc

 Il est alimenté par les sources de Flayosque et actionne un moulin à farine.

*« Sur la rive droite, le barrage à la suite fournit de l’eau au moulin à farine (M. Escudier) établi en 1841. »

 

*Notes de M. Fréderic Dollieule (1848-1932), ancien magistrat, avocat à Marseille.

 

Barrage de la Castille

Il alimente la prise du canal de Jean Natte.
Est situé à la limite des quatre communes de la Farlède, Solliès-Ville et Solliès-Pont et la Crau.

Barrage de la Castille
Plan des quatre communes

Plan de situation, barrage de la Castille.

Les barrages de Solliès-Pont

 

 

 Barrage des Piquets ou de la Ferrage

Barrage des Piquets

Barrage des Piquets.

S’appelait « l’écluse de l’Évêque » en 1712, le 4 septembre, il est dit « le torrent de la rivière avait emporté l’ancienne écluze et le canal ». Les arrosants de l’écluse votent une imposition de 1500 livres pour payer les dettes du quartier « et préférablement ceux dans le fonds desquels le nouveau canal passe dans leurs terres ».

Arrose jusqu'à La Ferrage et sur la rive droite du Gapeau, était construite en pieux et fascines. Une grande quantité d’eau passait à travers la terre et les graviers amoncelés contre la digue. Non-comptant de ces infiltrations naturelles, les arrosants des écluses inférieures s’efforçaient, en temps de sécheresse, de diminuer le volume d’eau entrant dans le canal de la Ferrage, en crevant l’écluse, à l’aide de perches, de longs bâtons. Les arrosants de la Ferrage bouchaient aussitôt ces brèches à l’aide de branchages et avec de la terre glaise, avec de l’argile, moins perméable que la terre sablonneuse mêlée de gravier, qui constitue le lit du Gapeau. Pour mettre fin à ce conflit, aux disputes et aux violences qui s’ensuivaient, on proposa aux syndicats intéressés de faire mesurer par experts le volume d’eau qui devait normalement passer à travers le barrage en fascines et, la constatation faite, construire une écluse en maçonnerie disposée de façon à donner à chaque partie la quantité d’eau qui devait lui revenir.

Ces propositions ayant été acceptées, des experts furent nommés, qui, à l’aide d’expériences réitérées, constatèrent que les quatre cinquièmes de l’eau retenue par le barrage filtraient à travers la digue : un cinquième seulement entrait dans le canal de la Ferrage. Par condescendance, les arrosants inférieurs consentirent à porter aux 22/100es la part à attribuer au syndicat de la Ferrage. Un arrêté du préfet du Var, du 11 décembre 1879, consacra cet accord. Actuellement en vertu de cet arrêté, la Ferrage reçoit constamment, en toute saison, le 22/100es de l’eau retenue par l’écluse : les 78/100es restent dans Gapeau.

 

Le barrage des Piquets

Barrage des Piquets et la prise du canal de la Ferrage, le 5 novembre 2011.

**« Le barrage de la Ferrage, construit en piquets et fascines, ne dessert que l’irrigation de plusieurs quartiers au nord et au midi de Solliès-Pont. »

 

**Notes de M. Fréderic Dollieule (1848-1932), ancien magistrat, avocat à Marseille.

 

 

Barrage de Monsieur ou des Messieurs

 

Barrage des Messieurs
Barrage des Messieurs

Le barrage des Messieurs, le 8 mai 2007.

