Patrimoine

L'oppidum du Castellas

À partir du IIIe siècle, les Romains vainqueurs de Carthage étendent leur hégémonie sur le bassin occidental de la méditerranée. Entre 197 et 189 av. J.-C. ils reçoivent la soumission des diverses tribus gauloises cisalpines. En 57 av. J.-C., Jules César a pacifié la quasi-totalité de la Gaule. Deux siècles plus tard, l’oppidum du Castellas rendra les armes.

En ce qui concerne la vallée du Gapeau et plus spécialement Solliès-Toucas, la première implantation humaine structurée a été située sur les hauteurs du Castellas, au nord du village. Elle remonterait au deuxième siècle av. J.-C.
Les historiens nous apprennent qu’à cet endroit la religion gauloise pratiquée était l’adoration de deux divinités : Taranis le dieu de la foudre et Teutatès (Toutatis) héros des guerriers. Le druide principal (prinium) maintenait un climat de crainte pour tout manquement à ces doctrines ; les rituels étaient nombreux pour obtenir le soleil, la pluie ou la vaillance. Une fois par an, au printemps, les prêtres faisaient un sacrifice en l’honneur de Teutatès : ils lui offraient une victime humaine.
La plupart du temps il s’agissait d’un prisonnier que l’on enfermait dans une cage d’osier, quand le druide avait fini ses incantations autour d’un gigantesque brasier, on précipitait dedans la cabane et son contenu. En l’absence de captif, un habitant de l’oppidum était immolé, généralement une fille ou un garçon obligatoirement pubère.
Une autre cérémonie moins cruelle était la cueillette du gui. Pratiquée au début de l’hiver, les officiants, tous de blanc vêtu, allaient en cortège couper les baies magiques sur le versant nord du Castellas. À cet endroit, les branches de l’épaisse forêt de chênes regorgeaient de cette plante parasite, elles étaient l’objet de toutes les attentions. C’était un gage d’adoration et donc de protection divine. Ceux, qui pour raison diverse, mais toujours voulue par le chef (Brennus), étaient délibérément écartés de ce rituel, ils devaient obligatoirement quitter le village avant la fin de l’hiver.

Oppidum Castellas
Février 2009, l’Oppidum du Castellas, vestiges d’habitations gauloises.

Sur l’oppidum du Castellas, le Brennus Vitellius Allarik, chef des Cumactulici, vit ses derniers jours d’indépendance. Au deuxième siècle de notre ère, les centurions d’Adrien, regroupés dans la cité militaire d’Hyères (Pomponiana), s’apprêtent à remonter la vallée du Gapeau et ouvrir une voie nouvelle vers les eaux chaudes de la cité aixoise. En vingt-quatre mois, la peuplade des oppidums fut colonisée, embrigadée et formée à la vie romaine. Enthousiasmés par cette existence nouvelle axée sur l’ordre et la discipline, les Cumactulicis sollièsiens deviendront de fidèles serviteurs à la gloire des empereurs de la Rome antique.
Vu du ciel, l’ensemble est comparable à une couronne ceignant le sommet de la colline sur plus de mille mètres de développement et, en l’état actuel, invisible de la plaine. Nous sommes en présence des ruines d’une fortification témoignant d’un habitat ligure ou préromain de l’un des plus vastes oppidums de Provence couvrant cinq hectares. Par comparaison, il est placé immédiatement après la « Courtine » d’Ollioules.

Oppidum Castellas

Plan de l’oppidum du Castellas.

La muraille devait comporter une quinzaine de tours et semble-t-il, deux entrées monumentales, elles aussi flanquées de donjons en bois. La datation avancée à la suite des fouilles effectuées par M. Lioult, archéologue, en 1972, 1973 et 1974, situe cet oppidum à la fin du 2e siècle avant J.-C., avec un habitat composé de maisons ou cases, petits ateliers et bétaillères.

D'après Jean-Claude VINCENT

 

 

 

Ce vaste habitat est implanté sur une colline dominant, à 349 mètres d'altitude, la rive gauche du Gapeau, peu avant son débouché dans la dépression permienne. Au lieu-dit « Le Castellas », habitat perché fortifié de l'âge de Fer (VIe/Ve siècles av. J.-C. - IIe /Ier siècles av. J.-C.).

oppidum du Castellas

Vue aérienne du site 1997. Auteur Christian Hussy ; Marc Heller. © Christian Hussy 2005. DRAC PACA.

Le site a fait l'objet de fouilles par Cl. Lioult en 1973-1978, à la suite desquelles il fut inscrit sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 9 septembre 1978. Deux périodes sont décelables dans la construction du système défensif. Une première enceinte, mur simple aux parements de gros blocs et au blocage de pierres de moyennes dimensions, enserre une surface plane de 2,1 ha. La courtine nord-est, sud-ouest et ouest, formant soutènement, ont une largeur de 2 m. À l'est et au sud, au niveau des changements d'orientation du rempart, il semble exister des portes. Les portes à recouvrement nord et ouest du second état de la fortification faisaient peut-être déjà partie du premier état de l'enceinte. La deuxième enceinte reprend, sans la modifier, la première fortification au sud-ouest et à l'ouest. À l'extrémité nord, elle l'englobe sur une courte distance, puis, là où le précédent rempart obliquait vers le sud, elle conserve la direction vers l'est afin de ceinturer une zone en pente. Elle venait ensuite probablement se souder sur le tronçon sud-ouest du premier rempart, dans un secteur où d'importants remaniements et une végétation dense ne permettent pas de suivre son tracé. La surface ainsi protégée avoisine les cinq ha.
Le nouveau tronçon est un mur à double parement de 4 à 5 m de large, présentant un léger fruit et une élévation conservée de près 2 m par endroits. Ses parements sont formés de blocs de calcaires de moyennes dimensions. Dans la seconde enceinte, il existe 3 portes :
— la première, située à l'extrémité nord-est d'accès droite-gauche, mesure de 2 à 2,50 m de largeur. Elle est protégée par un bastion
— la seconde, dégagée par les fouilles de Claude Lioult, est située à l’extrémité est d’accès droite / gauche, elle mesure 2 m de largeur pour une longueur de 7 m environ. Le rempart qui la recouvre est renforcé à son extrémité par un bastion de 7 m sur 8 m. La porte a été ultérieurement obturée.
— la troisième à l’ouest mesurait environ 3 m de largeur à l’origine. Elle fut ensuite réduite à 1,30 m puis obturée.
Entre la porte est et la porte nord, 13 tours pleines quadrangulaires sont accolées au rempart. Elles sont espacées de 18 à 25 m et mesurent de 5 à 8 m de profondeur sur 4 à 5 m de large. À l’ouest de la porte nord se trouvent deux autres tours, espacées de 33 m, la plus méridionale ayant 7 m de profondeur sur 5 m de large. Quelques habitations ont été dégagées à l’intérieur de la première enceinte.
La base des murs présente un double parement de dalles posées sur le chant. Les cases fouillées au niveau de l’entrée ouest possèdent une banquette latérale.
Oppidum du Castellas

Plan : Centre Archéologique du Var - Toulon, juillet 1992, Marc Borréani et Françoise Laurier.

Une autre cabane située plus à l’intérieur (5,60 m X 4,70 m soit 26 m2 de superficie) était divisée par un muret et possédait deux « dolta » dont les fonds étaient posés sur le sol constitué du rocher égalisé.
La présence de céramique grise archaïque et d’amphores étrusques atteste une occupation du site dès le Ve siècle av. j.-C. voire la fin du VIe, mais rien ne permet de dater aussi haut le premier rempart dont la période de construction reste à préciser. Les habitations fouillées, contemporaines, au moins en partie, de la deuxième enceinte, sont datables des II- Ier siècles av. J.-C.

Mobilier : oboles et drachme légère de Marseille ; céramique grise archaïque, campanienne A, modelée ; amphores : étrusque, marseillaise, italique ; dolium ; meules en rhyolite et basalte.

 

 

 

Bibliothèque :
Carte archéologique de la Gaule, 1999, ISBN : 2-87754-064-2, Le Castellas, CAG 83/2, commune 131, p. 745 et 746.

Solliès-Toucas, VINCENT Jean-Claude, 2004, ISBN : 2-9521503-0-3

LA MADONE DES MOTARDS

Église Saint-Jean-Baptise

SOLLIÈS-PONT

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La statue de la Vierge enceinte en place sur son support, située au dos du linteau du portail d’entrée de la cour intérieure du château. Le modèle est en fonte de fer, sans marque de fondeur.
Il date de 1885-1900, pèse cinquante kilos et mesure un mètre vingt-cinq de haut (1).
Photo de novembre 1998.

La statue de la Vierge après réparation, décapage, mise en couleur et patine réalisées par M. Claude Saëz, président de la Chambre internationale des restaurateurs de meubles et objets d’art (CIRMOD) en juin 1999(2).

Madone des motards, église Saint-Jean-Baptiste, Solliès-Pont
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Le père Jean-François Audrain, curé de la paroisse de Solliès-Pont, sollicite auprès de M. André Duhamel, maire, la réalisation par l’atelier bois du CTM d’un oratoire pour la présentation dans l’église Saint-Jean-Baptiste de la statue de Notre-Dame des Motards, bénie par le pape Jean-Paul II le 29 mai 2000(3).

L’oratoire Notre-Dame des Motards comprenant un support et deux balustrades est réalisé le mois d'octobre 2000 au Centre technique municipal de Solliès-Pont par l’atelier bois(4).

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Notes :
1) Photo Gérard Dryjard des Garniers.
2) Photo et article de Claude Saëz dans Pieds-Noirs d’hier et d’aujourd’hui, n° 120 de mai/juin 2004, p. 34-35.
3) Photo de l’Observatore Romano.
4) Notre-Dame des Motards, Vierge du château de Solliès-Pont (XIXe), bénie par le pape Jean-Paul II, au cours du pèlerinage des motards, à Rome le 29 mai 2000.

L’église Notre-Dame de l’Assomption à Belgentier

Elle date du XVIIe siècle. Le portail de l’église est surmonté d’un disque sculpté d’un éperon(1) où figure la date de 1616. Elle se compose d’une nef centrale à cinq travées marquées par des doubleaux et de deux bas-côtés voûtés d’arêtes. Le chœur, à pans coupés, est surmonté d’une remarquable coupole à base ovale surmontée d’une lanterne polygonale typique de la Renaissance italienne. De nombreuses œuvres picturales sont à voir :
— un tableau du XVIIe siècle provenant de la chartreuse de Montrieux, représentant saint Bruno ;
— une peinture sur toile du XVIIe siècle représentant saint Roch, saint Sébastien et saint Antoine, ermite ;
— une peinture du XVIIe sicle sur toile représentant sainte Roseline ;
— un buste reliquaire en bois sculpté, doré et peint du XVIIIe siècle de saint Maur.
— une statue de la Vierge à l’Enfant, bois peint, XVIIIe siècle ;
— la chaire déplacée durant la Révolution et provenant du réfectoire de la chartreuse de Montrieux ;
— un autel en bois doré du même style que le retable est restitué par les chartreux en 1995 ;
— un retable en bois doré aux armes des Fabri de Rians et peinture représentant l’Assomption, complète la composition de l’ensemble. Le clocher carré est surmonté d’un campanile en fer forgé de 1792(2).
Église Belgentier
Fresque de Belgentier

(1) - Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1987.
À l’extérieur sur le chevet, une fresque en trompe l'œil qui habille le dos de l'église, réalisée en 1992, par Michel Deguil, relate le passage : de Louis XIV accompagné par sa mère Anne d’Autriche, son frère Philippe d’Orléans, du cardinal Mazarin, de d’Artagnan et de sa cour en 1660, se rendant en pèlerinage à Notre-Dame des Grâces de Cotignac.
L’horloge, datée de 1925 est placée sur la face est du clocher.

(1) - La légende raconte que lors de son inauguration, personne ne voulait mettre les pieds les premiers à l’intérieur de l’église. Ce problème insoluble fut réglé par un gentilhomme, qui pénétra à cheval à l’intérieur de l’église, sans fouler le sol de ses pieds. C’est ainsi que les villageois rassurés le suivirent pour célébrer la première messe de la nouvelle église. Pour commémorer cet évènement, un éperon fut gravé sur une pierre.

Belgentier

(2) - Les cloches :

clocher Belgentier

La cloche du campanile :
Inscription : MENSE IVIL 1692, PRIOR ANDRE GVERIN PREMIER CONSVL HONORE RUY CONSEIL.
Dimensions : Diamètre : 0,72 m, hauteur : 0,70 m, poids : 230 kg environ, note : Mi.
Décors : Une croix ornée de feuillages sur socle à deux gradins avec deux chérubins, cartouche avec crosse de Saint-Maur.
Métal : Bronze.
Marque de fondeur : FAICT PAR GEORGE THOMAS.
Classée MH d’objets mobiliers le 7 octobre 1981.

La cloche du clocher :
Inscription : MARIA MATER GRATIE ORA PRO NOBIS – MRE ANTOINE GUEIRARD ET M ANDRE CONSULS – MDCCXXXIIII – NICOLAS GIRARD CURE – MARRAINE ROSE ROUSTAN – D.O.M.
Traduction : Marie Mère de la grâce, priez pour nous – DOM = Deo optimo maximo : Dieu très bon et très grand – 1734.
Dimensions : Diamètre : 0,88 m, hauteur : 0,84 m, poids : 440 kg environ, note : Sol#.
Décors : Fleurs de lys renversées et ornées sur la couronne et la patte. Immaculée Conception dans une mandorle flamboyante elle-même dans une médaille appuyée et surmontée d’une fleur de lys, croix d’Anjou ou de Lorraine sur socle trapézoïdal.
Métal : bronze.
Elle est classée Monument Historique d’objets mobiliers le 7 octobre 1981.

cloche 10

(Photo : Claudine Lehot, Belgentier.)

Clinopodium nepeta  (L.) Kuntze

Nepitella

Nom provençal :
 - Menugueto

Famille : LAMIACEAE

Localisation :
Très commun, mais polymorphe. Lieux secs et pierreux, pelouses méditerranéennes ouvertes, garrigues.

Utilisation :
Aérophagie, digestion, fatigue (stimulant). Bien que de la même famille que la Menthe, il ne doit pas être confondu avec celle-ci.

Comestibilité :
Odeur et saveur proches de la Menthe. Utilisé en cuisine pour relever les soupes, purées, ragoûts, omelettes, salades, glaces…

Photo : Suzie's Farm et licence

Gel des oliviers en 1820

« L'hiver n'est pas en général rude dans ce pays, puisque, année commune, le thermomètre de Réaumur ne descend pas au-dessous de zéro ; mais le froid a aussi ses excès comme la chaleur, puisque, dans les années 1709, 1768, et 1820, la gelée fut excessive : le thermomètre de Réaumur(1), surtout dans la dernière année, descendit au douzième degré (-15 C) au-dessous de la congélation : aussi les orangers, les citronniers, les oliviers, les grenadiers et les figuiers périrent presque entièrement »…

Pierre des oliviers

Pierre bâtie dans une restanque en souvenir du gel des oliviers en 1820.

+
1820
ET DU 11 AU 12 JANVIER
MORTALITÉ DES OLIVIERS
ET DU DERNIER QUARTIER
DE LA LUNE 1812

… « On ne peut qu'avec peine jeter les regards sur cette grande plaine qui était couverte de superbes oliviers, mais qui n'ayant pas résisté aux froids de 1820, ont été coupés jusque près des racines. Cette perte a vivement affligé tous les habitants : c'était leur principale richesse. Maintenant on voit s'élever de nouvelles pousses, mais l'on sait combien cet arbre est lent à venir : trente ans suffiront à peine pour le rendre à sa première beauté »…

Essai sur la topographie physique et médicale de Solliès-Pont, (département du Var) ; présenté et publiquement soutenu à la faculté de médecine de Montpellier, le 30 aout 1821 ; par Joseph-Régulus Toucas, natif de Toulon, département du Var, pour obtenir le grade de docteur en médecine.

À Montpellier 1821.

— 1 L'échelle Réaumur est une échelle de température conçue en 1731 par le physicien et inventeur français René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757), qui a défini son thermomètre à partir de la dilatation apparente de l'alcool et en calibrant un intervalle de référence entre le point de congélation de l'eau (valeur : zéro) et le point d'ébullition de l'eau (valeur : 80). Ainsi l'unité de cette échelle, le degré Réaumur, vaut 5/4 (ou 1,25) d'un degré Celsius et a le même zéro que le degré Celsius.