Écluse seigneuriale, retient toutes les eaux de la rivière, qui appartenaient aux seigneurs de Solliès, qui s’en servaient seuls, pour actionner leurs moulins à blé, à huile et grignon et pour l’arrosage de leurs terres domaniales, qu’ils possédaient audit bourg de Solliès, au quartier de Beaulieu, au quartier des Mauniers, au quartier de la Garréjade, au quartier des fonts des Fabres. Existait en 1216. Donc personne n’arrosait que le seigneur avant 1553, époque à laquelle le marquis de Forbin, seigneur de Solliès vendit à la communauté les herbages, pâturages et moulins à olives et grignon avec faculté de prendre les eaux nécessaires à la marche des moulins, se réservant pour lui les moulins à blé, avec défense à la communauté ou à des particuliers d’en construire. Donc les droits aux eaux ne devinrent pas la propriété, mais bien la faculté de se servir des eaux pour les moulins à huile de la communauté, qui décida seulement, vu l’abondance des eaux, de faire profiter les riverains de la partie des eaux dont elle avait l’usage, pour l’arrosage de leurs terres. Le seigneur restait donc propriétaire des eaux de ses moulins à blé et pour ses terres.
Alimente sur la rive gauche le canal de l’Enclos, d’où le canal de dérivation avec division des eaux entre les trois quartiers : les Fillols, les Laugiers et les Trois-Pierres servant à l’arrosage la nuit seulement, temps pendant lequel les moulins ne fonctionnent pas. Les moulins : un à farine, propriété seigneuriale ; le 2e appartenant à la communauté (démoli en 1880), existaient avant 1553.

Le canal de l'Enclos
Les vestiges du canal de l'enclos.

Le canal de l'Enclos, la vidange et la surverse. Photo : 8 mai 2007.

Vestiges de l'ancien canal de l'Enclos, le 8 mai 2007.

La division des eaux, dit « Carcès » : C’est avant de se jeter dans la rivière que les eaux se divisent en deux parties. La première alimente le canal qui avait été primitivement construit pour actionner les moulins seigneuriaux de Beaulieu (aujourd’hui canal du Sarraire et de la Tour). il prenait le nom de béal de Beaulieu. Cette écluse doit être celle qui est dite en 1380 « de noble Hugues Riquier » entre le jas d’Hugon Ayguier et le bancal d’Huguette de Podio Auito. Le seigneur n’avait rien vendu en 1553, voir l’arrêt de 1634, qui confirme les droits de la commanderie de Beaulieu. La deuxième partie des eaux tombe dans la rivière, actuellement pour alimenter le barrage des Sauvans, des Mauniers, d’Hyères ; avant 1553 ou au plus tard avant 1628, cette eau était destinée à alimenter seulement les moulins à blé et à huile appartenant aux seigneurs et à l’arrosage des terres de la Garréjade et des Fonts des Fabres.

**« Sur la rive gauche, le barrage de Monsieur dessert deux moulins à farine (M. de Saporta), un moulin à huile de Solliès-Pont, un moulin à tan et un moulin à huile (M. Jolibois.) »

 

**Notes de M. Frédéric Dollieule (1848-1932), ancien magistrat, avocat à Marseille.

 

 

Barrage de Seyrol, de Seiros ou Madame

 

Barrage de Seyrol
Barrage de Seyrol

 Barrage de Seyrol le 30 novembre 2004.

Barrage de Seyrol

Barrage de Seyrol le 08 mai 2007.

Alimenté seulement par les eaux de sources ou de Trépan. Arrose très peu sur la rive droite : le canal qu’elle alimente ne sert qu’à la Tannerie Boyer pour un moulin à sumac ou à tan. Autrefois il faisait aller le moulin à huile de la Serre appartenant à M. Gensollen. Les eaux retournent à la rivière.

**« Sur la rive droite, le barrage Gence dessert un moulin à farine, un moulin à huile et un moulin à tan (M. Gence.) »

 

**Notes de M. Fréderic Dollieule (1848-1932), ancien magistrat, avocat à Marseille.

 

 

Barrage de Monsieur le Curé ou des Capellans

 

Barrage des Capellans, (carte postale de 1999). 800 x 514.
Barrage des Capellans

Barrage des Capellans.

Barrage des Capellans, le 23 novembre 2007.

Alimenté par le barrage supérieur ; retient les eaux qui se déversent dans le canal après avoir actionné le moulin et retournent dans la rivière.

**« Rive droite, le barrage du Presbytère fournit les eaux nécessaires à un moulin à huile que possèdent en indivis M. Chrétien et Mme Gensolen. Il a été établi en 1782. »

 

**Notes de M. Fréderic Dollieule (1848-1932), ancien magistrat, avocat à Marseille.

 

 

Barrage de Saint-Victor

 

Barrage Saint-Victor
Barrage de Saint-Victor

Barrage de Saint-Victor.