Consulter la page flore : Olivier

Bibliothèque :

Consulter l'ouvrage : Essai sur la topographie physique et médicale de Solliès-Pont
Consulter l'ouvrage : L'Olivier en terre varoise
Consulter l'ouvrage : Le livre de l’Olivier

Lei apié

Hautes-Sambalettes, Cuers

Apié des Hautes-Sambalettes à Cuers.

Lei apié ou murs à abeilles sont des niches aménagées dans un mur de restanque ou d’enclos ou dans une partie bien construite d’un clapier et sert à contenir les ruches faites en écorce de liège ou rusques. Ces niches, avec un fond plat ou arrondi, sont toutes placées plein sud.

Lei apié ou maisons des abeilles. Souvent disposés en lisière de forêt, les apiés se trouvent, sous forme de niches incluses dans un mur de restanque exposé plein sud. Les ruches en bois ou en écorce de chêne-liège sont placées à l’intérieur pendant la période hivernale. Certains de ces apiés peuvent comporter de nombreuses niches.

Apié à Solliès-Toucas, colline côté sud

Apié à Solliès-Toucas, quartier Les Pourraques, face sud.

Apié à Solliès-Toucas, colline coté nord

Apié à Solliès-Toucas, quartier Les Pourraques, face nord.

Autrefois, l'apié, le mur à abeilles ou brusc en provençal, était un mur en pierre sèche dans lequel des niches destinées à recevoir des ruches étaient aménagées. Selon l'importance du rucher les niches pouvaient être dans le mur d'une restanque, d'une maison ou faire l'objet d'une construction spécifique comme les enclos à apiés. Les niches reçoivent des ruches, souvent en bois ou en écorce de chêne-liège.
L'implantation de l'enclos et des niches n'est pas choisie au hasard. Si possible, le muret recevant les ruches aura été placé dans les conditions suivantes : à l'abri des vents dominants et à l'ombre. Les colonies d'abeilles se trouvent bien à l'ombre des arbres et même, souvent dans un verger ou dans un bois, ce qui est en définitive leur station naturelle, à condition que ce soit près de la lisière du bois. En effet, les abeilles souffrent d'une trop grande chaleur et il peut arriver que la cire des rayons se ramollisse.

Apié à Solliès-Toucas, centre-ville

Apié à Solliès-Toucas, centre-ville.

 

Bibliothèque :

Cabanes en pierres sèches de la Provence littorale le Var,
par Éric Kalmar, 1995, 88 pages.
Les chroniques du patrimoine,
par Raoul Décugis, bulletin no 14, mars 2010, Ollioules, 29 pages, dans recueil. Tome I.

Erica arborea  L.

Erica arborea 1

Nom provençal :
 - Brugas mascle

Famille : ERICACEAE

Localisation :
Commune dans le département, sur sols acides. Souvent caractéristique de la forêt silicicole à Chêne-liège. C’est la plus grande des Bruyères de France.

Utilisation :
Le bois des racines est célèbre pour la fabrication des « pipes de Bruyère » (Saint–Claude, Jura).
Plante mellifère importante pour les insectes.
L’infusion de sommités fleuries est un bon antiseptique urinaire (cystite).

 

 

  • bruyère arborescente, Erica arborea L.
  • Bruyère arborescente, Erica arborea L.
  • Erica arborea 1
  • Bruyère arborescente

Capsella bursa-pastoris (L.) Medik.

 

Bourse-à-Pasteur, capsella bursa pastoris L.

Nom provençal :
 - Nastoun-fèr ;
 - bourso-à-pastre
.

Famille : BRASSICACEAE

Localisation :
Commune dans les champs, les lieux cultivés ou incultes.

Utilisation :
C’est une plante réputée pour son pouvoir hémostatique. Elle était utilisée chaque fois qu’il y avait des saignements : épistaxis (saignement du nez), plaies, hémorragies, ménopause…
Son nom de Bourse-à-pasteur vient de la forme de ses fruits qui rappellent la bourse des bergers : capselle venant du latin capsella, petit coffre.

Comestibilité :
les jeunes rosettes de feuilles sont excellentes crues ou cuites. Leur saveur est douce et agréable. Elles accompagnent à merveille, en salade, une anchoïade.

 

 

  • Bourse-à-Pasteur, capsella bursa pastoris L.
  • Bourse-à-pasteur

Beta vulgaris  subsp. maritima   L. Arcang.

Betterave maritime, Beta vulgaris ssp maritima L. arcang

Nom provençal :
 - Bledo-de-mar

Famille : AMARANTHACEAE

Localisation :
Groupement nitrohalophile. Commune aux bords des Salins, sur les rivages maritimes et s’éloigne quelquefois à l’intérieur des terres.

Comestibilité :
Comme légume. Ses feuilles, très tendres, sont comestibles crues ou cuites. En Corse, elle est mélangée avec le brocciu, un fromage fait avec le petit lait, pour remplir des tourtes aux herbes.
C’est une des plantes les plus récoltées le long des côtes de l’Atlantique et de la Méditerranée.

Ballota nigra  subsp. meridionalis  Béguinot

Ballote fétide, Ballota nigra subsp meridionalis

Nom provençal :
 - Bouan-rùbi negre

Famille : LAMIACEAE

Localisation :
Commune, tous terrains, décombres, bord des chemins.

Utilisation :
En infusion, c’est une plante antispasmodique remarquable, mais son goût et son odeur jouent en sa défaveur…

Ballote fétide, Ballota nigra subsp. meridionalis Beguinot, Beguin 2

Alnus glutinosa  (L.) Gaertner

Aulne glutineux, Alnus glutinosa L. Gaertner
Aulne glutineux, Alnus glutinosa

Nom provençal :
 - Verno

Famille : BETULACEAE

Localisation :
Commun, sur les rives du Gapeau.

Utilisation :
Pour traiter une épilepsie, surtout les crises, il était d’usage, autrefois, de recouvrir la personne de feuilles sèches d’Aulne et de l’entourer dans une grosse couverture. Ce traitement provoquait une transpiration intense qui calmait le sujet. Ceci fait appel aux propriétés fébrifuges de l’arbre que l’on appelait autrefois le « quinquina indigène ».
Le bois de l’aulne est pratiquement imputrescible : dans les pays du Nord, on en fait des sabots.

Photo : Criss de Niort.

Crataegus laevigata  (Poir.) DC

Crataegus laevigata

Photo : Andreas Rockstein   et   license

Nom provençal :
 - Pouméto dé Paradis ;
 - Arsinat.

Famille : ROSACEAE

Localisation :
Lisières forestières, haies, bois.

Utilisation :
C’est une plante tonicardiaque, régulatrice des troubles de la tension et qui a une action sédative sur le système nerveux central.

Comestibilité :
Fruits comestibles en gelée, frais ou en compote, rarement utilisés comme anti-diarrhéique.
Les jeunes feuilles tendres des différentes aubépines sont excellentes crues en salade.

Asphodelus ramosus  L.

Asphodèle à petits fruits, Asphodelus ramosus

Nom provençal :
 - Pourraco

Famille : ASPHODELACEAE

Localisation :
Lisière de forêt, bordure des champs.

Utilisation :
Les Grecs et les Romains consommaient les tubercules allongés de Asphodelus albus et A. ramosus. Ils les faisaient souvent cuire sous la cendre.
Les tubercules, bourrés d’amidon ont servi de pain en temps de disette.
Les feuilles sont consommées comme des poireaux.
On préparait autrefois de la colle pour la cordonnerie et la reliure avec les tubercules d’asphodèle.

  • Asphodèle à petits fruits, Asphodelus ramosus
  • Asphodèle à petits fruits, Asphodelus ramosus
  • Asphodèle à petits fruits, Asphodelus ramosus
 

 

Dans la même famille :

Artemisia absinthium  L.

Absinthe, Artemisia absinthium-L.

Nom provençal :
 - Absinto

Famille : ASTERACEAE

Localisation :
Sur les pentes rocheuses, au bord des chemins et des champs.

TOXIQUE à forte dose.

Atriplex halimus  L.

Arroche comestible, Atriplex halimus L.

Nom provençal :
- Blanqueto,
- Bouissoun-de-mar
.

Famille : AMARANTHACEAE

Localisation :
Hauts de plages, bords salés. Roselières saumâtres.

Comestibilité :
Ses jeunes pousses et ses feuilles étaient déjà consommées par les Égyptiens et les Grecs.
Il est préférable de manger les feuilles cuites, car crues, elles ont tendance, si on les mange seules, à irriter légèrement la gorge.
Leur saveur est salée.

Arroche comestible, Atriplex halimus L.

Artemisia vulgaris  L.

armoise-commune-artemisia-vulgaris-l

Nom provençal :
 - Artemiso

Famille : ASTERACEAE

Utilisation :
Surtout employée pour son action sur l’organisme féminin (ménopause, règles douloureuses, irrégulières…), propriété commune à toutes les plantes patronnées par la déesse Artémis.
Également employée dans les digestions difficiles, manque d’appétit. Infusion de 20 grammes de plante sèche pour un litre d’eau.

Comestibilité :
Les jeunes pousses sont délicieuses en beignets.
Les inflorescences, très aromatiques, ont servi à aromatiser la bière avant l’introduction du Houblon au Moyen Âge.
Permet de faire le borchtch d’Armoise (potage avec chou, betterave, tomate, crème aigre et armoise) en Ukraine.

Arbutus unedo  L.

 

Arbousier, Abutus unedo L.

Nom provençal :
 - Darboussié

Famille : ERICACEAE

Localisation :
Très commun, maquis.

Utilisation :
Les fruits sont diurétiques, riches en vitamines et utilisés en marmelades contre la diarrhée.
Les feuilles, riches en tanins, sont utilisées dans le pourtour méditerranéen sous forme de décoction pour soigner les diarrhées et les infections urinaires.
En Corse et en Italie, ils servent à la distillation.
Aujourd'hui cultivé comme arbuste d'ornement, autrefois pour son tanin.
Arbousier, Arbutus-unedo L.

Amelanchier ovalis  Medik.

Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik.

Nom provençal :
 - Amelanquié

Famille : ROSACEAE

Localisation :
Sur les coteaux et bois rocailleux, surtout calcaires ;
commun. Espèce pionnière.

Utilisation :
Valeur horticole ; il est cultivé pour ses fleurs blanches ornementales.

Comestibilité :
Le fruit, noir-bleuâtre et appelé amélanche, bien que petit et avec de nombreux pépins, est comestible. C’est l’un des meilleurs fruits sauvages (excellentes confitures) dont le goût rappelle celui des raisins secs.

Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik.

 

  • Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik, fruits.
  • Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik.
  • Amélanchier, Amelanchier ovalis Medik.

Alliaria petiolata  (M. Bieb.) Cavara & Grande

Alliaire officinale, Alliaria petiolata

Nom provençal :
 - Moustardet

Famille : BRASSICACEAE

Localisation :
lieux ombragés, bords des cours d’eau.

Utilisation :
C’est une plante à cueillir au moment de l’emploi car elle perd, comme un grand nombre de Brassicacées, ses propriétés lors de la dessiccation.
Très utile en usage externe par application du suc frais ou de compresses imprégnées de la décoction, contre les plaies infectées, eczéma, ulcères…

Comestibilité :
Les feuilles ont une odeur et un goût d’ail. Elles sont légèrement sucrées, piquantes et amères : on les ajoute aux salades composées.
Crues et hachées, comme du persil, à déguster dans les salades, soupes, viandes froides ou tout simplement dans les sandwiches à la place des feuilles de laitue !

Styrax officinalis  L.

Aliboufier, Styrax officinalis L.

Nom provençal :
 - Aliboufié

Famille : STYRACACEAE

Localisation :
Cet arbuste existe en France que dans le Var à l’intérieur du pentagone La Crau, Le Revest, Signes, Camps-la-Source et Forcalqueiret. La majorité des stations se retrouve donc dans la partie calcaire du bassin versant du Gapeau, en particulier entre le Coudon et Montrieux.
Pour cette raison, on a longtemps cru qu’il avait été introduit par les moines de la Chartreuse de Montrieux, sans pouvoir en apporter la preuve.

Utilisation :
- Le Styrax fournit une résine recueillie par gemmage, le « baume storax » utilisé contre la toux, le catarrhe bronchique, l’asthme, les plaies et ulcères cutanés…
- Les graines, très dures, servaient aux moines pour fabriquer leurs chapelets et les curés de Belgentier ont longtemps brûlé de la résine de Styrax dans leurs encensoirs.

Aliboufier, Styrax officinalis L.
Aliboufier, Styrax officinalis L.

Fleurs

La drupe et sa graine.

Fruits.

Aliboufier, Styrax officinalis L.

Asparagus acutifolius  L.

P1300896

Photo : Xavier Béjar et licence

Nom provençal :
  - Ramo-couniéu ;
  - pounchu
(Roquebrune/Argens) ;
  - tiro-bòu (Les Adrets-de-l'Estérel).

Famille : ASPARAGACEAE

Utilisation :
La jeune pousse (turion) comestible est riche en vitamines A, B1, B2, acides aminés et oligo-éléments.
Elle est dépurative et diurétique.
Ne pas consommer en cas de maladies des voies urinaires.

Comestibilité :
Les fruits des différentes espèces d’asperges sont toxiques (riches en saponines).

Asperge sauvage, Asparagus acutifolius L.

Allium triquetrum  L.

Ail à trois angles, Allium triquetrum L.

Nom provençal :
 - Aiet

Famille : AMARYLLIDACEAE

Localisation :
très commun (mars-mai) ; fossés, bord de chemin, de ruisseau, endroits frais.

Commestibilité :
La plante est utilisée en condiment. Ses fleurs blanches et ses feuilles sont délicieuses dans les salades.

Précaution :
Sa consommation trop fréquente peut entrainer une irritation des muqueuses digestives et urinaires.

Agrimonia eupatoria  L.

Aigremoine eupatoire, Agrimonia eupatoria L.

Agrimony - Agrimonia eupatoria 2c

Photo : Sarah Gould et licence

Nom provençal :
- Grimoueno
;
- Sourbeireto
;
- Erbo-de-vèire
.

Famille : ROSACEAE

Localisation :
terrains argileux, ensoleillés.

Utilisation :
Plante astringente (diarrhées), diurétique et vulnéraire.
Enrouements : « Bon pour la voix ».


Comestibilité :

Les feuilles servent à préparer un « thé » agréable et les très jeunes pousses sont cuites comme légumes (Bosnie).

Agrimonia eupatoria

Allium roseum  L.

Ail rosé, Allium roseum L.

Nom provençal :
 - Aiet-de-serp

Famille : AMARYLLIDACEAE

Localisation :
Fréquent dans les garrigues, les lieux herbeux et buissonneux, les cultures, les bords des chemins…

Utilisation :
Toutes les espèces d’ail sauvage contiennent du soufre et de l’iode et sont diurétiques, hypotensives, antiseptiques des voies digestives et antibactériennes.

Comestibilité :
Les bulbes, les feuilles et les fleurs s’utilisent en condiment ; frais dans les salades, les mayonnaises, les sauces ; cuits dans les soupes, les omelettes…

Ail rosé, Allium roseum L.

Acanthus mollis  L.

Acanthe molle, Acanthus mollis L.

Nom provençal :
  - Acanto ;
  - d'ourso
 ;
  - Grando-berso
.

Famille : ACANTHACEAE

Localisation :
Présente sur tout le pourtour méditerranéen.
Rocailles, décombres, bord des vignobles.
Assez rare à l’état sauvage, souvent cultivée dans les jardins pour l’élégance de ses grandes fleurs blanches veinées de pourpre.

Utilisation :
Usage externe sous forme de bains, compresses, cataplasmes pour les brûlures, dartres, piqûres…
Émollient et anti-inflammatoire (usage externe et interne.)
La feuille inspira, dit-on, le sculpteur grec Callimaque lorsqu’il créa les motifs du chapiteau corinthien.

Le grand orgue Joseph Callinet

de l'église Saint-Jean-Baptiste, Solliès-Pont

Joseph Callinet, 1795-1857

Né à Dijon, le 15 novembre 1795, il est l’ainé des enfants de François Callinet, facteur d’orgues, et de Marguerite Rabiny, fille de facteur d’orgues. Il apprend le métier auprès de son père. En 1820, François s’éteint à Rouffach, Joseph reprend alors l’entreprise et termine la formation de son frère cadet Claude-Ignace. En 1823, Joseph épouse Eugénie Sartory à Huningue.

En 1826, il termine son premier instrument à trois claviers à Brunstatt et s’installe dans de nouveaux ateliers. En 1827, Claude-Ignace quitte l’atelier pour rejoindre son cousin Louis à Paris. Mais, il revient en 1833, à Rouffach, pour épouser Anne Marie Mooser.
Les deux frères travaillent alors dans le même atelier, mais sous leurs noms propres. Joseph signe « Callinet aîné » et Claude-Ignace « Callinet cadet ».
En 1837, les frères s’associent, l’entreprise occupe alors entre trente et quarante ouvriers. En 1843, ils se séparent comme ils s’étaient associés : verbalement, et sans aucun acte dressé. Fruit de cette florissante période, une quarantaine d’instruments neufs et quelques restaurations dont l’orgue monumental de Masevaux (1842).
En 1844, il rencontre à Lutter (68), Aristide Cavaillé-Coll qui deviendra un ami.

Grand orgue Callinet, buffet, Solliès-Pont.

En 1852, une crise d’apoplexie frappe Joseph qui est contraint de ralentir peu à peu son activité qu’il cesse définitivement en juin 1856.
Un an plus tard, Joseph Callinet, qui traînait sa paralysie depuis cinq ans, décède le 13   juillet 1857 à 61 ans.
Il repose dans le cimetière de Rouffach.
Hermès Vernet, organiste, décembre 2010.

 L’orgue restauré

Lorsqu’on regarde un orgue, le regard est d’abord attiré par des tuyaux en métal accrochés à un grand meuble en bois. Les tuyaux de façade appartiennent au jeu dit de la « Montre » tout simplement parce qu’ils sont visibles (montrés) à l’auditeur. Le meuble en bois, ici presque entièrement en sapin plaqué de chêne est dénommé « buffet ». Suivant les époques, le buffet est plus ou moins ouvragé. Le bois employé est très varié : chêne, ébène, poirier, sapin, tilleul…
Cette première vision ne permet d’appréhender qu’une petite partie de l’instrument. L’orgue Callinet de Solliès-Pont comprend 22 jeux et 1390 tuyaux : 64 sont en bois et 1326 en métal dont 28 « chanoines » (tuyaux décoratifs en façade).

Les tuyaux
Organe sonore de l’orgue, les tuyaux sont en métal ou en bois. Le métal est un alliage d’étain et de plomb. La majorité d’entre eux est à 95 % d’étain. Les tuyaux en bois, de section rectangulaire, sont en sapin et peints. Tous les tuyaux ont été « ausculté » un par un.
Il existe deux grandes catégories de tuyaux :
- les tuyaux à bouche ;
- les tuyaux à anche.

Les tuyaux à bouche sont en métal ou en bois, ouverts ou fermés dans le haut, de taille large ou étroite, mais toujours, comme un pipeau de roseau, avec une entaille appelée « bouche ».
Le son du tuyau à anche est produit par la vibration d’une « languette » comme dans un harmonica. Les anches sont réservées aux jeux de trompette, clairon, hautbois, basson, chalumeau, voix humaine, cromorne (terme utilisé au milieu du XVIIe siècle pour désigner, en France, un nouveau type de hautbois construit en plusieurs sections emboîtables)…

Grand orgue Callinet, tuyaux.

La console
Définie par Norbert Dufourcq comme le « moteur » de l’instrument, la console abrite les claviers manuels, le pédalier, les tirants des différents jeux et toutes les commandes nécessaires à l’organiste pour tirer le meilleur des sonorités de l’orgue.
À chaque clavier correspond un plan sonore.

Grand orgue Callinet, la console.

Les claviers
Le « Récit » (clavier supérieur) comprend 42 notes et 7 jeux.
Le « Grand Orgue » (clavier inférieur) comprend 54 notes et 15 jeux.
Le pédalier ne possède pas de jeux indépendants. Il joue en « tirasse » permanente avec le Grand Orgue.
L’accouplement entre les deux claviers manuels est dit à « tiroir » par le glissement du clavier supérieur sur le clavier inférieur. Cette manipulation se fait à l’aide d’un tirant à gauche des claviers.

Les registres ou jeux
Ils sont mis en action par des tirants en bois placés à droite et à gauche des claviers. Les volets de la boite expressive sont actionnés par un tirant à droite (et non par une pédale basculante comme le plus souvent).
Au pédalier, deux « cuillères » (pédales métalliques) permettent d’appeler ou de repousser le « grand jeu ».

Un jeu est formé par une série de tuyaux de même caractéristiques. Les jeux diffèrent par : la hauteur, le timbre, l’intensité.
Schématiquement, les tuyaux sont « plantés » sur une caisse étanche appelée « sommier ». Le sommier est principalement composé d’un réservoir : la « laye », remplie d’air comprimé amené du soufflet par un conduit appelé « porte-vent ». En ouvrant la soupape, l’air entre dans le tuyau qui met à « chanter ».

L’ensemble de la machinerie qui permet de transformer le toucher du doigt sur une touche en l’ouverture d’une soupape sous le tuyau choisi s’appelle « mécanique de traction » (traction parce qu’il s’agit, in fine, de tirer sur une soupape). Vergettes, rouleaux d’abrégé, pilotes, écrous, boursettes, soupapes, ressorts, esse… sont autant de pièces qui participent à cette traction.
L’orgue a retrouvé sa place initiale sur l’avant de la tribune. Cela a permis de replacer la soufflerie entre l’arrière de l’instrument et le mur de façade de l’église.
Toute la mécanique a fait l’objet d’une révision complète. Les pièces défectueuses ont été réparées ou refaites à l’identique.

Grand orgue Calinet, intérieur.

La nef, vue de l'intérieur de l'orgue, au travers des vergettes.

Composition de l’orgue

Récit 42 touches
Grand orgue 54 touches Bourdon 8’
Bourdon 16’
Doublette 2’
Dulciana 8’
Montre 8’ Clairon 4’
Flûte traverse 8’ Bourdon 8’
Trompette 8’
Prestant 4’
Gambe 8’
Cromorne 8’
Hautbois 8’
Flûte traverse 8’
Basse de Basson 8’
Trompette 8’
Prestant 4’
Dessus de Chalumeau 8’
Voix humaine 8’
Flûte 4’
Dessus de Cornet 5 rangs
Fourniture 5 rangs
Pédale 30 marches
Tirasse permanente du Grand Orgue
(laye séparée)

Grand orgue Callinet, jeu de tuyaux.

Détail de la fourniture 5 rangs
C1 C2 F2 C3 C#3 G3 C#4 F4 Bd4 C5
1 1/3 2 2/3 4 5 1/3
1 1 1/3 2 4
2/3 1 1 1/3 2 2 2/3 4
1/2 1 1 1/3 2 2 2/3
1/3 2/3 1 1 1/3 2 2 2/3
Pascal Quoirin, facteur d’orgue, octobre 2010.

Canal d’arrosage du Sarraire et de la Tour

Canal du Sarraire. Solliès-Pont

Le canal traverse sous la voie ferrée.

 

Rapport du 22 août 1741 de J. A. Floquet et homologué
par décret du 14 décembre 1742 du Parlement de Provence

Rapporteur Sr Villeneuve d’Ansouis, conseiller à la Cour

 

CANAL DE LA TOUR OU DE SARRAIRE :
(Folio 68)
… la largeur à l’entrée est de 12 pans 1 pouce un peu plus, à 7 ou 8 pans plus loin à partir de l’angle en bâtisse cette largeur n’est plus que de 10 pans environs. À 4 cannes 6 pans après, c’est à dire à l’endroit ou finit la partie voûtée de ce canal, cette largeur est réduite à 6 pans 1 pouce. La longueur totale voûtée du canal de Sarraire à partir de l’angle en bâtisse serait donc de 4 cannes 12 ou 13 pans. De 40 à 50 cannes après le canal n’à plus que 4 pans ¾ de largeur et à l’endroit ou il cesse d’être formé par des murs et où il est traversé obliquement par un ponceau, il a 5 pans ½ de large.

(Folios 5 et 78)

… à 118 cannes de l’angle en bâtisse est situé la première martellière Sénès, qui a près de 5 pans de large.

Martellière sur le canal de Sarraire.
Vanne de décharge au niveau du pont de la salle des fêtes, sur le canal du Sarraire.

 

CONVERSION DES MESURES ANCIENNES EN MESURES MÉTRIQUES
Les experts ont recueilli au Musée Arbaud, 2A, rue du 4 septembre à Aix-en-Provence, les renseignements suivants extraits d’un livre intitulé : 
Tableau comparatif des mesures anciennes du département des Bouches-du-Rhône avec les poids et mesures républicains, par le citoyen Nicolas, professeur de Mathématiques, édité à Aix-en-Provence en l’imprimerie de Veuve Audibert, vis-à-vis le Collège, an ..x..
La canne d’Aix vaut = 1,988655 m
Le pan = 0,2486 m
La toise = 1,949036 m
Le pied = 0,3248 m
Le pouce = 0,0270 m
La ligne = 0,0023 m
La canne vaut 8 pans ou 6 pieds, 1 pouce ½
Le pied vaut 12 pouces
Le pouce vaut 12 lignes.
Canal du Sarraire
Le canal du Sarraire à l'occasion des travaux d'élargissement du chemin des Filliols (2019).

Canal d'arrosage des Trois-Pierres

 

Dossier déposé à l’enquête reçu par M. Bonnefoi, adjoint au maire de Solliès-Toucas,
en vertu de l’arrêté de M. le préfet du Var du 4 septembre 1858

Prise du canal des Trois-Pierres - Canal des Laugiers

Prise du canal des Trois-Pierres sur le canal des Laugiers. (Cette prise est aujourd'hui souterraine.)

Date de création de l’Association Syndicale Autorisée des Trois-Pierres : 26 décembre 1859.
Surface totale arrosable : 48 ha 05 a 75 ca.
Nombre d‘arrosants : 71 en 1858.
Longueur des canaux : 1300 m.
Débit en litre/seconde : 111,60 l/s.
Débit par seconde à l’hectare : 2,72 litre/seconde/ha.

 

Canal des Trois Pierres Solliès-Pont

Dérivation d'un canal secondaire.

Mémoire de guerre 1914-1918

Prêt de M. Claude Pedrotti :

– Un coffret de bois contenant 197 stéréophotographies ;
– Un carnet de guerre de 96 pages.

Coffret de bois contenant 197 stéréophotographies

Un coffret bois de 31,5 x 20 x 13 cm contenant 197 stéréophotographies de 105 x 45 mm et d’une visionneuse marquée : 76 STEREOSCOPES PARIS 3..., scannées en juillet 2014 et janvier 2015.

La profusion d’images, fixes ou animées, est une des caractéristiques de la Grande Guerre, qui en fait le premier conflit médiatique contemporain.
On appelle vue stéréoscopique une plaque de verre qui offre, à l’aide d’une visionneuse, une vue en relief saisissante de réalité. Le relief est obtenu par jeu d’optique. Chaque œil perçoit l’une des deux photographies et c’est la superposition de ces deux vues qui produit la sensation du relief.

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Coffret Vérascope et plaques stéréoscopiques. Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.

Cette boîte permettait de visionner les plaques de verre stéréoscopiques (de format 10,5 x 4,5 cm) et de rendre l’effet du relief. Cependant, le petit format des visuels et la présence d’un appareil créent une distance entre l’image et le spectateur. Les visionneuses étaient auparavant volumineuses et lourdes. La commercialisation d’appareils portatifs, comme le Vérascope, va participer au succès des vues stéréoscopiques.
Aujourd’hui, la numérisation de ces plaques en verre permet une projection en grand format.
Cette vue stéréoscopique témoigne de la violence du conflit et de la force du souffle d’une explosion, capable de projeter un corps dans les branchages.
L’utilisation des appareils photographiques est réglementée sur le champ de bataille. Il faut donc s’interroger sur l’auteur de la photographie : est-ce un soldat au service de la propagande ou un cliché réalisé sans la permission de l’Armée ?
Plusieurs vues stéréoscopiques reprennent le thème du cadavre suspendu, par exemple avec le corps d’un cheval. Un corps décharné pendu à une branche et le tronc d’arbre mort vont être des images fortes reprises et diffusées après la Grande Guerre.
Elles continuent d’alimenter notre vision de ce conflit.

Un carnet de guerre de 96 pages

Un carnet de guerre de 96 pages de 16,5 cm x 10 cm, couverture carton, dos toile, commencé le 4 août 1914 et arrêté le 27 septembre 1914, écrit en noir et en violet par Joseph Simo, matricule 7806, domicilié 8, rue de Salles à Oran, musique du 2Zouaves, Oran, Algérie et décédé en 1951 à 74 ans.

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Le 4 août, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.)

Oran le 4 août
Guerre Européenne et Franco-Allemande

En cas de Mort Celui qui trouvera ce carnet sur moi sera assez aimable de vouloir bien l’envoyer contre récompense à l’adresse : Madame Simo, 8 rue de Salles 8, Oran Algérie

…/…
Souvenir de la guerre Franco Allemande
___ Simo Joseph ___
Campagne d’Algérie
_ de France
_ de Belgique
…/…
Campagne Franco-Allemande
__ 1ere journée __
Nous étions embarqués le 4 à Oran le 5 nous sommes partis de Mers-el-Kebir par le Duc de Bragance. Nous étions escortés de 5 croiseurs et 3 contre torpilleurs.
Nous débarquons à Cette là nous sommes reçu très bien par la population, nous allons cantonnés dans une école de filles, tout le monde venait nous rendre visite, quelques personnes sont venus nous offrir du vin, du lait etc.
Quelques dames sont devant le cantonnement la je leurs montre trois vues d’Oran elle le trouve très beau et j’ai montré la photographie de ma femme elles trouvent que les femmes d’Algérie sont très belles.
…/…
Le soir vers 8 heures nous partons à la gare prendre le train pour Lyon le régiment musique en tête défile dans la ville jusqu’à arrivé à la gare.
Le train part à minuit nous passons dans de grandes villes Montpelier, Avignon, Valence, Nîmes etc. Arrivé à chaque gare tout le monde nous attendait avec des bidons de café, des gâteaux, du pain, des pommes, des poires, on nous donnait des journaux, des cartes postales tout le monde nous serrait la main, on criait Vive la France, à bas Guillaume etc.
…/…
Sur les wagons on décorés des têtes de Guillaume, des casques à pointe etc.
Nous arrivons à Lyon et on part à pieds pour Sathonay nous faisons 12 kilomètres en traversant les principales rues et boulevard de Lyon musique en tête, on arrive à Sathonay ou nous allons cantonner au Camp des Zouaves on nous sert la soupe.
Le soir on sort en ville on va dans les cafés on prend la bière avec Noguera dans plusieurs cafés.
…/…
Enfin nous prenons le train pour partir pour Rocroi après avoir traversé quelques villes et nous passons aux environs de Paris d’où nous sommes on entend quelques coups de canon enfin nous partons le soir à 7 heures par une très forte pluie à pieds pour la Belgique.
15 août, je me souvenais de tous les ans quand on allait au bord de la mer faire la fête, malheureux 15 août cette fois il pleuvait toujours nous arrivons à frontière Franco-Belge une heure après, et ensuite à Couvin ; premier village Belge.
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Ce jour-là je souffrais toute la journée des dents. Je souffrais tellement que je vais voir le major pour me la faire arracher, le major me répond qu’il n’avait pas d’outil. Je vais en ville chez un pharmacien, et il me prête 2 pinces, en arrivant on donne l’ordre de partir et nous partons sous la pluie. Je reste avec les pinces dans la poche et mon mal de dent se calme jusqu’à présent heureusement.
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Nous étions trempés jusqu’aux os. La musique va coucher dans un moulin. Je me suis couché sur des sacs de farine j’étais glacé. Je me rappelai de ce beau petit lit que j’avais, enfin le matin, le chef vient nous réveiller à 5 heures. On s’était couchai le soir à minuit. La famille ou nous étions nous sert le café au lait avec des tartines de beurre enfin à 6 heures on part et on arrive toujours avec la pluie et le froid à Sautour, on nous fait coucher dans une grange nous étions gelés on ne pouvait
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pas dormir, je vais dans une ferme et j’achète du beurre et du pain et je mange un morceau enfin les Belges sont très braves ils mangeaient le pain dur, pour nous donner le frais. Enfin nous sommes à 2_ kilomètres du combat nous attendons avec impatience le moment d’y aller nous voyons sur nous passer des aéroplanes espions mais ils sont _ent, la nuit venu je vais me coucher.

Journée du 17
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17 août
Le matin réveil à 5 heures on donne l’ordre de se tenir prêt à partir dans une heure.
On entend très bien le canon tout le monde se regarde on dit que l’heure est venu, de faire son devoir. Tout le monde se demande si on sera vivant dans une heure enfin on se dit tant pis s’il faut mourir étant mieux surement pour la France.
(vive la France)
Nous partons, on arrive à Neuville. On est cantonné dans une grange il ne pleut plus, je prends un café en face et
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je monte me reposer un peu et il paraît que c’est demain que l’on va au feu.