Alimenté par les eaux du barrage supérieur et par les eaux qui se déversent du canal des Carcès le jour seulement. Sert à la Tannerie Giraud ; le canal de cette écluse tombe à 100 mètres en aval.

**« Sur la rive droite, au dessous du pont de Solliès-Pont, les eaux necessaires à un moulin à huile et à une ressence (M. Suchet), sont dérivés par un barrage dit barrage de Saint-Victor. »

 

 **Notes de M. Fréderic Dollieule (1848-1932), ancien magistrat, avocat à Marseille.

 

 

Barrage du Pont-Neuf ou des Sauvans et Penchiers

 

Barrage des Sauvans

Le barrage des Sauvans.

Le pont Neuf

Le pont-Neuf (photo 2014.)

Il n’est pas mentionné sur le cadastre de 1566. Il a été construit primitivement en pieux et fascines, au moment où la Communauté décida de faire profiter les riverains du Gapeau, pour l’arrosage de leurs terres, des eaux superflues, c’est à dire des eaux qui n’étaient pas utilisées par les moulins ou encore les arrosages des terres seigneuriales.

Vers 1628, des discussions continuelles entre tous les arrosants obligèrent la Communauté à établir une répartition égale de ces eaux. Voir arrêt de 1634, où il est fait mention de ce règlement. Il n’a pas été possible d’établir d’une façon précise l’année ou a été construit le barrage en bois. Tout ce que l’on peut assurer c’est qu’en 1628 il existait et qu’en 1566 il n’existait pas. Ce genre de barrage était destiné à arrêter une faible partie des eaux (un cinquième a été admis en 1886, lors de la transformation du barrage en bois de la Ferrage, en barrage en maçonnerie). Voilà donc la preuve qu’en 1628, les Sauvans n’avaient reçu en partage que le 5e environ des eaux qui coulaient dans la rivière.
En 1633, les Sauvans obtinrent l’autorisation de construire le barrage en pierre parce qu’à chaque crue de la rivière, le barrage en bois était emporté comme la chose s’était passée pour le barrage de la ville d’Hyères, qui fut aussi autorisé en maçonnerie, à cause des crues qui le balayaient toutes les années. Cette autorisation fut accordée aux Sauvans par les intéressés, la communauté, le seigneur, les arrosants des Mauniers, le propriétaire de la Garréjade et des moulins, la commune d’Hyères, à des conditions que nous indiquent les trous qui ont été constatés par les experts nommés par le tribunal de Toulon.

Plan barrage des Sauvans

Copie du cadastre de Solliès-Pont (1918). Prise du canal des Sauvans et des Penchiers.

Ces trous, d’après les experts, devaient laisser passer une quantité d’eau considérable ; c’est ce qui démontre que l’eau qui en découlait n’était pas seulement pour les arrosants des Mauniers, mais bien pour alimenter le canal des Moulins et l’écluse de la commune d’Hyères. Cet état des lieux a été constaté par la sentence de 1768. Au début, il n’y avait que les terres riveraines qui étaient arrosées.
C’est peu à peu et usant de la faculté de prendre l’eau dont ne se servaient pas les riverains au-dessus d’eux, que les propriétaires des terres longeant le canal d’égout devinrent propriétaires arrosants.

Voilà comment les Sauvans qui n’avaient que des terres, vignes et oliviers
sont arrivés à avoir quatre-vingt-six hectares arrosables.

Gapeau panorama barrage des Sauvants et Penchiers

Le Gapeau, barrage des Sauvants et Penchiers, (2014.)

**« Sur la rive gauche, le barrage du Pont-Neuf dessert les irrigations du quartier des Sauvans (et des Penchiers.) »

 

**Notes de M. Fréderic Dollieule (1848-1932), ancien magistrat, avocat à Marseille.

 

Barrage de la Castille

Celui-ci est situé à la limite des quatre communes de Solliès-Pont, la Crau, la Farlède et Solliès-Ville.
Il alimente la prise du canal de Jean Natte - le Béal - sur la Crau puis Hyères.

Barrage de la Castille
Plan des quatre communes

Plan de situation, barrage de la Castille.