18 août
On donne l’ordre de partir à 9 heures on nous rassemble et un moment après on ne partait pas encore, on rentre une autre fois, nous allons voir quelques aéroplanes qui viennent survoler au-dessus de la ville, l’après-midi on va laver le linge dans une petite rivière enfin nous attendons toujours d’aller au feu. 
20 août
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20 août
On rassemble le matin sur la place, et nous partons de suite, en route un aéroplane allemand vient voler sur nous heureusement il est reçu par une pluie de balles qui ne l’on pas touché. Il part et une heure après on nous apprend qu’il a été descendu à coup de fusil par le 56e de ligne et contenait 6 bombes que nous aurions pu recevoir sur nous.
Enfin on arrive à Florennes. Nous sommes logés dans une maisonnette à moitié fini. J’achète en ville un peu de charcuterie et je déjeune avec
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Noguera ensemble on va prendre un verre de bière dans un café. Il est 4 h 30 nous sommes assis devant la porte ou nous sommes cantonnés, en train d’écrire des cartes postales pour la famille car il me tarde de savoir des nouvelles de ma chère famille nous nous promenons dans la petite ville de Florennes. Nous rentrons dans quelques cafés, on visite on regarde et enfin on revient toujours, au même endroit, vers 6 h,  je vais visiter une jolie quincaillerie Mon Biot, place Verte à Florennes.

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Il me fait visité tout son magasin c’était très beau c’est une vraie quincaillerie, enfin on va prendre la bière et on va se coucher.
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Florennes, quincaillerie Biot, place Verte
10 heures du soir
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21 août 1914
nous sommes prêts à rentrer
au combat
Milles baisers à ma chère petite femme
et à mes chers parents
je vous embrasse bien fort
au revoir, ma chère femme
au revoir mes chers parents
Vive la France
Simo
…/…

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R° 21 août
Le matin réveil à 5 heures se tenir prêt à partir une ½ heure après on ne partait pas, on se brosse les effets, on s’arrange un peut et on reste près du cantonnement en attendant les ordres. Vers 1 h ½ un monoplan allemand vient survoler au-dessus de Florennes mais il est reçu par quelques coups de feu qui ne l’atteignent pas, et il part. Il est 10 heures du soir nous sommes au milieu de la ville rassemblés pour partir au combat, à minuit nous partons et arrivons au champ de bataille à 4 heures, 22 août l’artillerie ouvre le feu, nous sommes à Fosses les habitants sont tous partis l’artillerie fait des dégâts à l’ennemi, les petits zouaves 
…/…
V° Nous irons à Berlin
vive les petits zouaves
vive la France
vive l’Algérie
combat de Fosses 22 août
Simo
combat de St-Gérard 23 août 
général Saurey

R° 22 août
à la baïonnette et les font reculer de 10 ou 15 kilomètres la bataille est bien engagée les Français avancent ! malheureusement arrivé aux tranchées ennemis les mitrailleuses et les obus nous pleuve de tous côtés nous subissons de sérieuses pertes dans notre régiment de zouaves. Nous pûmes ramassés quelques blessés. La bataille de Fosses 22 août a été très cruelle pour nous, la bataille se termine le soir à 6 heures et nous battons en retraite jusqu’à St-Gérard. Arrivés là, j’achète un kilog de pain et je mange une boite de conserve avec mon ami Noguera, nous allons nous reposer jusqu’au matin. À 4 heures le repos n’étant pas bien long
…/…

V° 23 août
nous avons assisté à un combat qui a duré jusqu’à 10 heures du soir. À 11 heure on va se reposer, au milieu d’un champ, il fesait très froid, à 2 heure du matin (24 août) on nous fait lever pour partir de suite car on était attaqué on part à Philippeville nous avons ouvert le feu, il est 3 heure de l’après-midi nous attendons au milieu de la ville les allemands.
Je vois passer une voiture avec deux officiers allemand blessés, à 4 heures on part, les allemands bombardent la ville.

Nous rentrons en France près d’Hirson et on cantonnait après 17 heures de marche. Les hommes restent sur la route, on ne tient plus debout on 
…/…

Dhuizel la garde au drapeau

R° 26 août
n’a pas mangé depuis hier. Arrivé au cantonnement je vais dans une ferme avec le sergent Boyer et la fermière nous sert une bonne soupe, pot au feu, du fromage au l__n, 1 litre de cidre, des fruits, du café, enfin on a très bien mangé, en France les gens sont très aimable ils nous donnent tout. Après les avoir remercié nous allons au cantonnement et on fait un peu la sieste. La pluie commence à tomber. Toute la nuit il a plut, le matin on part à 4 heure. 26 août à Lancelle-la-Cour. On est arrivé tout trempé on nous a logé dans une grange à fourrage ou nous avons passé la nuit. 

V° Mort d’un ami
Combat de St-Gérard 22 août 1914 
il était 3 heure de l’après-midi nous étions à St-Gérard, l’ennemi était près de nous, on venait de se battre, nous allons nous reposer entre St-Gérard et Philippeville, la Cie avait reçu l’ordre d’aller en avant-garde reconnaitre l’ennemi. Un moment avant je vois mon ami Castagno un peut triste je lui demande s’il avait le cafard ; ha il me dit je ne sait pas mais je vais au combat et je pense beaucoup à ma petite, il y a que ça qui me tracasse ; enfin je l’encourage et après lui serre la main, ils partent une heure après, il est coupé en deux par un obus j’ai pleuré toute la journée.
_ _ contre _ _ _ _

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Journée du 28 août, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de Monsieur Claude Pedrotti.)

R° 28 août
Le matin on part à St-Gobert on arrive à 2 heure, on commence à faire la soupe et vers 5 heure on soupe. Nous sommes dans une ferme, on attend les ordres pour partir à minuit, on donne le signal pour partir et on va à la rencontre de l’ennemi, on arrive sur le champ de bataille vers 7 heure la bataille s’engage ça chauffe dur, les obus nous passent par-dessus la tête on croit plus en sortir. Mais enfin ça marchait bien de notre côté, malheureusement vers 4 heure les allemands changent leurs tirs et nous sommes obligés de battre en retraite au pas de gymnastique, les obus nous suivent…
…/…

ils tombent sur les régiments, je vois sauter des morceaux d’hommes en l’air, les arbres sont arrachés, nous courrons toujours, les obus nous suivent, ils tombent à 2 et 8 mètres sur nous, on voir la mort venir, mais un moment après ça s’arrête, nos canons marchent toujours et on va dans un champ dormir un peu, il est 11 heure on s’endort il faisait un froid terrible on ne pouvait pas dormir,
vers 4 heure du matin on repart au champ de bataille pour repousser les allemands, les obus nous tombent toujours mais les allemands reculent vers 4 heure nous nous…
…/..

replions et on va se reposer dans une ferme jusqu’au matin 31 août. On perd notre régiment, on ne le retrouve plus on voit des zouaves de tous les cotés sur toute les routes, enfin le matin la musique part, nous allons à la recherche du régiment, on marche toute la journée à travers tous les champs, les villages on le retrouve pas, on n’a pas de vivre, on crève de faim et de soif enfin le soir à 8 heure après avoir marché un jour et une nuit on le retrouve et on s’en va avec, on prend la marche sur l’Oise
…/…

on marche toute la journée on fait une halte de 1 heure, on mange un peut et on part en marche toute la nuit. Le matin on arrête un peu
et on est toujours fatigués et sans manger ni même pas du café enfin on patiente. On marche toujours et vers 6 heure on cantonne après avoir fait une soixantaine de kilom on prépare la soupe, il est 7 heure je suis à bout de force on ne tient plus debout, on se repose un peu et le matin à 1 heure on part il y a deux jours qu’on ne touche pas de vivres. On n’a ni pain ni rien dans les villages il y a plus personne on mange tous ce qu’on trouve en route.
…/…

R° 3 septembre
Un morceau de pain dur roulait dans ma musette depuis 9 jours je le mange avec appétit enfin la journée se passe. On cantonne au milieu d’un champ. À 11 heure du soir on nous fait partir en marche toute la nuit le matin vers 8 heure on s’arrête, on nous donne un bout de pain à chacun, on commence à faire la soupe mais lorsqu’elle était faite il fallait partir, ensuite on lâche tout et on part. La bataille est engagée entre les artilleries. Nous suivons le mouvement toute la journée et on attend toujours les résultats et la fin, car il y a déjà assez.
Ce jour-là on la saute.
…/…

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R° 4 septembre
aujourd’hui on marche toute la journée sans s’arrêter, on n’a rien dans l’estomac depuis hier. On ne s’arrête pas, vers 5 heure on s’arrête à 15 kilomètres de la Seine, on est sans force, enfin au bout de 8 jours on nous donne aujourd’hui du pain. On mange ça comme des gâteaux, les hommes sautent dessus comme des loups, il y a même des hommes qui restent en route mort de faim, enfin ce soir on se repose, on nous donne de bonnes nouvelles il faut monter en avant les allemands reculent. C’est aujourd’hui que commence la grande bataille finale.

R° 6 septembre
nous partons à 5 heure du matin, on prend le café et nous marchons les zouaves comme troupes de réserve en 3e ligne. On arrive au cantonnement vers 6 heure en route on rencontre 40 prisonniers allemands dont un capitaine. Ils sont sur le bord de la route couchés et gardés par une patrouille. On arrive, on fait la soupe, nous commençons à avancer, l’ennemi recule, on nous apprend des victoires françaises et russes, nous sommes tous contents, on dit que c’est la dernière bataille et que dans quelques jours on saura de bonnes nouvelles, enfin on a du courage, hier on a pris 14 canons allemands.
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R° 7 septembre
aujourd’hui on marche toujours en avant à la poursuite des allemands. Arrivé au champ de bataille, le champ était couvert de mort allemands et des blessés, on leur donnait à boire, il y avait des officiers qui parlaient le Français, on les soigne et on continue la route. 

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On arrive au cantonnement on fait la soupe, il est minuit, on se repose et le matin à 2 heure, réveil, on part en avant-garde.
8 septembre
En route on rencontre des cadavres de tous les côtés, des chevaux, des armes c’est la peste, il y a des blessés de tous côtés, on rencontre des allemands blessés, on leur demande des renseignements, il y en a qui causent un peu le français.
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On marche toujours en avant à la poursuite de l’ennemi. Ils occupaient un village mais on les fait partir à coup de canon. L’après-midi nous occupons le village, ils bombardent toujours. L’ennemi bat en retraite, de temps en temps les obus nous tombent, nous étions assis sous un arbre avec quelques musiciens, un obus est venu éclater à 3 mètres près de nous, la terre a sauté en l’air on savait plus de quel côté partir, on s’est sauvé mais on la échappé belle, il y a eu un blessé à la jambe. On nous fait partir et on passe la nuit à 1 kilom du village. Il pleut, la terre est mouillé et pourtant il faut se coucher par terre, on est si fatigué que l’on ne regarde rien. 
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enfin on se couche par terre, l’eau nous tombe dessus, il fait froid on passe la nuit.


9 septembre
le matin réveil à 4 heure, on se lève, on est gelé, on chauffe le café, on est tous autour du feu, on attend l’heure du départ. Les aéroplanes survolent sur nous ils vont reconnaître les positions ennemies.
L’ennemie occupait Montmirail. On leur a mis nos canons 75 derrière, ils ont été obligés de se sauver en laissant 1500 morts, des blessés et des munitions et des canons. À 2 heure il faut partir à Esternay. En route on ne voit que des champs de cadavres allemands, des chevaux, des canons abandonnés mais ces cochons avant de quitter le village, ils ont incendiés toutes les maisons, ils ont fusillés des habitants, ils ont violés des femmes qui ont tués après, ils les mettait à 20 mètres et ils disaient « voilà comme on tuent les cochons français »
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Mouilly, dans le cimetière, 1915

grande bataille d’Esternay

mais heureusement ils ont dut quitter vivement nous sommes campés dans la ville, il est 10 heures du matin.
10 septembre
on se prépare pour partir on va prendre le train pour aller je ne sais pas encore où, personne ne le sait. Enfin on prend la direction de la gare de Henard-le-Vicomte, on prend le train et on va jusqu’à Roissy. On passe la nuit mais avant d’être arrivé on se fait 5 kilom sous une pluie qui nous a pénétré jusqu’à la moelle des os, on arrive par se réchauffer un peu il fesait froid, il y avait un bataillon des territoriaux du 144e qui nous ont donné un peu de soupe chaude, la pluie continue. Le matin on part à 10 heure
12 septembre
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12 septembre
on marche toute la journée sous la pluie on est trempé de partout l’eau nous coule dessous les pantalons on marche toujours sans savoir ou on va, on n’a pas mangé depuis la veille, enfin on arrive à une grande usine, il est 9 heures on s’est trompé de route, on ne peu plus continuer les hommes tombent sur le fossé glacé car il fait très froid, le sous chef tombe, on le monte sur la voiture, enfin on fait arrêter à l’usine car on ne peu plus continuer , là on allume du feu, on brule tout, je n’ai jamais été aussi malheureux que ce jour, je croyais crevé aussi, pourtant je n’ai rien eu.
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13 sept
le matin vers 6 heure, on part, l’eau àcessé un peu, nous sommes un peu se, on va marché toute la journée, on a pas encore mangé, on arrive à Marigny le soir à heure. Le matin les allemands occupés le village, dès qu’ils apprennent notre arrivé ils se sauvent. On fait la soupe et on se couche. Le matin on attend les ordres pour partir, nous sommes cantonnaient un peu partout mais la veille j’avais brulé mon capuchon et j’ai profité icic pour me le faire arranger par une bonne femme qui la arrangé à la machine, il pleut toute la nuit. Nous sommes à 2 kilomètres de Compiègne, très bonnes nouvelles l’ennemi repp___ sur toute la ligne, en tout ils laissent tout, on boit leur ___ce.
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Journée du 14 septembre, carnet de guerre de Joseph Simo. (Prêt de M. Claude Pedrotti.)


14 sept.
Il pleut toujours, nous sommes dans notre capuchon dans un hangar, il y a des lapins qui nous marchent sur les pieds, on est assis en attendant le départ.
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on marche toute la journée sous la pluie
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on entre en contact avec l’ennemi, les canons tonnent de tous côtés
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on est à l’Aisne, terrible combat, beaucoup de morts, une
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fusillade s’engage entre l’ennemi et nous, nous sommes cernés de tout côtés, l’ordre arrive de tenir jusqu’au dernier moment, il pleut toute la journée, nous restons deux jours enfermés dans ce village, enfin les renforts arrivent par derrière et nous ouvrent un passage.
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le matin à 4 heure nous partons en silence, enfin on est sauvé, on laisse nos blessés et morts dans le village et nous allons à 10 kilomètres plus loin faire la soupe car il y a 3 jours que nous mangeons que des patates bouillies.
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1er journée
Tracy-le-Mont
bataille décisive
19 sept.
on arrive à Tracy-le-Mont, nous sommes cantonnés dans les maisons, on nous présente un drapeau allemand prit par les zouaves, il est sur une auto avec le zouave qui la prit pour aller à Paris le remettre au président de la république. Nous reposons toute la journée au village, on fait la soupe, on mange très bien Desfarge et moi nous avons fait un ragout aux pommes de terre avec de la viande, c’était ___tant, enfin nous passons la journée et on attend les ordres.
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2e journée
20 septembre
nous partons le matin à Tracy-le-Mont pour attaquer l’ennemi, les 0bus nous tombent de tous côtés, il pleut toujours.

3e journée
21
les zouaves sont retranchés, il pleut toute la journée, il y a de nombreux morts et blessés, nous sommes au poste de secours dans la forêt de Tracy-le-Mont, quelques obus sont tombés dans la forêt et ont tués 3 tirailleurs, un a eu la tête enlevé c’était horrible à voir.

4e jour.
22 septembre
le village est bombardé, les obus à la millenile (à mitraille !) tombent de tous côtés toutes les maisons sont en ruines il y avait quelques tirailleurs
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qui mangeaient leur soupe ils ont été carbonisés. Il ne reste plus de village, mais enfin notre artillerie vient de détruire une batterie allemande on entend plus les obus, nous sommes dans une grotte où nous passons la nuit, la musique et le chef.
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5e jour
23 septembre 1914
Il était 4 heure du matin on vient nous réveiller, il fallait partir en avant pour attaquer l’ennemi, il y avait un brouillard qu’on ne voyait pas à un mètre. Nous avions tous le cafard de voir passer un si triste 23 septembre, tout le monde pensait ou on devait être, enfin on part en rencontre l’ennemi à 100 mètres, la mitraille nous tombe et les balles nous sifflent, les zouaves tombent comme des oiseaux, il ne reste pas beaucoup de zouaves, nous ramassons les blessés. De tout côté enfin vers 1 heure la musique nous allons en arrière au poste de secours. Nous étions assis près d’une maison en attendant que la pluie de balles s’arrête
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quand tout à coup un obus à millennile (à mitraille !) nous tombe à deux mètres près de nous, il a fait un trou dans la terre de 2 mètres sur 3 mètres, personne a été blessé il faut dire que la musique a été protégé par Dieu et que nous avons la chance il aurait put rester personne, en enfin tout le monde se sauve, nous étions pâle comme la mort, plus tard on va encore ramasser des blessés au milieu des obus, on travaille toute la journée et enfin la nuit nous allons dans la grotte passer la nuit, tout le monde était présent, personne blessé.
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6e journée
24 septembre
la bataille continue, c’est la bataille décisive, la fusillade est toujours engagée il y a de nombreux morts et blessés, nous sommes toujours dans la grotte.
7e jour
25 septembre
on conserve les mêmes positions.
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8e journée
26 septembre
la journée est un peu calme, quelques fusillades de temps en temps, nous soignons les blessés et on les amène au poste de secours dans le château de Tracy-le-Mont.
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Passerelle-détruite-sur-la-Meuse


9e journée
27 septembre
la bataille est engagée sur le même front, nous ne savons rien de nouveau.

Dernière page au verso :
Remettre au colonel pour 10.30 les (illisible)
de prises et armes
et effectif
départ 10 h 15
ordre de marche 3 - 1 – 2
direction route de Bamartin

Mme veuve Lucien
Grand route
Tracy-le-Mont

 

 

       La rue Charles Terrin

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Sur décision du conseil municipal du 21 septembre 1888, la rue des Capucins devient la rue Charles Terrin.
Joseph, Charles Terrin (1793-1872), dit « L’abbé », historien de la Provence, théologien et philosophe.
Auteur sous le pseudonyme de Rinter de Liessol d’un manuscrit intitulé « Études sur la biographie évangélique avec les principaux exégètes d’outre-Rhin », Londres, 1854, in 8°. Sous son nom : «    Étude sur l’origine, les progrès et l’influence de la langue provençale », in Revue de la Provence, Marseille, 1830. « Précis de l’histoire de la Provence, à l’usage de l’enseignement public dans les quatre départements formés de l’ancienne Provence ». Aix, imprimerie Nicot, 1836, in 18, 236 pages.

Rue Charles Terrin

Projet de cartouche pour le linteau de la porte de sa maison natale, du 24 avril 1891.

La Sentinelle Toulonnaise du 14 août 1865 sous la signature de Paul Amiot fait l’éloge de Charles Terrin comme secrétaire en chef de la mairie de Toulon, en 1848.

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Cit-git, TERRIN JOSEPH CHARLES ancien chef d'institution décédé le 19-9-1872 à l'âge de 80  ans. Pendant sa longue existence il mit ses lumières et son expérience au service de ses concitoyens. Ici repose le doyen des proscrits du 2  décembre 1851

Sur son épitaphe au cimetière communal (division 1, rangée B, tombe numéro 435), il était écrit :
CI-GÎT
TERRIN JOSEPH CHARLES ANCIEN CHEF
D'INSTITUTION DÉCÉDÉ LE
19 9BRE 1872 À  L'AGE DE 80 ANS
PENDANT SA LONGUE EXISTANCE
IL MIT SES LUMIÈRES ET SON
EXPÉRIENCE AU SERVICE DES
CONCITOYENS.
ICI REPOSE LE DOYEN
DES PROSCRITS DU 2 DÉCEMBRE 1851

 

Au bout à gauche, au n° 91 de la rue de la République est né le 3 février 1827, dans la boulangerie paternelle Jean-Baptiste, Célestin Sénès dit « la Sinse », poète et écrivain provençal. Son premier ouvrage, Teatre de Besagno, connut un succès tel qu’il publia, en 1874, Les Scènes de la vie provençale. Aux œuvres régionales succèdent d’autres en français sur les mœurs et les coutumes provençales.

Frédéric Mistral lui remet la cigale d’or pour le prix de la prose provençale lors de la Santo-Estello de  1885.

La Sinse meurt à Toulon le 19 janvier 1907.

 

 

       L’église et le couvent des capucins

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L’église de l’Immaculée Conception de Notre-Dame des révérends pères capucins.
Fondée par les révérends pères capucins en 1640, les pères capucins arrivent à Solliès au mois de juillet pour apporter leur soutien à la communauté atteinte par la peste.
Le 30 novembre 1650, les moines s’installent dans un logement loué.
Le 7 mars 1655 pose de la « Pierre angulaire » de l’église.
En 1659, le 21 mai pose de la première pierre du couvent et fin de la construction du couvent en 1660.
Le 7 février 1660 dans cette église, le roi Louis XIV entend la messe dite par son chapelain provençal, Honoré Léotard.
En 1748, lors de la guerre de Succession d’Autriche, il est établi un hôpital militaire de trois cents lits.
Le 22 mars 1789 dans l’église se tient l’assemblée des chefs de famille pour désigner deux députés par deux cents familles.
Le 30 mai 1791, l’ensemble conventuel est vendu comme   bien national pour quarante-cinq mille livres à cinq acheteurs en indivis (Joseph Teysseire (1/7e), Anselme Julien (1/7e), Joseph Castelin (1/7e), Jean Louis Mauric (1/7e) et Honoré Maurel (3/7e) et seul Alexis Laure est l’unique propriétaire en 1850.

 

 

Église Couvent Capucins

Détail de la section B, l’enclos des capucins. Le couvent  : 633, 634, la sacristie : 635, l’église : 639, 644, les dépendances : 641, 643, le jardin : 645 – (Relevé du 25 juin 1849.)


Des inhumations (huit) ont lieu entre 1696 et 1766
dans l’enceinte du couvent

 

 

        La chapelle Saint-Victor

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Dans l’inventaire des biens de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, en juillet 1338, au prieuré Saint-Michel de Solliès il est fait mention d’une « ecclesia vero sanctus Victor ».
Installation de la confrérie des pénitents noirs au bourg du Pont en 1519.
Établissement de trois messes pour la confrérie des pénitents et agrandissement de la chapelle en avril 1564 de huit cannes par trois cannes. (Une canne = 1,988 m.)
En mai 1617, fondation d’une paroisse dans la chapelle par Mgr Gilles de Seytre, évêque de Toulon à la demande de messire Gaspard de Forbin, seigneur de Solliès.

La chapelle Saint-Victor de Solliès-Pont.

La confraternité des pénitents blancs est établie en mars 1643 par Barthélemy Blin prieur, Jehan Pellotier, sous prieur. Elle devient en 1698 la paroisse du bourg du Pont après l’effondrement de l’église Saint-Jean-Baptiste.

Vendue comme bien national à Hyères en 1793. La confrérie des pénitents noirs délègue deux membres qui la rachètent en leurs noms et la rendent au culte. Baptême de la cloche en 1822.
Les pénitents noirs l’ont en charge en 1841. En 1884 on célèbre une messe à sept heures pour la Saint-Marc.

La chapelle s’écroule une nuit après de fortes pluies en 1912.
Par décret du président de la République M. Raymond Poincaré du 3 mars 1914, la chapelle cesse d’être affectée au culte.
La chapelle fut mise en vente aux enchères en conformité de la loi de séparation. Mlle Virginie Pey, par l’entremise de M. Corneille, maçon, la rachète au prix de 1725 F.
Le 13 octobre 1917, Monseigneur Touze, prélat de la maison du pape, vicaire général, est délégué par Monseigneur l’évêque pour la bénédiction de la chapelle restaurée. Elle mesure 17,10 mètres de large par 6,40 mètres de large et 5,75 mètres de haut.
Monsieur Guagenti de Draguignan descend la cloche le 19 juillet 2004 ; poids = cent dix kilos, épaisseur = trente-sept millimètres, diamètre = cinquante-cinq millimètres.

2-8 La cloche, chapelle Saint-Victor.

L’écluse Saint-Victor,
le moulin à blé
et les « Bouchons »

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L’écluse Saint-Victor
et son moulin à farine

Alimentée par les eaux du barrage supérieur et par les eaux qui se déversent du canal des Carcés et qui actionnent le moulin à farine et la tannerie Giraud ; le canal de cette écluse tombe à cent mètres en aval.
Dans le cadastre de 1813, ce moulin appartient à A.  Allègre.
Un moulin qui est situé dans ce faubourg, l’eau y est peu considérable et les charrettes ne peuvent pas y aboutir. Ce moulin à néanmoins deux tournants mais il manque quelquefois de chalands, il est situé sur le Gapeau, il est sujet à un plus grand entretien de canaux et de muraille il contient encore l’habitation du meunier.

Le canal du Sarraire, de La Tourre,
le moulin de Beaulieu

Ce canal maître du syndicat des arrosants du Sarraire et de la Tour mesure deux mille mètres de long et arrose soixante-huit hectares. Le débit est de cent quatre-vingt-dix-huit litres par secondes contre mille six cent soixante litres pour le Gapeau en juin 1948.

Le moulin à blé de Beaulieu appartient aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem depuis le XVIe siècle. Il se trouve sur le canal du Sarraire à mille mètres des bards des Carcés. Par arrêt du 14 août 1632 du parlement du Dauphiné, l’usage de l’eau est réglementé de la façon suivante :
— un quart des eaux de la fuite des moulins de Solliès est attribué au commandeur de Beaulieu pendant quatre jours de la semaine et les trois autres jours à la Tour et Sarraire ;

— trois quarts restants des eaux des moulins font tourner le moulin de la Nerte et se jettent au Gapeau pour servir à l’écluse des Sauvans.

Écluse Saint-Victor

Les rapports Cundier de 1740 et Floquet de 1741 sur le fonctionnement des moulins ont ouvert une période de deux cent vingt ans de procès incessants.

Les « Bouchons »

Ancien bâtiment industriel servant de séchoir au liège, une fabrique de bouchons établie par Henry, Théophile Malpas dès 1865 et ensuite les établissements Roure et Cie entre 1934 et 1955.

 

 

        La maison du tuilier,
avenue de la gare

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L’avenue de la Gare était en 1815 appelée rue du Saint-Sépulcre puis elle devient vers 1845 la rue de la Tuilerie par l’installation d’une famille de tuilier dans cette rue depuis 1736.
Sur décision du conseil municipal du 21 septembre 1888, la rue de la Tuilerie sera désignée avenue de la Gare.

Le fils de celui-ci Joseph Toulouzan (1796-1878) également tuilier de 1826 à 1872 puis propriétaire en 1878.
Mais son frère cadet Marcelin, Romain Toulouzan (1813- ) sera menuisier de 1843 à 1880.

Une famille de tuilier

Lorsque Jean-Baptiste Toulouzan (1693-1773), fils de Jacques originaire de Moustiers (Alpes-de-Haute-Provence) se remarie à Solliès-Pont en 1756 il est « faiseur de tuiles » à Solliès depuis 1736.

La maison du tuilier

Maison du tuilier Joseph Toulousan, datée de 1776.

Le petit fils de Joseph, Théodore, Fénelon Toulouzan (1839-1890) est aussi fabricant de tuiles (parcelle B 387, 1,90 are), mais, son fils Eugène, Louis, Marie Toulouzan (1874-1925), étudiant boursier à Aix aux Arts et Métiers entre 1890 et 1893, rentre aux usines de Bessèges, dans le Gard en 1900, et sera directeur d’usine à son décès en 1925.

Son fils Jean, Joseph Toulouzan (1740-1810) est tuilier de 1761 à 1810 et son petit fils Jean, Joseph (1768-1840) est aussi « thuilier » de 1788 à 1820 et désigné propriétaire à partir de 1835.

 

 

           La gare

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Le service des voyageurs

Le bâtiment principal est construit en 1862 – La ligne principale du PLM de Marseille à l’Italie est construite par étapes, la ligne de Marseille à Toulon avec cinq stations dans le Var est ouverte le 3 mai 1859.

Le tronçon entre Toulon et les Arcs qui comprend douze stations est ouvert le 1er septembre 1862. Puis Cagnes sera atteint le 10 avril 1863 et Nice le 18  octobre 1864.

Plus tard, l’embranchement pour Hyères est ouvert en 1876.

La gare.

Transport et pesage des colis de cerises sur le quai de la halle du chemin de fer à Solliès-Pont.

Le service des marchandises

L’expédition des cerises représente une phase importante du travail dans la gare PLM de Solliès- Pont en 1910.
Les cerises sont expédiées à destination des grands marchés de France, d’Angleterre, de Hollande et d’Allemagne, de quarante à cinquante tonnes de fruits par jour.

Lorsque la STEF (Société Française de Transport et Entrepôt Frigorifique), filiale du réseau PLM (Paris-Lyon-Marseille), hérite après la Première Guerre mondiale du bon matériel provenant des troupes américaines, le transport frigorifique prend son essor dans notre région.
De quatre cents wagons en 1924 on passe à mille deux cents en 1934.

En 1931, la STEF achève à Toulon la construction d’un entrepôt frigorifique et les premiers essais sont faits en 1932 à Solliès-Pont pour la campagne des cerises.
En 1881, le Conseil municipal demande à la compagnie du PLM : d’agrandir les quais couverts jugés trop courts, de ne plus employer d’enfants pour le chargement des wagons et que les trains qui manœuvrent ne coupent plus la circulation au passage à niveau.

 

 

             Les moulins à huile

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Lorsque la commune établit en avril 1813 l’inventaire des moulins à huile pour le classement de la matrice cadastrale elle en dénombre six dans le bourg ou les faubourgs, dont deux à une meule et quatre à deux meules que l’eau fait mouvoir avec plus ou moins de force.
Ils sont tous à peu près situés, et ce qui fait la différence dans les évaluations, c’est d’abord le nombre de meules, ensuite la chute d’eau plus ou moins forte, l’abondance et la quantité d’heures de ces eaux ou enfin la bonté de l’engin.
La manipulation est la même dans tous les moulins.
Il en existe un septième au hameau des Sénès, il n’a qu’une meule que des mulets font tourner et son produit en est bien différent par les frais qu’il entraîne.
Les moulins a huile.
Au fond le moulin à huile détruit en novembre 1961.

À droite derrière la fontaine se trouvait la chapelle Notre-Dame-de-l’Annonciation fondée en mai 1655 par la confrérie des pénitents blancs.

Mais un seul moulin à recense existe dans les faubourgs aux Fillols, il fait encore partie du logement du propriétaire.
L’on trouvera extraordinaire de n’en trouver qu’un ici ou la principale récolte est l’huile, mais l’on n’en sera pas surpris lorsqu’on saura que le détritage se fait avec beaucoup d’économie et de soins, d’autant plus que contrairement à l’usage de beaucoup d’autres commune, celui qui porte les olives au moulin choisit ses hommes pour surveiller ses intérêts et faire ainsi de la bonne besogne, de quoi il doit résulter nécessairement que l’usine dont il s’agit ne peut être que d’un mince rapport.

Il est dénombré en 1850, onze moulins dont un à recense.

   La chapelle Notre-Dame
des pénitents blancs

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Chapelle Notre-Dame des pénitents blancs

Descente de la cloche en mars 1904. Elle se trouve actuellement dans le clocher de l’église Saint-Christophe de Solliès-Toucas. (Photo J. Sénès.)

M. et Mme d’Argiot de La Ferrière, par acte notarié du 12 mai 1824, dispensent de payer le prix du terrain à Joseph Toulouzan, fabricant de tuiles et à Joseph Terrin, marchand de bois, acquéreurs d’une parcelle de terre, à l’extrémité de la promenade des Lices, pour y construire une chapelle destinée à la confrérie des pénitents blancs pour remplacer celle du faubourg Notre-Dame vendue comme bien national en 1793.
La confrérie achète une cloche, elle est bénie le 26 mai 1833.
Tous les ans pour la Saint-Marc (25 avril) était dite une messe à six heure. Le Conseil de Fabrique de la paroisse Saint-Jean Baptiste délibère le 2 octobre 1898 que la chapelle des Lices dite des pénitents blancs est dans un tel état de délabrement depuis la disparition de la confrérie qu’il est souhaitable de la vendre.
M. Charles de Saporta, soumissionnaire privilégié, offre 2000 F. du terrain, mais la Fabrique n’étant pas proprétaire l’opération dure six ans.

Par arrêt du 10 mars 1905, MM. Toulouzan et Terrin restent propriétaires malgré la dispense de paiement du 12 mai 1824.

En 1905, la Fabrique de Solliès-Pont a vendu cette chapelle au prix de 2000 F, à M. Charles de Saporta, par acte notarié (notaire Me Escalon) du 6 décembre 1905.

L’inscription ci-dessous est textuelle ; sur un côté, en relief ; sur l’autre côté se trouve en décor une Sainte-Vierge à l’Enfant Jésus, au milieu un calvaire, à droite la marque du fondeur : Baudoin, Marseille.
Elle pèse 141  kg et mesure 0,60 m de diamètre.

« JE M’APPELLE JEANNE HECTORINE MARIE BENIE PAR M. CORDOUAN CURE DE SOLLIES L’AN DE GRACE 1833
LE PARRAIN MR LE VIC. DARGIER LA FERRIERE CAP DE VAIS CH DE MALTE LA MARRAINE
D. LA VIC. LOIS DE LA ROCHETTE EPOUSE LA FERRIERE »

         Les canaux des Laugiers,
des Trois-Pierres et des Fillols

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Le canal des Lices

Le Moulin à farine dénommé le « Moulin des Chevilles » qui tourne jour et nuit est actionné par les eaux du Gapeau dérivées au moyen d’un canal dénommé canal de l’Enclos en maçonnerie ayant son origine à l’écluse des Messieurs à huit cents mètres environ dudit moulin.

Laugiers Trois Pierre Fillols

Extrait du cadastre. Commune de Solliès-Pont, section B, levé par L. Fouque, géomètre, le 25 juin 1849.
(Archives départementales du Var.)

Pétition adressée à Monsieur le Préfet du Var le 11 avril 1945.

... À leur sortie de ce moulin les eaux se dirigeaient et continuent malheureusement encore à se diriger comme il est dit ci-après : le jour vers le moulin de la Place et la nuit dans le canal des Lices.

Le jour donc après avoir actionné le moulin de la Place (actuellement supprimé) les eaux de fuite alimentaient et alimentent encore le quartier d’arrosage de Sarraire, La Tour et Cadouire dont la contenance est de : 68 h 59-a 70  ca. Or malgré la disparition dudit moulin, les quartiers dont il s’agit continuent à bénéficier de la totalité de l’eau du canal du Moulin des Chevilles, et ce pendant le jour.

La nuit à la sortie de ce même moulin, les eaux comme il est dit plus haut se dirigent dans le canal des Lices, où bientôt elles se divisent en trois branches qui alimentent les trois quartiers des Laugiers, des Trois-Pierres et des Fillols, contenance totale : 113 ha.

Encore il faut ajouter que dans leur parcours ces eaux mettaient en jeu un moulin à tan (supprimé) et un moulin à huile...

         Le groupe scolaire
         Lou Castellas
         et les Lices

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Le premier janvier 1883, les enfants du bataillon scolaire précédant le cortège des garçons et des filles inaugurent leur école gratuite, laïque et obligatoire construite sur les plans de Monsieur Demol architecte de Toulon et sur un terrain dénommé « La promenade de la Lice » dont la commune a négocié l’abandon avec l’ancien propriétaire contre un droit d’usage de l’eau le samedi et le dimanche.

Le groupe scolaire

À droite le long du mur de l’avenue, le canal des Lices circule en souterrain.

Lices Fontaines

Une fontaine est établit et adossée contre le mur de la cour de l’école des filles, elle est composée d’un demi bassin et d’un tuyau.

La concession par la commune à divers particuliers d’une partie ou de la totalité de la versure est attribuée dès 1877.

Recette pour se guérir du choléra

 

Recette transcrite par Philémon Dollieule (1817-1881, maire de Solliès-Pont en 1874, officier de Marine, officier de la Légion d’Honneur, (L'ermitage Sainte-Christine de la paroisse de Solliès-Pont, Var) pour se guérir du choléra. Épidémie qui débuta à Solliès-Pont le 26 septembre 1865 et fait cent cinq morts en neuf jours. (Le recensement de 1861 compte alors 2961 habitants.)

Prenez une petite poignée de camomille romaine et autant de feuille de menthe poivrée, faites bouillir cinq minutes dans un litre d’eau ; passez avec pression – Prenez, pour un homme un bol ordinaire de votre infusion bouillante en y ajoutant une cuillerée à bouche de sure et faites boire ce mélange le plus chaud possible ; environ ¾ d’heure après, répétez la même dose ; ne donnez rien à boire au malade entre les deux doses du remède, mais seulement une heure après la dernière dose. Faites tout votre possible pour réchauffer le malade au moyen de couverture ; s’il désire se découvrir sous prétexte qu’il est brulant, couvrez-le malgré lui ; faites de la tisane avec du tilleul, ou camomille romaine, ou menthe poivrée en y ajoutant du sure,  faites boire tiède.

 

Camomille romaine
Menthe poivrée, illustration ancienne

Camomille romaine.

Menthe poivrée.

Lorsque le malade se plaint beaucoup de l’estomac, faites lui prendre de la thériaque de la grosseur d’une petite noisette, dans deux travers de doigt de vin rouge chaud, quand la réaction sera rétablie, soulagez le malade en diminuant le nombre des couvertures. Dans le cas où le malade se plaindrait de maux de tête, faites des sinapismes au gras des jambes avec de la farine de lin soupoudrée de moutarde en attendant que l’infusion soit préparée, on mettra sur le corps, principalement sur l’estomac des linges bien chauds, qu’on appliquera plus, une fois la première dose prise, afin de laisser le malade tranquille et faciliter ainsi la réaction qui n’arrivera quelques fois qu’après la deuxième dose.

Pot à thériaque.

Pot à thériaque.

On ne devra pas s’inquiéter des vomissements, ils disparaissent à la deuxième dose. Quand un malade n’a pris aucun remède on est sur d’obtenir un bon résultat en se conformant aux indications ci-dessus.
Moyen d’employer cette recette suivant le degré de la maladie si elle n’est qu’à son début, prendre deux bols de cette infusion en mettant trois quart d’heure d’intervalle de l’un à l’autre ; une heure après le malade est guéri.
Si elle présente un caractère plus grave même infusion mais trois bols au lieu de deux, en y ajoutant ; à chaque bol une cuillerée de rhum ou d’eau de vie ; en mettant demi heure d’intervalle de l’un à l’autre, guérison au bout de deux heures.

La maladie arrivée au degré le plus avancée, même infusion, deux cuillerées de rhum ou d’eau de vie et en donner un bol à chaque quart d’heure, jusqu’à ce que la réaction soit rétablie, guérison au bout de quatre heures. La convalescence varie de dix à vingt jours suivant le tempérament du malade.
Si le choléra venait à atteindre des personnes déjà atteintes d’une maladie ce traitement peut aussi être employé avec succès ; mais dans ce cas on devra donner une infusion plus légère et supprimer le rhum. Si par imprudence, on donnait à boire froid, le malade retomberait dans son état primitif ; en ce cas on recommencerait le traitement en se conformant à tous les détails indiqués dans la recette.
Pour obtenir un bon résultat, il est de toute nécessité de n’employer pour les infusions que des simples de bonne qualité.

Les personnes qui voudront faire usage de ce remède doivent se procurer les objets désignés ci-dessus, pour pouvoir les appliquer dés le début de la maladie et empêcher ainsi son développement.

 

 

 

Bibliothèque : L'ermitage Sainte-Christine de la paroisse de Solliès-Pont, Var

Historique Sainte-Christine

Cadastre, extrait

Extrait du : Tableau d'assemblage du plan cadastral parcellaire de la commune de Solliès-Pont, canton de Solliès, pour Arrondissement de Toulon. Terminé sur le terrain le 31 juillet 1849 sous l'administration de M. Haussmann, Préfet, M. Arène, Maire et sous la direction de M. Perrotet, directeur des contributions Fouque et Loup, Géomètres.

Un prince grec, Pierre Irénée, prince d’Achaïe surpris en mer dans une violente tempête invoqua sainte Christine. Un vent favorable le poussa vers l’anse de Port Méjan où il trouva abri.

Par dévotion à sainte Christine, il a fait construire en l’an 1041 un sanctuaire et donné 200 florins d’or à la ville de Solliès pour qu’un ermite y demeure à perpétuité. Tout ceci a été confirmé par une inscription rédigée en latin sur une ardoise retrouvée, scellée dans le mur de la chapelle, lors de travaux de rénovation en novembre 1788 et constaté par des notables et perdue depuis.

 
1041 ou 1073 ?
Au Moyen Âge, la datation débutait soit à l’incarnation de Jésus-Chrish, soit à sa résurrection,
soit 32 ans d’écart.

 

sp8VitrailGe

Vitrail situé dans l'église Saint-Jean-Baptiste à Solliès-Pont, représentant sainte Christine, réalisé entre 1960 et 1963, par Jacques Robinet (1917 — 2001), maître verrier.


Dans les archives municipales, on retrouve l’existence de la milice de Sainte-Christine commandée par le capitaine de Sainte-Christine ; celui-ci est assisté d’un lieutenant.

Le capitaine et ses subalternes sont entretenus par la communauté ; la solde de cette troupe fixée à 90 livres en 1608 est jugée insuffisante, mais le capitaine ne peut pas démissionner.
Son rôle en temps de trouble est de veiller à la sureté de la ville. Pendant les épidémies de peste, elle garde les portes de la cité. Le reste du temps, elle figure avec honneur dans les cérémonies religieuses et donne plus d’éclat aux fêtes publiques.
Sous le règne de Louis XIV, le capitaine de Sainte-Christine est remplacé par le major de ville, cette nouvelle milice a disparu en 1845.

Sous l’Ancien Régime, Solliès était un centre de population important et comptait 9000 « feux », les dénombrements étaient exprimés en feux, ce mot étant pris dans le sens foyer ou famille. Pour estimer le nombre d'habitants d'après celui donné en feux on appliquait un coefficient multiplicateur assez imprécis (souvent 5, parfois 4 ou 4,5).


Lithographie de Massone, Sainte-christine
Reproduction d’une lithographie, gravée par M. Massone, dépôt et vente chez M. Terras, sacristain - 1865. Format 38 cm x 28 cm

La fête de Sainte-Christine existe depuis des siècles. Elle est fixée au 24 juillet. La veille avait lieu le « guet », sorte de cavalcade aux flambeaux. Le jour dit une procession se rendait à l’ermitage. La milice en armure arborait ses étendards et tambours battants montrait le chemin sous les ordres de son capitaine. Une grand-messe était dite dans la chapelle puis la milice en armes chargeait et déchargeait les tromblons ; c’était la bravade. Un repas et de nombreux divertissements étaient organisés sur place. Ce jour-là avait lieu une grande foire annuelle.
Encore de nos jours la procession de Sainte-Christine a lieu chaque année le 24 juillet, mais elle se déroule dans les rues de Solliès-Pont et elle est précédée d’une grand-messe dans la matinée.

La première mention d’une cloche pour la chapelle Sainte-Christine se trouve dans le registre des baptêmes avec l’acte de bénédiction en date du 14 juillet 1577. Elle sera déposée et portée au district en avril 1793.

Voilà la nouvelle cloche offerte par M. Terrin de retour d’émigration : Sur le haut l’inscription latine :
DOMUS MEA DOMUS ORATIONIS VOCABITUR ANNA 1818

Ma maison sera appelée une maison de prières (Matthieu 21.13).

Sainte-Christine, cloche
En dessous une guirlande de tore de laurier sous les cordons du cerveau. Plus une Vierge à l’Enfant (côté nord) et un crucifix aux bras fleurdelisés et au pied agenouillée Sainte-Marie-Magdeleine (côté sud). La cloche est percée et fixée par un plateau au joug en bois et ferrures de fixation en fer plat. Le battant est en fer, forgé à la main, percé. Légères ébréchures à la pince.
Diamètre : 0,56 m, épaisseur : 42 mm, poids : ≈ 102 kg ; note : Fa #

Fondeur : Baudouin, fonderie Saint-Pierre à Marseille.


LES ERMITES :

— en 1645 : frère Gaspard Cavaillon, fils de Balthazar ;
— en 1647 : les Pères de la Merci occupent le bâtiment, la communauté engage un procès pour les faire partir de l'ermitage ;
— en 1667 : décès de frère Jacques Fornery, âgé de 95 ans ;
— au XVIIe siècle Jean Bouiset ;
— de décembre 1669 à novembre 1682, frère Jean Montagut décède à l’âge de 55 ans, fils de feu Joseph Montagut, notaire ;
— de 1652 à janvier 1686, frère Nicolas Girard, inhumé dans la chapelle à l’âge de 70 ans ;
— en novembre 1682 : frère Balthazar Arène, fils de feu Gaspard est établi comme ermite ;
— en janvier 1729 : frère Pierre Toucas reçoit de Jacques Bouisson, maître tailleur d'habits, une veste et une culotte à 45 sols ;
— en juillet 1729 : frère Jean, Michel Allègre. Il est trouvé mort au quartier de Crémorin en juin 1734 ;
— le 4 décembre 1741 : décès et inhumation de frère Antoine Toucas, âgé de 50 ans, à Solliès-Toucas ;
— en novembre 1748 : frère Maurisse, oncle de Laurens Virazel reçoit 66 livres et 14 sols pour son habillement ;
— en juillet 1779 : frère Reimonenq reçoit 24 livres de drap pour habillement, il décède en septembre 1781 ;
— de 1842 au 16 mars 1850 : Jacques Furaty, dernier ermite. (Le dernier ermite de Sainte-Christine à Solliès Pont)

 

 

 

Sainte Christine est une vierge et martyre ayant vécu à Tyr en Phénicie, morte selon les sources, entre 194 et 211 sous le règne de Septime Sévère. Son jour de fête est fixé au 24 juillet en Orient et en Occident.
Son père, Urban, était un riche magistrat romain qui vénérait les idoles païennes. Il possédait un grand nombre de ces statues en or, que sa fille, convertie au christianisme, brisa et donna aux pauvres. Son père, furieux, la fit fouetter et emprisonner. Face à son refus de renoncer au Christ, le père écartela Christine avec des crochets en fer et finit par la jeter au feu. Voyant qu'elle avait survécu à ce traitement, il fut si frappé qu'il en mourut dans de grandes souffrances.
Cela ne mit pourtant pas un terme au chemin de croix de Christine, étant donné qu'un second magistrat fut nommé. Ce dernier l'exhorta à davantage de sagesse en lui rappelant ses origines aristochratiques ce à quoi elle aurait répondu : « Le Christ, que tu méprises, me délivrera de tes mains ». La réplique exaspéra le magistrat, qui l'enferma dans un four pendant cinq jours, en vain. Le juge suivant l'enferma en compagnie de serpents venimeux : ces derniers l'ignorèrent, mais tuèrent le gardien. Christine ramena le gardien à la vie et le convertit au christianisme, mais sa seule récompense fut d'avoir la langue coupée.
Elle succomba finalement à la mort après avoir été percée de flèches. Ses reliques sont désormais conservées et vénérées à Palerme en Sicile, dont Christine est également l'une des quatre saintes patronnes.

 

Sainte Christine de Tyr - D'après Wikipédia

 

Les citernes de la chapelle Sainte-Christine

Le bâtiment de l’ermitage – construit en 1699 sur une citerne de soixante-cinq mètres cubes – est à droite de la chapelle et la chapelle Sainte-Christine de Cuers, juste derrière avec sa limite séparative d’une coudée.
Plan de masse, de la citerne de Sainte-Christine.

Plan de situation de la citerne Sainte-Christine.  

De nombreux ermites entre le XVIIe et le XIXe siècle ont occupé le bâtiment, entretenu les lieux et accueilli le pèlerin.

Seconde citerne de Sainte Christine vide.
Une des citerne de Sainte-Christine.

Citerne extérieur sous l'esplanade.  

Le projet d’agrandissement de l’ermitage en août 1699 est accompagné d’un prix-fait de creusement d’une citerne voûtée de vingt pans de côté et de douze pans de hauteur, alimentée par l’eau de pluie des toitures et d’un bâtiment au-dessus, couvert à sec et fermé d’une porte. Joseph Ardouvin, maître maçon propose de faire l’ensemble pour le prix de 450 livres.
Lors de la visite en août 2013, l'Écomusée a fait les relevés et les plans ci-joints. La citerne de l’ermitage mesure quatre mètres soixante dix de long, par quatre mètres quarante de large et trois mètres de haut sous la voûte, d’une capacité de trente-cinq mètres cubes. La citerne extérieure sous l’esplanade est probablement d’une construction ultérieure et comprend deux galeries voûtées, d’une capacité totale de soixante-six mètres cubes, communicantes entre elles par deux passages cintrées. L’ensemble est alimenté par la surverse de la citerne intérieure et de la toiture de la chapelle.

 

 

Consulter le document : plans des citernes de Sainte-Christine.

Consulter le document : plan de la citerne de Sainte-Christine

Vinotti René

René Vinotti.

René Vinotti est né un 21 avril à Solliès-Pont, d’une vieille famille de quatre générations de boulanger par sa mère. Son père fils d’antiquaire est né à la Seyne-sur-Mer. Il ouvre son magasin d’antiquités à Solliès-Pont tout au bord du Gapeau.
René par amour pour ce métier continue la lignée et devient antiquaire à son tour, il ouvre son premier « magasin », rue Georges Cisson à Solliès-Pont, et plus tard le déplace au-lieu-dit « les Conférences » à Belgentier.

Durant son activité professionnelle il s’engage pendant trente-deux ans dans le corps des sapeurs-pompiers volontaires de sa ville au service des personnes et des biens, et la défense contre les incendies de l’immense forêt varoise, tels étaient son désir, sa volonté. Au cours de ces années passées, il sillonne les bois, les cours d’eau, sa préférence va vers LE GAPEAU, fleuve qui coule dans son pays comme dans ses veines. Cette préférence l’inspire pour écrire La source mystérieuse afin de rassembler les noms des sources qui l’alimentent en y ajoutant du mystère.

Extrait ci-dessous :

 

Le Mystère de la Source

Préface

 

      Le Gapeau, petit fleuve côtier, prend sa source au pied du village de Signes. Il coule dans une vallée, caché par une luxuriante forêt pour déboucher dans une plaine qu’il fertilise généreusement avant de se jeter dans la mer Méditerranée aux Salins d’Hyères.
Un grand nombre de sources l’alimente. Une d’entre elles, paraît-il, donne à celui qui la possède force, santé et richesse. Force et santé par sa teneur en minéraux. Richesse car elle est aurifère. Aussi, depuis la nuit des temps, les hommes de cette vallée se battent-ils pour la posséder. De ce fait, beaucoup de légendes se sont greffées sur les sources principales. Paraît-il encore que cette source miraculeuse se découvre le jour du solstice du printemps, au moment où le soleil, de ses rayons, en éclaire le fond. On peut y voir alors des milliers de paillettes d’or.
Les légendes ne sont-elles pas bâties sur une part de vérité ? Les deux soleils d’or qui ornent les armoiries des Solliès ne représentent-ils pas la puissance et la richesse ?

Alors !
Ce trésor que nous offrent l’Eau et la Terre restera-t-il dans l’oubli, caché dans le fond d’une source ?
Mystère !

René Vinotti

Vinotti Vert

Illustration : René Vinotti.

 

 

 
Bibliographie :
Le dernier ermite de Sainte-Christine à Solliès-Pont

À la gloire de la figue de Solliès-Pont :
La figue de Solliès-Pont

Lauréri Romain, portrait, 1989

Romain Lauréri (1921-2002).

Après une formation de mécanique générale, il ouvre, à Solliès-Pont, son garage de réparation auto au 6 bis, avenue du 6e RTS en 1949.
Il est d’abord agent Massey Fergusson puis agent Citroën.
Dans l’ancien garage des pompiers, place Général Gardanne, il installe une station service pour la vente des produits Antar ; de l’essence, du super, du fuel domestique et les cuves et aussi du gaz.
Bien placé au début de l’avenue, il invente son slogan célèbre :

« Dernière station avant la Mer ».

Domicilié au 48, rue Notre-Dame puis au 18, faubourg Notre-Dame. Plusieurs passions l’animèrent : la pêche en mer et la chasse sous-marine et plus tard la poésie.

Il a édité à compte d'auteur : Sur un air de Provence
à la Pensée Universelle en mai 1986.

Porte-clef Lauréri

Recto du porte-Clef Lauréri : STATION ANTAR, agent citroen, 6e RTS, Tél. : 154, Solliès-pont (Var).

Lauréri Romain, garage

Verso du porte-Clef Lauréri : la photo de son garage place Gardane.

 

Sur un air de Provence

Cinq village – un canton,
La montagne et la mer,
Du soleil à foison,
Une nature en vert.
Un coup d’œil sur la Corse,
Tout en haut du Coudon,
Quand le ciel nous accorde
Une claire vision.
La rivière aux amours
Qu’est notre beau Gapeau,
Découverte d’un jour
Pour les peintres du beau.
La truite, le goujon,
Dans l’eau claire du courant,
Chevennes et barbillons
Régalent petits et grands.
En Haut de Belgentier
Les pins et les genêts,
Une halte rêvée
Pour un bon déjeuner.
Avec ses oliviers
Aux olives musclées,
Vous y dégusterez
L’huile sélectionnée.

Plus bas Solliès-Toucas
Un centre à l’évasion,
Donne sans embarras
La bonne direction.
Direction les monts
Pour vous oxygéner.
Rond-point de Solliès-Pont
Chef-lieu ensoleillé.

Le village au blason
Qui coupe en deux Gapeau,
En souvenir des ponts
Qui traversaient ses eaux,
Solliès aux deux soleils,
Le premier au lever,
Et pour être son pareil,
Le second au coucher.

En bas de Solliès-Ville
Côtoyant les figuiers,
Gourmandise des villes
Les champs de cerisiers,
Les fruits des citadins
Du seigneur des Forbins,
Qui font la renommée
De la communauté.

Enfin c’est La Farlède
Le village cadet,
Celui qui nous entraide,
Second du quintuplet.
Banlieusard de la ville
Sous pentes du Coudon,
Un petit coin tranquille
Avec vue sur Toulon.

Et notre beau ruisseau
Dans ses méandres verts,
Ses arbres pour chapeau
Nous conduit à la mer.
Alors vous qui rêvez
De vacances dorées,
Chez nous y trouverez
De quoi vous exaucer :
Quatre points cardinaux
Qui ont pour centre Solliès,
Dans un lieu super beau
Engorgé de soleil,
Où l’accent du Midi
Chez-nous le plus chantant,
A fait le paradis
Dans le département,
Peut-être à Solliès-Pont
Vous y verrez un jour,
Des enfants du canton
La ronde de l’amour,
Et votre seul désir
En billet de retour,
Ou plus tôt revenir
Pour un nouveau séjour.

Romain LAURÉRI (1921-2002) Sur un air de Provence,

La Pensée Universelle, Paris, 1986.

La poste aux lettres au pays des Solliès

Rue de la République

Hôtel des Postes en septembre 1914

Des origines à la Révolution

Les archives municipales de la communauté de Solliès (qui regroupait alors les paroisses de Solliès-Ville, Solliès-le-Pont, Solliès-Toucas et Solliès-Farlède) d’avant la Révolution sont muettes sur la présence d’un messager allant chercher à Toulon le courrier officiel et celui des particuliers (fig. 02.)
Il devait cependant y en avoir un.
En effet, dans l’inventaire des archives de Belgentier :
— les comptes de trésorerie de 1775 – 1776 mentionnent un remboursement au préposé du bureau de Solliès de 3 livres 10 sols pour le port de lettres ;
— une délibération du 14 février 1779 accorde une allocation annuelle de 12 livres au receveur de la poste à Solliès pour apporter ou faire apporter toutes les semaines le courrier de la communauté ou des habitants du lieu (fig. 03a & b).
Dans une délibération du conseil municipal de Solliès du 8 juin 1793, donnant un avis négatif sur l’ouverture d’un bureau à Cuers, on trouve également :

« qu’il y aurait un préjudice considérable pour cette commune (Solliès) dont on a reconnu de tout temps la nécessité d’y avoir un bureau et que ce bureau existe depuis très longtemps... »

fig. 02

Fig. 02 : pli du 8 mai 1727, de Toulon au Pont de Solliès.

fig. 03a

Fig. 03a : Pli de Solliès du 11 octobre 1756 par porteur jusqu’à Toulon et avec une taxe de 9 sols : 6 sols Toulon-Valence et 3 sols Valence-Grenoble.

fig. 03b

Fig. 03b : Intérieur du pli (Fig. 03a).

La Poste de 1793 à 1830

Les événements liés au siège de Toulon par les armées révolutionnaires vont apporter quelques modifications dans la région.
Tout d’abord, la mise en place du siège ayant entraîné la rupture des relations de TOULON avec le reste du département et donc la fermeture du relais de la poste aux chevaux, un relais est ouvert à Solliès (en relation avec Le Luc). Mis en service entre le 10 et le 20 septembre 1793 il assure le port du courrier dans la partie Est de l’aire toulonnaise. Il y restera jusqu’en 1802. D’autre part, les royalistes ayant pris le contrôle d’Hyères le 28 août 1793, le siège du district est transféré à Solliès le 24 septembre. La reprise d’Hyères par les républicains le 20 octobre entraîne le départ vers Toulon de nombreux notables hyérois.

C’est ainsi que le 6 novembre une délibération du conseil municipal de Hyères constate que « le citoyen Bonnefoy, directeur de la poste aux lettres, a vraisemblablement fui puisque depuis quelque tems il ne paraît plus ». On lui nomme un remplaçant, mais le bureau de poste est stratégiquement trop important, car il dessert une zone occupée par les troupes du siège de Toulon.
C’est pourquoi, sans doute par mesure de sûreté, il va très rapidement être déplacé à Solliès-Pont comme le montre une lettre écrite à La Garde par un militaire le 21 novembre 1793 et portant la marque manuscrite Solliès/78 (fig. 04).

fig. 04

Fig. 04 : Pli du 21 novembre 1793, Solliers / 78 manuscrit, taxé de 13 sous pour une distance de 120 à 150 lieues.

Peut-être même l’avait-il été dès le début de novembre 1793. En effet dans une délibération du Conseil de Solliès, datée du 5 novembre 1793, on peut lire :
« Le Conseil... considérant que le citoien Mazel aiant la direction de la poste aux lettres de cette ville aiant perdu la confiance publique et aiant donné sa démission, et que le service ne peut pas souffrir le moindre retard... arrête que le citoien Jean Baptiste Aiguier, perruquier de cette ville, remplira provisoirement la comission de la direction de la poste aux lettres de ce canton et qu’il en sera donné de suite avis à l’administration des postes a Paris avec prière d'aprouver le choix fait et au citoien Julien chargé de la direction des lettres pour l’armée pour qu’il se conforme a la presente en ce quil concernera le canton ».
fig. 05

Fig. 05 : Pli du 19 thermidor an II (6 août 1794), 78 SOLLIERS, 6 sous, de Hyères à Aix.

Certes le terme de directeur de la poste aux lettres est quelquefois employé de manière abusive pour désigner un simple distributeur local, mais pourquoi dans ce cas prévenir le directeur de la poste pour les armées ?
Le nouveau bureau de Solliès appose sur les lettres la mention manuscrite 78/Solliès connue jusqu’au 23 mars 1794 (3 germinal an II). Il reçoit ensuite une marque 78/SOLLIERS, vue à partir du 9 avril 1794 (fig. 05).

Le bureau de distribution

Mais le bureau de Solliès n’aura qu’une vie assez courte. En effet le 16  octobre 1796 l’administration des Postes annonce au Conseil municipal de Solliès à la fois le transfert du bureau à Cuers et la desserte de la commune par ce bureau (fig. 06). Bien entend, le Conseil proteste et demande à être desservi par le bureau de Toulon. Cette demande est refusée.

fig. 06a

On nomme alors un distributeur des lettres (c’est-à-dire chargé de la distribution dans la commune aux frais de la municipalité).

fig. 06b

Fig. 06 : Pli du 3 novembre 1813, par porteur de Solliès à Cuers et 4 décimes de Cuers à Nice.

En mai 1815, un bureau de distribution est ouvert à Solliès-Pont.
D’abord rattachée administrativement au bureau de direction de Cuers, elle reçoit en janvier 1819 la cursive double 78/Solliès/CUERS (fig. 7).

En 1825, cette marque est remplacée par une autre cursive double 78/Solliespont/TOULON-VAR (fig. 08). Cela indique que désormais, c’est Toulon qui gère la distribution de Solliès. Mais elle est toujours en correspondance locale avec Cuers.

Au cours des années, la marque du bureau va subir quelques changements :
— en 1830, les mots TOULON-VAR sont grattés, puisque dorénavant le bureau de rattachement appose son timbre à date (fig. 09) ;
— en 1834, une nouvelle cursive est fournie, légèrement différente (le 8 de 78 est entre le « i » et le « e » de Sollies (alors qu’il était entre le « e » et le « s » dans la marque précédente) (fig. 10).
fig. 07

Fig. 07 : Pli du 25 octobre 1819 et taxe de 3 décimes pour moins de 50 km.

fig. 08

Fig. 08 : Pli du 14 août 1828 de 10 à 15 g, taxé de 20 décimes pour une distance de 600 à 750 km.

fig. 09

Fig. 09 : Pli de 7,5 g du 2 juillet 1830, de Solliès à Barjols, taxé de 3 décimes.

fig. 10

Fig. 10 : Pli de 7,5 g du 14 novembre 1838, taxé de 3 décimes.

Le bureau de direction

Le 1er mars 1840, le bureau de Solliès est érigé au rang de bureau de direction (c’est-à-dire qu’il devient un véritable bureau de poste !).
Il reçoit alors un timbre à date au type 15 (petit format) portant le libelle SOLLIES-PONT (78) (fig. 11). En juin 1856, le timbre à date change et porte la mention SOLIES-PONT (78) (fig. 12). Il y aura un nouveau changement en 1868 : on retrouve le libellé SOLLIES-PONT (78) (fig. 13).

fig. 11

Fig. 11 : Pli de 7,5 g du 12 mars 1841, taxé de 5 décimes pour une distance de 200 à 300 km.

fig. 12

Fig. 12 : Pli de 7,5 g du 20 septembre 1856, timbré 20 c.

fig. 13

Fig. 13 : Pli de 10 g du 3 mars 1868, timbré 20 c.

À partir de 1868, le bureau de Solliès utilisera deux autres timbres à date : celui au type 16 (petit format avec indication de levée) (fig. 14) et celui au type 17 (grand format avec indication de levée) (fig. 15.) Plus tard, sans qu’il soit possible de donner une date exacte, il utilisera le timbre à date au type 18 SOLLIES-PONT Var (fig. 16) (je le connais à partir d’octobre 1881).

fig. 14

Fig. 14 : Pli de 10 g du 27 février 1870, 4e levée, timbré 20 c.

fig. 15

Fig. 15 : Pli de 10 g du 15 décembre 1874, 4e levée, timbré 25 c.

fig. 16

Fig. 16 : Carte postale du 12 décembre 1888, 3e levée, timbrée 10 c.

À partir du 1er janvier 1849, l’oblitération des timbres-poste se fait avec :
— une grille dans la période 1849 - 1851 (il est possible de rencontrer une oblitération du timbre à la plume ou avec le timbre à date entre le 1er et le 15 janvier 1849) (fig. 17) ;
— un losange oblitérant dit « à petits chiffres » 2914 de janvier 1852 à décembre 1861 (fig. 18) ;
— un losange oblitérant dit « à gros chiffres » 3426 de janvier 1862 au 31 mars 1876 (fig. 19) ;
− le timbre à date à partir du 1er avril 1876 (fig. 20).
fig. 17

Fig. 17 : Pli du 4 novembre 1850, timbre à 25 c oblitéré par la grille.

fig. 18

Fig. 18 : Pli de 7,5 g du 29 décembre 1857, losange PC 2914 sur empire 20 c.

fig. 19

Fig. 19 : Pli de 7,5 g du 15 mars 1863, losange GC 3426, sur empire dentelé 20 c.

fig. 20

Fig. 20 : Carte postale du 27 septembre 1876, timbre à date 17 sur sage 15 c.

La poste rurale

Les communes de Solliès-Farlède, Solliès-Toucas et Solliès- Pont ont recours, dès leur création en 1799, à des messagers communaux pour aller chercher le courrier de la commune et de ses habitants. Le bureau de poste initialement choisi est Cuers. À la création du bureau de distribution de Solliès-Pont, il semble que la situation reste inchangée. Toutefois en octobre 1821, La Farlède choisit de recevoir son courrier par Toulon. Il est probable qu’en 1828 cette commune recevra son courrier par Solliès-Pont.
Le 1er avril 1830, la création du service rural fait dépendre définitivement les quatre communes (ainsi que Belgentier) de Solliès-Pont. Chaque village est muni d’une boîte aux lettres. L’indicatif de ces boîtes rurales est :
— (A) pour Solliès-Ville , (B) pour La Farlède (fig. 22), (C) pour Solliès-Toucas, (D) pour Belgentier de 1836 à 1841 (fig. 23) ;
— (A) pour Solliès-Toucas, (B) pour Belgentier, (C) pour Solliès-Ville, (D) pour La Farlède de 1841 à 1893 (fig. 24).
L’ouverture d’un bureau de facteur-receveur à Belgentier et à La Farlède en septembre – octobre 1893 ne laisse plus que deux communes desservies par Solliès-Pont : Solliès-Toucas (A), Solliès- Ville (B) (fig. 25).
fig. 22

Fig. 22 : Pli du 23 septembre 1836, lettre-timbre (B) de Solliès-Farlède et le décime rural rouge.

fig. 23

Fig. 23 : Pli du 6 août 1836, lettre- timbre (D) de Belgentier et le décime rural rouge.

fig. 24

Fig. 24 : Pli du 6 mai 1848, lettre-timbre (D) de Solliès-Farlède.

fig. 25

Fig. 25 : Carte postale illustrée du 2 janvier 1903, lettre-timbre (B) de Solliès-Ville.

Les boites aux lettres en 1847 :

Belgentier : sur la place publique sur la grand-route, en saillie sur une maison particulière ; elle est au centre de la commune ;
Solliès-Farlède : dans l’épaisseur du mur de la maison curiale (presbytère) située sur la place publique sur la grand route ; elle est au centre de la commune ;
Solliès-Pont : sur la grand-place, au centre du village, dans l’épaisseur du mur de la maison du directeur (de la poste) ;
Solliès-Toucas : en saillie au centre de la commune sur une maison particulière en face d’une statue et contre une muraille ;
Solliès-Ville : dans l’épaisseur du mur d’une maison particulière sur la place au centre du village (fig. 21).

fig 21

Fig. 21 : Les restes de la boite rurale de 1830 de Solliès-Ville en août 2014.

Enquête de l’Administration des Postes en novembre 1847

Courrier adressé à la commune pendant 14 jours
Lettres extérieures Lettres locales Journaux Imprimés Lettres pour les fonctionnaires publics
 Belgentier 69 2 27 5 12
 La Farlède 67 46 10 15
 Solliès-Toucas 52 8 34 4 5
 Solliès-Ville 39 43 2 5
Courrier envoyé par la commune pendant 14 jours
Lettres extérieures Lettres locales Journaux Imprimés Lettres pour les fonctionnaires publics
 Belgentier 37 5
 La Farlède 24 8
 Solliès-Toucas 35 1 11
 Solliès-Ville 10 6

 

Courrier par an et par habitant
(à l’exception des journaux, imprimés et du courrier pour les fonctionnaires)
Population Lettres reçues par an
et par habitant
Lettres envoyées par an
et par habitant
Taxe moyenne
d'une lettre reçue
 Belgentier 1140  1,62  0,84 0,24 franc
 La Farlède 985  1,77 0,63 0,37 franc
 Solliès-Toucas 1266 1,29 0,74 0,33 franc
 Solliès-Ville 814  1,28  0,32 0,39 franc
Pour l’ensemble des communes rurales du Var, la moyenne est :
- Pour les lettres en arrivée 1,52 lettre par an et par habitant (pour la France : 1,64) ;
- Pour les lettres envoyées : 0,92 lettres par an et par habitant (pour la France 0,75).
Quant à la taxe moyenne d’une lettre reçue elle est de 0,365 franc (0,325 en France).

La poste ferroviaire

Pour terminer cette étude sur la Poste aux lettres au pays des Solliès, il faut parler de la poste ferroviaire. Après l’ouverture de la ligne Marseille – Aubagne le 20 octobre 1858, cette ligne est prolongée jusqu’aux Arcs le 1er septembre 1862 (fig. 26) puis le 10 avril 1863 jusqu’à Cagnes (station Vence-Cagnes.) Le 18 octobre 1864, le tronçon Les Arcs - Draguignan est mis en service ; le même jour la ligne est prolongée depuis Cagnes jusqu’à Nice.
On aura ensuite ouverture de la ligne entre Nice et Monaco le 9 octobre 1868, prolongation entre Monaco et Menton le 6 décembre 1869 et enfin le 18 mars 1872, ouverture de la ligne entre Menton et Vintimille, faisant la jonction avec la ligne de la côte ligure ouverte deux mois plus tôt, le 25 janvier 1872. La gare de Solliès-Pont est munie d’une boîte aux lettres (fig. 27) (payée par la municipalité) et relevée au passage du train par le courrier convoyeur. Celui-ci appose son timbre identificateur sur le courrier.
On connait les timbres suivants pour Solliès :
— ligne Draguignan – Marseille (et retour) ;
— ligne Marseille – Nice (et retour) ;
— ligne Marseille – Menton (et retour) (fig. 28) ;
— ligne Marseille – Vintimille (et retour.)
Ils existent entre 1867 et 1879.
À noter que bien qu’il y ait une gare à La Farlède, on ne connait pas de timbre relatif à cette gare (absence de boîte).
Gare de Solliès-Pont

Fig. 26 : La gare de Solliès-Pont en mars 1913.

Boite à lettre, gare de Solliès-Pont

Fig. 27 : Boite aux lettres sur la façade sud de la gare de Solliès-Pont.

fig. 27

Fig. 28 : Pli du convoyeur-station de Solliès-Pont, 20 avril 1872.

La poste de nos jours

Le bureau de Solliès-Pont (fig. 29) est l’un des trois cent cinquante bureaux de poste équipés au 1er janvier 2015 de nouveaux services, d’espace « Préparez vous-même vos envois » et de nouveaux automates.

Bureau de Poste Solliès-Pont

Fig. 29 : Solliès-Pont, le bureau de poste en 2015.

 Textes Alain TRINQUIER    Novembre 2014    Illustrations Pascal Yves GRUÉ  

         Le château

Circuit N° 1 - Tableau 1 - 1

Les propriétaires, le bâti et le parc

Extrait du cadastre

Les Forbin de Solliès, seigneurs de la communauté en sont propriétaires jusqu’à la Révolution, il fut pillé et incendié en 1792.

Les comtes de Saporta, héritiers des Forbin le restaurent en 1880 et le vendent en 1913 à Monsieur Lucien Fontaine.

Il aménage le Domaine de Solliès avec son gendre et en fait une exploitation agricole d’environ quatorze hectares.

Le docteur Henry Aubin l’achète en 1956 pour établir une clinique neuropsychiatrique infantile célèbre. Le château et son parc deviennent propriétés communales en 1998.

Le château, section B, détail, 20 mai 1849. (Archives communales.)

Le corps principal du château est cantonné de deux tours rondes et de deux tours carrées. La façade du corps principal et les quatre tours sont plaquées de briques pleines en 1880 ; l’ensemble de la couverture restauré est recouvert d’ardoise d’Angers en 2007.

Le parc est arboré avec des essences plantées au XIXe siècle : des ormes, des bouleaux, des chênes verts, des pins d’Alep, des micocouliers, des cyprès de Provence, des frênes, des cyprès chauve de Louisiane, des séquoias… La palmeraie est plantée avec de nombreuses espèces : palmier à chanvre, cocotier du Chili, palmier nain, cycas ou sagoutier, dattier des Canaries, Washingtonia lifera, Brahea edulis…
EXVOTO DE JOSEPH ARENE

« Ex-voto de Joseph Arène, Solliès-Pont, le 25 juillet 1845 ». Huile sur toile, 60 X 74 cm. (Collection privée.)

Le parc et son lac creusé dans le grès sont alimentés par un canal d’amenée pris sur le canal de l’Enclos, dérivé du Gapeau.

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    Le hameau des Laugiers
    et la chapelle Saint-Roch

3-13

« Laugier » est le nom patronymique des premiers habitants de ces bastides installées sur les bords du vallat Cubertis (en 1566, il existe dans la communauté de Solliès trente et un chefs de famille, dont deux femmes, et en 1432, quatre chefs de famille siègent dans l’assemblée communautaire).

La chapelle rurale a douze mètres cinquante de long, cinq de large, sur sept mètres de haut avec des fondations de un mètre cinquante, nef unique à deux travées, à voûte d’arêtes et une abside en cul-de-four.
Elle est éclairée par une imposte cintrée au-dessus de la porte d’entrée – à deux battants – ouverte sur le mur pignon ouest et une baie verticale cintrée, ébrasée intérieurement, munie de vitrail sur chaque mur gouttereau, ouverte dans la deuxième travée.

Élevée en 1642 par maître Balthazar Laugier, avocat au parlement de Provence, pour sa mère Magdeleine Laugier, atteinte de la peste et qui en guérit en 1640, elle a été agrandie en 1708 d’une sacristie qui s’ouvre par une porte basse dans l’abside.

Les Laugiers chapelle Saint-Roch Solliès-Pont

En mars 1727, l’évêque de Toulon rend une ordonnance qui transfère le service de l’ancienne chapelle Sainte-Maxime (Sainte-Maïsse) dans cette chapelle. Maître Jean-Baptiste Laugier, fils de Jean Laugier, avocat, fait recrépir, plafonner, carreler et blanchir tout l’intérieur de la chapelle en 1779. Le dernier membre de cette famille en 1809 donne la chapelle à la fabrique paroissiale de Solliès-Pont.
Les habitants du quartier des Laugiers décident d’agrandir la chapelle en 1893.

Le clocher pignon abrite une cloche de Pascal Azan (fondeur à Toulon) d’un diamètre de quarante-trois centimètres avec l’inscription :

SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM L’AN 1828

Sur la façade sud, une tuile saillante a permis à des générations de jeunes filles de réaliser leur vœu :

« Saint Roch, aidez-moi à trouver un fiancé »

Tuile saillante à l'extérieur de la chapelle Saint-Roch, détentrice d'une légende.

 

 

L’église Saint-Jean-Baptiste

1-8

Située sur la rive gauche du Gapeau, la première église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, en remplacement de l’église Saint-Victor devenue trop petite, est construite entre 1661 et 1668.

Église Saint-Jean-Baptiste

La voûte s’effondre en 1707, et en 1708 l’église s’écroule.

Partiellement réédiée en 1710, elle tombe en ruines en 1717. En 1724 le projet de reconstruction de l’architecte Joseph Pomet est adopté. En 1726, c’est le début de la réédication par Joseph Giraudy et ls, maître maçon, mais en 1729, ils abandonnent le chantier. Pierre Sénès architecte de Toulon reprend aussitôt les travaux jusqu’à sa mort en 1730 ; il est remplacé par son frère Charles jusqu’à l’achèvement de l’église en 1734.

Elle est bénie le 23 décembre 1734 par messire Tournier, grand vicaire.

En 1793, l’église Saint-Jean Baptiste sert de cantonnement aux troupes qui assiègent Toulon. Elle est dévastée, son mobilier détruit.
Les statues en bois sont portées devant le château et brûlées. Interruption du culte entre 1798 et 1803.

Plan église Saint-Jean-Baptiste, Solliès-Pont

De style classique, l’édifice comprend trois nefs et cinq travées. Ces nefs sont couvertes d’une voûte d’arête arceau à plein cintre.
La grande nef, plus haute que ses collatéraux, de 15,65 mètres de hauteur se termine par une abside à cinq pans qui est voûtée d’arêtes.

La statue en marbre de Notre-Dame de Santé – provenant initialement de l’église des capucins – est précipitée dans le Gapeau. Elle est récupérée après la Révolution. En septembre 1992, après nettoyage, la statue est placée à droite de la nef centrale au troisième pilier.

La façade totalement en pierres de taille appareillées est dominée par un fronton qu’encadrent des accolades reposant sur les murs des nefs latérales. Elle s’ouvre de trois portes sculptées servant d’issues à chaque nef. La grande porte refaite en noyer massif par le sculpteur Militano en 1960, soutenant un encadrement qui est lui-même surmonté d’un fronton courbé. Les deux autres portes plus petites ont un simple encadrement de pierres surmonté d’un linteau légèrement cintré.

La nef centrale est éclairée par dix fenêtres et une baie octogonale munies de vitraux en 1958, par Paul Montfollet, maître verrier à Grenoble. Au-dessus des portes latérales on trouve également deux vitraux l’un représentant sainte Christine, l’autre saint Jean-Baptiste, ils ont été exécutés par Jacques Robinet, verrier.

L’orgue de l’alsacien Joseph Callinet (1795-1857) construit en 1846 comprend 22 jeux : le « Récit » ou clavier supérieur de 42 notes et 7 jeux ; le « Grand Orgue » ou clavier inférieur de 54 notes et 15 jeux, le pédalier et 1390 tuyaux (64 en bois et 1326 en métal dont 28 « chanoines » [tuyaux décoratifs en façades]. Classé Monument historique le 16 février 1984 et restauré en 2010 par l’Atelier Pascal Quoirin.

Le presbytère, à gauche de l’église, est construit au début de 1767, il est achevé en 1774 et à droite la chapelle Saint-Dominique construite en 1780, réaménagée en 1995 en maison paroissiale.

Rigouard, Jean-Joseph

Jean, Joseph Rigouard nait à Solliès-Pont le 1er octobre 1735, curé de Solliès-Farlède et de Solliès-Pont, député du clergé de la sénéchaussée de Toulon en avril 1789, évêque constitutionnel du Var en mai 1791, franc-maçon, il est inhumé le 15 mai 1800 à l’intérieur de l’église.

Le clocher construit en 1667, s’effondre en l’an V. Il est reconstruit en 1819 par Joseph Reboul. Le clocher mesure vingt-quatre mètres de haut et possède cent deux marches pour accéder aux trois cloches :
- Marie  Charles 1869. ø : 0,895 mètre, poids : 400 kg, note : La, fonderie M. T. Maurel, Marseille (13) ;
- Maria Clara Josépha 1926. ø : 1,125 mètre, poids : 850 kg, note : Fa, fonderie G. Paccard, Annecy (74) ;
- Marie Christine 1961. ø : 0,780 mètre, poids : 300 kg, fonderie Granier, Hérépian (34).

 

 

         La fontaine Saint-Jean Baptiste
et la tour de l’horloge

1-7
 

 

La tour de l'horloge. Solliès-Pont

La tour de l’horloge a 5,60 mètres de côté en fondation sur une hauteur de 21 mètres jusqu’aux pavés de la plate-forme qui est surmontée d’un parapet de 1,30 mètre. Les quatre faces extérieures ont 4,60 mètres de large.

Les travaux ont été achevés en février 1810.

La tour est surmontée d’un campanile auquel est fixée une cloche de 430 kg, diamètre: 0,96 mètre, note : Sol, épaisseur: 59 mm, marque du fondeur : Robert, fondeur à la Grand Rue, Marseille, - datée de 1809 - est suspendue et comporte le texte suivant : « PLACE LE 13 AOUST 1809 MR FIES MAIRE DE LA COMMUNE DE SOLLIES ».

Un mécanisme de tintement extérieur égrène les heures.

Cette fontaine construite en 1665, par Jean-Baptiste Arnaud, fontainier de Toulon sera remplacée par l’actuelle construite par M. Aiguier en 1865 et surmontée d’une statue en fonte représentant saint Jean-Baptiste.

La fontaine. Solliès-Pont

Cliché A.F. 1865, (collection privée).

 

 

          La rue de la République

1-6

Cette rue principale, axe de circulation entre Toulon et Le Luc, a suivi dans sa dénomination les différents régimes de la France : route Royale, route Impériale et rue République depuis 1880.

La rue de la Republique Solliès-Pont

La Grand Rue appelée « En-deçà du pont » suit le tracé de l’axe nord - sud de l’agglomération. Cette rue a été réhabilitée et inaugurée le 20  janvier 2010 par la municipalité et la population.
À droite, est né au numéro 91 de la rue, le 3 février 1827, dans la boulangerie paternelle Jean-Baptiste, Célestin Sénès dit « la Sinse », poète et écrivain provençal.

Son premier ouvrage, Teatre de Besagno, connut un succès tel qu’il publia, en 1874, Les Scènes de la vie provençale.

Aux œuvres régionales succèdent d’autres en français sur les mœurs et les coutumes provençales.

Frédéric Mistral lui remet la cigale d’or pour le prix de la prose provençale lors de la Santo-Estello de 1885.
La Sinse meurt à Toulon le 19 janvier 1907.

La rue de la République, Solliès-Pont